149e RI

[Charraud Jerome]

Bonjour

Je me permet d'intervenir dans ce fil afin de signaler la présence de Vierzonnais tombés au sein du 149e:

FERRAGU Henri - +11/11/1914
FERRAND Gabriel - +26/09/1915
GANDOIN Paul - +16/08/1914
GUICHARD Maurice - +16/11/1914 - Sépulture:18 CM Vierzon Village
JOLIVET Georges - +26/09/1914
LABOURE Georges - +25/08/1914 - Sépulture:54 NN Badonviller
LEBRET Georges André - +09/10/1914
LOUET Georges - +25/08/1914 - Sépulture:18 CM Vierzon Centre Corps Restitues
MESSANT Adrien - +19/08/1914 - Sépulture:57 NN La Valette Abreschviller

Cordialement
Jérôme Charraud

[denis33]

Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour Alain, bonjour Jérôme.

Alain merci pour ton relais. Merci également Jérôme pour les Vierzonnais. Serait ce trop te demander si tu as des photos des sépultures des soldats que tu viens d'évoquer ?
Et Patrick, il ne donne plus de nouvelles ?
Bien cordialement.
Denis

[Charraud Jerome]

Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour Alain, bonjour Jérôme.

Alain merci pour ton relais. Merci également Jérôme pour les Vierzonnais. Serait ce trop te demander si tu as des photos des sépultures des soldats que tu viens d'évoquer ?
Et Patrick, il ne donne plus de nouvelles ?
Bien cordialement.
Denis

Bonjour
Denis voici les sépultures vierzonnaises. Les autres ont été retrouvées en cherchant sur le site Sépultures de Guerre

Concernant Guichard, à noter la présence de portraits presque effacés.







Cordialement
Jérôme Charraud

[denis33]

Re bonjour Jérôme.
Quelle rapidité !!! Un très grand merci à toi pour ces photos.
Bonne journée.
Cordialement.
Denis

[denis33]

Re bonjour à toutes et à tous.

Pour information, la date de décès du sergent Maurice GUICHARD inscrite sur sa fiche M.D.H est erronée. Comme il est indiqué sur sa sépulture il est bien décédé le 25 août 1914, date à laquelle le 149e R.I. combattait du côté de Ménil-sur-Belvitte.

La date de décès, donnée sur les fiches M.D.H. concernant les tués du 149e R.I. pour le mois d’août 1914 semble souvent inexact. J’ ai commencé à « classer » les victimes de ce régiment pour cette période que je mettrais bientôt sur le site, mais c’est un travail de très longue haleine et qui est loin d’être terminé.

Bien cordialement.
Denis

[Eric Mansuy]

Bonjour à tous,
Bonjour Denis,

Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire à propos des tués du 149e R.I., fin août, début septembre 1914, toutes les dates de décès des fiches MDH portant les mentions "octobre" ou "novembre 1914" sont fausses, bien entendu. C'est en fait la date de la découverte du corps sur le champ de bataille, par l'Ambulance 11/7, qui y figure. Un exemple parmi tant d'autres est celui du lieutenant de Lurion de l'Egouthail :
http://regards.grandeguerre.free.fr/pag ... Lurion.pdf

Amicalement,
Eric

[denis33]

Bonjour Eric.
Merci pour ton éclairage et surtout de rafraîchir ma mémoire un peu fatiguée ces derniers temps . As-tu des informations complémentaires sur cette ambulance 11/7 ?
Merci d'avance.
Bien amicalement.
Denis

[Eric Mansuy]

Le 18 septembre 1914 dans la matinée, l’Ambulance 11/7 arrive à Rambervillers où elle reçoit une mission d’assainissement du champ de bataille. Son secteur d’investigation est compris entre la route de Rambervillers à Baccarat et la route de Rambervillers à Raon-l’Etape, mais le terrain situé au Sud de ce second axe devra également être exploré et assaini s’il y a lieu. L’Ambulance part cantonner à Brû à 17 heures.

Entre le 20 septembre et le 25 octobre 1914, elle explore les environs de Brû, de Saint-Benoît, le col de la Chipotte, Sainte-Barbe, Ménil-sur-Belvitte, les abords de Rambervillers.
Du 27 octobre au 26 novembre, elle explore le secteur délimité par les communes de Doncières, Xaffévillers, Domptail, Saint-Pierremont, Ménarmont, Bazien, Nossoncourt, Ménil-sur-Belvitte, Anglemont.

