Les ports - Brest

[Memgam]

Bonjour,

Brest a eu aussi un autre moyen de franchissement, un pont à transbordeur, en amont, juste avant le coude de la rivière Penfeld qui a permis, après arasement du plateau, de construire le bassin du Salou.
Initialement installé à Bizerte en 1898, il a été remonté à Brest en 1908, uniquement pour l'usage de l'arsenal. Endommagé pendant la seconde guerre mondiale, il a été démantelé en 1948, et remplacé en 1951 par un pont fixe, celui de l'Harteloire, pour la circulation urbaine.

Pour mémoire, le pont à transbordeur, inventé par Ferdinand Arnodin (1845-1924) en 1888, a été implanté en six lieux en France, Rouen (1899, dynamité par les Français en 1940), Rochefort sur mer (1900, qui existe toujours), Nantes (1903, démoli en 1958), Marseille (1905, détruit par les Allemands en 1944), Brest (1908) et Bordeaux (première pierre en 1910, mais la construction sera inachevé, seuls les pylones seront construits, dynamités par les Allemands en 1942).

Source : François Ducange, Les grands ponts transbordeurs, La Science et la Vie, n° 59, novembre 1921.
J.Foucher et G.M. Thomas, Le vieux Brest en cartes postales, Editions de la Cité, 1969.
Jacque Sigot, Les ponts à transbordeur, chasse-marée n° 201, décembre 2007.

Cordialement.

[Perplexe29]

Bonjour à toutes et tous,
En parlant du pont transbordeur installé dans l'arsenal, voici un gros plan de la nacelle où les militaires font "bonne figure"



Cordialement
Robert

[Memgam]

Bonjour,

La vue de la nacelle du pont transbordeur présentée par Perplexe29, est prise depuis la rive droite vers la rive gauche, où se trouve le bassin du Salou, avec un cuirassé à l'intérieur.
La vue de la nacelle ci-dessous est prise de l'autre côté, avec en arrière-plan, en haut à droite, l'angle de l'hôpital maritime.
Le personnel de l'arsenal présent sur la nacelle est en position plus relaxe.
On note la présence du conducteur de la nacelle dans sa guérite surélevée.

Source : j.foucher et g.m.thomas, Le vieux Brest et ses cartes postales, Editions de la Cité, 1969, page 34.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,



La vue ci-dessus est prise en rivière de Penfeld, à Brest, depuis le pont tournant, vers l'amont. Il s'agit des rares postes de déchargement implantés dans l'arsenal. En effet, la Penfeld est une étroite vallée glaciaire envahie par la mer, aber en terme local, ria en espagnol, fjord en norvégien. La conséquence en est que la rivière est encaissée entre les falaises, laissant peu de place à quai pour entreposer des marchandises. Par ailleurs, les navires ne sont pas le long d'un quai, mais amarrés à des pontons passerelles utilisables que par les piétons. Des navires sont aussi mouillés au milieu de la rivière. Les grues sont indispensables et il n'y a guère que la grue de 150 tonnes (1910-1978) que l'on distingue à droite, la grue hydraulique à gauche et une bigue en treillis métallique nouvellement installée près de l'entrée du bassin Tourville et dont la flèche surplombe le cargo au premier plan. Pour le cargo mouillé au milieu de la Penfeld, il faut recourir à ses mâts de charge et aux allèges pour le transbordement, ce qui est long.
On voit que le peu d'espace d'entreposage conduit à un encombrement considérable et que l'on laisse juste le passage des trains qui vont évacuer les marchandises vers le port de commerce et la gare en passant par le tunnel sous le château.
La caserne du 2ème dépôt est visible en haut à gauche, et, au fond, au milieu et en haut, les nefs de l'atelier des machines du plateau des capucins surplombent l'entrée des bassins n° 2 et 3 de Pontaniou,.
Quant au bassin n° 1 Tourville, son entrée est juste après la petite grue à droite sur le cliché.

