Bonsoir à toutes et à tous
D'abord un grand merci à Eric pour les corrections apportées aux noms, malheureusement je n'ai pas d'annuaire des officiers d'infanterie correspondant à l'année 1914. Un grand merci aussi à Philypres ,Rolande et Jean-Claude pour les encouragements et les informations divulguée;
Sur MDH, j'ai cherché ANSELME, nom donné au soldat griévement blessé lors de la fusillade par les sentinelles du 21è R.I., j'ai trouvé un nommé ANSELME, mais du 31è B.C.P. mort dans la même région, mais à une date ultérieure (fin Aout je crois), est ce possible que celà soit le même soldat, que celui cité par BERGERE ?
Suite de notre carnet :
Vendredi 14 Aout : départ 5 h, ma compagnie est en pointe d'avant-garde de la 43è Division, direction St BLAISE ; on suit la ligne de chemin de fer, arrivé à 500 mètres devant le cimetière de cette ville, les Chasseurs à Cheval nous signalent l'ennemi dans la ville.
Le capitaine donne l'ordre d'avancer toujours et 200 mètres plus loin, nous étions toujours colonne par quatre, l'arme à la bretelle, une salve nous abattit sur la route et continue ainsi pendant plusieurs minutes interminables. Une balle vint taper dans ma gamelle, traversant mon sac et s'arrête dans mes biscuits; une autre ne fit que traverser le pan de ma capote.
Beaucoup de camarades étaient comme moi; j'entendais les uns crier, d'autres dire "je suis touché"; il nous était impossible de lever la tête pour tirer un coup de fusil , chacun put se tirer de la mort en longeant un fossé rempli d'eau pendant 200 m; la compagnie fut dispersée.
Pour la première fois que nous voyons le feu, ça pouvait compter !
Il était 6 h, la fusillade commença, les autres compagnies ayant pris leurs dispositions pour nous secourir, à 11 h le village était à nous après une charge à la baïonnette.
Des deux cotés le canon fonctionnait, à 12 h nos batteries furent immobilisées et impossible à nos artilleurs de pouvoir tirer, ils se retirent et laissent leurs pièces en batterie, pendant ce temps une batterie du 62è, bien dissimulée vint à leur secours; malheur pour les Allemands qui en l'espace d'une heure durent abandonner à leur tour une bonne partie de leurs pièces.
La fusillade continuait toujours, nous étions ivres de poudre; à 18 h l'on vit sur le toit d'une ferme s'agiter un drapeau blanc, puis deux, puis trois et, de toutes parts ils émergeaient; la fusillade se calma, nous avançames, les Allemands commençaient par se rendre.
A 150 mètres de leurs tranchées deux mitrailleuses qui avaient agité le fanion blanc, se remettent en fonction et, fauchent les hommes de la 6è compagnie qui se trouvaient devant eux;
A cette distance sans abri, ni couvert, il ne fallait pas rester là; ces braves partirent à l'assaut, mais les brigands ne restèrent pas là, s'enfuirent, emportant leur matèriel.
Ils avaient tué 10 hommes et blessé 15 autres.
Nous avançâmes jusque sur la crête, quel spectacle ! Sur notre chemin des tranchées pleines de munitions, d'armes, d'équipement et, des blessés il n'en manquait pas non plus.
Nous trouvons un sergent-major , deux capitaines, et une quantité de morts, tués par nos obus, ils sont déchiquetés. Dans une tranchée pleine de cartouches, les Allemands croyaient rester dans cette position une huitaine de jours, mais il n'y réussirent pas.
Nous couchons sur place;toute la nuit un brouillard épais tombe sur nous. On entend les blessés demandant du secours et les mourants râler, personne ayant eu le temps de leur porter secours.
Amicalement. Jean
Episodes de la campagne de 1914
Re: Episodes de la campagne de 1914
Au cent quarante septiem',les soldats sont toujours les mêmes !
