AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Rutilius
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AMIRAL-DE-KERSAINT ― Cargo mixte ― Compagnie des Chargeurs réunis (1904~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

― Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine », éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 254 et 255.

« Le 14, le S. S. français Amiral de Kersaint, commandé par le capitaine au long cours Le Normand, allait d’Oran à Marseille en suivant les côtes d’Espagne. A 5 h. 15 du matin, comme il venait de doubler le cap Tortosa (dans le sud de Barcelone), un sous-marin fut découvert, entre le navire et la terre, au milieu de nombreuses barques de pêche. Bien qu’en plein dans les eaux territoriales espagnoles, il n’en ouvrit pas moins le feu sur l’Amiral-de-Kersaint, qui vint en grand sur la droite de manière à utiliser son 90 arrière, et riposta immédiatement. Au quatrième coup, une avarie de culasse oblige à cesser le tir. L’armement se rend au 65 de l’avant, pour aider les servants de cette pièce, mais le quartier-maître chef et ses deux aides canonniers sont tués dans le parcours. Le commandant vient au Sud pour mieux découvrir l’ennemi, et le combat continu, très violent de part et d’autre. De 7 h. 50 à 8 heures, le sous-marin rompt l’enga-gement, en se dissimulant derrière les pêcheurs. Les obus ne réussissant pas, il va essayer autre chose, et, quand son parc du pont est réapprovisionné, se rapproche pour envoyer des projectiles incendiaires et des shrapnells. Le feu ne tarde pas à se déclarer à bord de l’Amiral de Kersaint, qui, criblé de trous par où l’eau entre, commence à donner une forte bande. Il n’est que temps de songer à l’évacuation. Mais elle est rendue très difficile par le tir de l’adversaire, en même temps que par le mauvais état des garants et bosses des embarcations, que des éclats ont coupés ou enflammés. Les survivants ― sur 63 hommes d'équipage, il y en avait 26 hors de combat et 3 qui moururent avant d’avoir gagné la terre ― parviennent à embarquer dans quatre canots coulant bas d’eau, et sont recueillis par les Espagnols. Auparavant, le sous-marin avait fait accoster l’embarcation portant le commandant, qu’il retint prisonnier. »
Dernière modification par Rutilius le lun. mai 19, 2025 12:22 am, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
ROBIN
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par ROBIN »

Bonjour à toutes et à tous.

Bravo pour votre site très riche en informations.
J'ai une retranscription du rapport établi à la suite du combat et du naufrage qui s'en est suivi par le 2ème Lieutenant, nommé GAROCHE.
Malheureusement, j'ai ce document en pdf et n'ai pas réussi à le joindre.
Le document qui m'a servi de base pour cette retranscrition fidèle est une phocopie d'un double dactilographié à en-tête des Chargeurs Réunis, mais de piètre qualité.
Je vais essayer de le scanner mais sans garantie de résultat.

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Ar Brav
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Ar Brav »

Bonjour à toutes et à tous.

Bravo pour votre site très riche en informations.
J'ai une retranscription du rapport établi à la suite du combat et du naufrage qui s'en est suivi par le 2ème Lieutenant, nommé GAROCHE.
Malheureusement, j'ai ce document en pdf et n'ai pas réussi à le joindre.
Le document qui m'a servi de base pour cette retranscrition fidèle est une phocopie d'un double dactilographié à en-tête des Chargeurs Réunis, mais de piètre qualité.
Je vais essayer de le scanner mais sans garantie de résultat.

@+
Bonjour Robin,

Soyez le bienvenu à bord, et merci pour votre offre. Vous pouvez toujours transmettre votre document en PDF, nous le transformerons sous Word pour pouvoir le mettre en ligne si le scan n'est pas concluant.

Bien cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
ROBIN
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par ROBIN »

Re-bonjour,

Voilà le texte que j'ai retranscrit:


SAN-CARLOS de la Rapita, le 15/9/17





Je soussigné GAROCHE, 2ème Lieutenant du vapeur « Amiral de KERSAINT » de la Compagnie des Chargeurs Réunis au Havre en l’absence du Commandant prisonnier, RECHER 2ème Capitaine décédé des suites de ses blessures, MARTINEAU 1er Lieutenant grièvement blessé déclare ce qui suit :

Le navire est parti d’Oran le 12 Septembre à 5 heures du soir avec un chargement de vin et de céréales, à destination de Marseille pour l’intendance militaire et diverses marchandises chargées au Havre, Bordeaux, à destination de l’Indochine. Les routes indiquées par la Marine ont été continuellement suivies.

