Les AUMONIERS embarqués

Avatar de l’utilisateur
Francine Laude
Messages : 1560
Inscription : sam. nov. 17, 2007 1:00 am
Localisation : Colomars (06)

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Francine Laude »

et

LE HELLOCOT
Image

POUCHARD
Image


Amicalement
Francine
Avatar de l’utilisateur
Yves D
Messages : 1984
Inscription : ven. mai 18, 2007 2:00 am
Localisation : Toulon
Contact :

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Yves D »

Bonsoir à tous, bonsoir Daniel

Concernant Albert Le Cuziat, j'ai quelques renseignements le concernant, surtout cité au titre de frère de Léonie Le Cuziat, victime du naufrage du paquebot Hilda en 1905.
Sa carrière est brièvement relatée sur la page dédiée à sa soeur à cette adresse :
http://www.histomar.net/Hilda/htm/lecuziat.htm

Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Memgam »

Les premiers embarquements d'aumoniers dans la Marine remontent à l'époque de Saint Louis, quand des chapelains suivaient les croisades. Dans tous les cas, il s'agit d'aumoniers catholiques, puisque les Israélites et les Protestants ne sont organisés que depuis 1955.

Source : Les Aumoneries de la Marine, pages 5 à 10, Cols Bleus n° 1239 du 8 juillet 1972.
Memgam
Avatar de l’utilisateur
Francine Laude
Messages : 1560
Inscription : sam. nov. 17, 2007 1:00 am
Localisation : Colomars (06)

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Francine Laude »

Bonjour

LE BoëTTé Louis Pierre né 30 mai 1878 au lieu-dit : « Le bassin » à Saint-Martin-des-Champs (Finistère)
fils de Yves Marie représentant de commerce et de HUET Anna,

aum.. flotte Esc. des Dardanelles (5 juillet 1915),
aum. 2ème Esc (15 décembre 1916)
aum. base navale Constantinople (1921)

Image

Amicalement
Francine

édition car posté avant [:armand] la signature et le petit bonjour [:francine laude:9]
Avatar de l’utilisateur
Francine Laude
Messages : 1560
Inscription : sam. nov. 17, 2007 1:00 am
Localisation : Colomars (06)

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Francine Laude »

suite [:francine laude:9]

DUCURON Jean Julien Austinde
Image

JULIAN Jean Joseph
Image

Amicalement
Francine
Rutilius
Messages : 15297
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Pasteurs protestants ayant été agréés en qualité d'aumôniers temporaires de la Flotte

(Liste probablement non exhaustive)


— CORINALDI Émile Alfred Emmanuel [Nice (Alpes-Maritimes), 13 juin 1855 ‒ Nice (Alpes-Maritimes), 24 juin 1919]. Fils d'Hercule Édouard et d'Anna BROWN Anna. Marié le 10 novembre 1889 à Tver... (Russie) à Olga de PATTON [Nara (Russie), ... 1859 ‒ Le Poët-Laval (Drôme), 19 août 1890].

Agréé en qualité d'aumônier temporaire de la Flotte en novembre 1914, et destiné au navire-hôpital La Bretagne, conjointement avec l'abbé Gustave CONSTANT [Saint-Laurent-sur-Sèvres (Vendée), 28 janv. 1889 ‒ ..., ...]. Démissionnaire pour raisons de santé à compter du 6 mars 1916 (Déc. min. 6 mars 1916, J.O., 10 mars 1916, p. 1.921). Remplacé dans ce ministère par le pasteur WALTER.

Le Gaulois, n° 14.356, Vendredi 2 février 1917, p. 2, en rubrique « Ça et là ».


Image


— DURRLEMAN Arthur, dit Freddy, [Saintes (Charente-Maritime), 17 sept. 1881 ‒ Carrières-sous-Poissy (Yvelines), 5 janv. 1944]. Fils de Jean et de Lydie PONS. Marié le 16 septembre 1909 à Élizabeth KALTENBACH [Brunoy (Essonne), 17 juill. 1880 ‒ Carrières-sous-Poissy (Yvelines), 8 janv. 1954].

Agréé en qualité d'aumônier temporaire de la Flotte à une date et sur un bâtiment indéterminés.

— GALLIENNE Georges S. [1871 ‒ 1953].

