Au sujet de la perte de l'Adolphe (3), perdu sur l'Oyster Bank près de Newcastle (Australie) le 30 septembre 1904.
C'est en franchissant la barre, avec pilote à bord et en remorque, que celle-ci a cassé, par mauvais temps. L'Adolphe, qui venait d'Anvers en 85 jours, capitaine Joseph Layec, s'est échoué sur un banc de sable. L'équipage et le pilote ont été difficilement sauvé par le canot de sauvetage Victoria, patron Alan Mc Kinnon.
Des jetées brise-lames étaient en construction, mais encore inachevées. Des éléments de coque du quatre-mâts ont été incorporés dans la suite des travaux. Le 29 août 1906, l'Edmond Rostand connaîtra une entrée difficile, avec sortie de deux autres remorqueurs et du canot de sauvetage, mais il n'y aura pas de rupture de remorque.
Source : Patrick Ahern, Full sail beyond the three capes, the french bounty ships in Australia 1898-1925, Patrick Ahern, 2008. (avec une photo des sauveteurs et des sauvetés).
ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
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Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour à tous,
Grâce à Hervé Guillou, voici un beau tableau de ADOLPHE (n° 4)

Ce tableau a été peint par son grand-père, le Capitaine au Long Cours Marcel Guillou, dont on peut lire l'histoire à la fiche TIJUCA sur ce lien
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Au dos du tableau, Marcel Guillou a écrit :
"Hisse le grand foc, tout est payé"

Cet phrase est extraite de l'un des plus beaux chants du répertoire de bord (chant à hisser) : "Le pont de Morlaix", dont il existe deux versions.
Si le pont en question est le grand viaduc de Morlaix, ce qui n'est pas établi, ce chant daterait de la fin du 19e siècle. Paroles et mélodie sont fortement influencées par une shantie anglaise. La 1ère version, bien que parfois très ambigüe, conte (pour chastes oreilles) l'histoire d'un matelot n'obtenant pas l'amour d'une dame de qualité, "fille d'un captain nantais"...
Mais la 2e version, sur cette belle musique aux accents presque religieux, conte en termes beaucoup plus crus et sans équivoque des amours biens différentes...
Cdlt
Grâce à Hervé Guillou, voici un beau tableau de ADOLPHE (n° 4)

Ce tableau a été peint par son grand-père, le Capitaine au Long Cours Marcel Guillou, dont on peut lire l'histoire à la fiche TIJUCA sur ce lien
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Au dos du tableau, Marcel Guillou a écrit :
"Hisse le grand foc, tout est payé"

Cet phrase est extraite de l'un des plus beaux chants du répertoire de bord (chant à hisser) : "Le pont de Morlaix", dont il existe deux versions.
Si le pont en question est le grand viaduc de Morlaix, ce qui n'est pas établi, ce chant daterait de la fin du 19e siècle. Paroles et mélodie sont fortement influencées par une shantie anglaise. La 1ère version, bien que parfois très ambigüe, conte (pour chastes oreilles) l'histoire d'un matelot n'obtenant pas l'amour d'une dame de qualité, "fille d'un captain nantais"...
Mais la 2e version, sur cette belle musique aux accents presque religieux, conte en termes beaucoup plus crus et sans équivoque des amours biens différentes...
Cdlt
olivier
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Le capitaine au long cours Armand Hayet (1883-1968) a été le grand chroniqueur des chansons de bord, des dictons, tirades, des us et coutumes dont les termes mêmes ont été utilisés pour ses livres. La chanson "Sur le pont de Morlaix", version fille du capitaine, figure dans son premier ouvrage, "Chansons de bord", éditions Eos (1927). Dix ans plus tard, ce sera "Chansons des îles" Denoël (1937). Entre-temps, des chansons plus lestes ont été publiées, "Chansons de la voile, sans voiles", Aux amis du gaillard d'avant (1935). Et il y a eu les deux livres références, "Dictons et tirades des anciens de la voile" Denoël (1934) et "Us et coutumes à bord des grands voiliers" Denoël (1953). Il faut lui associer Henry Jacques (1886-1973) dont le livre "Cap Horn" Aux portes du large (1935), contient des chansons dont certaines sont revenues au jour (2007) par un groupe de chanteurs brestois "Cap horn" qui a découvert le livre, par hasard, dans une bouquinerie. Henri Jacques a été pilotin à bord du trois mâts Eugénie Fautrel, capitaine Lehuédé.
Sources : (en dehors des ouvrages déjà cités) : Jacques Perret, Pour la mémoire d'un cap-hornier, Cols bleus n° 1513 du 25 mars 1978,
Pierre Sizaire, Le Folklore de la voile, idem.
Michel Colleu, Jacqueline et Claude Briot, Armand Hayet, sauveteur des traditions orales des matelots français, chasse-marée n° 121, décembre 1998.

