Bonjour,
Merci Eric, c'est très intéressant. Deux questions : Que dit le prêtre brancardier pour le 28 août 14 et a-t-il été à Verdun en 16 ?
Bien cordialement
Vincent
Bonjour à tous,
Je prends note pour le 28 août 1914. Quant à la présence du prêtre brancardier à Verdun je ne peux vous répondre. Son sixième et dernier carnet en ma possession s'arrête au 30 avril 1916.
Cordialement
Eric
Merci Eric. Mais je ne vois pas de correspondance pour le moment... Comme je l'ai dit dans mon premier message, je suis sur les traces de Rémi Solomiac, brancardier à la 16e SIM. Il est écrit sur son livret militaire qu'il a été fait prisonnier le 28 août 1914 à Ravecourt, Ardennes. Donc pendant la retraite. Mais je n'ai pas trouvé où c'est exactement.
Etes-vous sûr qu'il s'agisse bien du 16e SIM appartenant au 16e Corps ? Car celui-ci combattait en Lorraine en août 1914 et non dans les Ardennes.
D'où exactement Rémi Solomiac est-il originaire ?
Cordialement
Eric
Lever 4 h. Départ 6h. Temps nuageux, route boueuse. Passage à Autrepierre. Les cloches de l’église sont descendues, le curé a été emmené. Les Allemands ont emporté tout le pain et le vin. Les habitants n’en ont pas mangé depuis 8 à 15 jours. Des uhlans auraient tué des chasseurs en les faisant horriblement souffrir.
Amenoncourt. Maisons brûlées avec le propriétaire on ignorait si c’était vengeance des Allemands ou bien si le propriétaire fou se serait décidé à mourir ainsi.
Avricourt. Depuis longtemps il nous tardait d’arriver là ; c’est qu’ici est la frontière des deux nations en guerre. Long arrêt à l’entrée de la localité. On nous accueille à bras ouverts. Pillage d’un train allemand ; nos soldats auxquels se joignent des civils éprouvent un plaisir immense à piller et à emporter lanternes, (… ?), porte cigarettes. On tire sur un aéro allemand. Indélicatesses prussiennes dans les maisons, dans les caves où ils se lavent les pieds dans le vin, envers les particuliers, etc., etc. Nous couchons dans une belle maison d’employés de chemin de fer […]
Lundi 17 août : Avricourt
Temps pluvieux, froid. Matinée tranquille. J’en profite pour aller à Avricourt-Deutsch et franchir la frontière. J’éprouve un réel plaisir avec mes camarades à fouler le sol alsacien ; il nous tardait tant. La voie ferrée sépare les deux Avricourt français et allemand. Les poteaux frontières ont été coupés et gisent à terre. Le drapeau français les remplace. Je fais des achats dans les bazars allemands. A la gare, je vais voir 3 espions ou suspects arrêtés et gardés dans une salle par des gendarmes. Vers 5 h. une canonnade terrible se fait entendre. Les trains recommencent à arriver et la gare déserte se remplit de wagons apportant des approvisionnements.
Mardi 18 août : Avricourt
Nous séjournons encore à Avricourt. A 9 h. du matin un aéro allemand passe et aussitôt reconnu la « chauve-souris » est canardée. Un autre aéro ennemi passe, l’infanterie fait parler les « Lebel », il repasse et lance 2 bombes dont l’une éclate à côté du parc d’artillerie et l’autre à 100 mètres de nous sans éclater. On les entend tomber en sifflant. Je vais voir le trou creusé par l’obus qui n’a pas éclaté. Je profite d’un moment libre pour écrire à la famille.
L’avant-veille, un train allemand avait été pillé en gare d’Avricourt France. Aujourd’hui c’est le pillage d’un magasin allemand à Avricourt Deutschland. Tout le monde se précipite, l’un emporte des quantités de cigarettes, l’autre des boîtes de cigares, l’autre du tabac mais voici les gendarmes qui viennent arrêter le pillage et disperser les pillards. J’avais ramassé moi-même une jolie boîte de cigarettes à bout doré qu’un pillard trop pressé ou surchargé avait laissé tomber.
Nous gardons le meilleur souvenir du bon accueil des gens d’Avricourt. A 5 h. du soir, nous partons en avant. Nous franchissons tous d’un pas allègre la frontière française commentant joyeusement l’heureux « événement » et fredonnant la chanson de l’Alsace. Nous sommes donc en Alsace. Les gens semblent nous regarder un peu curieusement. Nous passons à Moussey où on a fusillé un habitant accusé de trahison et dévalisé sa maison. Après Moussey c’est Mézières (Maizières-lès-Vic) où on n’arrive qu’après la traversée ‘une immense forêt. Il fait nuit noire, seuls les phares des autos qui nous croisent nous éclairent de temps en temps. Après Mézières que nous traversons sans arrêt, c’est Azoudange où nous arrivons à minuit seulement, après une marche rendue pénible par ses lenteurs excessives et ses à coups.
Notre entrée en Alsace se fait dans de mauvaises conditions. En effet, il faut pour la première nuit coucher en plein air, en plein champ ; le temps est froid ; rien pour s’abriter et dormir. Les uns font des feux et attendent le jour en se chauffant, d’autres essayent de dormir, sous leur capote mais en vain. Les membres se raidissent au froid. Moi-même, je ne reste qu’un instant couché dans le fossé et suis obligé de m’approcher d’un feu, je grelottais. Nous n’avions rien trouvé pour nous coucher à Azoudange, où nous étions allés, 2 camarades et moi.
Extrait du 1e carnet de guerre d’un brancardier de la 16e Section d’Infirmiers Militaires, prêtre du diocèse de Rodez
Bonsoir Eric, bonsoir à tous
De retour d'une conférence, je découvre de nouvelles pages de gloire de la 16ème SIM
Merci encore de ces renseignements précieux
Amicalement
Renaud
Eric, Rémi Solomiac né en 1887 venait de Septfonds dans le Tarn et Garonne (82). Sur son carnet militaire il est écrit 16e section d'infanterie militaire
Bonsoir Vincent, bonsoir à tous,
peut être faut-il voir du côté du lieu : Ravecourt Ardennes. L'avez-vous repéré ? Ce lieu existe-t-il orthographié comme cela ?
Cordialement
Eric