― Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine », éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 254 et 255.
« Le 14, le S. S. français Amiral de Kersaint, commandé par le capitaine au long cours Le Normand, allait d’Oran à Marseille en suivant les côtes d’Espagne. A 5 h. 15 du matin, comme il venait de doubler le cap Tortosa (dans le sud de Barcelone), un sous-marin fut découvert, entre le navire et la terre, au milieu de nombreuses barques de pêche. Bien qu’en plein dans les eaux territoriales espagnoles, il n’en ouvrit pas moins le feu sur l’Amiral-de-Kersaint, qui vint en grand sur la droite de manière à utiliser son 90 arrière, et riposta immédiatement. Au quatrième coup, une avarie de culasse oblige à cesser le tir. L’armement se rend au 65 de l’avant, pour aider les servants de cette pièce, mais le quartier-maître chef et ses deux aides canonniers sont tués dans le parcours. Le commandant vient au Sud pour mieux découvrir l’ennemi, et le combat continu, très violent de part et d’autre. De 7 h. 50 à 8 heures, le sous-marin rompt l’enga-gement, en se dissimulant derrière les pêcheurs. Les obus ne réussissant pas, il va essayer autre chose, et, quand son parc du pont est réapprovisionné, se rapproche pour envoyer des projectiles incendiaires et des shrapnells. Le feu ne tarde pas à se déclarer à bord de l’Amiral de Kersaint, qui, criblé de trous par où l’eau entre, commence à donner une forte bande. Il n’est que temps de songer à l’évacuation. Mais elle est rendue très difficile par le tir de l’adversaire, en même temps que par le mauvais état des garants et bosses des embarcations, que des éclats ont coupés ou enflammés. Les survivants ― sur 63 hommes d'équipage, il y en avait 26 hors de combat et 3 qui moururent avant d’avoir gagné la terre ― parviennent à embarquer dans quatre canots coulant bas d’eau, et sont recueillis par les Espagnols. Auparavant, le sous-marin avait fait accoster l’embarcation portant le commandant, qu’il retint prisonnier. »
« Le 14, le S. S. français Amiral de Kersaint, commandé par le capitaine au long cours Le Normand, allait d’Oran à Marseille en suivant les côtes d’Espagne. A 5 h. 15 du matin, comme il venait de doubler le cap Tortosa (dans le sud de Barcelone), un sous-marin fut découvert, entre le navire et la terre, au milieu de nombreuses barques de pêche. Bien qu’en plein dans les eaux territoriales espagnoles, il n’en ouvrit pas moins le feu sur l’Amiral-de-Kersaint, qui vint en grand sur la droite de manière à utiliser son 90 arrière, et riposta immédiatement. Au quatrième coup, une avarie de culasse oblige à cesser le tir. L’armement se rend au 65 de l’avant, pour aider les servants de cette pièce, mais le quartier-maître chef et ses deux aides canonniers sont tués dans le parcours. Le commandant vient au Sud pour mieux découvrir l’ennemi, et le combat continu, très violent de part et d’autre. De 7 h. 50 à 8 heures, le sous-marin rompt l’enga-gement, en se dissimulant derrière les pêcheurs. Les obus ne réussissant pas, il va essayer autre chose, et, quand son parc du pont est réapprovisionné, se rapproche pour envoyer des projectiles incendiaires et des shrapnells. Le feu ne tarde pas à se déclarer à bord de l’Amiral de Kersaint, qui, criblé de trous par où l’eau entre, commence à donner une forte bande. Il n’est que temps de songer à l’évacuation. Mais elle est rendue très difficile par le tir de l’adversaire, en même temps que par le mauvais état des garants et bosses des embarcations, que des éclats ont coupés ou enflammés. Les survivants ― sur 63 hommes d'équipage, il y en avait 26 hors de combat et 3 qui moururent avant d’avoir gagné la terre ― parviennent à embarquer dans quatre canots coulant bas d’eau, et sont recueillis par les Espagnols. Auparavant, le sous-marin avait fait accoster l’embarcation portant le commandant, qu’il retint prisonnier. »