Bonjour Maddy
La tourelle n'est pas en "contre batterie", elle est batterie (sortie) ou en éclipse (rentrée). C'est son utilisation normale.
Etant donné que c'est une pièce fixe, donc facilement repérable et déjà repérée avant la guerre lors de sa construction, il fallait que la pièce soit le moins vunérable possible et donc que son embrasure soit exposée le moins possible aux coups de l'artillerie ennemie. Un seul éclat se fichant dans les "murs" soutenant la calotte, ou se logeant entre la partie fixe de l'avant cuirasse et la tourelle et elle ne pouvait plus être éclipsée et serait détruite à plus ou moins longue échéance.
Cordialement
Cyril
ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
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Cyril Cary
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Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Noté, merci beaucoup !
Maddy
Maddy
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Bonjour Maddy,
en ce qui concerne la cadence de tir en batterie, elle fut largement battue.
Si à Moulainville en 1916, la tourelle put tirer sans éclipser, 40 coups en 13 minutes, ce qui nous fait 3,07 coups par minute, il est en tout autre lors des essais de conception de la tourelle.
Selon les notes du commandant Galopin, 10 salves purent être tirées en 9 minutes, en éclipsant !
N'oublions pas que les hommes peuvent remonter le contrepoids moteur lors du chargement, ou si la tourelle est en position haute, puisqu'il est déssolidarisé de celle-ci.
Il y a quatre hommes au treuil.
Voici également l'effectif (théorique) d'une tourelle :
Chambre inférieure :
1 gradés et 7 hommes :
1 brigadier et trois hommes au treuil de manoeuvre (rotation rapide et relevage du contrepoids moteur);
2 hommes au ventilateur;
1 déboucheur;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliaires au monte-charge.
Etage intermédiaire :
1 gradé et six hommes :
1 maréchal des logis pour la transmission des ordres et la surveillance de la manoeuvre;
1 pointeur pour donner l'angle de tir;
1 aide pointeur qui manipule la rotation lente et le levier de batterie;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliares au monte-charge.
Chambre de tir :
1 gradé et trois hommes :
1 brigadier de surveillance et commande du feu;
1 tireur;
1 chargeur;
1 manoeuvre à la position de chargement et de pointage.
Amicalement
Florian
en ce qui concerne la cadence de tir en batterie, elle fut largement battue.
Si à Moulainville en 1916, la tourelle put tirer sans éclipser, 40 coups en 13 minutes, ce qui nous fait 3,07 coups par minute, il est en tout autre lors des essais de conception de la tourelle.
Selon les notes du commandant Galopin, 10 salves purent être tirées en 9 minutes, en éclipsant !
N'oublions pas que les hommes peuvent remonter le contrepoids moteur lors du chargement, ou si la tourelle est en position haute, puisqu'il est déssolidarisé de celle-ci.
Il y a quatre hommes au treuil.
Voici également l'effectif (théorique) d'une tourelle :
Chambre inférieure :
1 gradés et 7 hommes :
1 brigadier et trois hommes au treuil de manoeuvre (rotation rapide et relevage du contrepoids moteur);
2 hommes au ventilateur;
1 déboucheur;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliaires au monte-charge.
Etage intermédiaire :
1 gradé et six hommes :
1 maréchal des logis pour la transmission des ordres et la surveillance de la manoeuvre;
1 pointeur pour donner l'angle de tir;
1 aide pointeur qui manipule la rotation lente et le levier de batterie;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliares au monte-charge.
Chambre de tir :
1 gradé et trois hommes :
1 brigadier de surveillance et commande du feu;
1 tireur;
1 chargeur;
1 manoeuvre à la position de chargement et de pointage.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Merci pour toutes ces précisions,
je pense que maintenant pour comprendre vraiment le fonctionnement de la tourelle il me reste à me rendre au Fort d'Uxegney, ...parce que je ne comprends toujours pas la manoeuvre exacte on va dire...
Amicalement
Maddy
je pense que maintenant pour comprendre vraiment le fonctionnement de la tourelle il me reste à me rendre au Fort d'Uxegney, ...parce que je ne comprends toujours pas la manoeuvre exacte on va dire...