Sources : (en dehors des ouvrages déjà cités) : Jacques Perret, Pour la mémoire d'un cap-hornier, Cols bleus n° 1513 du 25 mars 1978,
Pierre Sizaire, Le Folklore de la voile, idem.
Michel Colleu, Jacqueline et Claude Briot, Armand Hayet, sauveteur des traditions orales des matelots français, chasse-marée n° 121, décembre 1998.

Memgam
ADOLPHE [IV], ex-PELEUS — Trois-mâts carré — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1905-1923).
Bonjour à tous,
Adolphe [IV], ex-Peleus — Trois-mâts carré — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1905-1923)
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Adolphe [IV], ex-Peleus — Trois-mâts carré — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1905-1923)
Traversée d’Iquique (Chili) à Nantes avec un chargement de nitrate de soude
(28 septembre 1917 ~ 29 janvier 1918)
Rapport de mer du capitaine Irénée LE COAT
(29 janvier 1918)
(28 septembre 1917 ~ 29 janvier 1918)
Rapport de mer du capitaine Irénée LE COAT
(29 janvier 1918)
« L’an mil neuf cent dix-huit, le vingt-neuf janvier, devant Nous, Président du Tribunal de commerce de Nantes, assisté de M. Ouvrard, commis greffier, a comparu le sieur Le Coat, capitaine du navire Adolphe, lequel a déclaré être parti d’Iquique le 28 septembre 1917 à destination de Bordeaux avec un complet chargement de nitrate de soude. Depuis le départ jusque par 29° 11 longitude et 87° 36’ O., j’ai eu des vents variables du Sud à l’Est ; ensuite, j’ai eu de belle brisées de Ouest à N.-O. jusqu’au cap Horn que j’ai passé le 21 octobre. Du 21 octobre au 1er novembre, belle brise de S.-O. à N.-O. Le 1er novembre, par 35° Sud, essuyé un coup de vent de N.-E. Du 1er novembre au 20, temps orageux, pluies torrentielles et vents dominants de Nord. Par 20° 46’ S. et 25° 12’ O., les vents prennent au N.-E. et varient du N.-E. à l’Est jusque par 4° Nord. Passé l’équateur le 1er décembre par 27° Ouest ; entré dans les alizés de N.-E. presque sans transition le 4 décembre, par 6° Nord. J’ai quitté les alizés par ..° N. et 45° Ouest le 16 décembre. A partir du 2 décembre, par 22° 29’ N. et 42° 30’ Ouest, où les vents prennent au S.-E., jusqu’au 14 janvier, par 46° 56’ N. et 11° 08’ Ouest, j’ai été contrarié par des vents venant du S.-E. au N.-E. Le 14 janvier, échangé des signaux avec le quatre-mâts Atlantique. Le même jour, la brise hale du Sud, fraîchit. Le 15, ces coups de vent tournent au S.-E. le 16 janvier à midi, aperçu l’Île d’Yeu à trois milles dans le N. A ce moment, la brise tombe complètement pour reprendre au Sud le soir. Ne pouvant avec les vents régnants faire route pour Bordeaux, je me suis dirigé vers le seul port que je pouvais atteindre, Saint-Nazaire. De l’Île d’Yeu jusqu’à La Banche, faible brise de S.