Bonjour,
Pour ma part, je tâche d'ouvrir dans les sections "divers" des forums que je fréquente un sujet dédié à la recherche des "ancêtres qui ont fait 14", avec les liens vers les sites classiques de recherche et prioritairement Mémoire des hommes.
Toujours, cela se traduit par plusieurs personnes qui répondent en évoquant, souvent en postant avec un message ému la fiche MDH de tel arrière-grand-père ou arrière-grand-oncle dont "on disait juste qu'il était mort à la guerre", et en me demandant comment en savoir encore un peu plus.
Avant-hier, je discutais avec les grands-parents de ma femme, nés en 23, qui me disaient que dans leur enfance "la Première guerre, on baignait dedans, on en mangeait à toutes les sauces, dans telle maison, quand on rentrait on tombait en face d'un grand portrait du mari disparu", etc. Par contre, après, retour de manivelle : on n'en parlait plus, on ne disait plus rien. J'ai constaté, et pas mal de mes interlocuteurs mentionnés plus haut, une espèce de "tabou" ou d'inintérêt. Personne ne m'a dit que j'avais X ancêtres ayant fait la guerre, c'est moi qui ai cherché et c'est un cas courant.
Lorsque, donc, je poste ces messages, je constate chez une partie des lecteurs une volonté de renouer ce fil rompu, une émotion manifeste à voir le nom connu inscrit sur la fiche MDH.
De plus, la mise en ligne des JMO permet désormais de connaître rapidement les circonstances assez précises de la date fatidique, ce qui permet à l'internaute même peu calé ès PGM de se représenter grossièrement la scène et rend tout de suite une dimension plus "vivante", sans mauvais jeu de mots, à la laconique fiche MDH. Je vois ainsi des gens annoncer leur intention de se renseigner encore plus, d'aller sur place lorsqu'il s'agit d'un champ de bataille où l'on peut visiter quelque mémorial.
Bref les outils Internet répondent à une vraie demande de se réapproprier la Grande Guerre de ses ancêtres, la guerre de sa famille.
Bien entendu je ne manque jamais de donner le lien de ce forum-ci aux internautes qui m'en demandent plus
Cordialement
C.
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)