Bonjour à tous,
Merci Stéphan, ça donne vraiment envie d'y aller... Pour moi, c'est vendredi matin avec 61 élèves... J'espère juste qu'ils apprécieront autant que ceux que j'ai accompagnés pour aller voir Match Point, hé hé hé
Conclusion, vais-je remballer mon projet trilingue et revenir au croustillant War Game de Michael Foreman...?
Amicalement
Eric
Cher Eric,
Je pense qu'il est nécessaire de juger par soi-même.
Par ailleurs, le film remporte un énorme succès. D'après un message que le réalisateur m'a envoyé hier, il avait déjà atteint 600 000 entrées sur la France hier soir. Je n'y connais pas grand-chose, mais cela signifie qu'il va dépasser les 2 millions d'entrées. Il faut dire que le battage médiatique a été énorme. Et ce que nous trouvons invraisemblable, le grand public ne le voit pas.
N'accablons pas ce film qui a au moins le mérite de faire parler de la Grande Guerre et qui porte sur les combattants un regard compatissant comme nous le faisons nous-même. Ne restons pas enfermés dans notre petit ghetto de spécialistes.
Tu as raison de dire qu'il est nécessaire de juger par soi-même Bien sur j'ai totalement confiance au jugement de Stephan sur ce film ,qui donne pas trop envie d'y aller le voir! Mais tant que je ne l'aurais pas vu de mes yeux je ne peux rien dire. Par contre, je peux te dire une chose Yves , je me rejouis que enfin ta notoriété ,soit reconnue et récompensé.
L'autre jour je vais a Osaka ( 14 millions d'habitant) Dans une librairie je
feullette un magazine, et quelle fut ma surprise en voyant ton nom cité par le realisateur! Bravo!
A+Roger
Merci Roger.
Bien que je me sois à moitié fâché avec le réalisateur à cause de certaines scènes (j'étais censé être le conseiller historique) et que je n'ai pas été invité sur le tournage, je dois dire que depuis qu'on parle de la sortie du film, il a été très correct avec moi en citant toujours mon nom. Il faut dire que je lui ai fait découvrir les archives ; on a passé une semaine à Londres à éplucher tous les war diaries des unités britanniques en ligne le 24 décembre 1914. A Vincennes, on a lu TOUS les historiques régimentaires français (sans d'ailleurs trouver la moindre trace de fraternisation, sauf une mention en Alsace). Et à la BDIC, tous les historiques régimentaires allemands qu'ils avaient. Là, il y avait de nombreux cas cités. Je pense qu'aucun film n'a été aussi sérieusement préparé sur le plan historique. Malheureusement, Christian Carion a voulu enjoliver les choses et faire rentrer la vérité historique dans l'idée qu'il se faisait de son film.
Disons à sa décharge que "Les sentiers de la gloire" est aussi un film qui ne tient pas debout historiquement, mais que c'est un grand film quand même. (Je ne compare par C. Carion à S. Kubrick, enfin pas encore).
Yves
Effectivement, chacun doit se faire une opinion propre de ce film et mon avis, exposé plus haut, n'a aucun intérêt en soi si ce n'est éventuellement celui de continuer cette discussion, comme nous le ferions à la sortie du film si nous l'avions vu ensemble !
"Ce qui, pour le spectateur que j'étais, m'apparaissait vraiment surprenant, c'était cette modification absolue du paysage habituel. Tant que le jour subsistait, le paysage était comme figé. Pas un être vivant en vue, pas une fumée. On voyait toujours déserte la route qui montait vers les hauteurs du Fort de Brimont ; plus près de nous, les abords de Courcy un peu estompés par les rangées de peupliers dénudés qui laissaient apercevoir la tour du clocher. Plus près de nous, encore, les trois meules de paille noircie qui, la nuit venue, servaient aux embuscades des patrouilles adverses.
Et voici, que tout d'un coup, ce paysage se trouvait peuplé de tous ces hommes qui voulaient oublier la guerre, au moins pour cette journée de Noël."
Charles Toussaint, 74e R.I., C.H.R. in, "Petites histoires d'un glorieux régiment", Imp. Binesse, 1973.
