assaut avant la fin du tir de preparation

ALVF
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par ALVF »

Bonjour,

En 1918, il est courant que l'infanterie française sorte de ses tranchées pendant le tir de préparation (généralement en profitant de l'obscurité pour déjouer la surveillance des guetteurs) et s'avance au plus près des lignes allemandes pour se jeter immédiatement sur les tranchées enemies dès que l'artillerie commence à allonger son tir et transforme ses tirs de destruction en "barrage roulant".Cette tactique permet d'arriver sur l'objectif avant que les défenseurs ne sortent de leurs abris profonds pour garnir les tranchées de tir.Si le "coup" réussit, l'ennemi est "cueilli" au sortir de ses abris et cesse rapidement toute résistance organisée.
Bien entendu, cette manière d'agir n'est pas possible sur tous les terrains mais elle est employée notamment lors de l'attaque du 8 août 1918 en Picardie.La décision de s'avancer vers les lignes ennemies avant l'heure "H" est généralement prise par les commandants de compagnie ou même de bataillon.Il faut, bien entendu, avoir confiance dans son artillerie et avoir de bons officiers de liaison.Cette pratique implique aussi une discipline de marche, du sang-froid et des troupes entraînées, autrement dit, toutes les troupes d'attaque employant cette tactique sont composées de poilus appartenant à des troupes "agressives" (je sais bien que la tendance est d'écrire que toutes les troupes "se valent" mais il faut bien admettre que si on retrouve en priorité un certain nombre de "troupes d'attaque" de préférence à d'autres, ce n'est sûrement pas un hasard).
Il y a des risques de pertes si l'infanterie "colle" trop au barrage (fixe ou roulant) ou du fait de la dispersion du tir de l'artillerie mais ce risque est compensé par la briéveté du "bond" à fournir pour assaillir la première ligne de tranchées allemande.
Cordialement,
Guy François.
pierreth1
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par pierreth1 »

Bonjour,
Ces tactiques d'artillerie ont d'abord été mises en place par les allemands sur le front de l'est , (voir la prise de Riga par Von Huttier) puis le front italien et les offensives de 1918
La préparation est courte, violente, frappe les noeuds de communication, les batteries adverses (repérées), les nids de mitrailleuses puis on "encage des secteurs ce qui limite l'aide que pourraient apporter les unités adverses sur les flancs de l'attaque, de petits groupes entrainés pour l'infiltration s'approchent de la ligne adverse puis exploitent la brèche crée laissant aux unités de la seconde vague le soin de réduire les positions qui tiennent encore.
L'infiltration peut se faire en rampant.
Cette méthode n'est pas aussi risquée qu'il y parait car avec une artillerie bien entrainée connaissant parfaitement ses plans de feu et les respectant dans le temps et l'espace il est possible de prévoir avec justesse la zone dangereuse pour l'infanterie découverte le tout est de se trouver en arrière de cette zone, le barrage avance au même rythme que les soldats laissant peu de chances à l'adversaire d'avoir le temps de se mettre en défense, évidemment des officiers de liaison d'artillerie suivent l'offensive prêt à demander à l'artillerie de traiter un objectif qui resisterait., Il reste évidemment le risque de tir "amis"
La troupe doit être entrainée à ce type d'action
pierre
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PEGHES
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par PEGHES »

BJR: au combat il y a des régles à appliqué on ne fait pas n'importe quoi, ensuite IL y a une part d 'improvisation chaque assaut est différent celà tient à la configuration du terrain à la réaction de l'adversaire le principe étant de s'approcher le plus prés possible de l'ENI sans se faire voir afin de l'aborder d'un seul bond. Les ordres viennent des Officiers chef de Section, Commandant de Compagnie, Chef de Bataillon, Chef de corps. Le sous -Officier est un exécutant dans la plus grande partie des cas il est un entaineur d'hommes. Il peut y avoir un assaut de groupe de combat; de section de Compagnie de Régiment celà est fonction de la mission. a+++ bonne journée amicalement évat 64
pierreth1
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par pierreth1 »