Source : J.Foucher et G.M.Thomas, La vie à Brest de 1848 à 1948, * Les événements, Editions de la Cité, 1975, photo page 134.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

L'hôpital maritime (1822-1944), est établi sur le plateau, au-dessus d'un méandre de la Penfeld, il constitue le troisième niveau de bâtiments. Au second niveau, vers la droite du cliché, c'est le très long bâtiment de la corderie (374 m) et sur le quai, des magasins de l'arsenal. C'est à l'angle du quai qu'avait été établi le pylône rive gauche du transbordeur. Tous ces bâtiments seront rasés après la seconde guerre mondiale, et seul l'hôpital sera reconstruit.

Dès le 1er septembre 1914, l'hôpital maritime a recueilli 800 blessés.

Source : J.Foucher et G.M. Thomas, le vieux Brest et ses cartes postales, Editions de la Cité, 1969. Photos page 44.
J.Foucher et G.M.Thomas, La vie à Brest de 1848 à 1948, Editions de la Cité, 1975.
Alain Boulaire, Ports de Brest, Editions nouvelles du Finistère,1995, photo page 25.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

"Bâtie sur l'emplacement d'un ancien moulin à vent, la caserne du 2ème dépôt s'appelait autrefois la Cayenne. On suppose que ce nom lui fut donné parce qu'on y aurait logé soit des colons échappés de Kourou, soit une partie de ceux que l'on expédia en 1768 à Cayenne. Exhaussée d'un étage de 1841 à 1845, elle pouvait contenir 3200 marins. Pour nombre de cols bleus, que de souvenirs cette caserne emprisonne dans ces murs gris ! Vou vouss rappelez ses grands escaliers, son corridor 4 de sinistre mémoire, sa vaste cour où des générations de recrues apprirent le demi-tour à droite et le colonne par quatre. L'aubette franchie, vous vous retrouviez dans la Recouvrance grouillant de vie, avec ses petits bistrots au nom fleurant bon le terroir."

Le 2ème Dépôt était un bâtiment en angle droit, un côté surplombant la Penfeld, l'autre les bassins de Pontaniou. Le troisième côté était constitué de constructions basses qui abritait les servitudes, réfectoire, blanchisserie et autres. Le quatrième côté était fermé par un mur.

Source : J.Foucher et G.M. Thomas, Le vieux Brest et ses cartes postales, Editions de la Cité, 1969, texte et photos pages 42 et 43.
G.M.Thomas, BREST, Illustrations de Pierre Péron, Editions de la Cité, 1984.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

"A. Choquet de Lindu édifia en 1766-7, deux bâtiments en équerre, respectivement longs de 113 et 125 m, dominant le port et les bassins de Pontaniou. Ils furent bientôt insuffisants et, entre 1842 et 1845, l'ingénieur en chef Trotté de la Roche, directeur des travaux maritimes, fit ajouter deux étages et, plus tard, renforcer le soubassement. Dès lors, on put non seulement loger 3200 marins qui, aux étages, dormaient dans des hamacs comme à bord, mais installer les bureaux et les magasins des équipages de la flotte. Chaque jour, ce n'était dans la grande cour, entre les hauts murs, que sonneries et corvées, rassemblement et maniement d'armes, défilés et revues des compagnies du dépôt. Sans compter les exercices théoriques et pratiques, l'entretien et le perfectionnement ni oublier les répétitions de la célèbre musique qui jouait aussi bien des oeuvres élaborées que des marches militaires et qui, sans l'énergique protestation de 2000 brestois et de leur municipalité, eût disparu dès 1868, faute de crédits. Toute la partie nord du quartier de Recouvrance vivait au rythme du 2ème dépôt, des allées et venues des matelots rue Jean Bart, des entrées et sorties vers la porte Rouge d'où une forte rampe permettait de gagner le quai en arrière des magasins de l'artillerie. C'est assez dire la marque profonde qu'à laissée, dans la mémoire brestoise, cette caserne si animée."

