MARGUERITE VI - bateau piège

alain13
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par alain13 »

Bonjour,

tiré du même ouvrage, (et de l'UC 70):

- 16/03/1917, coups au but sur MARGUERITE VI.

Image

Impressionnant !

Cordialement,
Alain
alain13
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par alain13 »

Bonsoir à tous,

Un des 75 "casemate" du Marguerite VI... devant, un panneau rabattable sur lequel l'on aperçoit un vrai faux hublot.


Image
Cordialement,
Alain
pierre97425
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par pierre97425 »

Bonjour
Je n'ai pas connu l'ancienne Marguerite VI (trop jeune) mais en 1959, j'ai embarqué sur le DC Marguerite et fin 59 ou debut 60, j'ai eu l'honneur d'assister a la remise et de la porter, la fourragere aux couleurs du ruban de la croix de guerre 14 - 18 . Je l'ai portée jusqu'a mon debarquement en 1961 apres les evenements de Bizerte. Tout l'equipage etait tres fier de porter cette fourragere (nous etions le seul dragueur de mine a Bizerte a en porter une) mais attention ,pas de betises car nous étions vite repéres. C'est dommage que je n'ai plus de photos
Cordialement Pierre
Ladislav
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par Ladislav »

Good day!

Information on Uboat.net that this Q ship was sunk in battle with UC 70 is uncorrect.? Me surprise why had ship japanese 47 mm guns because I think french 75 mm was very good.

With regard Ladislav
Memgam
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par Memgam »

Marguerite VI a été initialement équipé de 4 x 75. Devant le peu de résultats obtenus, et lors de l'affectation du navire en Méditerranée, en 1915, l'ordre est donné de débarquer 2 des 75, au grand dam de son commandant, qui ne pourra les remplacer que par 2x47 court japonais. De retour en Atlantique en 1917, et après le combat du 16 mars, le 28 avril, Marguerite VI recevra 4 x 75, modèle 1916 en échange de ses 2 x 75 casemates et de ses 2 x 47 courts japonais.
Source : Amiral Lepotier, Bateaux-pièges, Editions France-Empire, 1964, pages 75-79, 127-128.
Memgam
olivier 12
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MARGUERITE VI


Ce navire figure sous ce nom dans les archives de Vincennes et sous le nom de MARGUERITE IV dans le Starke. Mais il s’agit bien du même navire.

En ce qui concerne les deux photos du post du 12/12/2009 :

- la première montre un cargo danois nommé LILLEBORG. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse du futur MARGUERITE VI. Le LILLEBORG de 1909-1912, devenu par la suite ADRANA allemand, ne devait pas porter l’inscription DANMARK sur sa coque.

Il s’agirait plutôt du 2e LILLEBORG (1916-1960) de 76 m de long et 1694 t, également danois. La photo date d’ailleurs peut-être de la seconde guerre mondiale.

- la seconde du HELLE pourrait correspondre au MARGUERITE VI, bien que le navire semble un peu petit...

Combat avec un sous-marin le 24 Mai 1917


Rapport du Lieutenant de Vaisseau LAFARGUE

Nous naviguons dans la zone où ont été attaqués FULGENCIO, HAÏTI et GARD.

Image

10h30
Aperçu 4-mâts barque HELENE de la compagnie Bordes par 45°48 N et 02°41 W. Il est encalminé et en position critique vu la possibilité de présence de sous-marins.

Fait route en zigzags au S20E en changeant de cap toutes les 20 minutes.

14h17
Aperçu périscope à 4 quarts bâbord à 800 m, sortant de l’eau de 1 à 2 m. Mis la barre toute à gauche et la machine en avant toute. Le sous-marin, surpris par cette manœuvre, vient sur la droite. Il se trouve alors dans mon cercle de giration et n’évite que de justesse la collision. Son périscope défile à 20 m du bord, mais trop loin pour lancer des grenades qui m’auraient démasqué sans être efficaces. Présenté l’arrière au périscope et donné l’ordre de déborder les embarcations. Le sous-marin émerge alors à 1100 m sur l’arrière et vient sur la gauche pour nous remonter sur bâbord.

Image

Manoeuvré pour l’avoir dans le champs de tir des pièces tribord. Le sous-marin, gris très clair, complètement en surface, présente la silhouette suivante :

Image

Toiles de passerelle en place au dessus du kiosque où l’on distingue trois ou quatre hommes. Sur l’avant, un homme est assis tandis que deux autres semblent installer le canon. Un 3e sort d’un point situé sur l’avant du kiosque et vient les aider à monter la culasse.

