Bonjour à tous,
Bonjour Patrick et merci pour cette belle photo.
Côté vosgien, une autre scène signée Vuillard (Gérardmer, 1917) :
http://www.histoire-image.org/site/zoom ... _zoom=1252
Et pour ce qui est des textes, il suffit de demander.
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
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47e Division
Etat-Major
2e Bureau
7 août 1915
Interrogatoire de quatre prisonniers allemands du 74e Régiment de Réserve (39e Brigade, 19e Division) pris au Linge-Kopf le 3 et le 4 août
TAPPE, Robert, Gefreiter, 2e Bataillon, ouvrier usine Excelsior (autos).
Le 2e Bton était au repos à Epfig jusqu’au 31 juillet, et s’est rendu au Linge par les Trois Epis.
Le prisonnier n’a remarqué sur son passage ni mitrailleuses, ni artillerie, mais il sait que le 92e Régiment se trouvait, au moins en partie, à sa gauche. Il a été pris sur la crête du Linge, dans une tranchée sans abri, et presque entièrement démolie par notre artillerie.
STAMER, August, 2e Btn, 6e Cie, mécanicien.
Récupéré, versé primitivement au Armierungsbataillon, puis au 74e Rgt de réserve, a été fait prisonnier le 3 août au soir au moment d’une attaque. La 6e Cie est arrivée au Linge dans la soirée du 31 juillet. Le prisonnier a remarqué sur son parcours, entre les Trois Epis et le Linge, le petit train qui circule sur la route, transportant bois, fil de fer et munitions. Il dit que l’E.M. du régiment se trouvait à Dambach, ceux de la brigade et de la division à Schlestadt.
VITZEL, Johannes, 3e Btn, commerçant.
Le 3e Btn se trouvait aux Trois Epis et avait été précédemment au repos à Scherwiller, venant de Metzeral. Pendant son court séjour aux Trois Epis, le prisonnier a travaillé à la construction d’un abri blindé, situé à environ ½ heure de distance des Trois Epis, à droite de la route, sous bois, à 30 ou 40 mètres de la route. Les 1er et 2e Bataillons ont prononcé l’attaque, le 3e Btn est venu en renfort.
D’après ce prisonnier, le bruit circulait que la 19e Division devait être expédiée en Russie, et persistait encore après les premières attaques du Linge.
DEGEN, Karl, 1er Btn, 2e Cie, maçon.
A été pris le 4 août sur la crête du Linge ; venu des Trois Epis où le Bataillon a stationné quelques jours, était à Dambach au repos pendant 15 jours. Ce prisonnier avait entendu dire que la 19e Division de réserve, plus ou moins disloquée depuis quelque temps, devait être réunie et remise en main. Il déclare que le parcours des Trois Epis au Linge s’étant effectué de nuit, il n’a rien pu voir pendant le trajet.
En général, le moral de ces prisonniers est assez médiocre, mais ne paraît pas complètement abattu.
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2e Brigade de Chasseurs
N°4993
Le 10 avril 1916
Compte-rendu complémentaire sur la capture de trois soldats allemands (résultats de l’interrogatoire)
Gefreiter
Jacob HEY, classe 1914, Maschinengewehrzug 16
2e cl.
Johann BEINKOFER, classe 1915, Maschinengewehrzug 16
2e cl.
Alois HIEMER, classe 1915, 18e R.R.B., 11e Btn, 11e Cie
La Maschinengewehrzug 16, rattachée provisoirement au 18e R.R.B., est commandée par un S/Lieutenant. Elle compte en tout 48 hommes dont : 1 Feldwebel, 3 S/officiers, 3 Gefreite.
D’après les prisonniers, la disposition des troupes serait la suivante :
19e R.R.B. au Hilsenfirst
18e R.R.B. (11e Btn) – idem –
A Rossmatt se trouverait la 11e Cie du 18e R.R.B. ayant à sa droite la 3e Cie. A gauche de la 11e Cie, les 4e et 2e Cies. Dans la région de Landersbach se trouveraient les 9, 10 et 12e Cies du 18e R.R.B. puis à droite, les 22e R.R.B. et 23e R.R.B. Chaque Cie occupe un front d’environ 200 mètres.
Maschinengewehrzug 17 se trouverait dans la région de l’Hilsenfirst, rattaché au 19e R.R.B. (les prisonniers ne l’affirment pas, mais ce renseignement semble confirmé par ceux de la source spéciale).
Les prisonniers déclarent qu’à Strohberg se trouverait un dépôt de matériel très important et des abris seraient aménagés de façon à pouvoir contenir un régiment au repos.
Le câble aérien partant de Bonlesgrab aboutirait près de Sulzmatt.
Le Gefreiter dit qu’un autre câble partirait d’une station située à Rothbrunnen (près de Kahler-Wasen) aboutissant également près de Sulzmatt.
Les soldats seraient transportés par le câble au moyen de Fahrstuhl à une place.
En face de Landersbach, un réseau serait électrifié (renseignements donnés par le Gefreiter).
3 mitrailleuses se trouveraient aux points :
x = 150.460 y = 332.110
x = 150.410 y = 331.400
x = 150.700 y = 332.510
Une 4e mitrailleuses serait située à :
x = 150.870 y = 332.800
Un canon-revolver au point :
x = 150.880 y = 332.600
Des cuisines seraient installées à :
x = 151.600 y = 332.120
et des abris seraient aménagés dans cette même région.
Le Colonel cdt le 18e R.R.B. a son poste de commandement près de Landersbach :
x = 151.380 y = 332.170
Tous ces points nous ont été indiqués par le Gefreiter et semblent n’être qu’approximatifs.
En outre, les prisonniers signalent 8 minenwerfer dans le bois de Rossmatt et vers Mättle.
Signé : GAMELIN
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(source : SHD 24N273)
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.