Le 14 Septembre à 6h15 du matin, venant de passer E.O du phare de Buda, pointe de Tortosa à 2 milles ½ environ faisant route au N.O. par beau temps, mer houleuse, un sous-marin est sorti d’une anse voisine la pointe de Tortosa et a immédiatement ouvert le feu contre le navire. Le combat a commencé immédiatement.

Au 3ème coup de canon de l’adversaire les antennes de T.S.F. ont été détruites mais le signal de détresse avait été envoyé plusieurs fois.

Au 4ème coup de la pièce de 90 m/m AR la partie arrière de la culasse a éclaté en rendant ce canon inutilisable. Le Commandant a fait route ensuite à toute vitesse entre le Sud et l’Ouest pour permettre le tir de la pièce de 65 m/m AV à environ 120° de l’avant. Vers 9h45 après avoir tiré 180 coups la partie AR du canon s’est en partie détachée et le tir n’a pu être continué. Pendant tout le combat le sous-marin a cherché à se tenir parmi les barques de pêche, nous mettant ainsi dans l’impossibilité de tirer. Vers 9h15, un obus a tué l’homme de barre et démoli la commande du servo-moteur. Gouverné ensuite directement au servo-moteur jusqu’à l’évacuation du bâtiment.

De 8h30 à 9h le sous-marin a cessé son tir, je ne sais pour quelle cause. Vers 9h45 il s’est rapproché et a tiré des obus incendiaires et des shrappnells sur tout le château. Le navire a pris feu, la chaufferie a été envahie par l’eau et le charbon, la machine par la vapeur, pendant qu’il prenait rapidement la gîte sur tribord avec la coque et les superstructures criblées d’obus. J’évalue à environ 300 le nombre de coups de canons tirés par le sous-marin. A ce moment le Commandant a donné l’ordre d’amener les embarcations et d’évacuer le navire qui était à 5 milles environ de terre et environ 8 milles dans le Sud du phare de Buda. L’opération a été rendue très difficile par le feu de l’adversaire très meurtrier à ce moment et le mauvais état des garants et des bosses en partie coupées par les éclats d’obus ou en feu.

Quant aux embarcations, toutes avaient été trouées et celles de babord à part une n’ont pu être amenées par suite de la gîte du navire. Vers 10h15, j’ai sauté dans une embarcation complètement remplie d’eau et où se trouvaient déjà une dizaine d’hommes dont quelques blessés. Après s’être éloigné un peu du bord le sous-marin nous a accosté comme le canot coulait il a pris 6 hommes à son bord et a demandé le nom du navire, s’il y avait de l’argent à bord et si le Commandant était dans le canot. Il lui a été répondu négativement. Il s’est ensuite dirigé vers le navire qui coulait rapidement le côté babord étant horizontal et a accosté une autre embarcation contenant le Commandant qui a quitté le bord le dernier, le 2ème Capitaine mourant et l’élève-officier BERTIN. Le Commandant a été gardé prisonnier et deux hommes de l’équipage ont été débarqués dans le canot ; 5 hommes sont donc restés à bord du sous-marin ; il s’est ensuite éloigné vers le large ; 4 canots tous coulants bas d’eau et portant ces survivants étaient en vue. Vers 11h45 le vapeur « SAN ANTONIO » de Barcelonne a recueilli 25 hommes dont le 2ème Capitaine mort depuis peu, provenant de trois embarcations et ensuite pris la remorque de la barque de pêche « SANTA MARIA » d’Alfaques qui portait 25 autres survivants de la 4ème embarcation. A 5 heures du soir tout le monde a été débarqué du port des Alfaques et les blessés immédiatement soignés à San Carlos de la Rapita. L’appel des survivants a été fait. Il en résulte que huit hommes ont été tués et ont coulé avec le navire ; le deuxième Capitaine décédé dans une embarcation, un mousse décédé à terre, ce qui porte le nombre de morts à 10.

Je tiens à signaler le chaleureux accueil que nous avons reçu de la population de Sans Carlos de la Rapita et en particulier de Monsieur et Madame CARVALLO, Français, où les blessés ont été soignés, ainsi que Monsieur Paul DREYFUS, leur fondé de pouvoirs.

J’ai remis à Monsieur le Vice-Consul de France à Tarragone les noms des morts et des survivants ainsi que les noms des hommes de l’équipage qui ont vaillamment fait leur devoir.

Je prends toute réserve en ce qui concerne le chargement et me réserve le droit d’amplifier si besoin est mon rapport que je certifie exact et sincère.