Amicalement,
Eric

[denis33]

Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour Eric.

Un grand merci à toi pour ces précisions sur l'ambulance 11/7 qui nous montre un autre aspect de leur travail.

Je reviens un petit peu en arrière pour donner la liste des "oubliés" de la Marne. (liste qui doit maintenant être presque complète pour cette période)

Les oubliés du 149e R.I. décédés à SUIPPES, à SOUAIN et à CHÂLON-SUR-MARNE

Soldat du 149e R.I. tué le 4 septembre 1914 :
Caporal fourrier BENOIT Léon Fernand, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 4 septembre 1914 à Suippes.

Soldats du 149e R.I. tués le 10 septembre 1914 :
Soldat COLAS Marie Constant, 4e compagnie, tué le 10 septembre 1914 à Sompuis.

Soldats du 149e R.I. tués le 14 septembre 1914 :
Adjudant HARDY Ernest, 7e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 14 septembre 1914 à Souain. (blessé le 14/9/1914).
Caporal HEINIS Paul, 10e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain.
Soldat AVARD Robert, 7e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain. (disparu le 14/9/1914).
Soldat BOTALLE Lucien, 7e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain. (disparu le 14/9/1914).
Soldat CHAMAGNE Gaston Emile, 6e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain. (disparu le 14/9/1914).
Soldat COINCHELIN Lucien Alexandre, 11e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain.
Soldat LOUIS Marie Joseph, 9e compagnie, disparu le 14 septembre 1914 à Souain.
Soldat PETITDEMANGE Henri, 7e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain.
Soldat VAUTHIER Henri Louis, 12e compagnie, tué le 14 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 15 septembre 1914 :
Soldat DUMAZEAU Louis Jules, 1ère compagnie, tué le 15 septembre 1914 à Souain.
Soldat TABOURET Marie Claudius, 1ère compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 15 septembre 1914 à Souain. (blessé le 14/9/1914)

Soldats du 149e R.I. tués le 16 septembre 1914 :
Sergent FREY Jules Henri, 8e compagnie, tué le 16 septembre 1914 à Suippes. (blessé le 14/9/1914).
Soldat MOULIN Paul 10e compagnie ( ?), décédé des suites de ses blessures, le 16 septembre 1914 à l’ambulance Saint-Maur à Châlon-sur-Marne.

Soldats du 149e R.I. tués le 17 septembre 1914 :
Soldat SCHNELL Jules Joseph, 3e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 17 septembre 1914 à Souain.
Soldat SAINTOT Henri Auguste, 7e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 17 septembre 1914 à l’hôpital militaire de Châlon-sur-Marne.(blessé le 14/9/1914).


Soldats du 149e R.I. tués le 18 septembre 1914 :
Sergent PARVE Henri Joseph , 2e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 18 septembre 1914 à l’ambulance Saint-Maur à Châlon-sur-Marne. (blessé le 14/9/1914).
Soldat COLIN Charles Louis Camille, ? compagnie, (peut-être à la 5e compagnie, blessé le 14 septembre 1914), décédé des suites de ses blessures, le 18 septembre 1914 à Suippes.
Soldat EPHANTIN Joseph, 5e compagnie, tué le 18 septembre 1914 à Souain.
Soldat ROUGET Henri, 1ère compagnie, tué le 18 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 19 septembre 1914 :
Soldat BILLARD Claude, 4e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 19 septembre 1914 à l’hôpital de campagne de Châlon-sur-Marne. (disparu le 14/9/1914).
Soldat BOEGLE Marie Augustin, 4e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 19 septembre 1914 à Souain. (disparu le 14/9/1914).
Soldat COLLET Louis, 8e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 19 septembre 1914 à l’ambulance n° 10 du 21e C.A.à Suippes. (blessé le 14/9/1914).
Soldat DUPHOT Célestin, 9e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 19 septembre 1914 à l’ambulance n° 20 du 21e C.A.à Suippes. (blessé le 19/9/1914).
Soldat GAFANESCH Joseph Victor, ? compagnie, tué le 19 septembre 1914 à Souain.
Soldat GENET Jules Camille, ? compagnie, tué le 19 septembre 1914 à Souain.
Soldat PERROT Charles, 10e compagnie, tué le 19 septembre 1914 à Souain.
Soldat ROUSSEAU Gabriel, 2e compagnie de mitrailleuses, décédé des suites de ses blessures, le 19 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 20 septembre 1914 :
Sergent JOLY Charles, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à Châlon-sur-Marne.
Soldat FLORENCE Charles, 10e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à l’ambulance n° 10 du 21e C.A.à Suippes.
Soldat JACQUOT Auguste, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à l’ambulance Saint-Maur à Châlon-sur-Marne.
Soldat RENAUD Georges, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à l’ambulance Saint-Maur à Châlon-sur-Marne.
Soldat TOCK Arthur, 6e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à Châlon-sur-Marne. (blessé le 19/9/1914).

