Bonjour à tous,
Récompenses consécutives au sauvetage
des survivants du paquebot Athos
Équipage du torpilleur d'escadre Enseigne-Henry
Propositions de récompenses formulées par le lieutenant de vaisseau
Marcel Traub, commandant le torpilleur d'escadre Enseigne-Henry
• Torpilleur d’escadre Enseigne-Henry ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Marcel Édou-ard François TRAUB —, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le maté-riel du bâtiment ― 4 janv. 1916 ~ 3 janv. 1919 ― (Service historique de la Défense, Cote SS Y 185, p. num. 618 à 620).
Le Lieutenant de Vaisseau Traub (M. E. F.),
commandant le torpilleur d’escadre Enseigne-Henry,
à
Monsieur le Capitaine de Frégate,
Commandant la 2e escadrille de torpilleurs d’escadre
Propositions de récompenses pour le sauvetage des survivants de l’Athos.
Commandant,
Comme suite à mon rapport de mer en date de ce jour, je vous adresse les propositions de récompenses suivantes que je vous demande, si vous le jugez convenable et les approuvez, d’appuyer de votre haute autorité.
1°― Propositions pour une médaille de sauvetage et un témoignage de satisfaction.
• M. l’Enseigne de Vaisseau de 2e classe de Verdelhan des Molles : S’est jeté à la mer tout habillé et sans ceinture de sauvetage du berthon qu’il occupait pour porter secours au commandant de l’Athos, évanoui dans l’eau, et au contrôleur Maurel, et leur a permis d’atteindre un radeau et une embarca-tion situés dans les environs.
• Le Bret Albert Louis, 2.581 – Dinan, Gabier breveté, patron du youyou : S’est jeté à l’eau sans cein-ture de sauvetage et tout habillé, pour porter secours à un homme qui allait couler, et a réussi à le sauver.
2°― Propositions pour un témoignage de satisfaction.
• Mr l’Enseigne de Vaisseau de 1re classe Hue, officier en second : A fait preuve du plus grand sang-froid, du plus absolu dévouement et d’un remarquable savoir-faire, tant dans les opérations de sauve-tage que dans l’installation des survivants à bord.
• Le 1er Maître mécanicien Le Besnerois Henri, 4.604 – Brest : A sauté dans une embarcation de l’ Athos où régnait quelque désordre ; y a rétabli l’ordre et y est ensuite resté jusqu’à la nuit, aidant à la direction du sauvetage et à l’organisation du remorquage puis du groupement des embarcations.
3°― Propositions pour un témoignage de satisfaction et 60 points supplémentaires.
• Mazé Michel, Le Conquet – 897, Quartier-maître chauffeur.
• Le Garrec Théophile Marie, 91.770 – 2, --------- d° --------.
• Guédon Henri Louis Eugène, 36.101 – 1, Canonnier breveté.
• Pévérello Maurice Élie, Marseille – 7.071 m., ------- d° ------.
• Couriard Pierre Marie, 14.428 – Saint-Brieuc, Soutier aide de chauffe.
• Garrel Gabriel, 53.717 – 5, Matelot breveté, Cuisinier.
• Biscarrat Louis Paul, 56.871 – 5, Torpilleur breveté.
• Robaglia Antonin Jean, 1.791 – Ajaccio, Matelot sans spécialité.
Ont armé les embarcations de l’Athos et y sont restés jusqu’à 20 h. 30, heure à laquelle ils ont été re-cueillis par la Baliste.
Guédon mérite une mention toute particulière pour le sang-froid et l’intelligence dont il a fait preuve comme patron d’une embarcation de l’Athos.
De même Garrel, qui, après avoir armé le youyou de l'Enseigne-Henry, a demandé à aller relever dans une des embarcations de l’Athos, un de ses camarades de santé délicate, Robaglia, qui s’était jeté à la mer pour aider au sauvetage.
• Dubernet Jean, 60.081 – 5, Matelot mécanicien : S’est jeté par deux fois à l’eau du bord pour porter des amarres et des radeaux et permettre de les accoster.
• Le Luherne Joseph Adolphe, 2.208 – Vannes, Quartier-maître infirmier : A soigné les blessés avec un dévouement absolu et une grande compétence ; a passé toute la journée et toute la nuit à les panser et les installer aussi bien que possible.
Il ne m’est pas possible, Commandant, de vous citer tous les actes méritoires accomplis par l’équipage de l’Enseigne-Henry au cours de ces événements, mais je puis vous assurer que mes hommes ont été à la hauteur de leur triste et lourde tâche et qu’ils ont, par leur admirable conduite, contribué à affer-mir dans l’esprit de ceux qu’ils ont sauvé, la haute réputation de courage, d’énergie, de dévouement et de savoir-faire de la Marine française.
A Bord, Malte, le 19 février 1917.
Signé : Marcel TRAUB.
Citations à l'ordre de l'armée.
• Journal officiel du 17 avril 1917, p. 3.042.

Témoignage officiel de satisfaction
• Journal officiel du 17 avril 1917, p. 3.042.

Récompenses pour actes de courage et de dévouement
attribuées par la Société centrale de sauvetage des naufragés
• Société centrale de sauvetage des naufragés ― Annales du sauvetage maritime, 1er et 2e trim. 1918 : Contre-amiral Hallez, « Rapport sur les principaux sauvetages accomplis dans l’année », p. 38 et 39.