Bonjour à tous,
L’accident de chaudière survenu le 29 mai 1917 en rade de Dakar
• Aviso-transport Vaucluse — alors commandé par le capitaine de frégate Jean François Marie ROBIC — Journal de bord n° 1 / 1917 — 20 mai ~ 1er juill. 1917 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 612, p. num. 630 et 631.
Garde du Mardi 29 mai 1917
Port de Dakar
† — A six heures, le joint de la soupape de sûreté sur la chaudière arrière saute. Violent dé-gagement de vapeur dans la chaudière, brûlant les nommés Audrin, matelot mécanicien, mort de ses brûlures, Lalou, quartier-maître chauffeur, et Diague, laptot, transportés à l’hôpital.
Garde du Mercredi 30 mai 1917
6 h. 30 — Départ de la délégation pour l’enterrement du matelot mécanicien Audrin.
• Aviso-transport Vaucluse — alors commandé par le capitaine de frégate Jean François Marie ROBIC —, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment, Service historique de la Défense, Cote SS Y 614, p. num. 316. [Note ultérieurement annulée]
№ 10.
Amiral, commandant la 6e Division légère
J’ai l’honneur de vous signaler le personnel qui s’est le plus particulièrement distingué dans l’accident de ce matin, 29 mai.
Audrin, matelot mécanicien, était de quart au bouilleur entre les deux chaudières. Il a, avant de fuir, donné la main au quartier-maître chauffeur pour aider à vider les fourneaux et a succombé sans pouvoir chauffer la chaufferie.
Lalou, quartier-maître chauffeur. De quart, n’a pensé qu’à vider les fourneaux et alimenter la chaudière. A été brûlé grièvement. Monté sur le pont et conduit à l’infirmerie, ne pensait qu’à son devoir, oubliant ses brûlures peut-être mortelles.
Michel Diagne, chauffeur sénégalais. A pu fuir à temps. Brûlures légères.
Guével, premier maître mécanicien. A fait l’impossible pour pénétrer dans la chaufferie. Finalement, par le monte-charge à escarbilles, a fini par remonter de corps d’Audrin.
Durand, chauffeur breveté, et Omnès, quartier-maître chauffeur. Ont aidé dans cette opération, vidant les fours et élinguant le corps du malheureux Audrin.
Anne, quartier-maître mécanicien. A pénétré dans la chaufferie par la machine en s’entourant de fauberts mouillés et se faisant assurer par une manche à incendie. Il y est arrivé au moment où le corps d’Audrin montait sur le pont.
Bord, Dakar, le 29 mai 1917.
Pour le Capitaine de frégate commandant,
Le lieutenant de vaisseau officier en second.
Signé : Richard.
La victime
― AUDRIN Georges Léon, né le 5 janvier 1898 à Basse-Indre, commune d’Indre (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique) et domicilié à Saint-Nazaire (– d° –), au 3, rue Vieille Église, décédé le 29 mai 1917 à Dakar (Sénégal). Matelot de 2e classe mécanicien, matricule n° 29.028–3 ; classe 1918, n° 218 au recrutement de Lorient (Registre des actes de décès de la ville de Dakar, Année 1917, f° 123, acte n° 482. Acte transcrit le 19 déc. 1919 à Saint-Nazaire : Registre des actes de décès de la ville de Saint-Nazaire, Année 1919, acte n° 908).
• Fils de Georges Joseph AUDRIN, né le 16 juin 1870 à Basse-Indre, commune d’Indre, marin, inscrit au quartier de Nantes, f° 4.779, n° 279, et d’Élisa Léontine Joséphine CHÂTELLIER, née le 26 juin 1876 à Basse-Indre, commune d’Indre, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Indre, le 7 février 1897 (Registre des actes de mariage de la commune d’Indre, Année 1897, f° 3, acte n° 4 ~ Registre des actes de naissance de la commune d’Indre, Année 1898, f° 2, acte n° 3).

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Distinction honorifique
□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 31 juillet 1917 (J.O. 3 août 1917, p. 6.032), le premier maître mécanicien François GUÉVEL fut inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « Guével (François), premier maître mécanicien (Morlaix 5641) : a fait preuve de grand courage et de dévouement lors de l’accident de chaudière survenu à bord du Vaucluse, le 29 mai 1917. » (*)
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(*) — GUÉVEL François Marie, né le 20 novembre 1879 à Pongibaud (Puy-de-Dôme), décédé le 15 février 1871 à Pleyber-Christ (Finistère). Classe 1899, n° 169 au recrutement de Brest ; inscrit le 24 août 1903 au recrutement de Morlaix, f° et n° 5.641.
• Fils de François Marie GUÉVEL, né le 14 mars 1832 à Pleyber-Christ et y décédé, le 14 mars 1902 (Registre des actes de décès de la commune de Pleyber-Christ, Année 1902, f° 4, acte n° 17), chef d’atelier [Charron en 1902], et d’Élisabeth DAOULAS, née le 15 janvier 1840 à Guiclan (Finistère), sans profession [Cuisinière en 1866 ; cabaretière en 1902] ; époux ayant contracté mariage à Guiclan, le 1er août 1866 (Registre des actes de mariage de la commune de Guiclan, Année 1866, f° 12, acte n° 32 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Pontgibaud, Année 1879, f° 5, acte n° 32).
• Époux d’Anne Marie Esther VASSEUR, née le 23 avril 1888 à Plouarzel (Finistère), institutrice, avec laquelle il avait contracté mariage à Pleyber-Christ, le 8 août 1911 (Registre des actes de mariage de la commune de Pleyber-Christ, Année 1911, f° 5, acte n° 8).
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Par décision ministérielle du 29 juin 1908 (J.O. 1er juill. 1908, p. 4.410 et 4.411), promu au grade de maître mécanicien à compter du 1er juillet 1908.
Par décision ministérielle du 1er juillet 1913 (J.O. 2 juill. 1913, p. 5.691 et 5.692), promu au grade de premier maître mécanicien à compter du même jour.
Par décret du 14 avril 1919 (J.O. 16 avr. 1919, p. 3.986), promu au grade de mécanicien principal de 2e classe.
Par décret du 7 février 1925 (J.O. 9 févr. 1925, p. 1.565 et 1.566), promu au grade de mécanicien principal de 1re classe (1er tour ; ancienneté).
Par décret du 10 novembre 1935 (J.O. 11 nov. 1935, p. 12.049), nommé au grade d’ingénieur mécanicien principal dans la réserve de l’armée de mer.
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□ Par décret du Président de la République en date du 29 janvier 1923 (J.O. 30 janv. 1923, p. 1.005 et 1.006), nommé au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes suivants : « M. le mécanicien principal de 2e classe Guével (François-Marie) ; 25 ans 4 mois de services dont 18 ans 3 mois à la mer et 5 ans 3 mois en guerre. »