Bonjour,
"faire avancer les hommes avant que le barrage de preparation soit fini. les attaquants avançant jusqu'aux 1eres lignes adverses sous le tir de leur propres batteries.lesquels tirs causent des pertes dans les rangs attaquants"
Je précise que l'on n'avance pas sous le feu de ses propres canons car cela serait impossible (ou au prix de très lourdes pertes), on progresse en arriere et l'on suit. Au début du conflit cette méthode n'était pas au point elle l'était à la fin du conflit
cela nécessite aussi un travail d'état major important et précis, une connaissance du terrain, un travail de renseignement pour identifier les cibles à traiter etc..donc aucune improvisation quant à la manoeuvre avec bien évidemment sur le terrain tous les impondérables...
Cordialement
Pierre
pierre
bebooz
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par bebooz »

bonjour,
merci pour toutes ces precisions.
il est vrai que la redaction du texte du carnet laisse un doute sur l'action entreprise:

"....les boches comme à celui de la veille s'étaient terrés dans leurs abris, attendant la fin pour s'assurer qu'aucune attaque ne se produirait. Et comme nous pensons pareillement, nous partons avant que le barrage soit fini.Quelques blessés, un mort par le 75...."

je me range a votre avis :il s'agit vraisemblablement d'un barrage roulant. j'etais, pour ma part ,assez etonné d'une attaque sous le feu de sa propre artillerie. cela dit il semble que, dans ce cas ,ils aient été tres proche du barrage au vu des pertes enoncées.

cordialement
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stefbreizh56
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par stefbreizh56 »

Bonjour,

Rien de nouveau sur ce qui a déjà été écrit précédemment,juste un petit commentaire,

Dans le manuel du chef de section d'infanterie de 1918,le tir de barrage est défini comme un "...masque d'explosifs percutants progressant à la même vitesse que l'infanterie à environ 200 mètres avant elle..." Il y est également mentionné que l'attaque doit se dérouler sans interruption. Si un groupe est retardé,il doit attendre les ordres pour repartir. Aussi "...La nécessité de la liaison aussi étroite que possible entre l'infanterie et l'artillerie domine tout le combat...". Une fois l'obstacle passé,la troupe doit recoller au plus vite avec le barrage roulant. Le commandant de compagnie s'assure que les sections soient ordonnées et suivent le barrage.

En reprenant ce manuel d'instruction,on s'aperçoit que cette action doit être accomplie dans la minutie et l'énergie. On devine que le moindre "écart" pouvant provenir des artilleurs,du commandement,d'un homme de troupe ou d'un défaut de liaison se paie cash du fait de la proximité de la troupe avec le barrage.

Bien sûr,les instructions de ce manuel sont théoriques. Un incident dramatique peut avoir plusieurs sources,notamment humaines. On imagine le stress du chef de troupe (quelque soit le format) et de ses hommes pris entre le feu de son artillerie et celle de l'ennemi. Le bruit,la fumée,les éclats,la peur,la volonté d'en finir au plus vite...autant d'éléments qui peuvent induire en erreur ou pousser à une initiative malheureuse lors d'un assaut.

Cdt,Stef
"En essayant continuellement,on finit par réussir.
Donc: plus ça rate,plus on a de chance que ça marche" (Les Shadocks)
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IM Louis Jean
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonjour,
En 1918, il est courant que l'infanterie française sorte de ses tranchées pendant le tir de préparation (généralement en profitant de l'obscurité pour déjouer la surveillance des guetteurs) et s'avance au plus près des lignes allemandes pour se jeter immédiatement sur les tranchées enemies dès que l'artillerie commence à allonger son tir et transforme ses tirs de destruction en "barrage roulant".Cette tactique permet d'arriver sur l'objectif avant que les défenseurs ne sortent de leurs abris profonds pour garnir les tranchées de tir.Si le "coup" réussit, l'ennemi est "cueilli" au sortir de ses abris et cesse rapidement toute résistance organisée.
Bien entendu, cette manière d'agir n'est pas possible sur tous les terrains mais elle est employée notamment lors de l'attaque du 8 août 1918 en Picardie.La décision de s'avancer vers les lignes ennemies avant l'heure "H" est généralement prise par les commandants de compagnie ou même de bataillon.Il faut, bien entendu, avoir confiance dans son artillerie et avoir de bons officiers de liaison.Cette pratique implique aussi une discipline de marche, du sang-froid et des troupes entraînées, autrement dit, toutes les troupes d'attaque employant cette tactique sont composées de poilus appartenant à des troupes "agressives" (je sais bien que la tendance est d'écrire que toutes les troupes "se valent" mais il faut bien admettre que si on retrouve en priorité un certain nombre de "troupes d'attaque" de préférence à d'autres, ce n'est sûrement pas un hasard).
Il y a des risques de pertes si l'infanterie "colle" trop au barrage (fixe ou roulant) ou du fait de la dispersion du tir de l'artillerie mais ce risque est compensé par la briéveté du "bond" à fournir pour assaillir la première ligne de tranchées allemande.
Cordialement,
Guy François.
Un exemple extrait de l'historique du 249e RAC numérisation P. Chagnoux - 2008 (PRISE DU PARC DE GRIVESNES - 9 Mai 1918)