Amicalement
Maddy
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Bonsoir Maddy,
Pour faire simple, car expliquer une 155r, ce n'est pas évident.
Tu as une masse mobile de 72 tonnes, c'est toute la colonne à l'étage intermédiaire et ce qui est fixé dessus; et la chambre de tir, bouche à feu, etc; et bien sûr ce que l'on voit à l'extérieur, toiture (calotte) et muraille (sablière);
Donc, en fait tout ce qui monte et descend, et tourne.
Ensuite, dans la chambre inférieure, de chaque côté, tu as deux balanciers au bout desquels sont fixés deux énormes contrepoids.
Donc tu as une partie mobile et un système de contrepoids.
On considère que la partie mobile et le système de contrepoids ont un poids identique, c'est à dire 72 tonnes.
Donc il y a équilibre.
Maintenant si l'on veut envoyer lapartie mobile 55cm plus haut, donc en batterie, on ne peut le faire à bras d'hommes comme une 75.
Il faut donc quelque chose, qui pousse sous la tourelleen même temps que les deux autres contrepoids.
C'est justement ce que l'on appelle un contrepoids moteur, qui est dans la fosse devant la tourelle.
Ce contrepoids pèse 5 tonnes, c'est lui qui va être relevé par les hommes à l'aide du treuil de manoeuvre.
Ces hommes devront faire 34 tours (pas un de moins, pas un de plus) dans le sens des aiguilles d'une montre, et dans le temps le plus court possible.
Lorsqu'en moins de deux minutes, le contrepoids est relevé, il reste en place, enclenché par un verrou.
Il est maintenant solidaire des deux autres contrepoids.
L'aide pointeur n'aura plus qu'à tirer et ramener le levier de batterie qui se trouve dans l'étage intermédiaire.
Cette action libère les verrous d'éclipse, la tourelle ainsi libérée, va faire un mouvement de bas en haut, pour partir vers l'équilibre;
Mais l'élan créé par la poussée du contrepoids moteur et des deux autres gros contrepoids fera monter la tourelle en position haute;
Arrivée en fin de course, la tourelle sera maintenue dans sa position par des verrous de batterie.
Si dans le cas ou il manque un élément quelconque sur la tourelle, un manque de graissage, une compression d'air dans le massif, la tourelle ne montera pas complètement et redescendra en position d'équilibre comme tu l'avais à Douaumont, il n'y a pas si longtemps.
Le problème à ce moment là, il faudra que tous les hommes de la tourelle s'attèle aux palans accrochés au plafond au dessus des gros contrepoids. Ils devront accrochés les gros contrepoids au palan et les faire remonter en totale synchronisation, afin de faire redescendre la tourelle dans son puit.
L'opération s'effectue en 20 minutes.
Bref, revenons à nos moutons, la tourelle est en position haute.
Les deux contrepoids sont en position basse, le contrepoids moteur n'agit plus puisqu'il est désolidarisé.
Le brigadier dans la charme de tir, lorsqu'il recevra l'ordre de tir, n'aura plus qu'à tirer sur le levier d'éclipse.
A ce moment là, la tourelle redescend, et par une prépondérance en position haute de plusieurs tonnes sur les contrepoids, elle arrive à dépasser le point fatidique de l'équilibre et redescend dans son puits.
Des verrous d'éclipse s'enclenche automatiquement.
Cette prépondérance est créée par lesimple déplacement des balanciers qui ne sont pas sur un axe, mais reposent sur une semelle courbe.
Donc, quand le balancier se déplace sur cette semelle, il reporte le poids sur la tourelle ou sur les contrepoids, selon la position où il se trouve.
Encore une petite chose, lorsque la tourelle monte, elle doit dépasser une course de 8 mm au-dessus des verrous pour que ceux-ci s'enclenchent.
Si la course est inférieure à 8 mm, la tourelle redescend en équilibre.
Cette course se mesure sur une petite réglette située sur la colonne de droite de la tourelle dans la chambre inférieure.
Voilà un premier jet.
Je tâcherai de venir en septembre, pour que l'on regarde cela sur place et en attendant, tu pourras aller sur Uxegney, journées du patrimoine, je pense qu'il la feront fonctionner.
