Auriez-vous encore cette carte, elle m'intéresse beaucoup ?Bonjour.
Tirer d'une carte d'un livre de Michel Lagrée, Religion et cultures en Bretagne (Fayard-1992).
% de conscrits analphabètes ou dont l'instruction n'a pu être vérifiée en 1899.
% supérieur à 48% , canton de Carhaix, Douarnenez, Briec, Scaër, Bannalec pour le Finistère. Canton de Plouay, Le Faouët, Guéméné sur Scorff, Grand Champ et Elven.
La quasi totalité des cantons du Finistères centre et sud et de l'ouest du Morbihan ont un taux supérieur à 36 % (zone bretonnante).
Les zones bretonnantes du Finsitère nord et de l'ouest des Cotes d'Armor sont mieux loties, 36% sont des maximum rares.
Youn.
Langue Bretonne en 1914
Re: Langue Bretonne en 1914
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Re: Langue Bretonne en 1914
bonjour à tousBonsoir à Tous,
et un grand merci pour tous ces témoignages et vos expériences personnelles.
On imagine mieux les "clans" formés par les "pays" de l'Ouest,du Nord ou du Sud, heureux de "baraguiner" entre eux.
Par contre au combat, le langage commun " le Français " devait rassembler tout le monde.
Cordialement,
Florent
PS/ A Yann :"Mon AGP avait pourtant effectué son service avant guerre au 106e RI à Chalon ???
à Chalon , c'était le 56ème, le 106è était à Chalons !![]()
![]()
Une petite contribution concernant la connaissance ou l'ignorance de la langue française par les bretons de la guerre 14 18.
J'ai connu ma GMp, née en 1886, elle est décédée en 1975: elle ne fut pas scolarisée (malgré les lois " en vigueur" concernant l'instruction obligatoire). Je sais pertinemment qu'elle ne parlait que breton et qu'elle ne savait ni lire ni écrire.
Son époux, mon GPp, était né la même année (classe 1906) je ne l'ai pas connu. Je pense que s'il parlait français, ce devait être très rudimentaire et ceci, malgré.... sa présence sur le front (de 1914 à 1918). Son fils, mon père (né en 1920) m'a toujours dit que "personne à la maison" ne pouvait l'aider en français pendant sa scolarité. Lui-même a appris le français en 3 ans d'école puis l'allemand pendant ses 5 années de prisonnier de guerre. Il a ainsi pu m'aider quand j'ai choisi "allemand 2nde langue" en 4ème.
Mes deux familles font partie du même canton (Le Faouët) leurs villages respectifs sont situés à 7km de distance. Concernant la période qui précède la Guerre 14 18, toute ma famille maternelle a obtenu le certificat d'études, y compris les filles.
Ce n'est pas la géographie qui a fait la différence entre ces deux familles :
Dans ma famille maternelle, le "pater familias", mon arrière GPm, était un meunier qui savait lui-même très bien écrire en français, j'ai par devers moi, une lettre qu'il a écrite à l'un de ses fils, lequel l'a rapportée du front.
Cet ancêtre meunier était notoirement ce qu'on appelait à l'époque un "rouge"= pas de souci pour lui d'inscrire ses 3 fils et ses 4 filles à l'école laïque.
Ma famille paternelle qui était bien plus pauvre (mon GPp était journalier) était aussi "de la calotte"... Il fallait donc mettre les enfants à l'école des "frères" ou à l'école des "soeurs" ce qui avait un coût. J'imagine que ma GMp a écopé de la peur de "l'école du Diable", de ce fait, faute de moyens financiers, elle ne fut pas scolarisée du tout.
Je sais aussi que ma famille a toujours seriné ce leitmotiv aux enfants de ma génération : "si tu parles breton, tu n'auras pas ton BAC"
je confirme "bara" = pain, gwin = vin, d'où le verbe : "baraguiner" et non "barguiner".
très cordialement
Brigitte B.
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Re: Langue Bretonne en 1914
Bonjour à tous et à Skellbraz, baragouiner; et non barguiner ou barguigner ( tergiverser, ergoter ) Cordialement.
berry
Re: Langue Bretonne en 1914
Bonsoir à vous
Dans les affaires de mon grand-père maternel, j'ai trouvé le journal que tenait son propre grand-père, né en 1801. Ce journal était tenu en français.
