Bonsoir à tous,
Je partage entièrement l'indignation de Bobrah sur la pratique apparue depuis quelques temps de surcharger
a posteriori d’aucunes des fiches de la base «
Mémoire des hommes » : quels qu'en soient les motifs, bien fondés ou non, il s’agit ni plus ni moins d’une
falsification de documents d’archives disponibles en ligne, quand bien même l’original ne se trouverait aucunement altéré. La simple rigueur intellectuelle voudrait que tout un chacun pût disposer
et de la version originelle
et de la version nouvelle, ne serait-ce que pour comprendre l'objet des corrections ou ajouts apportés, et, éventuellement, en discuter l'opportunité.
A titre d'illustration, si besoin était, un ajout contemporain parfaitement inutile : un
titre nobiliaire ! Non seulement inutile, mais juridiquement contestable : en droit, la République se doit, depuis belle lurette, d’ignorer de telles distinctions sociales ! Le correcteur, agent de l’État, méconnaîtrait-il cette règle fondamentale, expression particulière du principe constitutionnel d'égalité devant la loi ?
—> http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 1910293275
Et, surtout, que l'on n'évoque pas en l'espèce le fameux «
droit à l’oubli », cher à la
Commission nationale de l’informatique et des libertés : sauf à compromettre irrémédiablement les travaux de recherche historiques non seulement présents, mais surtout futurs, ce prétendu «
droit » — dont on ignore au demeurant le fondement — est nécessairement
limité dans le temps. Au-delà des délais de non communicabilité déterminés par le législateur — et par lui seul — pour certaines catégories d'informations relevant de la vie privée des citoyens, tout un chacun, sous réserve, bien entendu, de ne pas nuire intentionnellement à autrui, est libre d'évoquer tel ou tel aspect de la vie d'un quidam trépassé, y compris son état de santé ou les condamnations pénales dont il a pu faire l'objet. Et ceci se rattache indiscutablement à un autre principe constitutionnel : la
liberté d'expression...
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Bien amicalement à vous,
Daniel.