Soldat du 149e R.I. tué le 21 septembre 1914 :
Soldat BOUGEROL Marie Alfred, 12e compagnie, tué le 21 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 22 septembre 1914 :
Soldat LANGLANEY Jean, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 22 septembre 1914 à l’Hôtel-Dieu de Châlon-sur-Marne.
Soldat PONCET Antoine, 4e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 22 septembre 1914 à l’hôpital de Châlon-sur-Marne.
Soldat RIGOLLOT Eugène Léon, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 22 septembre 1914 à Souain.
Soldat VILLEMIN Modeste, 11e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 22 septembre 1914 à l’ambulance à Châlon-sur-Marne.

Soldats du 149e R.I. tués le 23 septembre 1914 :
Soldat JOLY Léon Marius, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 23 septembre 1914 à l’hôpital de Châlon-sur-Marne.
Soldat MERLIN Marcel, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 23 septembre 1914 à l’hôpital militaire de Châlon-sur-Marne.
Soldat WELKLEN Alphonse, 2e compagnie, tué le 23 septembre 1914 à Souain.

Soldat du 149e R.I. tué le 24 septembre 1914 :
Soldat MARQUAIRE Eugène, 1ère compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 20 septembre 1914 à l’ambulance n° 8 du 21e C.A.à Suippes. (noté disparu le 19 septembre 1914).

Soldats du 149e R.I. tués le 25 septembre 1914 :
Sergent-major DELAGRANGE Paul Constant, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 25 septembre 1914 à Châlon-sur-Marne.
Soldat BROCARD Gaston Maurice, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 25 septembre 1914 à Souain.
Soldat DIRAND Constant Félicien, ? compagnie, tué le 25 septembre 1914 à Souain.
Soldat RAQUIN Joseph Etienne, 8e compagnie, tué le 25 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 27 septembre 1914 :
Soldat BARRIERE Joseph Marie, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 27 septembre 1914 à Souain.
Soldat NOIROT Jules Georges, 5e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 27
septembre 1914 à Suippes. (blessé le 25/9/1914).
Soldat PIERRAT Séraphin Martin, 12e compagnie, tué le 27 septembre 1914 à Souain.
Soldat PIERRE Jules Téléphore, ? compagnie, décédé des suites de maladie en service, le 27 septembre 1914 à l’hôpital de Saint-Maur à Châlon-sur-Marne.

Soldats du 149e R.I. tués le 28 septembre 1914 :
Soldat ADEL André, 2e compagnie, tué le 28 septembre 1914 à Suippes. (blessé le 26/9/1914).
Soldat DEMARTY Mathieu Jean, 12e compagnie, tué le 28 septembre 1914 à Souain.

Soldats du 149e R.I. tués le 29 septembre 1914 :
Soldat AOUILLE Auguste Henri, ? compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 29 septembre 1914 à l’hôpital n° de Brioude (Haute-Loire).
Soldat MARTIN Emile, 5e compagnie, tué le 29 septembre 1914 à Souain.

Soldat du 149e R.I. tué le 30 septembre 1914 :
Soldat GUERRIN Maurice Charles, 5e compagnie, tué le 30 septembre 1914 à Souain.

Soldat du 149e R.I. tué le 1er octobre 1914 :
Soldat BONNARD Charles François, 28e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 1er octobre 1914 à Suippes.

Soldat du 149e R.I. tué le 3 octobre 1914 :
Capitaine SOUCHARD Henri Urbain, 9e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 3 octobre 1914 à Angoulème. (blessé le 19/9/1914 à Souain).

