Voila un cas grave de Coriumpathie, Pathologie rare mais fortement addictive qui se caractérise par un besoin compulsif de ramasser du vieux cuir. Le sujet en état de manque n'est pas trop dangereux, il suffit de trouver quelques bouts de ferraille, éclats d'obus, bouteilles ou encore morceaux de porcelaine et ces produits de substitution normalement arrive à le calmer.
Imaginez, vous rejoigniez air339, un grand curiumpathe, dans un bistrot de Soissons, pour une visite autour du CDD, une visite à l'arrache, le matin vous ne savez pas encore quoi visiter. Vous décidez d'aller marauder dans un vallon plein d'obus et là, il vous dit "j'ai envie de cuir" !
Panique ! y'a pas de cuir dans le vallon, il faut trouver fissa une solution .... La creute de Celles pour la fin de journée, on marche sur le cuir dans son fond .... ouf sauvé, il ne va pas me bouffer, il est rentré calme et serein avec 12 kilos de cuir dans son coffre
Bon maintenant hommage et respect : Régis est pour moi l'homme qui fait parler tous les objets de 14/18. D'un éclat d'obus, il me donne le RA qui l'a tiré, Un bidon anglais dans une cave de Cerny, il me donne le jour de sa perte par un Tommy. C'est un régal de parcourir le CDD avec un gars comme lui, de trois bouts de cuir, il vous fait un chausson de repos. Un brodequin trouvé au nord de Vassogne, transformé en chausson, bref un vieux machin en cuir comme on en voit plein ici, il l'a fait parler ! Oeillets en laiton = après juillet 17, six mois de vie pour une godasse = le chausson daté de janvier 18, après nettoyage du cuir : marque d'un chaussier parisien = brodequin d'officier.
Voila, l'objet sort de son silence et nous raconte une petite histoire dans la Grande Histoire.
Respect et amitié. Respect et amitié aussi pour un autre grand malade ayant intervenu sur ce fil : Tanker le chasseur de char. Une passion, une générosité, un partage rare et beau ... mais putain comment ont peut aimer autant des boites de conserve sur chenille