Le 2ème Lieutenant,
Signé : François GAROCHE


Pour information, ce document avait été à l'époque transmis à la famille par les Chargeurs Réunis car le second capitaine était le frère de mon grand'père.

Bonne lecture.
ROBIN
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par ROBIN »

Re-bonjour,

Une précision concernant le Commandant LENORMAND, il se prénommait René et a ensuite continué à naviguer pour les Chargeurs Réunis. Il commandait en 1928 le HOEDIC, et était par ailleurs domicilié au Havre.

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Ar Brav
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Ar Brav »

Re, Robin,

Un grand merci pour ce témoignage qui montre bien une fois de plus, que l'armement de nos cargos ne faisait pas le poids face à celui des sous-marins. Votre grand oncle avait peu de chances dans ce combat inégal.

Bien cordialement,
Franck
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par jplf45 »

bonsoir à tous
une vue de l'Amiral de Kersaint
Jean pierre
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olivier 12
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un petit complément sur l'AMIRAL DE KERSAINT

Lancé le 10 Octobre 1903 à Saint Nazaire.

Armé au Havre le 26 Février 1904 et affecté à la ligne d'Indochine. Premier appareillage le 28 Février suivant.

Porte le nom de Kersaint (1742-1793), capitaine de vaisseau qui s'était emparé des établissements anglais du Surinam pendant la guerre d'Amérique. Vice-amiral en 1793, député de Paris, il démissionna après l'exécution du roi. Il fut alors arrêté comme suspect, condamné à mort et exécuté.
Son frère Guy de Kersaint (1747-1822), fut aussi amiral et fit campagne en Cochinchine. Il fut ensuite préfet d'Anvers, puis de la Meurthe.

Cdlt
olivier
mich 87
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par mich 87 »

bonjour
voici le recit du naufrage de l'AMIRAL KERSAINT navire commandé par mon grand père René Lenormand

sophie2562
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Re: AMIRAL DE KERSAINT - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par sophie2562 »

Traduction d'un article du "Hamburger Illustrierter" du 3/1/31
par Robert Horaht. Commandant du Sous Marin U-64

GUERRE DE SOUS MARINS EN MÉDITERRANÉE


"Quelle plaisanterie, les Gas !", rugit Fischer, notre joyeux matelot de sous-Marin, par le hublot de la cambuse. "Nous avons déjà eu 2 vapeurs dans la nuit, et voilà le troisième."Allons-y" criait-il d'en bas; "mais nous n'avons plus aucune torpille." Le cuisinier Miedtank, le visage sceptique, était debout dans un nuage de vapeur de café. C'était au moment de la distribution de doubles rations à (.)4 italiens du vapeur "AUSONIA", qui, 3 heures auparavant, au plus obscur de la nuit, ayant dans le flanc notre dernière torpille, avait sombr�� rapidement. En émergeant, nous l'avions surpris dans les parages et avions tiré de l'eau tout l'équipage qui criait.
"Ah mon ami, cria Fischer, nous tenons encore bien haute notre artillerie!" - "Tire, grommela Miedtank, je voudrais dormir". C'était peu avant le lever du jour. A l'Est, une faible lueur d'aurore, à l'Ouest, la côte espagnole.
Nous la supposions seulement par les éclats réguliers du phare du Cap Tortosa du Sud, s'élevait de la nuit, une grande tâche obscure : notre prochain sacrifice..Nous mîmes le cap au NO, pour nous trouver à l'aurore entre lui et la côte. Ainsi il ne pourrait pas se réfigier dans les eaux neutres et nous le pousserions vers la haute mer.
Passant par toutes les couleurs, comme des nacres brillantes et miroitantes, s'étendait devant nous, dans une lumière rapidement croissante, le tranquille miroir de la Mer Méditerrannée. Nous attendîmes dans l'anse au Nord du cap jusqu'à ce que notre ennemi arrivât à la même hauteur. Alors retentit le premier coup de feu. Rapidement, le navire tourne vers l’Est. « Il a déjà peur », cria Fischer, « Allons-y ». Aussitôt après nous vîmes briller l’Arrière de l’adversaire. Il avait 2 canons à l’arrière et un à l’avant. Répondant à notre feu, il hissa au grand mât le pavillon tricolore français. « Ah voilà un français ». D’abord un anglais, puis un italien ; tout va bien. » Fischer, qui voulait communiquer son ardeur à tout le monde était là, debout, un obus de 10cm, 5 sur le bras comme une poupée : « 50.100.5 à gauche », cria-t-il de la tourelle. Bum, le second coup partit. Alors nous commençâmes un feu suivi. A droite du vapeur le brûlant disque du soleil émergeait de la mer et montait dans le ciel bleu foncé. De nombreux bateaux de pêche espagnols, venant des côtes voisines, se trouvant autour du vapeur français, s’en éloignaient en se dispersant dans tous les sens, alors que lui, faisant feu de ses 2 batteries, se trouvait déjà devant nous. Mais nous fûmes aussi rapides.