-E. et calme avec de la brume. Le 17 janvier, j’ai mouillé sur rade des Charpentiers à 4 heu-res du soir. Le 18 janvier, à 8 heures du matin, pris la remorque du vapeur Aurore pour monter à Saint-Nazaire, où j’ai mouillé en rade à midi. Le 25 janvier, étant sur rade de Saint-Nazaire, j’ai été abordé à 6 heures du soir par le vapeur américain Kentuckian qui a cassé les haubans de beaupré de mon navire, faussé les sous-barbes et les garde-corps du gaillard. Le voyant culer sur nous, j’ai filé la chaîne mais ai dû stopper la chaîne, le vapeur ne pouvant faire machine en avant sans risquer ou de briser la chaîne ou de briser mon hélice. J’ai prévenu par lettre le capitaine du Kentuckian des avaries que son navire avait causées au mien, en faisant mes réserves sur l’évaluation des dommages subis. Le 28 janvier, appareillé de Saint-Nazaire à la remorque du Sauveteur et de Marine. Mouillé à Haute-Indre à minuit. Appareillé le 29 janvier à 5 heures du matin et amarré à Nantes au quai de l’Aiguillon à 8 heures du matin. Je me réserve d’amplifier le présent rapport si besoin est.
Ont aussi comparu les sieurs Le Guen et Béchet faisant partie de l’équipage, lesquels ont juré et affirmé que le présent est sincère et véritable et le capitaine a signé avec les comparants. [Suivent les signatures]
En conséquence, nous avons reçu le présent sous notre seing et celui du commis greffier après lecture. »
Signé : E. Ouvrard et E. Bégarie.
[Enregistré à Nantes A.J., le 12 février 1918, f° 44, C. 3]
Ont aussi comparu les sieurs Le Guen et Béchet faisant partie de l’équipage, lesquels ont juré et affirmé que le présent est sincère et véritable et le capitaine a signé avec les comparants. [Suivent les signatures]
En conséquence, nous avons reçu le présent sous notre seing et celui du commis greffier après lecture. »
Signé : E. Ouvrard et E. Bégarie.
[Enregistré à Nantes A.J., le 12 février 1918, f° 44, C. 3]
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• Archives départementales de Loire-Atlantique, Rapports de navigation des capitaines au long-cours et au cabotage enregistrés par le Tribunal de commerce de Nantes, 16 janv. 1916 ~ 16 déc. 1919, Cote 21 U 77, p. num. 185.
Dernière modification par Rutilius le dim. août 11, 2024 7:50 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour,
Le capitaine au long cours Irénée Le Coat, né le 23 mars 1882 à Plounez, Côtes d'Armer, inscrit à Paimpol n° 206, est le signataire du rapport de mer présenté ci-dessus par Rutilius. Il est décédé en 1919, à Nantes, lors d'un retour à bord, chute de la passerelle d'accès par les remous provoqués par le passage d'un remorqueur Abeille, suivi d'une noyade. il laissait une jeune femme et un fils Emmanuel.
Le petit-fils d'Irénée Le Coat, Yvonnick, professeur d'université, a rédigé, avec sa femme Brigitte, chercheur au CNRS, le maître-ouvrage, "Cap-horniers français, 1. Mémoire de marins des voiliers de l'armement Bordes", Le chasse-marée . Ouest-France, 2003. Yvonnick est le président de l'association Cap Horn au Long Cours, qui perpétue le souvenir et les valeurs des marins cap-horniers.
Cordialement.

