Bonsoir
Je ne dresserais pas de liste, mais parcourant un exemplaire du Crapouillot de 1934, je ne retiendrais qu'un châpitre précis et plus précisement sa fin:
...
Le cycliste LOISEAU, du 106e, grièvement blessé au bras pendant une attaque et accusé par le capitaine Girard de s'être mutilé volontairement. Ses camarades firent justice de cette odieuse calomnie, et Loiseau, fusillé le 11 octobre 1914, fut réhabilité le 17 mars 1922 par la Cour de Cassation. Entre temps, sans doute torturé par le remords, le capitaine Girard s'était suicdé au dépot du 106e d'infanteie. C'est le seul cas de ce genre qui ait été enregistré, et du général Réveilhac au général Delétoile, tous les autres pourvoyeurs de pelotons d'exécutions ont eu une très paisible vieillesse ...
Cordialement
Jérôme Charraud
Autre liste à faire
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Re: Autre liste à faire
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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Re: Autre liste à faire
Bonjour a tous
Quand j'ai rencontré les neveux du caporal DAUPHIN ( en 1998)
ils possedaient un petit fasicule ecrit dans les années 1930 par
HENRY ANDRAUD '(deputé du PUY DE DOME ) qui avait recueilli
des temoignages.Ce petit recueil s'appelait
Sous les balles Françaises .Je pense que cela pourrait interessé JLK
En vous souhaitant une bonne journée a tous
ORRIERE Alain
Quand j'ai rencontré les neveux du caporal DAUPHIN ( en 1998)
ils possedaient un petit fasicule ecrit dans les années 1930 par
HENRY ANDRAUD '(deputé du PUY DE DOME ) qui avait recueilli
des temoignages.Ce petit recueil s'appelait
Sous les balles Françaises .Je pense que cela pourrait interessé JLK
En vous souhaitant une bonne journée a tous
ORRIERE Alain
Re: Autre liste à faire
Bonjour et merci
cela me fait deux livres à trouver
Bonne journée
Jean-Luc
cela me fait deux livres à trouver

Bonne journée
Jean-Luc
- IM Louis Jean
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Re: Autre liste à faire
Bonjour à toutes et à tous,
Il y a finalement très peu d'information sur le net au sujet de l'affaire "Lucien Bersot". Très peu (trois trouvés) parlent d'excréments comme dans l'article reproduit par JLK, la plupart des articles, plusieurs dizaines, donnent le même résumé, très souvent au mot près :
<< Comme il n'y avait plus en magasin de pantalon à sa taille, Lucien Bersot ne pouvait porter que celui en toile blanc fourni avec le paquetage remis lors de l'incorporation. Grelottant de froid dans les tranchées, il demanda le 11 février 1915 au sergent-fourrier un pantalon de laine identique à ceux que portaient ses camarades. Le sergent lui proposa alors un pantalon en loques et maculé de sang, pris sur un soldat mort, ce que Bersot refusa.
Pour ce refus, Lucien Bersot se vit infliger une peine de huit jours de prison par le lieutenant André. Mais le lieutenant-colonel Auroux, commandant du régiment, estima cette punition insuffisante et demanda sa comparution en Conseil de guerre spécial, véritable Cour martiale. Comme de nouvelles recrues encore non aguerries venaient d'arriver, son intention était manifestement de faire un exemple de discipline militaire.>>
Je n'ai trouvé qu'un seul documenté (il y en a peut-être d'autres) :
Déclaration du lieutenant André :
<< « L’incident vient d’avoir lieu, Bersot s’est vu notifier sa punition. Peu après, voilà que toute la compagnie est sans dessus dessous. Une délégation vient me trouver, Cottet-Dumoulin et Mohn en tête, non pas, comme on l’a dit, pour me demander de changer le motif de la punition. S’ils m’avaient dit : Mon lieutenant, on regrette ce qui s’est passé, mais pas du tout. L’un a protesté, au nom de l’escouade, un autre au nom de la section, un troisième au nom de la compagnie. Je me suis trouvé en présence d’une véritable mutinerie. J’ai dû en rendre compte au colonel, qui a réuni la cour martiale».