Apparemment, les communes dites "rouges" du nord-finistère, Botsorhel, donc, en l'occurrence, consacraient argent et soin à l'instruction de leurs petits administrés.
En ce qui concerne mon grand-père et ses frères, leur correspondance se faisait en français.
Bien entendu, ils savaient, mieux que personne, s'exprimer uniquement en breton quand ils voulaient un peu d'intimité.
Mais comme on me disait "toi, tu n'as pas le droit d'écouter", j'obéissais, docile.
Quelques tournures et expressions me reviennent parfois en mémoire, cependant.
Les mêmes remarques sont valables pour ma famille paternelle, ils parlaient en breton ou français, suivant l'interlocuteur, et écrivaient en français.
Bonne soirée
Dans les affaires de mon grand-père maternel, j'ai trouvé le journal que tenait son propre grand-père, né en 1801. Ce journal était tenu en français.
Apparemment, les communes dites "rouges" du nord-finistère, Botsorhel, donc, en l'occurrence, consacraient argent et soin à l'instruction de leurs petits administrés.
En ce qui concerne mon grand-père et ses frères, leur correspondance se faisait en français.
Bien entendu, ils savaient, mieux que personne, s'exprimer uniquement en breton quand ils voulaient un peu d'intimité.
Mais comme on me disait "toi, tu n'as pas le droit d'écouter", j'obéissais, docile.
Quelques tournures et expressions me reviennent parfois en mémoire, cependant.
Les mêmes remarques sont valables pour ma famille paternelle, ils parlaient en breton ou français, suivant l'interlocuteur, et écrivaient en français.
Bonne soirée
Re: Langue Bretonne en 1914
Bonsoir,
J'ai trouvé un petit article intéressant : en 1919, Gaston Esnault lance un appel pour l'aider à recenser le langage breton des poilus.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077286/f21.image
Yves
J'ai trouvé un petit article intéressant : en 1919, Gaston Esnault lance un appel pour l'aider à recenser le langage breton des poilus.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077286/f21.image
Yves
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Re: Langue Bretonne en 1914
BONSOIR à notre finistérienneBonsoir à vous
Dans les affaires de mon grand-père maternel, j'ai trouvé le journal que tenait son propre grand-père, né en 1801. Ce journal était tenu en français.
Apparemment, les communes dites "rouges" du nord-finistère, Botsorhel, donc, en l'occurrence, consacraient argent et soin à l'instruction de leurs petits administrés.
En ce qui concerne mon grand-père et ses frères, leur correspondance se faisait en français.
Bien entendu, ils savaient, mieux que personne, s'exprimer uniquement en breton quand ils voulaient un peu d'intimité.
Mais comme on me disait "toi, tu n'as pas le droit d'écouter", j'obéissais, docile.
Quelques tournures et expressions me reviennent parfois en mémoire, cependant.
Les mêmes remarques sont valables pour ma famille paternelle, ils parlaient en breton ou français, suivant l'interlocuteur, et écrivaient en français.
Bonne soirée
ma doué! ma doué, c'est "une" du Nord!
C'était à l'identique dans ma famille! ce fut une vraie coupure entre générations : je n'ai jamais pu dialoguer avec ma GMp, nous ne parlions pas la même langue.
En revanche, je connais pas mal d'expressions en breton ( pas forcément les plus jolies)
ex : ça donne " pe sa pen pouffer braz",


Bon on s'éloigne un peu, beaucoup.... du Forum! Finalement ces "pen caz" de bretons se débrouillent pour être "de connivence " partout où ils trainent leurs " boutou coat"? il en fut peut-être ainsi sur le front? "pour sûûr" !
Trugarez mad éoch' (mon orth. breizh = zéro pointé, j'cause en phonétique)
Brigitte B.
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Re: Langue Bretonne en 1914
bonsoir YvesBonsoir,
J'ai trouvé un petit article intéressant : en 1919, Gaston Esnault lance un appel pour l'aider à recenser le langage breton des poilus.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077286/f21.image
Yves
TRUGAREZ pour le lien. Y a-t-il eu une suite à cette initiative? Elle m'intéresserait beaucoup.
kénavo
Brigitte ( Boëdec)
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