Fin Janvier ou début Octobre 1915, destiné au navire-hôpital Amiral-Duperré ; antérieurement, affecté au navire-hôpital Ceylan (Le Temps, n° 19.573, Dimanche 7 février 1915, p. 3, en rubrique « Affaires militaires ~ Marine »).

— MONOD ... [... ‒ ...].

Agréé en qualité d'aumônier temporaire de la Flotte à une date indéterminée. Débarqué fin avril 1917 du navire-hôpital le Tchad et licencié le 31 mai 1917, faute d'emploi.

L'Ouest-Éclair ‒ éd. de Caen ‒, n° 6.391, Mardi 1er mai 1917, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


Image


— TERRAS ... [... ‒ ...].

Fin Juin ou début Juillet 1915, agréé en qualité d'aumônier temporaire de la Flotte et destiné au transport-hôpital Bien-Hoa.

L'Ouest-Éclair ‒ éd. de Caen ‒, n° 5.805, Jeudi 8 juillet 1917, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


Image


— WALTER ... [... ‒ ...].

Agréé en qualité d'aumônier temporaire de la Flotte à une date indéterminée. Débarqué fin avril 1917 du navire-hôpital La Bretagne et licencié le 31 mai 1917, faute d'emploi.

L'Ouest-Éclair ‒ éd. de Caen ‒, n° 6.391, Mardi 1er mai 1917, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


Image
_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Avatar de l’utilisateur
jametalain
Messages : 94
Inscription : mar. janv. 20, 2009 1:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par jametalain »

― POUCHARD Jules Marie Joseph, né le 14 février 1876 à Bais (Ille-et-Vilaine), Aumônier de la Flotte, décédé le ...

(Source : Base Léonore)
_______________________

Bonjour à toutes et tous,

Pour compléter: rubrique que j'ai trouvé dans cette source => http://www.auxmarins.net//fiche_marin/7744/Pouchard

"C'est sur la commune de Bais en Ille et Vilaine que Béatrice BEIDUET épouse POUCHARD donne naissance, le 14 février 1879, à son fils Jules. Après une enfance dans un milieu très catholique, le petit Jules rentre en 1893 au collège St Augustin de Vitré. Elève très doué il poursuit ses études au grand séminaire, qu’il complète par une formation au professorat à Paris. Il enseignera alors la philosophie au collège de Tivoli à Bordeaux.
C’est pour ses brillantes qualités de pédagogue et sa parfaite maîtrise de l’allemand qu’il est remarqué par le Prince et la Princesse de Bourbon-Parme qui lui confient, en tant que précepteur, l’éducation de leurs enfants, et en particulier celle de la princesse Zita future impératrice d’Autriche et reine de Hongrie.
En 1914 il est d’abord aumônier volontaire auprès du 1er Régiment des Fusiliers Marins, puis des Canonniers Marins. C’est à ce titre qu’il participe à la retraite de Gand et à la bataille de Dixmude. Déjà décoré de la croix de guerre avec palme ainsi que de la croix d’honneur de Belgique, il reçoit la croix de la Légion d’Honneur le 17 décembre 1915. Titularisé au grade d’aumônier temporaire, il participe entre 1916 et 1918 aux opérations de la Somme, du Chemins des Dames, de Champagne, de Malmaison et de l’Argonne.
Entre 1918 et 1921 il dirige comme aumônier la maison de repos de la direction navale de Syrie à Hammana (Liban). Rapatrié pour raison de santé, il termine en 1924 sa carrière dans la marine comme aumônier sur la "Jeanne d’Arc" et fonde en 1926 l'Amicale des Fusiilers Commandos Marine. Devenu vicaire à Saint Mandé (diocèse de Paris), il consacre son temps autant à des conférences sur « l’homme » auprès de l’élite catholique parisienne qu'à la participation à des œuvres caritatives pour lesquelles il fait participer la presse à ses demandes de dons en faveurs des plus défavorisés. C’est un « Abbé Pierre » avant l’heure.
Dans les années 1930 il revient dans l’armée en tant qu’aumônier de l’hôpital militaire de Begin et en 1939, alors que la guerre éclate, il retourne dans sa ville natale de Bais.
Le 27 juin 1940, alors qu'il est le vicaire de la paroisse St Louis à Brest, un aumonier allemand l'informe qu'un homme de Plouguerneau va être fusiilé. Le lendemain matin il donnera la communion en viatique à Jean Marie Kérandel qui sera le premier civil fusillé du Finistère.
Résistant actif, il poursuit une activité clandestine en faisant passer des jeunes gens en Angleterre. C’est pour cette raison qu’en retournant à Paris pour s’occuper du Conseil des Oeuvres de Mer il est arrêté par la gestapo le 27 janvier 1944. Déjà en mauvaise santé, celle-ci se dégrade suite aux mauvais traitements subits en prison. Face à son mutisme la gestapo le libère. Il s’éteint à son domicile de Saint Mandé le 07 février 1944 à 11H00 où furent célébrées des obsèques officielles. Une rue sera rebaptisée à son nom. Quelques mois plus tard son corp sera inhumé dans sa ville natale de Bais, la rue de son ancien domicile porte actuellement son nom."