A Vincennes, on a lu TOUS les historiques régimentaires français (sans d'ailleurs trouver la moindre trace de fraternisation, sauf une mention en Alsace). Yves
Bonjour M. Buffetaut,
Bon sang, la mention d'une trêve en Alsace à Noël 1914, voilà qui avive mon intérêt ! Car quand on pense à ce qui s'est produit, entre autres, à la Tête des Faux, à Steinbach, et face aux deux Aspach et Burnhaupt, on se dit que la situation était bien agitée dans ce secteur et que les pertes de ces quelques jours, de part et d'autre, ont été terribles !!!
Un dernier point, qui ne se veut absolument pas polémique et ne remet en rien votre travail en cause (loin de moi cette idée, dans les deux cas) : je souhaiterais qu'un juste hommage soit également rendu à Alain Barluet qui publiait déjà, en 1988 je crois, un article sur les fraternisations resté par trop ignoré (date à vérifier quand je rentrerai "de l'école" ).
"Ce qui, pour le spectateur que j'étais, m'apparaissait vraiment surprenant, c'était cette modification absolue du paysage habituel. Tant que le jour subsistait, le paysage était comme figé. Pas un être vivant en vue, pas une fumée. On voyait toujours déserte la route qui montait vers les hauteurs du Fort de Brimont ; plus près de nous, les abords de Courcy un peu estompés par les rangées de peupliers dénudés qui laissaient apercevoir la tour du clocher. Plus près de nous, encore, les trois meules de paille noircie qui, la nuit venue, servaient aux embuscades des patrouilles adverses.
Et voici, que tout d'un coup, ce paysage se trouvait peuplé de tous ces hommes qui voulaient oublier la guerre, au moins pour cette journée de Noël."
Charles Toussaint, 74e R.I., C.H.R. in, "Petites histoires d'un glorieux régiment", Imp. Binesse, 1973.
Stéphan
Bonjour Stéphan
savez vous ou on peut se procurer l'ouvrage dont ce texte est tiré.
Car il parle de Brimont et Courcy, 2 village proche du mien.
Savez vous aussi quand se déroule cet extrait.
Le livre date un peu, donc maintenant, c'est chez les bouquinistes que tu pourras le trouver. Il n'est pas très rare et avec un peu de patience...
L'extrait cité correspond à la Noël 1914. Tu trouveras d'autres références à ces fraternisations en bas de cette page : ici
La couverture de ce livre (entre autres et en musique môssieur ! ) : ici. C'est le quatrième.
Le 74e R.I. tenait le front au nord de Reims, grosso modo et suivant les périodes, des Cavaliers exclus au bois de Chauffour (devant Thil). Si tu as de la doc...
Il est très bien ton Blog
bon je suis au boulot donc je n'ai pas le temps de tout lire.
Mais des que j'ai le temps j'y retournerais.
Toutes les docs que j'ai sont sur mon site que tu connais déja.
Bonjour à tous,
Voici donc la référence de l'article que j'ai mentionné dans mon dernier message :
"Les Fraternisations de Noël", d'Alain BARLUET, in L'Histoire n°107, janvier 1988 (pages 77 à 79), article reproduit dans 14-18 : Mourir pour la patrie (Points Seuil, 1992, pages 170 à 177).
Bien cordialement
Eric Mansuy
P.S. C'est dans cet article que l'on découvre la mention de l'anecdote citée par Chrisitian Carion le 11 novembre dans 2000 ans d'histoire, à savoir celle du chat "fusillé", scène qu'il a tournée mais n'a pas souhaité conserver dans son film. Cela étant, Alain Barluet ne parle pas d'exécution : "le 10 avril 1916, toujours en Alsace, les soldats français recueillent un chat échappé des tranchées allemandes, qui porte au cou un message rédigé en allemand : "A quel régiment appartenez-vous ? Quel est son numéro ? Nous envoyons le chat avec un cigare." Le rapport 1922 de la VIIe Armée précise que "le chat a été tué"." Je doute que ledit chat ait été condamné à mort par un tribunal militaire (dixit Christian Carion).
Re: J'ai été voir "Joyeux Noël"...
). 