Mon vieux cent quarante sept, repris' tes chaussettes !
Mon vieux cent quarante sept, repris' tes chaussettes !
- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour à tous,
Bonjour Jean, et merci pour cette nouvelle suite.
Concernant Anselme : celui que vous avez trouvé sur MDH doit être François Anselme, mais il appartenait au 71e B.C.P. [je cite le Livre d’Or des 31e et 71e B.C.P.] et est mort fin août dans les bois de la Grande Coinche. Comme vous le supposiez, rien à voir, sans doute, avec l’homme mentionné par Bergère.
Pour revenir sur les coups de feu tirés tôt le matin du 12 août 1914 :
- le JMO du 1er B.C.P. n’en porte pas trace ;
- le JMO du 21e R.I. n’en porte pas trace ;
- le commandant Tabouis écrivait au matin du 12 août : « nuit calme » ;
- c’est encore Charles Magnien, du 21e R.I., qui nous en dit le plus dans son carnet : « […] la nuit est venue et nous la passons sur place dans les bois. A 2 h. du matin, quelques coups de feu sont tirés tout près de nous, ce qui nous réveille en sursaut, et dans la nuit noire il n’est pas facile de savoir ce qui arrive. Les officiers recommandent de ne pas tirer, et au bout d’un instant tout rentre dans l’ordre, mais nous restons jusqu’au jour sur le qui-vive et sans bouger. La cause de cette alerte était des sentinelles en avant de nous qui avaient tiré sur une patrouille de chasseurs qui étaient égarés. »
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
Bonjour Jean, et merci pour cette nouvelle suite.
Concernant Anselme : celui que vous avez trouvé sur MDH doit être François Anselme, mais il appartenait au 71e B.C.P. [je cite le Livre d’Or des 31e et 71e B.C.P.] et est mort fin août dans les bois de la Grande Coinche. Comme vous le supposiez, rien à voir, sans doute, avec l’homme mentionné par Bergère.
Pour revenir sur les coups de feu tirés tôt le matin du 12 août 1914 :
- le JMO du 1er B.C.P. n’en porte pas trace ;
- le JMO du 21e R.I. n’en porte pas trace ;
- le commandant Tabouis écrivait au matin du 12 août : « nuit calme » ;
- c’est encore Charles Magnien, du 21e R.I., qui nous en dit le plus dans son carnet : « […] la nuit est venue et nous la passons sur place dans les bois. A 2 h. du matin, quelques coups de feu sont tirés tout près de nous, ce qui nous réveille en sursaut, et dans la nuit noire il n’est pas facile de savoir ce qui arrive. Les officiers recommandent de ne pas tirer, et au bout d’un instant tout rentre dans l’ordre, mais nous restons jusqu’au jour sur le qui-vive et sans bouger. La cause de cette alerte était des sentinelles en avant de nous qui avaient tiré sur une patrouille de chasseurs qui étaient égarés. »
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour Jean, bonjour à tous.
Une petite question : Le carnet du sergent Albert BERGERE évoque t-il le passage du 1er B.C.P en novembre 1914 lors de son passage en Belgique ?
Ce régiment de chasseurs était très proche du 149e R.I.
Bien amicalement.
Denis
Une petite question : Le carnet du sergent Albert BERGERE évoque t-il le passage du 1er B.C.P en novembre 1914 lors de son passage en Belgique ?
Ce régiment de chasseurs était très proche du 149e R.I.
Bien amicalement.
Denis
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour à toutes et à tous
Bonjour Eric, bonjour Denis :Pour François ANSELME, la fiche correspond bien à un Chasseur du 71è B.C.P, le nommé ANSELME a peut-être eu la chance de survivre au conflit (on peut l'espérer du moins). Les carnets de BERGERE ont été rédigès à posteriori (lors de son passage à l'hôpital de FOIX) soit quinze, vingt jours après les faits relatés, mais bon, le récit colle à peu près à ce que j'ai trouvé sur les faits.
