Il témoigne enfin qu'on ne peut totalement détruire la réputation d'un des chefs les plus "prometteurs" de 1914...mais qui ne prônait pas l'offensive à outrance,ce qui le condamnait a priori en Août 1914
Voilà une bout de voile de levé.Excellente analyse,et combien vraie...
Cordialement
Patrick.
Peu m'importe l'Enfer ou le Paradis.J'ai des copains des deux côtés.(A/C Hoche.3eme de Marine)
Je serai curieux de connaitre le nom et le parcours des officiers supérieurs qui, sous l'impulsion, du général en chef, proposaient les officiers généraux à tel ou tel commmandement, même si officiellement les décisions étaient prises en conseil des ministres.[/b]
Bonjour l'Alpin Chasseur
Bonjour à toutes et à tous,
Pour répondre à la question je pense qu'il faut regarder quels étaient les collaborateurs de JOFFRE lors de cette magistrale purge. Je ne vais pas tous vous les citer mais vous donner des pistes de lecture et vous rappeler le principal : Maxime WEGAND qui a suivi JOFFRE tout au long de sa carrière comme éminence grise.
Je vous conseille de lire :
L'hécatombe des généraux de Pierre ROCOLLE. J'ai réussi avec Jean Pierre LUCAS à réconcilier les petits points avec les noms des intéressés
Trois ans au GQG de Jean DE PIERREFEU
Le père JOFFRE de Jean D'ESME
JOFFRE l'âne qui commandant des lions de Roger FRAENKEL
Je reste à votre disposition si vous désirez en savoir plus
Bien cordialement
Gérard
Bonjour,
Une remarque WEYGAND suivait FOCH, c'est GAMELIN qui suivait JOFFRE !.
Par ailleurs j'ai découvert récemment, à propos des limogeages des généraux en 1914 le livre de Paul ALLARD "L'oreille fendue" aux éditions de france mais daté de 1933.(avec les réserves qui s'imposent, c'est un livre fort intéressant).
D'où il ressort que si des généraux furent dépassés par les évènements qu'ils ne pouvaient prévoir, ou hors de leurs conceptions surrannées (certains avaient fait 1870), voire tout simplement fatigués (âge et carrière dans les colonies), il existait un antagonisme dans le haut commandement entre les tenants du colonel de GRANDMAISON (offensive à outrance) et les tenants de ceux qui pensaient (déjà) que le feu tue (les observateurs des conflits tels la guerre des BOERS, des BOXERS , la guerre russo-japonaise, les Balkans).Ce qu'on retrouve aussi chez LANREZAC.
Enfin je suis convaincu qu'il y avait quelques relents de réglements de compte entre les officiers francs-maçons (affaire des fiches) qui curieusement "rebondisaient assez facilement après des limogeages (SARRAIL par exemple),anti ou pro DREYFUS et catholiques.A ce dernier sujet les livres "les généraux de la victoire" de GAUJAC en parle à propos de CASTELNAU qui aurait dù, à mon sens obtenir le bâton de maréchal ou des commandements plus importants, mais que des conflits d'intérêts entre politiques et militaires ont cantonné à des rôles certes important mais en dessous de ses capacités.
Enfin, nombre d'officiers "limogés" ont obtenus des citations et des affectations qui auraient sans doute fait bien plaisir aux poilus de base auxquels ont reprochait de manquer d'ardeur.
C'est aussi ce qui me navre voire me scandalise lorsque certains sont remerciés avec les honneurs "dù à leur rang" comme aujourd'hui les parachutes dorés de certains chefs d'entreprise.
Cor dialement
Je souhaite apporter un commentaire sur les sources citées dans les derniers messages:
-Le livre de Pierre Rocolle,le plus complet à ce jour, "L'Hécatombe des Généraux",souffre de la méthode de l'auteur qui révéle dans son premier chapitre
sa méthode d'investigation aux pages 36 et 37:les annuaires,les archives du Généralissime,les livres des "missi dominici" ou "jeunes turcs",comme on les
désigne le plus souvent,Cl Alexandre,Cne puis Ct Pichot-Duclos,Cne Müller,etc...En un mot la parole est à l'Accusation!Mais la Défense n'est pas citée!
Ce livre est avant tout la justification de tous les actes du Général Joffre.
-Le livre de Paul Allard a le mérite d'évoquer la lutte entre les partisans de l'offensive à outrance et ...les autres.Il évoque trés peu les limogeages des Généraux peu connus et cite même des Généraux "en disgrâce temporaire" plus que véritables "Limogés".