Il était Aumonier.
Son unité : 1ère BFM 14-18 - Brigade fusiliers marins
Il a été décoré :
Légion d'Honneur (chev.)
Croix de Guerre 14-18

Son corps repose au cimetière de Bais
Son décès est inscrit à la commune de Saint Mandé
Document portant la mention MPLF : AD 55
Cordialement

Alain JAMET
Rutilius
Messages : 15297
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


L'évolution du statut juridique des aumôniers de la Flotte


Image
Image

(Bull. des lois 1852, n° 524, p. 1169, Texte n° 4009)




● « Manuel des cultes. Législation. Jurisprudence. », Librairie Dalloz, Paris, 1911, p. 52 et 53 :

« 283. — Les aumôniers de la Marine ont été supprimés par décret du 6 févr. 1907. — Journ. off., 15 févr. 1907, et Revue d'organisation et de défense religieuse, 1907, p. 136.
Quelques-uns seulement sont restés attachés aux établissements de la Marine, hôpitaux, écoles non navigantes, prisons , pour y remplir, moyennant indemnité et suivant les besoins, les fonctions de leur ministère. — V. Eymard-Duvernay, Le clergé, les églises et le culte catholiques, n° 314, p. 284.
Sur le service religieux dans les hôpitaux maritimes, V. Circ. min. Marine, avr. 1909, Revue d'organisation et de défense religieuse, 190 g., p. 272. »



J. EYMARD-DUVERNAY, Docteur en droit, Avocat à la Cour d'appel de Grenoble : «Le clergé, les églises et le culte catholiques dans leurs rapports légaux avec l'État d'après les Lois des 9 décembre 1905, ,des 2 janvier 1907, du 13 avril 1908 et divers Règlements et Circulaires », Librairie nouvelle du droit et de la jurisprudence, Arthur Rousseau éditeur, Paris, 1911, p. 283 et 284.

« 314. — II. Aumôniers de la marine. — Le D. du 31 mars 1852 plaçait un aumônier sur tout bâtiment portant pavillon d'officier général ou chef de division navale et sur tout navire destiné à une expédition de guerre. Cet aumônier était nommé par le Ministre, sur présentation faite par l'Aumônier en chef de la flotte d'accord avec l'autorité épiscopale ; il continuait à recevoir ses pouvoirs spirituels de l'évêque auquel ressortissait le port d'embarquement.
La L. 1905 ne comportait pas la suppression des aumôniers de la marine ; au contraire l'art. 2 ci-dessus en autorisait le maintien et le Gouvernement s'était engagé devant les Chambres à respecter le statu quo (4). Ce qui n'a pas empêché qu'un D du 6 févr. 1907 vint déclarer dans son article 1er que « le corps des aumôniers de la marine est supprimé », et prononcer la mise en non-activité ou le licenciement des ecclésiastiques investis de cet emploi. Quelques-uns sont seulement restés attachés aux établissements de la marine, hôpitaux, écoles non navigantes, prisons, etc., pour y remplir, moyennant indemnité et suivant les besoins, les fonctions de leur ministère.

