Bonjour.
Comme je l'ai dit il y a 304 soldats indigènes dans le Carré Militaire d'Arcachon et 940 dans le mémorial Du Courneau. Ca en fait 1244 sur quelques km2 !
Bonne journée.
Xavier
les tirailleurs sénégalais
Re: les tirailleurs sénégalais
Bonsoir,
Concernant l'état civil des soldats d'outre mer et des manques d'information il ne faut pas y voir d'indifference de la part du commandement .
Ayant servi en tant que cooperant militaire dans les annees 80 dans les forces armees zairoises je peux vous affirmer que vu la gestion de l'etat civil du pays (pas de registres pas de feuilles de papier, pas de crayons etc...) nombre de nos recrues etaient identifiees de facon tres approximative et nous manquions souvent du vrai lieu de naissance et de la date de naissance (souvent nous ecrivions une date au hasard en fonction d'une evaluation arbitraire et le soldat lui meme ne nous etait d'aucun secours d'autant qu'en plus parfois il remplacait un frere deserteur etc..) alors en 1914 il ne faut pas rever il n'y avait pas de mairie en brousse
Par ailleurs il manque souvent des informations sur les etats individuels mais il faut aussi se remettre dans le contexte de l'epoque les etat majors de regiments n'avaient pas les effectifs plethoriques qu'ils ont de nos jour, le commandant d'unite devait tenir ses registres a jour, je ne pense pas que dans le feu de l'action tout etait note pour etre reporte lors du retour en base arriere (si le commandant d'unite survivait a l'action) et pour peu que son sergent secretaire ait lui aussi disparu. Dans le cas d'un blesse la fiche d'evacuation pouvait ne pas etre complete tiout se faisait dans l'urgence lors des offensives, et qu'un blesse puisse deceder dans un hopital sans que l'on puisse l'identifier n'est pas aussi surprenant si celui ci n'avait pas ete en mesure de fournir lui meme les informations (blesse comateux par exemple ayant perdu sa plaque sans papiers sur lui et sans vareuse par exemple un artiilleur en ete et pour son corps d'origine le soldat sera considere comme disparu) n'oublios pas non plus que de nombreux soldats sections etc. etaient detaches de leur unite a une autre pour une offensive , un support tehnique etc. cela peut aussi etre une source d'informations tronquees.
Personnellement je trouve extraordinaire que nous disposions d'autant d'informations car une grande partie des etats etaient faits par les combattants qui avaient deja beaucoup d'autres sujets de preoccupations.
A titre idicatif en 30 ans de carriere (entre 72et 2002) exclusivement en unites j'ai souvent vu ce que l'on appelle des Situations de Prise d'Armes (effectifs presents absents reguliers, irreguliers) fausses avec parfois des deserteurs non signalés etc. et cela dans tout type d'unité ainsi et ce n'est pas de la blague en 1997 sur le territoire de la Bosnie notre unite qui avait dans ses rangs le tresorier versant l'avance de solde ne savait pas exactement combien de militaires francais etaient sur le territoire regulierement (je ne parle pas des operations speciales) et nous avions un apercu a peu pres complet lors de la fin des operations de versement de l'avance qui se faisait de la main a la main chaque mois et pourtant prendre un avion pour venir ou repartir faisait l'objet de notes ordres de missions etc. alors en 1914 sans informatique avec les pertes qu'il y avait, reussir a suivre autant de personnes tient du miracle et nous devrions etre admiratif du travail administratif fait durant ce conflit
Cordialement
Pierre
Concernant l'état civil des soldats d'outre mer et des manques d'information il ne faut pas y voir d'indifference de la part du commandement .