<< Les Allemands sont surpris par l'irruption des fantassins français qui, collés au barrage roulant exécuté par nos batteries, entrent dans les positions ennemies avec le dernier obus. Aucune résistance n'est possible : tout ce qui n'est pas tué est pris ; les cinq compagnies qui tiennent le Parc et ses abords sont complètement nettoyées ; l'ennemi laisse entre nos mains 262 prisonniers valides dont 4 officiers. Ce résultat est atteint en 20 minutes.>>

Ce procédé offre aussi l'avantage d'épargner à la première vague les effets des tirs de contre-préparation offensive et de barrage ennemis qui auraient pu l'affaiblir.


Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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JeanMiche
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par JeanMiche »

Bonjour,

ien de nouveau sur ce qui a déjà été écrit précédemment,juste un petit commentaire,

Dans le manuel du chef de section d'infanterie de 1918,le tir de barrage est défini comme un "...masque d'explosifs percutants progressant à la même vitesse que l'infanterie à environ 200 mètres avant elle..." Il y est également mentionné que l'attaque doit se dérouler sans interruption. Si un groupe est retardé,il doit attendre attendre les ordres pour repartir. Aussi "...La nécessité de la liaison aussi étroite que possible entre l'infanterie et l'artillerie domine tout le combat...". Une fois l'obstacle passé,la troupe doit recoller au plus vite avec le barrage roulant. Le commandant de compagnie s'assure que les sections soient ordonnées et suivent le barrage.

En reprenant ce manuel d'instruction,on s'aperçoit que cette action doit être accomplie dans la minutie et l'énergie. On devine que le moindre "écart" pouvant provenir des artilleurs,du commandement,d'un homme de troupe ou d'un défaut de liaison se paie cash du fait de la proximité de la troupe avec le barrage.

Bien sûr,les instructions de ce manuel sont théoriques. Un incident dramatique peut avoir plusieurs sources,notamment humaines. On imagine le stress du chef de troupe (quelque soit le format) et de ses hommes pris entre le feu de son artillerie et celle de l'ennemi. Le bruit,la fumée,les éclats,la peur,la volonté d'en finir au plus vite...autant d'éléments qui peuvent induire en erreur ou pousser à une initiative malheureuse lors d'un assaut.

Cdt,Stef
Cordialement Jean Michel
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JeanMiche
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Re: assaut avant la fin du tir de preparation

Message par JeanMiche »

Bonjour,

Rien de nouveau sur ce qui a déjà été écrit précédemment,juste un petit commentaire,

Dans le manuel du chef de section d'infanterie de 1918,le tir de barrage est défini comme un "...masque d'explosifs percutants progressant à la même vitesse que l'infanterie à environ 200 mètres avant elle..." Il y est également mentionné que l'attaque doit se dérouler sans interruption. Si un groupe est retardé,il doit attendre attendre les ordres pour repartir. Aussi "...La nécessité de la liaison aussi étroite que possible entre l'infanterie et l'artillerie domine tout le combat...". Une fois l'obstacle passé,la troupe doit recoller au plus vite avec le barrage roulant. Le commandant de compagnie s'assure que les sections soient ordonnées et suivent le barrage.

En reprenant ce manuel d'instruction,on s'aperçoit que cette action doit être accomplie dans la minutie et l'énergie. On devine que le moindre "écart" pouvant provenir des artilleurs,du commandement,d'un homme de troupe ou d'un défaut de liaison se paie cash du fait de la proximité de la troupe avec le barrage.

Bien sûr,les instructions de ce manuel sont théoriques. Un incident dramatique peut avoir plusieurs sources,notamment humaines. On imagine le stress du chef de troupe (quelque soit le format) et de ses hommes pris entre le feu de son artillerie et celle de l'ennemi. Le bruit,la fumée,les éclats,la peur,la volonté d'en finir au plus vite...autant d'éléments qui peuvent induire en erreur ou pousser à une initiative malheureuse lors d'un assaut.

Cordialement,Stef
Cordialement Jean Michel
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