Pour Denis, malheureusement je n'ai rien en ce qui concerne le passage en Belgique, apparemment il n'a pas laissé d'écrit sur la période qui part de son retour au dépôt et sa remontée en ligne à sa mort le 25/09/1915.
Suite des carnets d'Albert BERGERE (sergent 1er B.C.P.)
Samedi 15 Aout: Sans avoir trop dormi, le froid et la fraîcheur nous en empêchant, on nous annonce que la Cie a eu deux tués (NOEL et ROZE*) 26 blessés. Le lieutenant RATOU est mort lui aussi.....Chez les Allemands , ils ont 600 tués.
Des patrouilles partent et reviennent de tous les côtés; les uns avec des motocycles, d'autres 150 chevaux d'artillerie équipés et montés, 17 canons abandonnés par l'ennemi et, le plus beau le lieutenant LASNIER avec un réserviste de sa section rapportent le drapeau du 132è de Ligne Allemand !
Il est 8 h nous partons faire le café dans une ferme à 200 m de notre position. Il était bientôt terminé lorsque quelques balles viennent nous siffler aux oreilles;rapidement je cours prévenir le capitaine qui m'envoie avec une patrouille à la recherche de ces individus.
Nous n'avons trouvé que des blessés qui n'avaient pas été relevés; ça ne pouvait être qu'eux qui avaient tiré, en effet au moment ou l'on arrive sur un de ces derniers,il jette son fusil et, on peut constater que sur les cinq cartouches de son chargeur deux avaient été tirées; le misérable nous tendit son quart en nous disant "Bon Kamerad"; justice lui fut faite; pas de pitié pour ces brigands, trois autres subirent le sort de ce dernier.
Nous rentrons et l'on restera ainsi jusqu'à 15 h ou nous recevrons l'ordre de se porter à la côte 642 au Sud de Blancherupt.
La pluie se met à tomber, à 17 h nous essayons de faire la popote, mais la pluie tombe toujours; l'on construit des abris avec des branches de sapins et de genêts; la pluie traverse tout, l'on est mouillé de partout jusqu'aux os.
A 21 h nous nous dirigeons sur Blancherupt pour s'abriter plus sûrement, se faire sécher et se reposer un peu, mais trop fatigués, on s'endort n'importe où.
* Il s'agit vraisemblablement de Jean ROZE, Chasseur de 2è classe, matricule 3476 , classe 1913 ,né le 17 juin 1893 à St Martin Sur Armançon déclaré mort à St Blaise. Personnellement j'ai connu des descendants de cette personne, actuellement quelques uns sont toujours installés dans le Tonnerrois (89), pour NOEL, je n'ai rien trouvé.
Voilà pour la fameuse journée du 15 Aout 1914, journée ou le meilleur (prise du drapeau) y côtoie le pire (exécution de prisonniers Allemands, mais ces exécutions sommaires sont elles possibles ? )
Amicalement . Jean
Bonjour Eric, bonjour Denis :Pour François ANSELME, la fiche correspond bien à un Chasseur du 71è B.C.P, le nommé ANSELME a peut-être eu la chance de survivre au conflit (on peut l'espérer du moins). Les carnets de BERGERE ont été rédigès à posteriori (lors de son passage à l'hôpital de FOIX) soit quinze, vingt jours après les faits relatés, mais bon, le récit colle à peu près à ce que j'ai trouvé sur les faits.
Pour Denis, malheureusement je n'ai rien en ce qui concerne le passage en Belgique, apparemment il n'a pas laissé d'écrit sur la période qui part de son retour au dépôt et sa remontée en ligne à sa mort le 25/09/1915.
Suite des carnets d'Albert BERGERE (sergent 1er B.C.P.)
Samedi 15 Aout: Sans avoir trop dormi, le froid et la fraîcheur nous en empêchant, on nous annonce que la Cie a eu deux tués (NOEL et ROZE*) 26 blessés. Le lieutenant RATOU est mort lui aussi.....Chez les Allemands , ils ont 600 tués.
