Bonsoir à tous,
□ Un décret du Président de la République en date du 5 juillet 1919 (J.O. 8 juillet 1919 ; Bull. des lois n° 253, p. 2.023, Texte n° 14.491) a attribué la croix de chevalier de la Légion d'honneur au drapeau du Bataillon de fusiliers marins dans les termes suivants :
Bataillon de fusiliers marins
Troupe splendide, d'un esprit magnifique, qui n'a cessé au cours de la campagne de donner les preuves les plus éclatantes de son esprit de sacrifice, de son dévouement à la patrie et de son enthousiasme guerrier.
S'est particulièrement distinguée :
En 1914 et en 1915, à l'effectif d'une brigade, sous les ordres du contre-amiral Ronarc'h, dans les plai-nes de Nieuport et Dixmude ;
Puis, réduite à l'effectif d'un bataillon, sous les ordres du capitaine de frégate de Maupeou, au cours de la bataille des Flandres en 1917 ;
En avril 1918, sous les ordres du capitaine de corvette Monnier, devant Hangard-en-Santerre, où il a fait preuve d'une indomptable ténacité ;
En septembre 1918, sous les ordres du capitaine de frégate Martel, où il s'est élancé avec une admi-rable ardeur à l'attaque de positions ennemies très fortement défendues et très profondes dont il s'empara d'un seul élan capturant un grand nombre de prisonniers et un matériel important.
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Le drapeau du Bataillon fut vraisemblablement décoré le 14 juillet 1919, à l'occasion de la Fête de la victoire. L'édition spéciale de l'Illustration des 19 ~ 26 juillet 1919 (n°ˢ 3.985 ~ 3.986) n'en fait pas état. Gustave Babin, le journaliste qui y commente le défilé, relève seulement que « les fusiliers marins, ceux de l'Yser, ceux de Dixmude, rangés derrière l'amiral Ronarc'h — défilant seul de son grade dans ce cas, à pied, robuste, trapu, têtu, vrai type de Breton de Cornouaille — ne pouvait manquer de soulever, autant que les plus favorisés du défilé, une vague d'enthousiasme, qui déferla jusque sur les repré-sentants si méritants de la marine marchande » ( p. 63). La compagnie de fusiliers, avec à sa tête l'ami-ral, suivait immédiatement la Musique des équipages de la flotte et précédait, dans l'ordre, une compa-gnie de canonniers marins, une compagnie de l'armée navale et une compagnie de défense sous-marine.
Charitablement — ou diplomatiquement ! —, je m'abstiendrai de tout commentaire sur la notion fort subjective de « vrai type de Breton de Cornouaille » employée par le reporter, comme l'on disait alors ; en revanche, je me permets de douter qu'il y ait eu beaucoup de survivants de la bataille de l'Yser défi-lant derrière le valeureux amiral ...