Je continue d'estimer qu'il faut lire le livre de Paul Pouradier-Duteil pour comprendre le détestable climat régnant dans les hautes sphères du G.Q.G. de Joffre et surtout le rôle incroyable des "officiers de liaison" du G.Q.G. dont l'attitude inquisitoriale est stupéfiante et qui se vantaient, au mess du G.Q.G., à leur retour de mission, de ramener la "tête de un ou plusieurs Généraux".
Pour finir,je cite un autre livre d'un Commandant de Division d'Infanterie,"limogé" fin septembre 1914 et intéressant lui-aussi:
-Général de Trentinian---L'Etat-Major en 1914 et la 7° Division du 4° Corps---Fournier-1927.
Il faut au moins lire le plaidoyer de ces Généraux,il est dommage que l'on ait pas davantage de témoignages,car,s'il y eut des "incompétents",
certains de ces chefs ,souvent économes du sang de leurs soldats,auraient mérité un meilleur sort.
Cordialement, G.F.
Bonjour, Je souscris à vos remarques et j'en fait une suite à la lecture d'un des derniers livres de GAUJAC sur les généraux de 14/18, qui donne des biographies de ces derniers dont celle du général de TRENTINIAN, "remercié" par JOFFRE. Où, stupéfaction, ce général de la coloniale a été au début de sa carrière et quelques soit ses mérites "chaperonné" par son père puisqu'il fut très souvent sous ses ordres. Son avancement ayant visiblemebnt été "peaufiné".
Toutefois si j'en crois ce qui est écris il est remercié par JOFFRE alors qu'il ne semble pas avoir démérité au début de la guerre. Alors "QUID" des limogeages ? Peut-on parler pour certains en tous cas de "réglements de compte" à l'occasion du début de ce conflit ?
Quant aux officiers de liaison ils jouent en effet un rôle un peu trop important pour leurs modestes, sommes toutes, responsabilités. Mais c'était aux grands chefs de relativiser les informations qu'ils transmettaient et à prendre du recul. Mais les circonstances, les évènements ne devaient pas être toujours propices j'en conviens.
Cor dialement
Le début de carrière du gl de Trentinian ne fut pas si "boosté" que cela. Reçu à Cyr en 70, il s'engage, est fait officier en novembre et blessé au combat dans l'armée de la Loire, loin de son père qui a été fait prisonnier à Bazeille dès septembre. Il termine la guerre avec la légion d'honneur à 20 ans.
En 73, quand il est mis à la disposition de Francis Garnier au Tonkin, c'est sur le terrain, à la prise de Hanoï, de Haï-Dzuong, etc, qu'il fait ses preuves , etc ...
Plus tard, catholique et lié au "dreyfusard" lt colonel Picquart, il devra attendre dix ans de 1898 à 1908 pour être promu divisionnaire ! Il publie des interventions qui font date sur l'emploi de l'artillerie, ou sur la fusion des armées métropolitaine et coloniale.
Archinard et Galliéni auraient voulu qu'il fut promu à la tête du corps colonial.
C'est à lui, fait Grand-croix de la Légion d'h. fin 1915 pour ses services aux Colonies ... et à la Marne, que Lanrezac demandera en 1917 de lui remettre les insignes de Grand-officier de la Légion d'h., ....
Pour en savoir plus sur la division d'Amade, je vous conseille la lecture de l'ouvrage suivant:
Le colonel MAYER, de l'affaire Dreyfus à De Gaulle, De Vincent Duclert (dir) chez Armand Colin, 2007.
Il y a des infos sur sa guerre au sein de la division d'Amade (août-octobre 1914).
C'est un travail historiographique intêressant sur Mayer qui était dans l'artillerie au sein de cette division de la territoriale.
Bonsoir à tous,
Personnellement, je ne pense pas que le livre sur Paul Pouradier-Duteil soit une bonne plaidoirie en sa faveur. A mon sens il a été écarté par Dubail car il n'a pas respecté la lettre de la mission qu'il a reçu. Il faut dire qu'en y regardant bien il a mis en péril les arrières et la droite de la 1ère armée en s'entêtant à vouloir descendre dans les vallées plutôt que de remonter vers le nord. En lisant bien, il s'appuie ou se justifie justement sur les reproches qui lui ont valu ses déboires. Ce n'est pas sur ce qu'il a fait que porte la mise en disgrâce mais bien sur ce qu'il n'a pas fait. Il s'est fixé sur son champ de bataille à lui sans tenir compte de l'idée et de la volonté de son chef. Forcément quand on contrarie son chef...
Quant'à son parcours, il montre bien les sphères d'influence qui président à une carrière et dont il a d'ailleurs bénéficié avant que la roue tourne.