De Fernand Chapuis qui a enquêté auprès des survivants (1926):
<<« Il faut tirer Bersot de ce mauvais pas. Pour cela, un seul moyen subsiste : changer le motif de la punition. Il faut intercéder auprès du lieutenant. C’est un compatriote, il comprendra. Et c’est ainsi que, spontanément, quelques camarades iront ensemble trouver le lieutenant André. Mais qui exposera l’affaire ? Mohn, le boute-en-train de la compagnie, s’exprime avec quelque facilité : il prendra donc la parole, au nom des Comtois, les autres l’accompagneront pour appuyer ses dires, ils montreront que Bersot n’est pas un mauvais diable. Mais le lieutenant prend mal la chose, les réclamations collectives sont inadmissibles, Bersot est donc perdu. Cottet tente un suprême effort, il insiste, il demande, malhabile à manier la parole, à ce que le chef de bataillon, étranger à l’affaire, donc impartial, fasse le rapport après avoir vu “le pantalon”. Mais, loin de s’arranger, la chose se complique. André se croit offensé. Le colonel Auroux est saisi de l’incident. Il convoque la cour martiale ».
D'un témoin au procès de réhabilitation, nom non cité :
<<Je vous ai fait appeler, me dit le colonel Auroux, parce que je suis en face d’une rébellion de soldats ; il faut
que je fasse des exemples, “en tuer un ou deux”. J’ai décidé de réunir le Conseil spécial, et comme j’entends que tout se passe régulièrement, comme vous êtes commis-greffier et magistrat, vous me prêterez votre concours ; trouvez-moi un texte qui me permette d’atteindre mon but ! Après un rapide examen du dossier dont la pièce principale était un rapport du commandant de la Compagnie où les faits s’étaient passés, le lieutenant André, je dis au colonel qu’il n’était pas possible d’appeler “rébellion” une simple réclamation collective faite spontanément par quelques hommes pour protester contre la punition infligée à l’un deux, Bersot, qui, au retour des tranchées, avait refusé de prendre un pantalon rouge maculé de boue, à lui remis par le sergent fourrier en remplacement d’un vieux. J’ajouterai que seule, l’inculpation d’outrage paraissait pouvoir être relevée contre les auteurs de la réclamation collective, puisque le commandant de compagnie, le
lieutenant André, relevait dans son rapport que le ton n’était pas correct. Comme le colonel insistait pour appliquer la peine de mort, et parlait de refus d’obéissance, je lui expliquai qu’à mon avis, ce crime n’était puni de mort que lorsque le refus portait sur un acte militaire dont la non-exécution impliquait l’idée de lâcheté. Le colonel compulsa le Code, lut l’article sur le refus d’obéissance et parut se convaincre que la rédaction de cet article lui permettait d’inculper Bersot de refus d’obéissance. Il me donna donc l’ordre de rédiger en ce sens l’inculpation. Il insista ensuite pour trouver contre les auteurs des outrages une loi permettant de les conduire
aussi au supplice, disant que c’était eux surtout qu’il voulait frapper. Il me désigna nommément Cottet-Dumoulin comme étant le soldat auteur principal de la réclamation, et peu intéressant, dont il aurait voulu se débarrasser le plus volontiers ; au contraire, il ne me parut pas animé contre Bersot d’une colère particulière ; ce soldat jouissait, d’ailleurs, de l’estime de ses chefs immédiats, malgré le peu de temps qu’il avait passé jusque là à la compagnie. Après une nouvelle consultation du Code, le colonel Auroux se rangea, sur ce point unique, à mon avis, et deux soldats, dont Cottet-Dumoulin, furent poursuivis sous l’inculpation d’outrages à supérieur.>>
Le lien vers l'article : http://www.besancon.fr/gallery_files/si ... e_2008.pdf
Cordialement
sesouvenir
Il y a finalement très peu d'information sur le net au sujet de l'affaire "Lucien Bersot". Très peu (trois trouvés) parlent d'excréments comme dans l'article reproduit par JLK, la plupart des articles, plusieurs dizaines, donnent le même résumé, très souvent au mot près :
<< Comme il n'y avait plus en magasin de pantalon à sa taille, Lucien Bersot ne pouvait porter que celui en toile blanc fourni avec le paquetage remis lors de l'incorporation. Grelottant de froid dans les tranchées, il demanda le 11 février 1915 au sergent-fourrier un pantalon de laine identique à ceux que portaient ses camarades. Le sergent lui proposa alors un pantalon en loques et maculé de sang, pris sur un soldat mort, ce que Bersot refusa.
