Merci Lawrence pour ces témoignages très interessant sur la relève des troupes Françaises par les Anglais.
Je suis très interessée par votre trench map ainsi que par les cartes allemandes. Pouvez vous me les faire parvenir sur ma boite mail ?
Tout à fait Jean Yves !!! Oui, je suis également interessée par la copie de ces pages et d'autres si il existe d'autres témoignages. Existe t'il des témoignages du 6e et 7e Bataillon des "Black Watch" ?Si ce n’était trop demander, y aurait-il possibilité d’avoir copie de toutes les pages originales des ouvrages cités évoquant cette relève de 1915 ? Existe-t-il d’autres témoignages ? Je suis preneur - et je suppose Sophie aussi - car les quelques courts extraits offerts ont fortement aiguisé ma curiosité.
De même que l’existence de photos ou d’informations coté Allemand. ……
A mon tour de donner quelques éléments sur cette relève. (Source : Les cahiers du 19e RI)
Nos alliés Britanniques devant Albert
La 153e brigade britannique appartenait à la Highland Division sous le commandement du major-général R. Bannatine-Allason et qui était composée des 152e , I53e et 154e brigades. La 53e qui releva à la Boisselle la 44e brigade de notre XIe corps était commandée par le brigadier-général Douglas Campbell et était composée des 6e et 7e bataillons du régiment « The Black Watch » et des 5e et 7e bataillons du régiment « Gordon Highlanders ». Le 6e bataillon « Black Watch » était com¬mandé par le colonel Sir Robert Moncreiffe, et le 7e par le colonel Allen.
Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir donner ici les extraits des historiques des 6e et 7e bataillons du régiment écossais : « The Black Watch », relatant la relève à la Boisselle :
6e BATAILLON :
L'arrivée des soldats écossais pour la première fois dans le secteur de la Somme causa une grande surprise parmi les habitants et les troupes françaises, et le premier contact du bataillon avec ce secteur fut très agréable. Durant les quelques jours passés à Bresle, le 6e fut passé en revue par le général Sir Charles Munro, commandant la 3e armée, la 51e division appartenant maintenant au Xe corps (général Morland) de cette armée.
Le 1er août, le bataillon connut l'intéressante expérience de relever les Français en première ligne à la Boisselle. Ici les tranchées étaient creusées dans un sol crayeux à une profondeur de 75 pieds et étaient pourvus d'abris profonds et confortables qui formaient un grand contraste avec les tranchées sommaires de Festubert. Avec de telles protections, il était possible à un bataillon de rester plusieurs semaines dans un secteur sans relève, et ce fut l'expérience du nôtre pendant les cinq mois suivants.
Partout l'on trouvait trace de l'énergie et de l'ingéniosité de l'infanterie et du génie français. Leurs officiers étalent justement fiers de ces fameuses lignes, et déployaient une connaissance approfondie, non seulement de leur propre secteur, mais aussi des lignes, ennemies en face, connaissance qu'ils transmirent avec une attention particulière à leurs successeurs. Ils étaient spécialement anxieux des points qu'ils avaient tenus, avec ténacité, tels que « l'Ilot » et « Dohollou », et qui quoique ne consistant plus que de ruines ne devraient pas être abandonnés, et ils ne le furent jamais.
Les troupes françaises relevées par le 6e bataillon étaient de ce fameux 19e régiment d'infanterie, splendide unité venue de Bretagne. A un endroit, les Highlanders furent interpellés par un vigoureux poilu, dans un patois écossais le plus pur, et l'on découvrit que dans les jours d' avant- guerre il vendait des oignons dans les rues de Perth !
7e BATAILLON :
Le 31 juillet, le bataillon marcha vers le front auprès de la Boisselle, relevant le 19e régiment d'infanterie français. A l'exception d'une partie de la ligne appelée " l'Ilot ». les Français considéraient ce secteur comme calme. Il était certainement très bien aménagé et nos hommes furent très impressionnés Par le confortable et même le luxe des tranchés. Ce nouveau front était en contraste le plus complet avec ce que nous avions vu auparavant. Le sol était crayeux, et les Français y avaient construit un réseau très complet de tranchées. Ils avaient pris grand soin d'établir des tranchées de communication de 8 pieds de profondeur qui rejoignaient le poste de commandement à la première ligne laquelle était elle-même reliée par des tranchées latérales de la même profondeur. Ces tranchées étaient si nombreuses que l'on pouvait facilement s'y perdre. : chacune, naturellement, avait un nom, mais comme la dénomination était française, il était difficile pour nos Ecossais d'en prononcer les mots. Plus tard quelques-unes furent appelées « St Andrews Avenue », ou « Largo road », mots plus familiers et plus faciles à prononcer et à se rappeler.
Pour finir, une petite photo d'un poilu du 19e RI entouré de soldats anglais.

Amicalement
Sophie

PS : Super idée, Laurent, une sortie 2010 sur les traces des Bretons dans la Somme commentée par l'ami Jean Yves