Le capitaine au long cours Irénée Le Coat, né le 23 mars 1882 à Plounez, Côtes d'Armer, inscrit à Paimpol n° 206, est le signataire du rapport de mer présenté ci-dessus par Rutilius. Il est décédé en 1919, à Nantes, lors d'un retour à bord, chute de la passerelle d'accès par les remous provoqués par le passage d'un remorqueur Abeille, suivi d'une noyade. il laissait une jeune femme et un fils Emmanuel.
Le petit-fils d'Irénée Le Coat, Yvonnick, professeur d'université, a rédigé, avec sa femme Brigitte, chercheur au CNRS, le maître-ouvrage, "Cap-horniers français, 1. Mémoire de marins des voiliers de l'armement Bordes", Le chasse-marée . Ouest-France, 2003. Yvonnick est le président de l'association Cap Horn au Long Cours, qui perpétue le souvenir et les valeurs des marins cap-horniers.
Cordialement.

Memgam
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour,
Circonstances et constations de décès.
Source : caphorniersfrançais.
Cordialement.

Circonstances et constations de décès.
Source : caphorniersfrançais.
Cordialement.

Memgam
ADOLPHE [IV], ex-PELEUS — Trois-mâts carré — Société en nom collectif Ant.-Dom. Bordes & Fils (1905-1923).
Bonsoir à tous,
— LE COAT Irénée Joseph, né le 23 mars 1882 à Plounez (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor) (Registre des actes de naissance de la commune de Plounez, Année 1882, f° 7, acte n° 11), décédé acci-dentellement le 14 août 1919 à Nantes (Loire-Inférieure — aujourd’hui Loire-Atlantique), au lieu-dit Roche-Maurice. Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Paimpol, n° 206.
• L’Ouest-Éclair — éd. de Nantes —, n° 7.279, Dimanche 17 août 1919, p. 4.

• Fils d’Yves Marie LE COAT, né le 11 août 1851 à Plounez et y décédé, le 22 juin 1891 (Registre des actes de décès de la commune de Plounez, Année 1891, f° 11, acte n° 20), menuisier, mais également sacristain, et de Marie Françoise GUILLOU, née le 17 octobre 1840 à Plounez et y décédée, le 1er sep-tembre 1894 (Registre des actes de décès de la commune de Plounez, Année 1894, f° 20, acte n° 38), sans profession. Époux ayant contracté mariage dans ladite commune, le 27 juin 1877 (Registre des actes de mariage de la commune de Plounez, Année 1877, f° 9, acte n° 8).
• Petit-fils de :
— Gabriel LE COAT, né vers 1821, laboureur, et de Marie Jeanne LE TARIN, née vers 1818, sans profession,
Et de :
— Joseph Marie GUILLOU, né vers ..., lieutenant de vaisseau, et de Françoise LE VAY, née vers 1811, sans profession.
• Époux de Marie Françoise PÉNAULT, avec laquelle il avait contracté mariage à Plouha (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), le 12 avril 1910.
□ Étant orphelin de père et de mère, par décret du Président de la République en date du 7 janvier 1895 (J.O. 22 janv. 1895, p. 381 et 382), fut admis au lycée de Saint-Brieuc comme élève du Gouver-nement (Bourse entière).
• Petit-fils de :
— Gabriel LE COAT, né vers 1821, laboureur, et de Marie Jeanne LE TARIN, née vers 1818, sans profession,
Et de :
— Joseph Marie GUILLOU, né vers ..., lieutenant de vaisseau, et de Françoise LE VAY, née vers 1811, sans profession.
• Époux de Marie Françoise PÉNAULT, avec laquelle il avait contracté mariage à Plouha (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), le 12 avril 1910.
□ Étant orphelin de père et de mère, par décret du Président de la République en date du 7 janvier 1895 (J.O. 22 janv. 1895, p. 381 et 382), fut admis au lycée de Saint-Brieuc comme élève du Gouver-nement (Bourse entière).
Dernière modification par Rutilius le dim. août 11, 2024 8:14 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour,
Pendant la Grande guerre, le trois-mâts carré Adolphe a continué à naviguer, avec des variantes liées au conflit mondial. Il a effectué 5 voyages, de 1914 à 1919.
11 ème voyage, Adolphe a pour capitaine Auguste Mal, né le 30/12/1875 à Plourhan (22) inscrit à Binic, n°88.
Le capitaine Mal avait pris le commandement d'Adolphe au cours de son 10 ème voyage, à Iquique, pour remplacer le capitaine Joseph Marie Ollivier, débarqué malade le 17 avril, veille du départ. Il est revenu en Europe en 94 jours de mer, arrivant le 14 juillet 1914.
Il repart donc de Rochefort le 24 mars 1915 et atteint Taltal en 77 jours, record pour l'Adolphe et voyage très rapide, (le record absolu chez Bordes est le quatre-mâts Valentine : 66 jours en 1903).
Retour en Europe en octobre 1915.
Le 12 ème voyage est toujours au nitrate du Chili, avec le même capitaine, et s'effectue de décembre 1915 à juillet 1916.
Le 13 ème voyage est identique, également avec Auguste Mal, de juillet 1916 à avril 1917.
Adolphe est alors dôté d'un armement : deux canons de 90 mm sur affût modèle 1916 avec leurs canonniers et un poste de T.S.F.
Il part pour son 14 ème voyage sous les ordres du capitaine Irénée Joseph Le Coat, inscrit à Paimpol, n° 206, dont Rutilius a présenté le rapport de mer (également chez Briot, page 123).
L'aller s'est fait de la rade de Saint-Nazaire le 2 juin à Meijillones le 15 septembre 1917..la suite, dont l'abordage, dans le rapport de mer ci-dessus.
Pour le 15 ème voyage, Irénée Le Coat est toujours le commandant, le navire reste en attente d'un convoi en rade de Saint-Nazaire, du 7 mars au 5 avril. Ce voyage est spécial, puisqu'il se fait dans le cadre d'un accord de la mission Tardieu avec les Américains. Nous leur mettons à disposition des voiliers pour leur propre trafic, dans des zones moins dangereuses, contre le prêt de vapeurs.
Adolphe est à Norfolk le 16 mai et en repart le 20 juillet pour Rio de Janeiro et charge ensuite du manganèse pour Philadelphie et ne revient en France, avec des divers à Nantes que le 27 juin 1919.
Sources : Brigitte et Yvonnick Le Coat, Cap-horniers français, 1. Mémoire de marins de l'armement Bordes, chasse-marée ouest-france, 2003.
Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armeme,t français Bordes, BOD, 2012.
Cordialement.