Ayant servi en tant que cooperant militaire dans les annees 80 dans les forces armees zairoises je peux vous affirmer que vu la gestion de l'etat civil du pays (pas de registres pas de feuilles de papier, pas de crayons etc...) nombre de nos recrues etaient identifiees de facon tres approximative et nous manquions souvent du vrai lieu de naissance et de la date de naissance (souvent nous ecrivions une date au hasard en fonction d'une evaluation arbitraire et le soldat lui meme ne nous etait d'aucun secours d'autant qu'en plus parfois il remplacait un frere deserteur etc..) alors en 1914 il ne faut pas rever il n'y avait pas de mairie en brousse
Par ailleurs il manque souvent des informations sur les etats individuels mais il faut aussi se remettre dans le contexte de l'epoque les etat majors de regiments n'avaient pas les effectifs plethoriques qu'ils ont de nos jour, le commandant d'unite devait tenir ses registres a jour, je ne pense pas que dans le feu de l'action tout etait note pour etre reporte lors du retour en base arriere (si le commandant d'unite survivait a l'action) et pour peu que son sergent secretaire ait lui aussi disparu. Dans le cas d'un blesse la fiche d'evacuation pouvait ne pas etre complete tiout se faisait dans l'urgence lors des offensives, et qu'un blesse puisse deceder dans un hopital sans que l'on puisse l'identifier n'est pas aussi surprenant si celui ci n'avait pas ete en mesure de fournir lui meme les informations (blesse comateux par exemple ayant perdu sa plaque sans papiers sur lui et sans vareuse par exemple un artiilleur en ete et pour son corps d'origine le soldat sera considere comme disparu) n'oublios pas non plus que de nombreux soldats sections etc. etaient detaches de leur unite a une autre pour une offensive , un support tehnique etc. cela peut aussi etre une source d'informations tronquees.
Personnellement je trouve extraordinaire que nous disposions d'autant d'informations car une grande partie des etats etaient faits par les combattants qui avaient deja beaucoup d'autres sujets de preoccupations.
A titre idicatif en 30 ans de carriere (entre 72et 2002) exclusivement en unites j'ai souvent vu ce que l'on appelle des Situations de Prise d'Armes (effectifs presents absents reguliers, irreguliers) fausses avec parfois des deserteurs non signalés etc. et cela dans tout type d'unité ainsi et ce n'est pas de la blague en 1997 sur le territoire de la Bosnie notre unite qui avait dans ses rangs le tresorier versant l'avance de solde ne savait pas exactement combien de militaires francais etaient sur le territoire regulierement (je ne parle pas des operations speciales) et nous avions un apercu a peu pres complet lors de la fin des operations de versement de l'avance qui se faisait de la main a la main chaque mois et pourtant prendre un avion pour venir ou repartir faisait l'objet de notes ordres de missions etc. alors en 1914 sans informatique avec les pertes qu'il y avait, reussir a suivre autant de personnes tient du miracle et nous devrions etre admiratif du travail administratif fait durant ce conflit
Cordialement
Pierre
pierre
Re: les tirailleurs sénégalais
Merci Pierre,
Voilà un témoignage digne de foi et irréfutable !
Bonne soirée.
Xavier
Voilà un témoignage digne de foi et irréfutable !
Bonne soirée.
Xavier
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- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: les tirailleurs sénégalais
Bonsoir,
Notre ami coopérant militaire à certainement raison. Dans le feu de l'action on peut oublier...mais lorsqu'on recomplète on doit bien tenir des états. Il me semble l'avoir fait moi-même en d'autres temps, un peu moins agités, il est vrai.
J'ose quand même penser que tout soldat avait un matricule.
Si ce n'est pas vraiment un problème d'indifférence, c'est que c'est probablement plus compliqué, vous avez raison.
Au sujet de ce que vous décrivez à propos de la situation en Bosnie est fréquent, il y a de quoi s'inquiéter.
J'ose croire que c'est trés exceptionnel. Je suis persuadé que les opérations actuelles en terres lointaines sont préparées avec beaucoup plus de sérieux.
Merci pour ce témoignage précis.
Coirdialement
CC
Notre ami coopérant militaire à certainement raison. Dans le feu de l'action on peut oublier...mais lorsqu'on recomplète on doit bien tenir des états. Il me semble l'avoir fait moi-même en d'autres temps, un peu moins agités, il est vrai.
J'ose quand même penser que tout soldat avait un matricule.
Si ce n'est pas vraiment un problème d'indifférence, c'est que c'est probablement plus compliqué, vous avez raison.
Au sujet de ce que vous décrivez à propos de la situation en Bosnie est fréquent, il y a de quoi s'inquiéter.
J'ose croire que c'est trés exceptionnel. Je suis persuadé que les opérations actuelles en terres lointaines sont préparées avec beaucoup plus de sérieux.
Merci pour ce témoignage précis.
