la photo nous montre effectivement une des versions du Cellerier en version 90mm, le corps est réalisé avec un obus à schrapnell de 8,8 cm allemand.
Le projectile en place que l'on voit est un engin qui est entré en service dès le début d'année 1915. L’engin en ordre de tir pesait de 1,8 à 2 kilos.
L’enveloppe du projectile était constituée d’un cylindre en tôle de 1 mm à 1,5 mmd’épaisseur, de 75 mm de diamètre, agrafé suivant une des génératrices. Ce cylindre reposait par un épaulement sur un culot cylindrique en bois, haut de 63 mm et de 90 mm de diamètre. Ce culot était percé d’un trou central et d’un autre excentré, parallèle au premier et destiné à recevoir la mèche.
Sous le culot se trouvaient un disque de feutre et un disque d’acier (Ø 85 mm), présentant les mêmes perçages. Lors du chargement, les trous excentrés étaient traversés d’une grosse pointe qui saillait de plusieurs centimètres dans la cavité du corps.
Un autre tampon de bois, de même diamètre mais épais de 25 mm et présentant le même épaulement fermait le cylindre à l’avant. Il était également percé d’un canal central. Un boulon traversait l’ensemble suivant l’axe de révolution. La pression de son écrou sur une
rondelle d’acier coiffant le couvercle solidarisait les trois principaux constituants.
Une spirale de gros fil de fer (3 à 4 mm) cerclait l’enveloppe de tôle, à la fois pour la renforcer et pour produire des éclats antipersonnels. Cette spirale était fixée par quelques points de soudure, et la fragmentation était préparée par des coups de lime suivant quelques génératrices.La cavité du cylindre de tôle était garnie de cartouches de Cheddite entourant le boulon d’assemblage : soit 4 cartouches de 135 grammes (L 124 mm, Ø 28,5 mm), soit 5 cartouchesde 110 grammes (L 120 mm, Ø 20 mm).
Cette cavité n’étant longue de que 115 mm, la malléabilité des cartouches permettait de les comprimer et d’obtenir une densité de chargement convenable. Lors de la mise en place, une des cartouches était percée par la pointe mentionnée plus haut. Cette charge avait valu à
l’engin sa désignation officielle de « pétard de 500 grammes ». Avant le tir, la pointe était extraite, et la cartouche était percée à l’aide d’une broche pour préparer la mise en place d’un détonateur. Des morceaux de mèche avec détonateur en place étaient livrés avec les projectiles. Le sertissage des détonateurs était double, formant deux anneaux complets.
La longueur de la mèche lente était déterminée par la portée recherchée : de 65 mm pour une trajectoire de 65 mètres à 110 mm pour une portée de 290 mètres. L’extrémité libre de la mèche ne devait pas faire saillie de plus de 5 à 6 mm. Le joint de la mèche et du culot était rendu étanche aux gaz propulsifs à l’aide de chatterton, à défaut en usant d’argile humide juste avant le tir. La rondelle de feutre comprimée au départ
du coup limitait le vent dans l’âme. La charge propulsive allait de 15 grammes de poudre noire MC 30 pour une portée de 50 mètres à 70 grammes pour une portée de 290 mètres. Une batterie de ces mortiers comprenait en principe six pièces soit douze hommes
commandés par un officier ou un sous-officier.


Réglement relatif aux matériels de tranchée. 1920
Amicalement
Florian