Soldat du 149e R.I. tué le 7 octobre 1914 :
Soldat DANY Paul Augustin, ? compagnie, tué le 7 octobre 1914 à Vitry-le-François.

Soldat du 149e R.I. tué le 14 octobre 1914 :
Soldat CORNUT Paul Elie, 3e compagnie, décédé des suites de ses blessures, le 14 octobre 1914 à Châlon-sur-Marne. (blessé le 1/10/1914).

Soldat du 149e R.I. tué le 26 octobre 1914 :
Soldat COLIN Adolphe, ? compagnie, tué le 26 octobre 1914 à Souain. (Date de décès certainement erronée)

Soldat du 149e R.I. tué le 27 novembre 1914 ( ???) :
Soldat CHONAVEL Alfred Eugène, 7e compagnie, tué le 27 novembre 1914 à Souain. (Date de décès certainement erronée- Noté disparu le 14 septembre 1914).

Bien cordialement.
Denis

[denis33]

Bonsoir à toute et à tous.

Retour du côté de Notre-Dame-de-Lorette.

Suite...

11 octobre 1914
La 85e brigade reste en cantonnement à Houdain, et reprend contact avec la 43e division qui est à Camblain-l’Abbé. Le P.C. à Maisnil-Bouchée

Soldats du 1er bataillon du 149e R.I. tués le 11 octobre 1914 :

Sergent DROUANT André Jean, 1ère compagnie, tué le 11 octobre 1914 au bois de Bouvigny.
Caporal GRESSET Robert, 1ère compagnie, tué le 11 octobre 1914 au bois de Bouvigny.


Extraits du livre "Lorette" d' Henri RENE.

Aujourd’hui, reconnaissance. Le 2e bataillon a fait ses deux jours de service, il a eu la peine de creuser les premières tranchées dans un terrain très dur. Il avait d’ailleurs hérité de notre situation de fin de combat, ce qui n’est jamais très drôle : c’est à nous de reprendre nos places.
Les camarades ont bien travaillé pendant ces deux jours : au nord, le 1er bataillon a relevé les chasseurs et a commencé à construire des « guitounes » pour ses compagnies de réserve sur les pentes du plateau, vers Marqueffles, car, si on reste sur ce terrain, on en sera réduit à vivre sous terre comme les taupes ! Quant au 2e bataillon, dès 22 h 00, il a sauté d’un coup de main hardi sur la Chapelle qu’il occupe maintenant avec une section ; et, la nuit dernière, il a relié ce poste avancé en coin sud de la haie par de petites tranchées de demi-sections, échelonnées en arrière et à droite.
Tout cela ne constitue pas une position très solide, mais il n’entre encore dans l’esprit de personne que nous soyons condamnés à « prendre position » : c’est un temps d’arrêt, nous semble t’il, nécessité par les circonstances et pour permettre à la 1ère division d’exécuter sa manœuvre, dans la plaine usinière où nous la voyons évoluer à nos pieds, où ces canons tonnent sans arrêt, où ses bataillons doivent être en train de mordre violemment l’ennemi et de le rejeter au delà des villes de Lens et de Liévin.
Bien des chose nous confirment dans cet espoir, et en particulier l’action de notre artillerie. Les deux batteries se sont en effet, le 10 au matin portées aussi en avant que possible. Celle du grand lieutenant a pris position, dans la pointe nord, sous le couvert des bois, et de là s’est mise à tirer très violemment tant sur l’est de la Chapelle, où l’ennemi travaille la terre, que sur les environs d’Ablain, où, à notre avis, les Allemands seraient fous de chercher à se maintenir, puisque nous les dominons complètement !
L’autre, celle du bois de la Haye, est arrivée ce matin et , s’est installée à découvert, imparfaitement abritée des vues par la petite crête d’où avait débouché notre attaque. Il est vrai de dire qu’il lui en a coûté cher ! A peine eut-elle tiré quelques salves, que les « grosses marmites » vinrent au-devant d’elle, avec une rapidité, une précision, une sûreté qui resteront longtemps présentes à notre mémoire : quatre coups courts, quatre coups longs, quatre coups au but …
Tableau : nos pièces disparaissent dans un tourbillon de bruit assourdissant et de lourde fumée noire ; des terres, des débris de matériel et de membres humains sont projetés en l’air à une très grande hauteur… Lorsque ce chaos s’aplanit, on aperçoit, parmi les officiers ou servants qui se retirent étourdis, deux canons désemparés, faussés, gauchis, dont l’un est lamentablement couché sur le flanc, par suite de la pulvérisation d’une des roues, un caisson bouleversé et boiteux, un autre caisson qui « saute » par explosions saccadées et brutales.
Les corps d’une demi-douzaine de servants tués ou grièvement atteints, gisent parmi les décombres, et quelques blessés, s’éloignent horrifiés vers le poste de secours le plus proche…



