CHERON Théophile et Joseph mort en 1918 et 1915 sous l'uniforme allemand

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kglbayrRIR2
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Re: site internet pour retrouver le parcours de lorrains incorporés dans l'armée allemande

Message par kglbayrRIR2 »

Bonsoir, Domenico.

J'ai reçu depuis l'historique du régiment RIR 255. Comme on pouvait malheureusement s'y attendre, le mousquetaire Josef Cheron n'y est pas mentionné personnellement.
Cependant, sa mort à Lipowo est consignée dans les rapports de pertes en annexe.
CHERON joseph rir 255.png
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Les combats de Lipowo y sont décrits avec force détails. On peut aisément imaginer où ce tragique événement a pu se produire. Il semble qu'il n'ait pas eu lieu dans la ville même de Lipowo, mais plutôt lors de l'attaque de la colline 223 (ouest) ou de la colline 223 (est).
lipovo champ de bataille hauteur 223.png
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Schumacher, Julius u.a.; Reserve-Infanterie-Regiment 255 im Weltkriege 1914 – 1918; Berlin 1929; p 36 - 38

https://susudata.de/messtisch/tk25.html ... %281931%29
https://www.google.com/maps/@54.2102487 ... M0gBUAM%3D

(…) La 77e division de réserve avait pour mission de contenir les importantes forces ennemies au nord-est de Suwałki par une série d'attaques locales.
Le 27 mai 1915, le 1er bataillon du 255e régiment de reserve (RIR 255) fut retiré de sa position de réserve divisionnaire. Les 2e et 3e bataillons du RIR 255 furent chargés de sécuriser l'ensemble du secteur, y compris la ligne de Stary. Le 1er bataillon se déplaça vers le camp de Sobolewo et, après 14 jours, le 12 juin 1915, releva le 3e bataillon. L'après-midi du 14 juin, le 3e bataillon (!!!), qui revenait tout juste d'exercices sur le terrain, fut mis en alerte à Sobolewo et marcha via Krzywe jusqu'à Osinki.

Après un bon repas, les troupes poursuivirent leur route dans l'obscurité la plus totale, traversant Wengielnia en direction du nord vers la hauteur 177, sous le feu de l'artillerie. En chemin, l'ordre d'attaque de la division fut annoncé : la hauteur 223 (Est) devait être prise par surprise, en suivant le 2e bataillon du RIR 257 à gauche et le 3e bataillon du RIR 256 à droite. L'heure d'attaque prévue était 0 h 45. Vers minuit, la position en avant de la hauteur 177 fut franchie. Les sous-officiers du 2e bataillon du RIR 257, connaissant bien le terrain, étaient censés servir de guides, mais ils étaient absents. Le bataillon dut donc progresser péniblement à travers le labyrinthe de positions et de barbelés dans la nuit noire. Un temps précieux fut perdu à tenter de s'orienter. Ce n'est qu'à l'aube, vers 1h45 du matin le 15 juin 1915, qu'un contact fut établi avec ce dernier bataillon par un officier du 2e bataillon RIR 257 envoyé dans la direction opposée, et le troisième bataillon RIR 255 (!!!) avec trois compagnies en première ligne vers la hauteur 223 (Ouest) — front vers la hauteur 223 (Est) — reçut immédiatement l'ordre d'attaquer.
Entre-temps, les Russes étaient devenus beaucoup plus actifs. Une attaque surprise était devenue impossible. Les mitrailleuses pilonnaient de toutes parts et les compagnies dispersées ne purent atteindre la hauteur 223 (Ouest) qu'au prix de lourdes pertes. Toute progression vers la hauteur 223 (Est), située un kilomètre plus à l'est et séparée par un profond ravin, s'avéra impossible sous le feu nourri de l'ennemi et la lumière du jour désormais avancée, d'autant plus que des tirs de flanc avaient également commencé depuis Glemboki-Row, position connue depuis la bataille d'hiver. Tandis que les 10e ( !!!) et 12e compagnies s'enfonçaient dans les défenses le long de leur front est, les deux autres compagnies du bataillon, suivant les nouveaux ordres divisionnaires, avancèrent vers les hauteurs de Livovo plus au nord, conjointement avec le 2e bataillon du RIR 257. Ce n'est que dans l'après-midi, à 16 heures, que trois compagnies du RIR 256 intervinrent depuis Szury, permettant ainsi une approche concentrique, que l'attaque progressa et aboutit à un succès après deux heures.
À 21 h, après une préparation d'artillerie minutieuse, les 10e et 12e compagnies devaient prendre d'assaut la hauteur 223 (Est). Nos tirs d'artillerie s'ouvrirent à l'heure prévue, malheureusement contre nos propres positions. La pluie ayant interrompu les communications téléphoniques, ce n'est que grâce à des patrouilles spéciales que les tirs d'artillerie (sur nos positions) purent cesser.
Dans ces circonstances, l'attaque ordonnée fut annulée. Peu après minuit, elle fut de nouveau ordonnée. Les assaillants progressèrent jusqu'aux barbelés russes et parvinrent à les percer à plusieurs endroits, mais s'effondrèrent ensuite sous le feu nourri de l'infanterie et des mitrailleuses ennemies, subissant de lourdes pertes.
Le lieutenant Beyer (10/255) fut tué, et le lieutenant Twiehaus (10/255) fut fait prisonnier par les Russes. Le sergent Türbsch, grièvement blessé par balle au poumon, parvint à se traîner jusqu'à un abri russe abandonné dans la vallée. Il a été retrouvé là deux nuits plus tard par une patrouille sous les ordres du sergent von Gajewski (10/255) et ramené sain et sauf.
L'attaque lancée le matin du 16 juin contre la hauteur 214 à l'est de Lipowo, à laquelle participèrent les 9e et 11e compagnies, fut annulée sur ordre de la division. Les pertes totales du 3e bataillon, du 14 au 16 juin, s'élevèrent à 5 officiers et 65 hommes. Au cours des semaines suivantes, la hauteur 223 (Ouest) fut fortement renforcée et fortifiée par les 9e, 10e, 12e et 11e compagnies.
Un officier d'état-major dépêché par la division, après avoir inspecté la position, conclut que la hauteur 223 (Est) ne pouvait être prise que par un encerclement, et non par un assaut frontal.