Coirdialement
CC
Re: les tirailleurs sénégalais
Vous savez CC, j'ai eu beau faire mon Service Militaire à la Cité de l'Air à Paris (15ème), avec 2 DM (décisions ministérielles), du premier sinistre et du sinistre des armées (que j'ai connu tous les 2), je n'ai pas souvenir d'avoir eu une plaque matricule. S'il m'était arrivé quoi que ce soit "en service" j'aurais été un inconnu !
Cordialement à tou(te)s.
Xavier (le pistonné)
Cordialement à tou(te)s.
Xavier (le pistonné)
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Re: les tirailleurs sénégalais
Bonjour,
oui, absolument. Lorsque "la grande muette" m'a accueilli en son sein (c'est bien dit non!) la mode était de ne pas porter la plaque parce que ce n'était pas beau, ni au cou ni au poignet,....parce que ça portait malheur.....J'ai entendu ces propos mille et une fois et pourtant tous nous savions que les chars "chauffent vite" sous les coups des charges creuses. Il n'était pas encore question, en ce temps là, des têtes uranium.
D'ailleurs j'ai rencontré, dans une correspondance de soldat du 40ème RI, ces propos rapportés presque dans les mêmes termes.
Mais je voulais seulement parler du N° matricule..........chaque homme sur les pièces comptables de solde a au moins une identité et un N°, au moins je l'espère.
Bon... faut se mettre aux fiches.
Cordialement CC
oui, absolument. Lorsque "la grande muette" m'a accueilli en son sein (c'est bien dit non!) la mode était de ne pas porter la plaque parce que ce n'était pas beau, ni au cou ni au poignet,....parce que ça portait malheur.....J'ai entendu ces propos mille et une fois et pourtant tous nous savions que les chars "chauffent vite" sous les coups des charges creuses. Il n'était pas encore question, en ce temps là, des têtes uranium.
D'ailleurs j'ai rencontré, dans une correspondance de soldat du 40ème RI, ces propos rapportés presque dans les mêmes termes.
Mais je voulais seulement parler du N° matricule..........chaque homme sur les pièces comptables de solde a au moins une identité et un N°, au moins je l'espère.
Bon... faut se mettre aux fiches.
Cordialement CC
Re: les tirailleurs sénégalais
Absolument CC. Et en plus vous avez un langage châtié !
Bien sûr que j'ai un numéro matricule sur ma carte de Service National et en plus sur ma carte de réserviste du Service de Santé (réserviste jusqu'à 50 ans - après on doit être considéré comme inapte au service ...).
Mais avec un faux numéro de SS car une fausse commune de naissance ... Mais déjà il y a une erreur sur mon acte de naissance dit "authentique" !
Alors, en 14-18 et des soldats africains en plus ...
Bonne journée à tou(te)s !
Xavier (calfeutré chez lui par un vent de 170 km/h)
Bien sûr que j'ai un numéro matricule sur ma carte de Service National et en plus sur ma carte de réserviste du Service de Santé (réserviste jusqu'à 50 ans - après on doit être considéré comme inapte au service ...).
Mais avec un faux numéro de SS car une fausse commune de naissance ... Mais déjà il y a une erreur sur mon acte de naissance dit "authentique" !
Alors, en 14-18 et des soldats africains en plus ...
Bonne journée à tou(te)s !
Xavier (calfeutré chez lui par un vent de 170 km/h)
Re: les tirailleurs sénégalais
Bonjour à tous,Bonjour,
Sans chercher la petite bête, et sans aucune idée de polémique, juste une réflexion que je me faisais, comme ça : j’ai constaté que la plupart des tombes de ces tirailleurs sénégalais (comme nos tirailleurs algériens d’ailleurs) étaient faites de stèles musulmanes. Or, je me dis que parmi tous ces hommes, certains étaient sûrement chrétiens ? (Ah, ces cohortes de missionnaires qui sillonnèrent l’Afrique… !).