Pendant la Grande guerre, le trois-mâts carré Adolphe a continué à naviguer, avec des variantes liées au conflit mondial. Il a effectué 5 voyages, de 1914 à 1919.
11 ème voyage, Adolphe a pour capitaine Auguste Mal, né le 30/12/1875 à Plourhan (22) inscrit à Binic, n°88.
Le capitaine Mal avait pris le commandement d'Adolphe au cours de son 10 ème voyage, à Iquique, pour remplacer le capitaine Joseph Marie Ollivier, débarqué malade le 17 avril, veille du départ. Il est revenu en Europe en 94 jours de mer, arrivant le 14 juillet 1914.
Il repart donc de Rochefort le 24 mars 1915 et atteint Taltal en 77 jours, record pour l'Adolphe et voyage très rapide, (le record absolu chez Bordes est le quatre-mâts Valentine : 66 jours en 1903).
Retour en Europe en octobre 1915.
Le 12 ème voyage est toujours au nitrate du Chili, avec le même capitaine, et s'effectue de décembre 1915 à juillet 1916.
Le 13 ème voyage est identique, également avec Auguste Mal, de juillet 1916 à avril 1917.
Adolphe est alors dôté d'un armement : deux canons de 90 mm sur affût modèle 1916 avec leurs canonniers et un poste de T.S.F.
Il part pour son 14 ème voyage sous les ordres du capitaine Irénée Joseph Le Coat, inscrit à Paimpol, n° 206, dont Rutilius a présenté le rapport de mer (également chez Briot, page 123).
L'aller s'est fait de la rade de Saint-Nazaire le 2 juin à Meijillones le 15 septembre 1917..la suite, dont l'abordage, dans le rapport de mer ci-dessus.
Pour le 15 ème voyage, Irénée Le Coat est toujours le commandant, le navire reste en attente d'un convoi en rade de Saint-Nazaire, du 7 mars au 5 avril. Ce voyage est spécial, puisqu'il se fait dans le cadre d'un accord de la mission Tardieu avec les Américains. Nous leur mettons à disposition des voiliers pour leur propre trafic, dans des zones moins dangereuses, contre le prêt de vapeurs.
Adolphe est à Norfolk le 16 mai et en repart le 20 juillet pour Rio de Janeiro et charge ensuite du manganèse pour Philadelphie et ne revient en France, avec des divers à Nantes que le 27 juin 1919.
Sources : Brigitte et Yvonnick Le Coat, Cap-horniers français, 1. Mémoire de marins de l'armement Bordes, chasse-marée ouest-france, 2003.
Claude et Jacqueline Briot, Cap-horniers du nitrate, armeme,t français Bordes, BOD, 2012.
Cordialement.

