Bonsoir à toutes et à tous.
Bonsoir Karine.
Je ne peux, hélas pas répondre à votre demande concernant la compagnie dans laquelle servait Louis Paulus. Je suis presque certain que ce numéro n’est même pas indiqué sur son acte de décès car il est reconnu « tué à l’ennemi » le 11 mai 1921, par décision de justice, et encore moins de témoins directs de son décès nommés sur cet acte. L’hypothèse la plus plausible semblerait qu’il est été considéré comme disparu avant cette décision..
De manière plus globale, voici ce que je j’ai pu « glané » comme informations sur le 149e R.I. pour la période des 16, 17 et 18 juin 1915.
Ce fut certainement dans ce secteur, trois journées d’apocalypse ou « la grande faucheuse » ne devait pas manquée de travail …
" Le 16 juin à 12 h 15, sans aucune préparation immédiate tous les hommes de la vague d’assaut sortent, surprennent l’ennemi, avancent. Les premiers résultats sont excellents.
Au 21e C.A., les 58e et 48e divisions atteignent d’un bond leurs objectifs, mais la 43e Division (dont le 149e R.I.), arrêtée par un barrage d’artillerie, ne peut déboucher du bois Carré, ni enlever le fond de Buval.
Le 16 juin au matin, le général d’Urbal, commandant la Xe armée, envoie au général Joffre et au général Foch, commandant le groupe d’armée du Nord, le rapport suivant : « La période du 10 au 16 juin n’a été marquée par aucun événement important. Nous avons progressé lentement an Nord de Neuville-Saint-Vaast, dans le labyrinthe et dans la tranchée de la Batteuse, gagné un peu de terrain sur les pentes descendantes du plateau de Lorette et diminué la distance qui nous sépare de Souchez. Partout on a terminé les travaux nécessaires à l’attaque d’aujourd’hui 16 juin, et exécuté les tirs de démolition qui partout paraissent avoir donné de bons résultats. J’attends avec impatience que la visibilité soit suffisante pour fixer l’heure de l’attaque. Il est en effet nécessaire que l’infanterie ne se lance pas à l’assaut avant que l’artillerie ait pu, par un tir de trois heures à la cadence d’hier, démolir les quelques fils de fer que les allemands ont replacés cette nuit. Toutes dispositions sont prises pour que les réserve suivent dans le sillage des troupes de première ligne et pour que la cavalerie intervienne sans retard … »
La seconde phase de la deuxième bataille d’Artois commence. Le 21e corps d’armée appuiera l’action du 33e qui marchera en direction de la cote 119 ; Le premier objectif à atteindre est Souchez. Un mouvement concentrique des 43e, 13e et 70e divisions doit déborder et faire tomber cette localité ‘la 43e division attaquant sur le bois n° 11 et le bois en Hache."
Pour la journée du 16 juin 1915, rien que pour le 149e R.I. : 51 tués, 175 blessés et 22 disparus.
"Les ordres du 21e C.A. pour la journée du 17 juin prescrivent de continuer les attaques par le bois en Hache, le bois 11, la halte de Souchez Et le carrefour T8."
Pour la journée du 17 juin 1915, rien que pour le 149e R.I. : 27 tués, 107 blessés et ? disparus.
"Les 18 et 19 juin, la 43e division ( 149e, 158e R.I. et 10e B.C.P.) enlève définitivement le fond de Buval."
Pour la journée du 18 juin 1915, rien que pour le 149e R.I. : 22 tués, 61 blessés et 3 disparus.
Les extraits précédents viennent du livre du Capitaine Joubert « les combats de Notre-Dame-
de-Lorette »
J.M.O. de la 85e brigade
13 juin 1915.
11 h 15, le 149e R.I.doit relever le 281e R.I.dans les conditions fixés précédemment dans la nuit du 13 au 14.
19 h 00, la relève est retardée de nouveau de 24 h.
14 juin 1915
Le temps, mauvais depuis deux jours s’améliore. La relève du 281e R.I.par le 149e R.I.a lieu dans la nuit.
15 juin 1915
Elle se transporte au P.C. du bois de Noulette. Le général prend le commandement du secteur à 12 h 00.