Des patrouilles partent et reviennent de tous les côtés; les uns avec des motocycles, d'autres 150 chevaux d'artillerie équipés et montés, 17 canons abandonnés par l'ennemi et, le plus beau le lieutenant LASNIER avec un réserviste de sa section rapportent le drapeau du 132è de Ligne Allemand !
Il est 8 h nous partons faire le café dans une ferme à 200 m de notre position. Il était bientôt terminé lorsque quelques balles viennent nous siffler aux oreilles;rapidement je cours prévenir le capitaine qui m'envoie avec une patrouille à la recherche de ces individus.
Nous n'avons trouvé que des blessés qui n'avaient pas été relevés; ça ne pouvait être qu'eux qui avaient tiré, en effet au moment ou l'on arrive sur un de ces derniers,il jette son fusil et, on peut constater que sur les cinq cartouches de son chargeur deux avaient été tirées; le misérable nous tendit son quart en nous disant "Bon Kamerad"; justice lui fut faite; pas de pitié pour ces brigands, trois autres subirent le sort de ce dernier.
Nous rentrons et l'on restera ainsi jusqu'à 15 h ou nous recevrons l'ordre de se porter à la côte 642 au Sud de Blancherupt.
La pluie se met à tomber, à 17 h nous essayons de faire la popote, mais la pluie tombe toujours; l'on construit des abris avec des branches de sapins et de genêts; la pluie traverse tout, l'on est mouillé de partout jusqu'aux os.
A 21 h nous nous dirigeons sur Blancherupt pour s'abriter plus sûrement, se faire sécher et se reposer un peu, mais trop fatigués, on s'endort n'importe où.
* Il s'agit vraisemblablement de Jean ROZE, Chasseur de 2è classe, matricule 3476 , classe 1913 ,né le 17 juin 1893 à St Martin Sur Armançon déclaré mort à St Blaise. Personnellement j'ai connu des descendants de cette personne, actuellement quelques uns sont toujours installés dans le Tonnerrois (89), pour NOEL, je n'ai rien trouvé.
Voilà pour la fameuse journée du 15 Aout 1914, journée ou le meilleur (prise du drapeau) y côtoie le pire (exécution de prisonniers Allemands, mais ces exécutions sommaires sont elles possibles ? )
Amicalement . Jean
Au cent quarante septiem',les soldats sont toujours les mêmes !
Mon vieux cent quarante sept, repris' tes chaussettes !
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- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Episodes de la campagne de 1914
Merci Jean,
Pour ce qui est des tués cités, il s’agit des suivants :
RATON Marie Louis, sous-lieutenant
NOËL Henri François, chasseur
ROZE Jean, chasseur
En outre, les 2e, 3e, 5e et 6e compagnies ayant occupé les positions ennemies au soir du 14 août et dans la nuit du 14 au 15, il est fort possible que les blessés allemands mentionnés aient été découverts dans la ferme d’Almingoutte, où un grand nombre avait été rassemblé. Une fosse commune se trouva d’ailleurs à proximité durant toute la guerre.
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
Pour ce qui est des tués cités, il s’agit des suivants :
RATON Marie Louis, sous-lieutenant
NOËL Henri François, chasseur
ROZE Jean, chasseur
En outre, les 2e, 3e, 5e et 6e compagnies ayant occupé les positions ennemies au soir du 14 août et dans la nuit du 14 au 15, il est fort possible que les blessés allemands mentionnés aient été découverts dans la ferme d’Almingoutte, où un grand nombre avait été rassemblé. Une fosse commune se trouva d’ailleurs à proximité durant toute la guerre.
Bien sincèrement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour à tous,
Eric, tu évoques les JMO du 1 BCP et du 21 RI, aurais tu par hasard les journées du 5 au 12 sept 14 de ces JMO ?