Pour ce refus, Lucien Bersot se vit infliger une peine de huit jours de prison par le lieutenant André. Mais le lieutenant-colonel Auroux, commandant du régiment, estima cette punition insuffisante et demanda sa comparution en Conseil de guerre spécial, véritable Cour martiale. Comme de nouvelles recrues encore non aguerries venaient d'arriver, son intention était manifestement de faire un exemple de discipline militaire.>>
Je n'ai trouvé qu'un seul documenté (il y en a peut-être d'autres) :
Déclaration du lieutenant André :
<< « L’incident vient d’avoir lieu, Bersot s’est vu notifier sa punition. Peu après, voilà que toute la compagnie est sans dessus dessous. Une délégation vient me trouver, Cottet-Dumoulin et Mohn en tête, non pas, comme on l’a dit, pour me demander de changer le motif de la punition. S’ils m’avaient dit : Mon lieutenant, on regrette ce qui s’est passé, mais pas du tout. L’un a protesté, au nom de l’escouade, un autre au nom de la section, un troisième au nom de la compagnie. Je me suis trouvé en présence d’une véritable mutinerie. J’ai dû en rendre compte au colonel, qui a réuni la cour martiale».
De Fernand Chapuis qui a enquêté auprès des survivants (1926):
<<« Il faut tirer Bersot de ce mauvais pas. Pour cela, un seul moyen subsiste : changer le motif de la punition. Il faut intercéder auprès du lieutenant. C’est un compatriote, il comprendra. Et c’est ainsi que, spontanément, quelques camarades iront ensemble trouver le lieutenant André. Mais qui exposera l’affaire ? Mohn, le boute-en-train de la compagnie, s’exprime avec quelque facilité : il prendra donc la parole, au nom des Comtois, les autres l’accompagneront pour appuyer ses dires, ils montreront que Bersot n’est pas un mauvais diable. Mais le lieutenant prend mal la chose, les réclamations collectives sont inadmissibles, Bersot est donc perdu. Cottet tente un suprême effort, il insiste, il demande, malhabile à manier la parole, à ce que le chef de bataillon, étranger à l’affaire, donc impartial, fasse le rapport après avoir vu “le pantalon”. Mais, loin de s’arranger, la chose se complique. André se croit offensé. Le colonel Auroux est saisi de l’incident. Il convoque la cour martiale ».
D'un témoin au procès de réhabilitation, nom non cité :
<<Je vous ai fait appeler, me dit le colonel Auroux, parce que je suis en face d’une rébellion de soldats ; il faut
que je fasse des exemples, “en tuer un ou deux”. J’ai décidé de réunir le Conseil spécial, et comme j’entends que tout se passe régulièrement, comme vous êtes commis-greffier et magistrat, vous me prêterez votre concours ; trouvez-moi un texte qui me permette d’atteindre mon but ! Après un rapide examen du dossier dont la pièce principale était un rapport du commandant de la Compagnie où les faits s’étaient passés, le lieutenant André, je dis au colonel qu’il n’était pas possible d’appeler “rébellion” une simple réclamation collective faite spontanément par quelques hommes pour protester contre la punition infligée à l’un deux, Bersot, qui, au retour des tranchées, avait refusé de prendre un pantalon rouge maculé de boue, à lui remis par le sergent fourrier en remplacement d’un vieux. J’ajouterai que seule, l’inculpation d’outrage paraissait pouvoir être relevée contre les auteurs de la réclamation collective, puisque le commandant de compagnie, le
lieutenant André, relevait dans son rapport que le ton n’était pas correct. Comme le colonel insistait pour appliquer la peine de mort, et parlait de refus d’obéissance, je lui expliquai qu’à mon avis, ce crime n’était puni de mort que lorsque le refus portait sur un acte militaire dont la non-exécution impliquait l’idée de lâcheté. Le colonel compulsa le Code, lut l’article sur le refus d’obéissance et parut se convaincre que la rédaction de cet article lui permettait d’inculper Bersot de refus d’obéissance. Il me donna donc l’ordre de rédiger en ce sens l’inculpation. Il insista ensuite pour trouver contre les auteurs des outrages une loi permettant de les conduire
aussi au supplice, disant que c’était eux surtout qu’il voulait frapper. Il me désigna nommément Cottet-Dumoulin comme étant le soldat auteur principal de la réclamation, et peu intéressant, dont il aurait voulu se débarrasser le plus volontiers ; au contraire, il ne me parut pas animé contre Bersot d’une colère particulière ; ce soldat jouissait, d’ailleurs, de l’estime de ses chefs immédiats, malgré le peu de temps qu’il avait passé jusque là à la compagnie. Après une nouvelle consultation du Code, le colonel Auroux se rangea, sur ce point unique, à mon avis, et deux soldats, dont Cottet-Dumoulin, furent poursuivis sous l’inculpation d’outrages à supérieur.>>
Le lien vers l'article : http://www.besancon.fr/gallery_files/si ... e_2008.pdf
Cordialement
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