Hôpitaux maritimes. — Au moment de la Séparation, le service religieux y était réglé par la Circ., du 1er avril 1903 qui n'autorisait le ministre du culte à pénétrer dans les salles que sur la demande des malades et posait les règles à suivre lorsque ceux-ci réclamaient l'assistance d'un prêtre.
La L. 1903 et le D. précité de 1907 ne modifiaient en rien cet état de choses ; néanmoins, au Parlement, on avait dû signaler à plusieurs reprises les difficultés que rencontraient à cet égard les marins hospitalisés (1).
Enfin une Circ., d'avril 1909 a prescrit de prévenir immédiatement le ministre du culte lorsqu'un malade exprime de vive voix ou par écrit le désir de recevoir sa visite, ou, en cas d'impossibilité physique d'exprimer sa volonté, quand il porte sur lui une demande écrite dans ce sens ; ou bien enfin, si la demande en est faite soit par une personne munie d'un mandat écrit, soit, à défaut de mandat, par les proches parents, pourvu que le malade n'ait pas manifesté une volonté contraire.
___________________________________________________________________________

(4) V. S., 21 nov. 1903, particulièrement ce passage : M. l'Amiral de Cuverville : « Sans doute, on a réduit considérablement, dans ces dernières années, le nombre des aumôniers de la flotte, mais enfin, à l'heure présente, toutes les escadres et divisions navales en sont pourvues ainsi que les bâtiments-écoles... Je demande à M. le Ministre si le service de l'aumônerie actuellement existant sera conservé intégralement pour la marine » — M. le Ministre : « J'ai déjà répondu. Rien ne sera changé à ce qui existe » (J. off., 1442). — Toutefois, un an plus tard, sur une demande de relèvement de crédits déposée par le même sénateur, le Gouvernement a déclaré que, si bien la L. 1905 n'avait pas pour effet de supprimer les aumôniers, aucun engagement indéfini n'avait été pris pour leur maintien (S., 22 janv. 1907).

(1) Ch. dép-, 20 mars 1907, motion de M. l'abbé Gayraud invitant le Gouvernement à donner des instructions pour que la liberté de conscience et des cultes soit respectée dans les hôpitaux de la marine ; repoussée sur affirmation du Ministre que l'accès du prêtre auprès des malades est possible toutes les fois que ceux ci le demandent. — Le 25 nov. 1908, le même député propose que l'entrée d'un marin à l'hôpital soit portée à la connaissance du représentant du culte ou de l'association religieuse à laquelle il appartient ; le Ministre promet d'étudier la question. »



Décret du 7 août 1914 créant des aumôneries militaires de la Flotte pour le temps de guerre


(J.O. du 9 août 1914)


Image

Image
(Dalloz périodique 1914, 4., Table alphabétique, Marine militaire, n° 3)


Arrêté du 7 août 1914

(J.O. du 9 août 1914)
(La Croix, n° 9.635, Mardi 11 août 1914, p. 4)


Le ministre de la Marine,
Vu le décret du 7 août 1914.

Arrête :

Il est embarqué un aumônier temporaire de la flotte, pour la durée de la guerre, sur chaque bâtiment-hôpital et sur chaque navire monté par un vice-amiral ou par le contre-amiral, commandant la deuxième escadre légère.
Les aumôniers temporaires sont choisis par le ministre parmi les ministres du culte âgés de moins de soixante et un ans qui lui ont fait parvenir une demande pour servir en cette qualité. Cette demande, qui doit contenir l'engagement de servir à bord pour toute la durée de la guerre, doit être accompagnée des pièces suivantes :
1° ‒ Un certificat de l'autorité militaire constatant que l'intéressé n'a plus aucune obligation militaire au titre du département de la Guerre ;
2° ‒ Un certificat délivré par un médecin de la Marine constatant que son état de santé lui permet de supporter les fatigues de l'embarquement en guerre ;
3° ‒ Une autorisation du supérieur ecclésiastique dont il relève attestant qu'il présente toutes les conditions et qualités requises pour exercer dignement les fonctions d'aumônier temporaire de la flotte.
Les aumôniers titulaires de la marine présentement en non activité et provenant de l'ancienne organisation pourront demander à être agréés comme aumôniers temporaires, sans que cette affectation puisse, en aucun cas, avoir le caractère d'un rappel à l'activité.
Les ports qui posséderaient encore du matériel de culte de bord le prêteront gratuitement aux aumôniers temporaires, à leur demandes et sur l'ordre du préfet maritime. Ce matériel devra être réintégré dans les magasins de la marine par l'aumônier détenteur au moment de son licenciement.
A défaut de matériel du culte disponible dans les ports, les aumôniers temporaires devront être autorisés par le préfet maritime soit à se procurer immédiatement par voie d'achat, soit emprunter à titre gratuit ou onéreux la totalité ou le complément du matériel nécessaire.
La dépense en résultant ne devra, en aucun cas dépasser 500 francs et sera liquidée sur le budget de la marine (C. XIX, Approvisionnements de la Flotte) par la Direction de l'intendance maritime du port (Service des approvisionnements de la Flotte) sur production de factures régulières. Dans le cas d'achat, le matériel sera pris en charge par le magasin du Service des approvisionnements de la Flotte et mis il la disposition des aumôniers tempo-raires à titre de prêt un particulier comme il est dit ci-dessus.