Alors survint une avarie à notre canon. « Notre engin est cassé » cria le chef de tir. Il était en effet endommagé. Nous n’avions pas d’autre arme ; en en outre nous avions une bande d’italiens qui, dans l’entrepont, buvaient leur café en tremblant. Et le combat commençait à se ramollir. Si le français avait connu nos ennuis, alors peut être changerait-il tout. Naturellement, nous pouvions plonger, mais alors il irait dans les eaux neutres et nous distancerait beaucoup. Donc ne rien laisser voir. Nous diminuâmes graduellement notre vitesse ; nous nous tînmes à la limite de la portée d’artillerie tandis que nous travaillions fiévreusement au canon. Le petit nez en trompette de Miedtank émergeait du hublot de la cambuse. La soudaine tranquillité l’avait rendu curieux. « Celui-là, nous ne l’aurons plus ! » pensait-il, il faut nous séparer de lui »-« Occupe toi de tes patates, commença Fischer, sinon tu peux venir nous aider ». Alors le gros cuisinier commença à trainer des obus du roof sur l’avant pour la continuation du combat. Après un arrêt d’une demi-heure, le feu commença de nouveau. Nous ouvrîmes le feu qui devint plus rapide. Dans l’eau tout autour sautaient les projectiles de l’adversaire. Miedtank continuait à courir de l’avant à l’arrière. Il transpirait. Nous observions les coups bien portés au navire. De son pont s’éleva un nuage de fumée et ses (le texte est effacé sur 4 lignes) …tement amarré à la rambarde, flottait le long de la coque. Nous eûmes un tir plus précis. Sa ligne de flottaison dut être touchée car il se mit à pencher lentement sur tribord, se couvrit de nuages de fumée toujours plus épais et enfin nous vîmes une embarcation quitter le navire : l’équipage laissait son bateau. Dernier de tous, le capitaine se laissa glisser sur la coque inclinée et brûlante. Alors l’AMIRAL DE KERSAINT coula. Le long de notre bord, nous prîmes son canot de sauvetage.

« Nous ne pouvons pas héberger d’avantage de clients » cria Miedtank, de nouveau hors de sa cambuse. Il était soucieux de ses vivres. C’était assez difficile de satisfaire toutes les gueules (sic) affamées. « Laisse les tous monter, dit Fischer, ils seront bien ici. »

Pendant ce temps, le Capitaine français était debout à bord du sous-marin. Un homme grand et fort avec des cheveux bouclés noirs : Monsieur Lenormand du Havre. Quelque peu affaibli (car il avait été dans l’eau), il était encore furieux, non contre nous, mais contre notre canon. Notre canon était en effet plus gros que ses 3 canons réunis. Battant de ses 2 bras, gesticulant, il était debout devant nous et se montrait peu content de sa capture. Je lui donnais la main et lui dit qu’il était un bon soldat, ce à quoi il ne sembla pas attacher d’importance. Ensuite, à regret, je dus tout de même le faire prisonnier.

Alors se formèrent 2 groupes sur notre pont. Les italiens et les français ne voulaient rien savoir les uns des autres. Nous dûmes donc appeler 2 bateaux de pêche espagnols et chaque équipage fut chargé dans un canot. Le capitaine italien blond aux yeux bleus rayonnait. La liberté l’attirait. Il se louait du sauvetage de ses hommes et à ensuite très amicalement décrit les faits dans un livre. Il avait même trouvé, je ne sais où, ma photo (je suis en effet sur la liste noire italienne pour mes actes d’atrocité au torpillage de l’AUSONIA). Quoiqu’on fasse, on fait toujours mal !

Miedtank est tombé en 1918. Nous avons pieusement porté son deuil. Fischer vit encore, habite avec femme et enfant à Barmbek et sert comme pilote de mer. « Ami, me disait il récemment au téléphone, c’est rudement chic qu’on se retrouve ! »

Ensuite à 4 hommes du sous marin 64 (Fischer, Hain Pohl et Rosenthal et moi) nous avons fait une vieille bombe à Saint Pauli (mot à moitié effacé).

voila le récit
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