Amicalement
Florian
Pour faire simple, car expliquer une 155r, ce n'est pas évident.
Tu as une masse mobile de 72 tonnes, c'est toute la colonne à l'étage intermédiaire et ce qui est fixé dessus; et la chambre de tir, bouche à feu, etc; et bien sûr ce que l'on voit à l'extérieur, toiture (calotte) et muraille (sablière);
Donc, en fait tout ce qui monte et descend, et tourne.
Ensuite, dans la chambre inférieure, de chaque côté, tu as deux balanciers au bout desquels sont fixés deux énormes contrepoids.
Donc tu as une partie mobile et un système de contrepoids.
On considère que la partie mobile et le système de contrepoids ont un poids identique, c'est à dire 72 tonnes.
Donc il y a équilibre.
Maintenant si l'on veut envoyer lapartie mobile 55cm plus haut, donc en batterie, on ne peut le faire à bras d'hommes comme une 75.
Il faut donc quelque chose, qui pousse sous la tourelleen même temps que les deux autres contrepoids.
C'est justement ce que l'on appelle un contrepoids moteur, qui est dans la fosse devant la tourelle.
Ce contrepoids pèse 5 tonnes, c'est lui qui va être relevé par les hommes à l'aide du treuil de manoeuvre.
Ces hommes devront faire 34 tours (pas un de moins, pas un de plus) dans le sens des aiguilles d'une montre, et dans le temps le plus court possible.
Lorsqu'en moins de deux minutes, le contrepoids est relevé, il reste en place, enclenché par un verrou.
Il est maintenant solidaire des deux autres contrepoids.
L'aide pointeur n'aura plus qu'à tirer et ramener le levier de batterie qui se trouve dans l'étage intermédiaire.
Cette action libère les verrous d'éclipse, la tourelle ainsi libérée, va faire un mouvement de bas en haut, pour partir vers l'équilibre;
Mais l'élan créé par la poussée du contrepoids moteur et des deux autres gros contrepoids fera monter la tourelle en position haute;
Arrivée en fin de course, la tourelle sera maintenue dans sa position par des verrous de batterie.
Si dans le cas ou il manque un élément quelconque sur la tourelle, un manque de graissage, une compression d'air dans le massif, la tourelle ne montera pas complètement et redescendra en position d'équilibre comme tu l'avais à Douaumont, il n'y a pas si longtemps.
Le problème à ce moment là, il faudra que tous les hommes de la tourelle s'attèle aux palans accrochés au plafond au dessus des gros contrepoids. Ils devront accrochés les gros contrepoids au palan et les faire remonter en totale synchronisation, afin de faire redescendre la tourelle dans son puit.
L'opération s'effectue en 20 minutes.
Bref, revenons à nos moutons, la tourelle est en position haute.
Les deux contrepoids sont en position basse, le contrepoids moteur n'agit plus puisqu'il est désolidarisé.
Le brigadier dans la charme de tir, lorsqu'il recevra l'ordre de tir, n'aura plus qu'à tirer sur le levier d'éclipse.
A ce moment là, la tourelle redescend, et par une prépondérance en position haute de plusieurs tonnes sur les contrepoids, elle arrive à dépasser le point fatidique de l'équilibre et redescend dans son puits.
Des verrous d'éclipse s'enclenche automatiquement.
Cette prépondérance est créée par lesimple déplacement des balanciers qui ne sont pas sur un axe, mais reposent sur une semelle courbe.
Donc, quand le balancier se déplace sur cette semelle, il reporte le poids sur la tourelle ou sur les contrepoids, selon la position où il se trouve.
Encore une petite chose, lorsque la tourelle monte, elle doit dépasser une course de 8 mm au-dessus des verrous pour que ceux-ci s'enclenchent.
Si la course est inférieure à 8 mm, la tourelle redescend en équilibre.
Cette course se mesure sur une petite réglette située sur la colonne de droite de la tourelle dans la chambre inférieure.
Voilà un premier jet.