Vous avez peut-être déjà contacté krzymen, membre du forum. Il est bien plus informé que moi sur les troupes prussiennes, et notamment sur leurs opérations sur le front de l'Est. Il pourrait également savoir si des fouilles ou des opérations de récupération de victimes de guerre ont eu lieu dans cette zone, qui est aujourd'hui en territoire polonais.

Cher Domenico, je suis très impressionné par le succès de vos recherches. Cela prouve que même après tant d'années, il est encore possible d'obtenir des résultats. Les hommes morts à cette époque méritent que leur mémoire soit honorée. Je dois malheureusement conclure que les Prussiens n'ont pas semblé déployer tous les efforts possibles à ce moment-là. Mais je dois avouer que je suis partial, car si mon grand-père était encore vivant et lisait ce récit, il piquerait une nouvelle crise de colère, suivie d'une longue litanie d'insultes contre les "Preiß'n" [Prussiens].

Bien cordialement
Joseph
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
Histoire rgtaire du RI Bavarois n°8 : Retraite de Russie (1813); p.380.
domenico54
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Re: CHERON Théophile et Joseph mort en 1918 et 1915 sous l'uniforme allemand

Message par domenico54 »

Merci Joseph, merci pour vos compliments mais je vous avoue qu'il faut savoir preuve de persévérance et souvent d'opiniâtreté car nos archives nationales ont beaucoup de mal à aider les familles dans leurs recherches et les laissent souvent se débrouiller seul dans une masse documentaire disparate et classée selon une logique pas évidente pour un non spécialiste comme moi.
Par contre, je suis aussi très impressionné et très admiratifs par vos recherches très détaillées,
on pourrait presque vivre ces mouvements de troupes !
Difficile d'imaginer les terribles moments que ces soldats ont vécus
et Oui, ils méritent vraiment que leur mémoire soit honorée !
Non, je n'ai pas contacté krzymen je suis nouveau sur ce forum que j'ai découvert par hasard...
je vais lui envoyer un msg privé
Peut être que par miracle, il existe une tombe quelque part...ou qu'il sait s'il y a eu des fouilles sur ces zones...
Juste pour vous dire que quelque fois des "miracles" peuvent survenir.
Aujourd'hui j'appris qu'une famille qui ne disposait que d'une photo a pu retrouver un film ou un oncle défilait devant un Général.
En fait cette photo avait été tirée à partir d'un morceau de pellicule découpé par un voisin de cet oncle qui était cinéaste, reconnaissant son voisin ce cinéaste avait découpé la pellicule et en avait tiré une photo qu'il avait envoyé pour souvenir à la famille.
L'histoire aurait pu en restée là sauf que, il y a quelque mois un archiviste de Metz que la famille avait contacté pour avoir des informations sur cet oncle, a reconnu le visage de l'oncle sur des films vidéos qu'il visionnait pour la préparation d'une exposition !
Quel coincidence, quel mémoire pour cet archiviste, et j'imagine quel joie pour cette famille de retrouver cet oncle "presque vivant" dans un défilé militaire !

Bien Cordialement

Domenico
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