12 octobre 1914
La brigade se rendra à Grand-Servins ou le général prend le commandement du groupement de défense de la position de Notre-Dame-de-Lorette dès que les bataillons du 149e R.I. seront réunis. Le 158e R.I. est engagé dans divers endroits, dont une partie sous les ordres de la 13e division, dans la région de Mazingarbe.


13 octobre 1914
Le général Dumezil reçoit l’ordre de se rendre au Q.G. de la 10e armée à Saint-Pol, en mission temporaire pour y préparer l’organisation du tir d’artillerie lourde.

14 octobre 1914
Au 149e R.I., rien d’important.

15 octobre 1914
Au 149e R.I., rien d’important. Le 158e R.I. se retire de Cambrin pour être reporté à Mazingarbe.

16 octobre 1914
Le général Dumézil rentre de Saint-Pol. L’ E.M. de la brigade est transféré à Bouvigny (le château)
Le 149e R.I. renforce sa position. Le 158e R.I. est engagé en 1ère ligne à Vermelles.

17 et 18 octobre 1914
Situation inchangée.

Soldats du 3e bataillon du 149e R.I. tués le 17 octobre 1914 :

Soldat VOULLEMIER Emile, 1ère compagnie, tué le 17 octobre 1914 au bois de Bouvigny.
Soldat FIRMIN Armand Jean, 11e compagnie, tué le 17 octobre 1914 au bois de Bouvigny.

Pour le dimanche 18 octobre 1914, voici une anecdote extrêmement dramatique qui rappelle que la guerre n'est vraiment pas belle, concernant le 149e R.I.. Elle a été trouvée dans le livre "la gloire divin mensonge" d' Albert GARNIER soldat au 144e R.I.T. et qui n'engage que l'auteur sur l'analyse de la situation.

" A 23 h 00, une note du commandant du régiment m'annonce que ma compagnie est mise dès cette nuit à la disposition du général Dumesil et ordre m'est donné de partir à 11 h 30 pour la Faisanderie sur le plateau de Lorette afin d'aider à améliorer des éléments de tranchées au-dessus du Fond-de-Buval.
Décidement, je ne moisis pas à Bouvigny et on semble avoir à l'état-major du régiment de bien bonnes dispositions pour moi !
Nous partons, chargés comme des mulets, et cette compagnie que je ne connais pas encore, que le commande depuis quelques heures à peine, grogne un peu. Je vais de section en section, j'explique aux hommes qu'il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur; ils le comprennent vite et tout s'arrange rapidement.
En montant la côte très dure qui nous mêne à la Faisanderie en passant par la Forestière, nous rencontrons un tombereau conduit par un soldat du 149e R.I. accompagné d'un infirmier. Dans ce tombereau il y a quelques bottes de paille et sur cette paille, une fillette d'une douzaine d'années qui a été trouvée dans une tranchée que vient de prendre aux Allemands le 149e R.I.. Nous entendons les gémissements de cette malheureuse enfant. L'infirmier m'explique qu'elle est comme folle et qu'elle se trouve dans un état pitoyable ; les brutes allemandes qui l'ont entraînée dans la tranchée l'ont abîmée...
On me dit que nos camarades du 149e R.I. ont fait payer cher leur crime à ceux qu'ils ont pincés, mais tous les coupables ont-ils été chatiés ?
Ma compagnie émue par ce récit qui circule vite à travers les rangs, continue son ascension vres le plateau de Lorette, cependant que le tombereau avec son pitoyable chargement descend en cahotant sur l'ambulance de Bouvigny...
Là-haut, le tac-tac des mitrailleuses nous avertit que nous allons nous trouver rapidement au milieu du guêpier..."

...

Bien cordialement.
Denis