Memgam
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour,
Dans la notice bibliographique d'Auguste Mal, il est fait mention qu'il était lieutenant à bord du trois-mâts carré Duchesse de Berry, construit chez Dyle et Bacalan à Bordeaux en 1902 pour la Société d'armement de l'Océan. Ce voilier, capitaine Stanislas Gautier de Kermoal, chargé de charbon, ne put passer le cap Horn, en 1902, vira de bord, fit escale le 10 septembre pour réparations au Cap pendant plusieurs mois (voie d'eau, cargaison désarrimée, trois canots perdus), et n'arriva que très tard à San Francisco.
Vendu à Raoul Guillon, à son second voyage, après deux mois passés à essayer de virer le cap Horn et sur avaries, il refit le grand tour, ralliant San Francisco en 200 jours, le 2 novembre 1905. A son retour, par temps de brume, Duchesse de Berry est abordée le 9 mai par le vapeur hollandais Waterland, au large de Whitby (Grande-Bretagne). Le navire batave a la proue écrasée et ne tient que par sa cloison d'abordage, le voilier n'a que quelques tôles enfoncées. Si, au procès, le commandant hollandais reconnait une vitesse excessive, il reproche au français le non respect de l'article 15 du réglement pour prévenir les abordages en mer : Sur les voiliers, les cornes de brume doivent être actionnées mécaniquement. Or, sur Duchesse de Berry, le mécanisme étant détraqué, c'est le matelot de veille qui soufflait dans une corne et il fut reconnu qu'il obtenait un son plus fort que la corne mécanique réparée.
Le 17 juillet 1906, quitte la Tyne pour San Francisco, mais il n'y arrivera pas, s'échouant par temps brumeux le 19 octobre 1906 sur Penguin rocks sur l'île des Etats. Le capitaine Gautier de Kermoal et son équipage seront sauvés.
Duchesse de Berry a été le navire qui ne voulait pas passer le cap Horn.
Source : Henri Picard, La fin des cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976.
Alan Villiers & Henri Picard, The bounty ships of France, the story of the french cape Horn sailing ships, PSL, 1972.
Frederic Grellier, Trésors cap-horniers, O Large Editions, 2010.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, histoire des long-courriers nantais de 1893 à 1931, J. Peyronnet & Cie, 1937.
Philippe Ouvrard, Cap-horniers nantais,
Cordialement.

Dans la notice bibliographique d'Auguste Mal, il est fait mention qu'il était lieutenant à bord du trois-mâts carré Duchesse de Berry, construit chez Dyle et Bacalan à Bordeaux en 1902 pour la Société d'armement de l'Océan. Ce voilier, capitaine Stanislas Gautier de Kermoal, chargé de charbon, ne put passer le cap Horn, en 1902, vira de bord, fit escale le 10 septembre pour réparations au Cap pendant plusieurs mois (voie d'eau, cargaison désarrimée, trois canots perdus), et n'arriva que très tard à San Francisco.
Vendu à Raoul Guillon, à son second voyage, après deux mois passés à essayer de virer le cap Horn et sur avaries, il refit le grand tour, ralliant San Francisco en 200 jours, le 2 novembre 1905. A son retour, par temps de brume, Duchesse de Berry est abordée le 9 mai par le vapeur hollandais Waterland, au large de Whitby (Grande-Bretagne). Le navire batave a la proue écrasée et ne tient que par sa cloison d'abordage, le voilier n'a que quelques tôles enfoncées. Si, au procès, le commandant hollandais reconnait une vitesse excessive, il reproche au français le non respect de l'article 15 du réglement pour prévenir les abordages en mer : Sur les voiliers, les cornes de brume doivent être actionnées mécaniquement. Or, sur Duchesse de Berry, le mécanisme étant détraqué, c'est le matelot de veille qui soufflait dans une corne et il fut reconnu qu'il obtenait un son plus fort que la corne mécanique réparée.
Le 17 juillet 1906, quitte la Tyne pour San Francisco, mais il n'y arrivera pas, s'échouant par temps brumeux le 19 octobre 1906 sur Penguin rocks sur l'île des Etats. Le capitaine Gautier de Kermoal et son équipage seront sauvés.
Duchesse de Berry a été le navire qui ne voulait pas passer le cap Horn.
Source : Henri Picard, La fin des cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976.
Alan Villiers & Henri Picard, The bounty ships of France, the story of the french cape Horn sailing ships, PSL, 1972.
Frederic Grellier, Trésors cap-horniers, O Large Editions, 2010.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, histoire des long-courriers nantais de 1893 à 1931, J. Peyronnet & Cie, 1937.
Philippe Ouvrard, Cap-horniers nantais,
Cordialement.

Memgam
Re: ADOLPHE - Voilier de la Compagnie BORDES
Bonjour,
Comment se fait-il que sur la première photo l'Adolphe ait les quatre mâts de la même longueur ?
Cordialement,
alain