Source : Annie Henwood, René Le Bihan, Brest, souvenirs…souvenirs…Editions palantines, 1996, texte et photos pages 158 et 159.
G.M.Thomas, BREST, illustrations, Editions de la Cité, 1984.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

Source : J.Foucher et G.M. Thomas, La vie à Brest de 1848 à 1948 *Les événements, Editions de la Cité, 1975, plan en 2ème de couverture.
Annie Henwood et René Le Bihan, Brest, souvenirs…souvenirs…Editions Palantines, 1996, photo aérienne (1926) retouchée (avant photoshop) par la Compagnie aérienne française, pages 182-3.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

La première photo de la Bibliothèque du Congrès américain, présentée par Rutilius en début de sujet, permet d'expliciter la construction de Brest.
La ville est construite sur un plateau qui descend vers la mer et se termine par des falaises. Elle est traversée par la rivière Penfeld qui se jette dans la mer et constitue le site naturel dans lequel s'est développé l'arsenal de la Marine au cours des siècles. La présence de cette falaise tombant dans la mer reste matérialisée par le cours Dajot (du nom du directeur des fortifications en 1769) que l'on voit à droite. L'emprise maritime s'est faite en grignotant les falaises pour combler la rade et c'est le cas du port de commerce, créé par décret impérial de Napoléon III. Pour relier le port à la ville, on a construit les rampes sous le cours Dajot, en forme de X avec une branche montant vers le château et l'autre vers la gare. Côté château, la double porte nationale a été érigée en haut de la rampe, tandis que l'on établissait un double escalier pour les piétons, avec pour les besoins militaires, une rampe légère de liaison et une grille d'accès que l'on voit sur la droite. Escaliers rendus célèbres par leur présence dans le film de Jean Grémillon, Remorques, avec Jean Gabin et Michèle Morgan, d'après le roman de Roger Vercel.
Pour relier le port de commerce à l'arsenal, on a creusé sous le château, un tunnel ferroviaire dont on voit la double entrée à la gauche et en contrebas de la porte Nationale.
On voit à l'horizon, l'ouvert du goulet de Brest qui conduit de la rade à la mer. Les navires sont mouillés dans le port, à l'abri de la jetée sud construite à partir de 1890. La rade-abri ne sera fermée à l'ouest qu'en 1930, par une jetée reliant la digue sud à la terre au lieu dit les Quatre-pompes.

Le port se remplira de navires pendant la Grande guerre et les rampes du cours Dajot seront foulées par des centaines de milliers d'hommes.

Source : Eric Rondel, Brest, un port pour l'Amérique, Editions Astoure, 2002.
Eric Rondel, Brest, le port de la première guerre mondiale, Editions Astoure, 2012.
Alain Boulaire, René Le Bihan, Brest, Editions Palantines, 2004.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

Le transbordeur est vu depuis la montagne du Salou, vers l'aval. A gauche, au niveau du quai, se trouve la corderie basse de 375 m, au-dessus, la corderie haute de 392 m. Au troisième niveau, l'hôpital maritime, puis le bagne, construit en 1750-1751 de 254 m de long avec son pavillon central à fronton arrondi. En 1860, la corderie basse a été déclassée en magasin au rez de chaussée et en menuiserie à l'étage.
L'entrée du bassin du Salou est au premier plan à gauche, entre les deux réverbères. A droite, sur la hauteur, l'atelier des machines (1841) du plateau des Capucins, prolongé par un viaduc (1848-1857) supportant une grue de 40 tonnes, pour descendre les chaudières et autres éléments lourds de machines. Le bâtiment devant le viaduc avec ses deux hautes cheminées est la centrale électrique.

Le croiseur-cuirassé amarré en Penfeld est du type Friant. Dans l'axe du croiseur et à l'horizon, on distingue le clocher cylindrique de l'église Saint-Louis.

Source : Alain Boulaire, René Le Bihan, Brest, Editions Palantines, 2004, photo page 82.
Annie Henwood, René Le Bihan, Brest, souvenirs…souvenirs…Editions Palantines, 1996.

Cordialement.