Si la réponse est oui, ça sera une bonne bière de l'autre coté du canal, et si la réponse est non... ben la même chose
Merci
Philippe
Eric, tu évoques les JMO du 1 BCP et du 21 RI, aurais tu par hasard les journées du 5 au 12 sept 14 de ces JMO ?
Si la réponse est oui, ça sera une bonne bière de l'autre coté du canal, et si la réponse est non... ben la même chose

Merci
Philippe
Re: Episodes de la campagne de 1914
Eric,
Désolé, pour le canal, c'est Vincent qui se trouve de l'autre coté, tu ne vas pas bien comprendre ma phrase et pourtant je n'ai pas commencé la bière
Excuse moi, suis un peu fatigué... no comment !
Phil
Désolé, pour le canal, c'est Vincent qui se trouve de l'autre coté, tu ne vas pas bien comprendre ma phrase et pourtant je n'ai pas commencé la bière

Excuse moi, suis un peu fatigué... no comment !
Phil
- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour Philippe,
Ah, si tu me prends par les sentiments...
Je te contacte en privé.
A bientôt,
Eric
Ah, si tu me prends par les sentiments...

A bientôt,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonsoir à toutes et à tous
Bonsoir Eric, merci pour les précisions apportées au texte d'hier, est ce que le récit colle à peu près au JMO ou à l'historique du 1er B.C.P.?
Bref pour finaliser est ce que le sergent BERGERE est crédible ?
Dimanche 16 Aout : A 6 h nous sortons hors des maisons pour faire des grands feux pour se faire sécher.
A 9 h, en route, nous passons Fouday; à la gare de cette ville, un Général de Division Allemand s'est suicidé la veille, se voyant prisonnier .
Nous arrivons à Rothau à 11 h 30, nous faisons la grande halte devant l'église, repos jusqu'à 14 h.
Pendant ce iemps les téléphones sont démontés ainsi que la poste qui est gardée militairement; les habitants sont heureux de voir des soldats Français; à 14 h nous partons par La Claquette,Maison-Neuve,Vipucelle,Vorbruck ; nous arrivons à Schirmeck à 17 h, l'arme sur l'épaule, la population nous acclame.
Nous cantonnons dans cette ville à l'extrême Est après avoir fait des tranchées.
Lundi 17 Aout : Réveil à 5 h, tout le monde à la toilette, la cuisine est faite à 13 h; repos obligatoire jusqu'à 17 h , ensuite couché à 20 h ; à minuit alerte ! Nous sommes à 25 kms du fort de Mutzig.
Mardi 18 Aout: 1 h 30 du matin en route, nous ne savonss pas ou l'on va ......On passe à Wackenbach, Grandfontaine, le Dosnon (altitude 1008 m) et tout cela sans pose, nous sommes fatigués et nous n'avons fait que 18 kms.
Nous continuons notre route tournant le Dosnon, à notre droite une maison forestière allemande qui vient d'être fouillée par des hommes du 23è Bataillons de Chasseurs; et voici l'aventure qui est arrivée à un caporal de ce Bataillon.
Il venait de recevoir l'ordre de fouiller la maison avec son escouade; en arrivant la patronne était devant la porte; il lui demande qui était dans la maison ? Elle répond qu'il y a que son mari; le caporal demande à rentrer, au même instant, il reçoit un coup de révolver dans la tête , tué net, le camarade qui le suivait lui est blessé. Le garde était caché derrière la porte, deux hommes s'en emparent et l'emmmène, les autres pénétrent dans la maison et touvent six uhlans qui étaient entrain de se restaurer, ils tentent de fuir, feu ,deux sont tués et les quatre autres blessés.
Nous faisons le café sur les lieux de cet accrochage, il est 13 h ; après 3/4 d'heure de pose, l'on repart pour Vallérysthal*, à 16 h on fait la soupe. Nous venons de faire 45 kms sans manger, à 8 h après avoir pris chacun une botte de foin nous nous couchons dans un bois à 3 kms plus loin, à 22 h tout le monde dort écrasé de fatigue.