Je tâcherai de venir en septembre, pour que l'on regarde cela sur place et en attendant, tu pourras aller sur Uxegney, journées du patrimoine, je pense qu'il la feront fonctionner.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Re merci beaucoup, j'ai lu^et relu et maintenant je vais "décortiquer", et malheureusement je ne peux pas aller à Uxegney pour les journées du patrimoine, je travaille ce jour là ...heps pas toujours facile d'apprendre même avec de la volonté si ce n'est de la passion (je rigole !!!, c'était une boutade ..)
Amicalement
Maddy
Amicalement
Maddy
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Bonsoir,
c'est là qu'est tous le problème des guides qui doivent arrivés à ce faire comprendre, et expliquer un mécanisme aussi compliquer n'est pas chose facile !
A+
Florian
c'est là qu'est tous le problème des guides qui doivent arrivés à ce faire comprendre, et expliquer un mécanisme aussi compliquer n'est pas chose facile !
A+
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Bonsoir à tous toutes, Florian,
Merci pour cet exposé sur le fonctionnement de la "bête" ! J'en ai bien compris le principe, super ! Ce qui n'était pas évident à expliquer pour des néophytes.
Mais quid du bruit et des fumées dégagés lors des tirs ? Les hommes étaient-ils protégés ? Par quels moyens ?
Il devait se produire un certain souffle au départ des obus ?
Merci pour votre réponse Cordialement Jean Michel
Cordialement Jean Michel
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Le bruit et les fumées, ?
Les bruit, les servants avaient des problèmes d'oreilles, et donc problème pour les communications avec les observateurs (tubes accoustiques ??) et les fumées, dégagement de gaz carbonique et donc il fallait attendre environ un quart d'heure avant que les fumées soient dissipées, système de ventilation (ventilateur à main ) mais pas très performant...
mais cela c'est ce que j'ai pu glaner à droite ou à gauche et je pense que Florian doit mieux savoir....
Cordialement
Maddy
Les bruit, les servants avaient des problèmes d'oreilles, et donc problème pour les communications avec les observateurs (tubes accoustiques ??) et les fumées, dégagement de gaz carbonique et donc il fallait attendre environ un quart d'heure avant que les fumées soient dissipées, système de ventilation (ventilateur à main ) mais pas très performant...
mais cela c'est ce que j'ai pu glaner à droite ou à gauche et je pense que Florian doit mieux savoir....
Cordialement
Maddy
Re: ouverture au public de l'ouvrage de LA FALOUSE
Bonjour Maddy,
en ce qui concerne la cadence de tir en batterie, elle fut largement battue.
Si à Moulainville en 1916, la tourelle put tirer sans éclipser, 40 coups en 13 minutes, ce qui nous fait 3,07 coups par minute, il est en tout autre lors des essais de conception de la tourelle.
Selon les notes du commandant Galopin, 10 salves purent être tirées en 9 minutes, en éclipsant !
N'oublions pas que les hommes peuvent remonter le contrepoids moteur lors du chargement, ou si la tourelle est en position haute, puisqu'il est déssolidarisé de celle-ci.
Il y a quatre hommes au treuil.
Voici également l'effectif (théorique) d'une tourelle :
Chambre inférieure :
1 gradés et 7 hommes :
1 brigadier et trois hommes au treuil de manoeuvre (rotation rapide et relevage du contrepoids moteur);
2 hommes au ventilateur;
1 déboucheur;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliaires au monte-charge.
Etage intermédiaire :
1 gradé et six hommes :
1 maréchal des logis pour la transmission des ordres et la surveillance de la manoeuvre;
1 pointeur pour donner l'angle de tir;
1 aide pointeur qui manipule la rotation lente et le levier de batterie;
2 pourvoyeurs;
2 auxiliares au monte-charge.
Chambre de tir :
1 gradé et trois hommes :
1 brigadier de surveillance et commande du feu;
1 tireur;
1 chargeur;
1 manoeuvre à la position de chargement et de pointage.
Amicalement
Florian
Bonsoir à Tous
Juste un petit dessin pour illustrer ce que aurait put etre la chambre de tir , car ce dessin fait parti d'un avant projet mais on peu imaginer.
Jean-Paul H
jph