Paris, le 7 août 1914.

Le ministres de la Marine,
Victor Augagneur.


_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
Messages : 15297
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Pierre Marie Joseph LE HELLOCO

[Bréhan-Loudéac (Morbihan), 27 avril 1886 ― ... (...)...]


La Croix, n° 9.737, Mercredi 9 décembre 1914, p. 6, en rubrique « Apologétique tirée de la guerre ».


« Nous sommes fiers d'être leurs aumôniers.

Lettre de M. l'abbé Pouchard
(*), aumônier militaire de Rennes.

X..., jeudi 29 octobre.

J'ai le regret et la douleur de vous annoncer que M. l'abbé Le Helloco, aumônier volontaire, a été grièvement blessés d'une balle dans les reins et d'une autre dans le bras, dans la nuit de dimanche à lundi. Mais je vais commencer par vous dire que les dernières nouvelles reçues sur son état sont rassurantes. Il a été évacué sur l'hôpital de D... et l'un de nos commissaires qui l'a vu hier soir vient de m'annoncer qu'on a bon espoir de le sauver. Voici comment l'accident s'est produit :
M. Le Helleco habitait, avec le colonel et le médecin principal, une petite maison pas trop ruinée, en deçà de D... en face de la nôtre. Vers 3 h. ½ au matin, un parti d'Allemands passa à R... les lignes belges. Les nôtres les refoulèrent, mais quelques-uns réussirent à pénétrer jusqu'à nos portes en poussant des cris. Le docteur et M. Le Helloco, sortis en toute hâte, reçurent des balles à bout portant. M. Le Helloco souffrant beaucoup fut soigné par un médecin belge et dirigé en auto sur l'hôpital de D... où il est en traitement. Un mot de vous et une bénédiction do Monseigneur lui feraient sûrement plaisir.
Depuis notre entrée en campagne, il s'est dépensé sans compter, et par l'apostolat le plus intelligent, un dévouement sans réserves et une bravoure intrépide, s'est acquis l'estime et affection des soldats et l'amitié de tous les officiers, que son accident a très affectés.
Nous sommes depuis quinze jours à une épreuve terrible. C'est un enfer par le tonnerre, la mitraille et le feu, par le sang, les plaies, les agonies et la mort mais un paradis par la croix, le courage, le sacrifice et toutes les vertus héroïques. Nos régiments, tenant tête à un ennemi dix fois plus nombreux, et ayant reçu la consigne de tenir jusqu'au dernier homme, sont admirables dans l'effort le plus dur, le plus ingrat et le plus constant. Nous sommes fiers d'être leurs aumôniers, et ils nous donnent toutes les consolations. Priez pour eux et pour nous, et vive la France ! Bien respectueusement et bien affectueusement.
»
___________________________________________________________________________

(*) Jules Marie Joseph POUCHARD [Bais (Ille-et-Vilaine), 14 février 1879 ― Saint-Mandé (Val-de-Marne), 7 février 1944], aumônier temporaire de la Flotte alors affecté au 1er Régiment des fusiliers marins. (V. ci-dessus)



Caserne de la Pépinière, Paris (VIIIe Arr.) – Remise de la Croix d'officier de la Légion d'honneur
à l'abbé Pierre Le Helloco, aumônier de la Brigade des fusilliers marins (1921)



Image


Image

Bibliothèque nationale de France – Département Estampes et photographie
Agence de presse Meurisse – Réf. 93.433 et 93.435


_____________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
Messages : 15297
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Re: Les AUMONIERS embarqués

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,

Jean Joseph JULIAN

[Saint-Georges-de-Lévejac (Lozère), 21 septembre 1861 ‒ disparu en mer
le 27 avril 1915 lors de la perte du cuirassé Léon-Gambetta
]



La Croix, n° 9.508, Mercredi 19 mai 1915, p. 1.