Le sous-marin s’approche doucement, paraissant sans méfiance. Il stoppe à 800 m et ne semble pas vouloir approcher plus. Fait amener les embarcations à hauteur de la lisse avec le personnel prévu prêt pour l’évacuation.
La cible est belle et l’affaire paraît sûre vu les résultats des tirs précédents à des distances doubles de celle-ci.
Je fais ouvrir le feu. Le sous-marin est couvert par les balles des mitrailleuses dont beaucoup portent. On ne voit pas les éclats, mais les quatre hommes sur le pont tombent, ou se couchent à plat ventre. Le premier obus de 75 éclate à quelques mètres sur l’avant du sous-marin. Le 2e tombe sur l’arrière du kiosque et l’on voit les toiles se détacher et battre.

Malheureusement, nous tombons alors en travers de la houle et le bateau se met à rouler violemment, déréglant complètement le tir. Le sous-marin commence à plonger.

La pièce arrière a pu tirer dix coups. La pièce avant deux seulement, étant bloquée par une douille trop forte qu’il a fallu retirer difficilement avec l’extracteur. Un 3e coup est tombé très près du sous-marin, mais l’explosion a été tout à fait anormale. Il faut malheureusement l’attribuer à l’espèce de munition que nous avons (voir mon rapport à ce sujet).

Le sous-marin ayant disparu et ne l’ayant pas atteint efficacement, j’ai manœuvré pour éviter une torpille.
Au moment où le sous-marin venait de disparaître, les canonniers de l’arrière (Sd maître K... et mécanicien G... employé au passage des munitions) ont vu partir la torpille. J’ai présenté l’arrière et le sillage est passé à 40 m environ.

Pensant au quatre-mâts que nous avions laissé à 25 milles dans le Nord, j’ai signalé sa position par TSF, puis fait route sur La Pallice.

18h00

Aperçu le dirigeable n° 28, puis l’hydravion n° 249.

19h00

Reçu télégramme signalant la présence de mines dans le pertuis d’Antioche. J’ai décidé de passer par le pertuis Breton.

22h19
Reçu télégramme de Rochefort “De chef de Division : donnez nouvelles”. Répondu immédiatement “Rallie mouillage de La Pallice”.

Minuit
Mouillé dans le nord de Saint Martin de Ré, n’ayant plus assez d’eau pour gagner La Pallice.

25 Mai 04h30

Appareillé

05h30
Arrivé sur rade de La Pallice

Au sujet de cet engagement :


1) Un résultat qui me paraissait certain n’a pu se concrétiser à cause de moyens d’action défectueux. Les munitions que l’on nous a fournies sont mauvaises.
2) J’ai déjà eu à connaître des défauts de calibrage. A Rochefort, j’avais fait changer tout mon stock de munitions et pris quatre lots nouveaux.
3) Ayant, par hasard, entendu dire à Toulon qu’on avait constaté des ratés d’étoupilles et des retards d’inflammation aux 75, j’avais fait remplacer l’étoupille guerre par de l’étoupille marine. En Avril, ayant reçu l’ordre de gagner La Pallice, j’ai voulu que l’on me donne de nouvelles munitions. L’artillerie m’a répondu qu’elles n’étaient pas arrivées à Toulon et que, de toutes façons, elles étaient réservées aux sous-marins armés de 75 qui seraient servis en premier. On a d’ailleurs refusé de compléter mon stock de munitions. Il m’a fallu faire appel au bon sens de l’officier d’artillerie pour me faire délivrer les 18 obus de 75 qui me manquaient.
4) J’ai donc demandé un complément à Rochefort. Mais là encore, rien n’était arrivé.
5) J’ai aussi demandé 5000 cartouches de mitrailleuses à Cherbourg. Rien n’est arrivé.

Je me permets d’attirer respectueusement votre attention afin que le maximum soit fait pour que les munitions de 75 bien calibrées et les étoupilles marine me soient délivrées sans retard.
Pour les mitrailleuses, je demande la délivrance de balles perforantes APX, réclamées depuis Mars à Paris et Rochefort. Il me faut des balles spéciales pour mitrailleuses et non des cartouches Lebel ordinaires dont les douilles se fendent et se fragmentent, enrayant les mitrailleuses.
J’ai appris que le centre de formation des mitrailleurs des Sables d’Olonne se sert de balles perforantes explosives, trouant à mille mètres une épaisseur appréciable d’acier. Sur des sous-marins, de telles balles perceraient aisément les ballasts à mazout.