L’ordre d’opération n° 396 de la 43e division, prévoit pour le secteur de la brigade une attaque sur le front. Le 149e R.I mènera l’attaque avec 2 bataillons accolés avec chacun deux compagnies en 1ère ligne. 1 bataillon en réserve. Le 158e R.I. est réserve de division.
16 juin 1915
La mise en place des troupes est terminée le 16 juin à 2 h 00. Le 1er bataillon occupe le point ?4 exclu où il se relie à la 13e division, à la sape T0 inclus. Le 3e bataillon de la sape T0 exclue au point H1, où il se relie à la 86e brigade. Le 2e bataillon forme la 3e vague avec 2 compagnies derrière chaque bataillon de 1ère ligne. 1 section de mitrailleuses avec chaque bataillon de 1ère ligne accompagnant la 2e vague. 1 section avec la 3e vague. La 4e section est en réserve au B6, à la disposition du colonel. Génie : une section à chaque bataillon de première ligne et 4 autres sections de la compagnie 21/2 doivent assurer les communications avec l’armée. Le 158e R.I. en entier à la lisière Nord-Ouest du bois de Noulette.
Pendant toute la nuit, la 1ère ligne reçoit un bombardement intense qui se prolonge toute la matinée : Plusieurs tués, nombreux blessés, l’attente du moment de l’attaque est déprimante. Les communications téléphoniques sont constamment interrompues, le fil est haché en plusieurs endroits.
10 h 40 : L’heure de l’attaque est fixée pour 12 h 15.
12 h 15 : L’attaque se déclenche, l’artillerie entre en action et bientôt, allonge son tir. A peine la 1ère vague est –elle sortie de la tranchée de départ qu’un formidable barrage d’artillerie vient tomber en avant et en même temps, un feu d’infanterie et de mitrailleuses part du fond de Buval et de H3, H4 insuffisamment battus : Néanmoins les 1ère et 2e vagues progressent péniblement en subissant de grandes pertes. La gauche de la 13e division n’avance pas non plus. A l’extrême droite cependant, le 1er bataillon gagne un peu terrain vers les pentes Est du Fond de Buval et s’y cramponne. Le centre et la gauche, après avoir progressé vers le fond de Buval, sont obligés de rétrograder en raison des pertes subies et du manque d’abris. La 3e vague qui a suivi le mouvement en avant est obligée de refluer par les boyaux jusqu’à la parallèle Nord. Sur le front du 3e bataillon, mêmes mouvements de flux et de reflux. Le commandant du bataillon est blessé. L’artillerie gêne la progression en tirant trop court sur presque tout le front. A 13 h 00, le 2e bataillon du 158e R.I.est mis à la disposition de la brigade. Il reçoit l’ordre de porter 2 compagnies à la parallèle Brucker et à la parallèle Nord, pour former la 4e vague ou bataillon de suite. Il doit mettre une compagnie, (celle du B5) en relation avec le 3e bataillon du 149e R.I. pour suivre le mouvement de progression dès qu’il se produira et de se porter de lui -même avec sa compagnie de réserve à la Haie G.
13 h 20 : Un 2e bataillon du 158e R.I. avec le colonel est mis à la disposition de la brigade et reçoit l’ordre de venir au B6 et au ravin du bois.
14 h 00 : Par une liaison prise avec la 86e brigade on apprend que le marmitage et la fusillade de 12 h 15 ont été provoqué par un départ prématuré devant les Abattoirs (attaque des Marocains). Le 2e bataillon du 158e R.I. devant l’arrêt du 149e R.I., ne dépasse pas la Haie G et le B5. Ordre est donné au bataillon de 1ère ligne du 149e R.I. de reprendre l’offensive dès que les circonstances le permettront.
15 h 45 : Le général de division donne l’ordre de reprendre l’attaque coûte que coûte, et fixe la reprise à 17 h 30.
17 h 25 : l’heure de la reprise de l’attaque est fixée à 19 h 30 sans préparation d’artillerie et avec relève, si besoin et des unités éprouvées.
La suite plus tard...
Bien cordialement.
Denis