« L'aumônier du Léon-Gambetta

M. l'abbé Lacroix, aumônier de la marine en retraite, nous adresse sur l'abbé Julian la touchante lettre suivante
:

La Croix citait, il y a peu de jours, parmi les nombreuses victimes du Léon-Gambetta, l'aumônier de la 2e division légère, M. l'abbé Julian, ancien aumônier de marine, embarqué sur ce vaisseau-amiral.
Elle nous le montrait, dans ces instants suprêmes où, tout autour de lui, des centaines de vies étaient comme suspendues au-dessus de l'abîme par un mince fil de quelques secondes de temps, faisant le geste de l'absolution, et prononçant, au nom de la religion, sur tous ces braves marins, qui allaient mourir... pour revivre, là haut, les paroles du pardon et de la miséricorde de Dieu.
J'ai eu l'avantage de connaître M. l'abbé Julian, je crois même me rappeler que ce fût moi, comme plus ancien aumônier, alors présent à Brest, qui le présentai à l'amiral, dont il venait d'être nommé l'aumônier à bord du Suffren, où moi-même, peu auparavant, j'avais été embarqué.
Notre confrère était d'un naturel très doux, un peu timide peut-être, du moins à ses débuts dans la marine, mais tout entier à son ministère. Que ce fût en escadre, sur les côtes de France, en Chine, dans la guerre des Boxers, dans les hôpitaux de la marine, où la présence journalière du prêtre était aimée de tous et faisait du bien, ou encore à l'École des pupilles de la marine, à Brest, où il séjourna d'assez longs mois, l'abbé Julian avait laissé dans ces divers postes le souvenir d'un prêtre excellent, très sympathique à tous et d'une piété douce, sereine, aimable.
Quand, en août dernier, des aumôniers ― en trop petit nombre ― furent nommés, M. l'abbé Julian sollicita sa rentrée dans la marine. Il fut peu après embarqué sur le Léon-Gambetta.
Les derniers actes de son ministère avaient été je le sais, comme ceux de ses collègues, la préparation des équipages de la division aux devoirs religieux de la fête de Pâques.
C'est peu de jours après cette fête qu'il disait à l'un de ses collègues, comme dans un pressentiment
: " J'envie la mort qui nous guette et peut nous frapper pendant cette guerre ; je ne vois pas comment je pourrais mieux terminer ma vie ! " Quelle sérénité, quelle grandeur aussi dans cette fin de phrase.
Dieu a exaucé, ce semble, le vœu de cette victime prête au sacrifice, le vœu de son fidèle serviteur ; il est mort dans l'exercice de ses fonctions sacerdotales.
Oui, c'est une grande consolation pour les cœurs endeuillés par cette nouvelle catastrophe maritime et une pensée réconfortante que celle qui leur montre les chers disparus recevant sur leurs âmes, au moment de paraître devant Dieu, le pardon, l'oubli des fautes et l'amitié de Celui qui donne en échange la vie éternelle.
Et nous les confrères actuels de l'aumônier du Léon-Gambetta, ceux aussi qui le connurent, mais que l'âge, à leur grand regret, a retenus au rivage, il nous est bien permis de saluer cette belle mort d'un confrère en sacerdoce. Il nous est bien permis de tressaillir de fierté et aussi d'espérance, puisqu'il fut des nôtres.
Le rayonnement de gloire qui s'échappe de sa mort s'étendra, nous en avons l'espoir, à la durée, à la survivance du corps des aumôniers de la marine dont il fit partie, et qu'il bénira du ciel.

Abbé LACROIX.
»


● « Guerre 1914-1918. Tableau d’honneur. Morts pour la France. », Paris, 1921, Publications de La Fare, p. 474.


Image
_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Répondre

Revenir à « Parcours individuels et recherches »