Dans le contexte de l’époque, j’imagine que déjà, si on n’arrivait pas à savoir le nom de ces pauvres soldats d’Afrique, on n’allait pas, en plus, s’arrêter pour chercher s’ils étaient chrétiens ou musulmans ! Donc, par défaut: indigène = tout l’monde sous la stèle musulmane ! Bah, au finish, ça ne change pas grand-chose ; on s’en remettait à Dieu, de toute façon…
BB
Je n'ai pas encore lu l'intégralité du fil, donc j'espère que je ne réponds pas à une question déjà résolue, mais oui, il y a bien sûr des soldats "sénégalais" enterrés sous des croix latines. Ce qui n'exclut pas, bien entendu, des erreurs : soldats de confession chrétienne enterrés sous une stèle musulmane, et vice versa.
Cordialement,
Jean-Baptiste.
"D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaîtront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas"
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Sylvain Royé, disparu à Douaumont le 24 mai 1916
Re: les tirailleurs sénégalais
Bonjour !
Il ne faut pas oublier l'époque, peu après les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Ca a posé pas mal de problèmes. Par exemple les prêtres et religieux de toutes confessions ont été mobilisés comme simples civils. Mais souvent ils ont été affectés au brancardage ou aux infirmeries. Parce qu'il y a "l'Etat" et les hommes ...
Alors la religion n'était mentionnée nulle part.
Et les animistes et les athées ?!!!
Cordialement.
Xavier
Il ne faut pas oublier l'époque, peu après les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Ca a posé pas mal de problèmes. Par exemple les prêtres et religieux de toutes confessions ont été mobilisés comme simples civils. Mais souvent ils ont été affectés au brancardage ou aux infirmeries. Parce qu'il y a "l'Etat" et les hommes ...
Alors la religion n'était mentionnée nulle part.
Et les animistes et les athées ?!!!
Cordialement.
Xavier
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Re: les tirailleurs sénégalais
Bonjour à tous
Une pécision pour XSL
La loi de 1905 n'a eu aucun effet sur la présence des aumôniers dans les armées, il y avait des postes d'aumôniers prévus dans les efectifs des ambulances (4 à mon souvenir) ce sont les prêtres et religieux en surnombre de ces postes règlementaires qui étaient affectés comme brancardiers.
Explication: la loi de 1905 est autant une loi sur la liberté de l'exercice des cultes que de séparation des Eglises et de l'Etat ainsi son article 2:
Loi du 9 décembre 1905
"Article 2: la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimés des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes. Pourront toutefois être aux dits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie, et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans des établissements publics, tels que: lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons."
Elle ne parle pas de l'Armée!
Parce que le système de l'aumônerie dans les Armées est réglé par la loi du 8 juillet 1880 que la loi de 1905 n'abroge pas. C'est ce que le Consel d'Etat a rappelé dans un avis:
Avis du Conseil d'Etat (sections réunies des finances et de l'intérieur)
en date du 16 janvier 1963:
"la loi de 1905 n'avait pas expressément abrogé la loi de 1880, et que cette dernière faisait une application anticipée du principe de la liberté des cultes dégagé par la loi de 1905. "
Bien cordialement
Pierre
"
Une pécision pour XSL
La loi de 1905 n'a eu aucun effet sur la présence des aumôniers dans les armées, il y avait des postes d'aumôniers prévus dans les efectifs des ambulances (4 à mon souvenir) ce sont les prêtres et religieux en surnombre de ces postes règlementaires qui étaient affectés comme brancardiers.
Explication: la loi de 1905 est autant une loi sur la liberté de l'exercice des cultes que de séparation des Eglises et de l'Etat ainsi son article 2:
Loi du 9 décembre 1905
"Article 2: la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimés des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes. Pourront toutefois être aux dits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie, et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans des établissements publics, tels que: lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons."
Elle ne parle pas de l'Armée!
Parce que le système de l'aumônerie dans les Armées est réglé par la loi du 8 juillet 1880 que la loi de 1905 n'abroge pas. C'est ce que le Consel d'Etat a rappelé dans un avis:
Avis du Conseil d'Etat (sections réunies des finances et de l'intérieur)
en date du 16 janvier 1963:
"la loi de 1905 n'avait pas expressément abrogé la loi de 1880, et que cette dernière faisait une application anticipée du principe de la liberté des cultes dégagé par la loi de 1905. "
Bien cordialement
Pierre
"
Pierre C31
La nuit est le masque à l'abri duquel s'avance le jour
La nuit est le masque à l'abri duquel s'avance le jour