J’ai aussi demandé depuis des mois l’installation de tubes lance torpilles. Rochefort étudierait cette possibilité. J’aurais pu lancer à coup sûr lorsque le sous-marin se tenait à courte distance.

Je tiens à rendre hommage à mon équipage qui a montré le plus grand calme et le plus grand sang froid dans ces circonstances.

Note du Capitaine de Vaisseau LE VAVASSEUR au Ministre

J’ai l’honneur de vous transmettre le rapport du commandant du MARGUERITE VI sur l’engagement du 24 Mai contre un sous-marin ennemi.

Le lieutenant de vaisseau Lafargue a fait preuve d’une vue nette de la situation. Le sous-marin a stoppé intentionnellement à une certaine distance. Il pouvait donc espérer mettre hors de combat le personnel monté sur le pont, puis atteindre gravement le sous-marin avant qu’il ne plonge.

Il est profondément regrettable d’avoir manqué une occasion qui se présentait aussi belle et tout doit être fait pour éviter le retour de pareil mécompte.

- MARGUERITE VI va se rendre à Brest pour prendre des munitions de 75 munies d’étoupilles marine.
- Je demande qu’il reçoive le plus tôt possible des cartouches spéciales mitrailleuses réduisant les risques d’enrayage et des balles perforantes explosives.
- J’estime nécessaire d’augmenter la surface des quilles de roulis
- de doter MARGURITE VI de tubes lance torpilles sous-marins
- de le munir d’un appareil Walser

Enfin, je demande que JEANNE GENEVIEVE, actuellement en armement reçoive les mêmes installations et les mêmes munitions spéciales.

Le sous-marin attaquant


C’était l’ UC 21 de l’ OL Rheinhold SALTZWEDEL. L'affaire s'est bien déroulée légèrement au Sud de la Gironde.

On notera que Saltzwedel fut un habitué des bateaux-pièges puisqu’il rencontra successivement

MARGUERITE VI le 24 Mai 17
NORMANDY le 26 Juin 17
DUNRAVEN le 8 Août 17

A chaque fois, il aura une chance extraordinaire et parviendra à s’en sortir à son avantage.

Voir ce lien pour le combat avec le DUNRAVEN

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas

Cdlt
olivier
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Yves D
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Re: MARGUERITE VI - bateau piège

Message par Yves D »

Bonjour à tous, bonjour Olivier

A défaut du KTB, voici ce que Spindler écrit à propos de cet engagement du 24 mai vu depuis UC 21
Dans l'après-midi, un petit vapeur est en vue. Il porte des marques espagnoles et parait extèrieurement inoffensif. UC 21 fait surface à 400m derrière lui et maintient la position sur son arrière. Le vapeur met une embarcation à la mer. Quand UC 21 n'est plus éloigné que de 300m environ, le vapeur envoie le pavillon français ouvre le feu avec une mitrailleuse et dévoile une pièce d'artillerie prête à faire feu sous la passerelle. Pendant que le sous-marin plonge, quelques coups touchent les superstructures ; le canon du vapeur ne tire plus.
Le vapeur fait alors route en direction de La Rochelle à grande vitesse.
Ref. : Adm. Spindler Der Handelskrieg mit U-Booten, vol. 4, page 132 et Die UC Boote der Kaiserlichen Marine, H. Bendert (qui précise lui qu'il s'agissait bien de Marguerite VI)

C'est évidemment beaucoup plus succinct q'un KTB mais je me mets en quête de ce document.
Amts
Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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MARGUERITE-VI — Bateau-piège, ex-cargo allemand Adrana.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Récompenses consécutives à l’engagement survenu le 16 mars 1917
avec le sous-marin allemand UC-70 (Kapitänleutnant Werner Fürbringer)


Citations à l’ordre de l’armée

Journal officiel du 2 mai 1917, p. 3.484.

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Journal officiel du 19 septembre 1919, p. 10.245.

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Récompenses consécutives à l’engagement survenu le 17 juin 1917
avec le sous-marin allemand UC-69 (Kapitänleutnant Erwin Waßner)


Citations à l’ordre de l’armée

Journal officiel du 6 août 1917, p. 6.102.

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Attribution au bâtiment de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre


Journal officiel du 19 septembre 1919, p. 10.245.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Rutilius
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