Bonjour Nicolas.

Heureux de te lire, même dans ce rapide passage.
Un "trésor" : tu ne peux pas mieux dire, (je dirais pour ma part une "mine" au fur et à mesure que je découvre les parcours de chacun) et tu vas avoir l'occasion de t'en rendre compte puisque je t'envoie, pour ta prochaine perm, les panégériques des 13 de SFX ayant appartenu aux 62e et 262e RI.
Un dernier mot pour Jean-Marie Perennes (cimetière du Carnel-Lorient) : sa date de tombe est erronée, étant décédé le 14 Octobre 1914 à Montauban (8bre comme on l'écrivait à l'époque d'où vraisemblablement l'erreur) ; ceci suite à communication de sa fiche "cachée" par MdH. Mon soldat du 116e de Thelonne serait donc retombé dans l'anonymat, car pourquoi l'aurait-on envoyé aussi loin plutôt qu'en Bretagne ??? Seul le JMO pourrait peut-être encore nous renseigner. Ce qui confirme aussi que même avec 95% d'éléments favorables, il reste toujours 5% d'incertitudes.
Concernant le "Livre d'or", je propose de livrer ci-après à tous un court extrait de l’Introduction de l’ouvrage, dûe à la plume de l’écrivain Louis Martin-Chauffier (lui aussi ancien du Collège), et qui me semble bien correspondre à la priorité « humaine » de nos diverses quêtes, loin du coté « comptable » que l’on peut malheureusement lire de temps à autre …
A préciser, pour être complet, que l’ouvrage eut un seul auteur, l’abbé Chauffier, oncle du précédent, et en poste au Collège, qui entreprit, bien qu’âgé, de reconstituer le parcours de ces 337 jeunes « anciens » qu'il avait connu.
« …Les notices qu’on lira relatent, avec tout le détail et toute la simplicité possibles, les circonstances où chacun de nos compagnons a trouvé la mort ; mieux que cela, elles reflètent le dernier rayon de leur âme. On sent à les lire, que la guerre n’est pas une simple boucherie de soldats anonymes, mais que chaque coup qu’elle porte éteint un esprit, fauche des espérances, creuse un vide, sensible, selon les cas, à des cœurs pleins d’amour, à la cité, à la nation toute entière. Chaque homme qui tombe, sa mort retentit, des liens se brisent, et chaque fosse creusée n’ensevelit pas seulement un corps isolé du monde, tandis qu’une âme détachée de tout s’envole où la porte son élan : une puissance disparaît, une famille est découronnée, un pays perd un chef ; une voix se tait, un geste s’immobilise, un cœur cesse de battre, et, du même coup, d’autres âmes individuelles ou collectives, se sentent mutilées, un équilibre est rompu, une harmonie faussée…».
Cordialement.
Jean-Yves