Bonjour.
Je vous remercie de vos précision concernant les fantassins dit " d'élite ".
Ce dont l'AS avait besoin c'était, somme toute, de valets d'arme spécialement dressés pour pallier à ses défaillances de jeunesse et non pas de fantassins présentant dans leur domaine d'emploi spécifiques des qualités supérieures à leurs camarades, hommes trop rares et trop précieux pour qu'un chef de section , a fortori un capitaine ou un chef de corps ne les laissent partir dans une autre arme et admette cette forme d'écrêmage au bénéfice d'une arme dont les courageux mais sanglants débuts n'étaient guère mirobolants.
Il n'y a donc qu'abus de langage dans l'emploi du terme " élite ".
Au revoir.
Mercadal P.
On ne peux pas uniquement parler de défaillance de jeunesse de l'arme des chars. Y compris maintenant, le char ne peut faire la guerre tout seul et en définitive c'est bien le fantassin qui occupe le terrain.
Ne pas se voir voler ses meilleurs éléments est aussi et toujours un souci pour tout chef, quel que soit la taille de son commandement (le Sergent par le Lieutenant et le Lieutenant par le Capitaine . . . ) Entre les morts au combat (y compris des soldats les plus performants, les nominations pour remplacer les chefs disparus, l'écrémage des meilleurs éléments était finalement permanent).
Pour ce qui est de l'AS, avoir un élément d'infanterie intégré dans l'unité n'impliquait pas nécessairement une sélection des meilleurs. Il y avait d'abord un métier différent a bien connaître et ensuite, il faut bien voir que l'équipage d'un char avec ses fantassins d'élite, s'était une dizaine d'hommes commandée (souvent par un officier) avec au moins un Maréchal des Logis et un ou deux brigadiers). Les problèmes de gestion et de commandment étaient totalement différents de ceux d'un chef de Section d'infanterie qui ne pouvait avoir l'oeil sur tous ses hommes à la fois.
Très probablement, un fantassin lambda pouvait faire un excellent "Fantassin d'Elite" de l'AS. Une fois encore se terme désigne une fonction spécifique "d'accompagnateur" de char et n'est pas un qualificatif désignant un superman de la guerre.
Tous les Compte-rendus de combat sur les unités détachées à l'AS sont élogieux pour ces unités dès qu'elles avaient eu le temps d'être formé au contact des chars.
Un des problèmes du rapport Infanterie/char à la première guerre mondiale vient du fait qu'en dépit des éfforts du commandement, toutes les unités d'infanterie n'ont pu faire ces journées de drill avec les chars. La pression des combats avec l'attaque allemande de Mars 18 a très souvent amené des unité d'infanterie, non instruite au char, à combattre à leurs côté.
Ne jamais oublié qu'il n'y a pas de mauvais matériel, mais toujours de mauvais utilisateurs. Il faut être instruit à l'emploi du matériel et surtout à ses limites pour ne pas les dépasser. Les notes de rappels de l'AS sur le manque de formation et de "doigté" dans la conduite des chars pendant cette guerre (chars souvent conduits par des officiers et des Sous-officiers) sont très parlante à ce sujet. Les guides de mise en oeuvre et de conduite à tenir sont particulièrement impressionnants.