* dans le texte écrit Veillerysthal
Bonsoir Eric, merci pour les précisions apportées au texte d'hier, est ce que le récit colle à peu près au JMO ou à l'historique du 1er B.C.P.?
Bref pour finaliser est ce que le sergent BERGERE est crédible ?
Dimanche 16 Aout : A 6 h nous sortons hors des maisons pour faire des grands feux pour se faire sécher.
A 9 h, en route, nous passons Fouday; à la gare de cette ville, un Général de Division Allemand s'est suicidé la veille, se voyant prisonnier .
Nous arrivons à Rothau à 11 h 30, nous faisons la grande halte devant l'église, repos jusqu'à 14 h.
Pendant ce iemps les téléphones sont démontés ainsi que la poste qui est gardée militairement; les habitants sont heureux de voir des soldats Français; à 14 h nous partons par La Claquette,Maison-Neuve,Vipucelle,Vorbruck ; nous arrivons à Schirmeck à 17 h, l'arme sur l'épaule, la population nous acclame.
Nous cantonnons dans cette ville à l'extrême Est après avoir fait des tranchées.
Lundi 17 Aout : Réveil à 5 h, tout le monde à la toilette, la cuisine est faite à 13 h; repos obligatoire jusqu'à 17 h , ensuite couché à 20 h ; à minuit alerte ! Nous sommes à 25 kms du fort de Mutzig.
Mardi 18 Aout: 1 h 30 du matin en route, nous ne savonss pas ou l'on va ......On passe à Wackenbach, Grandfontaine, le Dosnon (altitude 1008 m) et tout cela sans pose, nous sommes fatigués et nous n'avons fait que 18 kms.
Nous continuons notre route tournant le Dosnon, à notre droite une maison forestière allemande qui vient d'être fouillée par des hommes du 23è Bataillons de Chasseurs; et voici l'aventure qui est arrivée à un caporal de ce Bataillon.
Il venait de recevoir l'ordre de fouiller la maison avec son escouade; en arrivant la patronne était devant la porte; il lui demande qui était dans la maison ? Elle répond qu'il y a que son mari; le caporal demande à rentrer, au même instant, il reçoit un coup de révolver dans la tête , tué net, le camarade qui le suivait lui est blessé. Le garde était caché derrière la porte, deux hommes s'en emparent et l'emmmène, les autres pénétrent dans la maison et touvent six uhlans qui étaient entrain de se restaurer, ils tentent de fuir, feu ,deux sont tués et les quatre autres blessés.
Nous faisons le café sur les lieux de cet accrochage, il est 13 h ; après 3/4 d'heure de pose, l'on repart pour Vallérysthal*, à 16 h on fait la soupe. Nous venons de faire 45 kms sans manger, à 8 h après avoir pris chacun une botte de foin nous nous couchons dans un bois à 3 kms plus loin, à 22 h tout le monde dort écrasé de fatigue.
* dans le texte écrit Veillerysthal
Au cent quarante septiem',les soldats sont toujours les mêmes !
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- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Episodes de la campagne de 1914
Bonjour à tous,
Bonjour Jean,
Pas de souci, tout "colle" au parcours du 1er BCP (je ne peux m'avancer pour quelques anecdotes particulières, évidemment).
Quelques corrections concernant ce nouvel extrait : il faut lire LE DONON et c'est là que l'épisode lié au 21e BCP (et non au 23e) a eu lieu (détachement Gaitet).
Bien sincèrement,
Eric
Bonjour Jean,
Pas de souci, tout "colle" au parcours du 1er BCP (je ne peux m'avancer pour quelques anecdotes particulières, évidemment).
Quelques corrections concernant ce nouvel extrait : il faut lire LE DONON et c'est là que l'épisode lié au 21e BCP (et non au 23e) a eu lieu (détachement Gaitet).
Bien sincèrement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.