Bonjour.
Je cherche à comprendre la répartition des pertes françaises; 1 400 000 de morts au combat.
quelqu'un peut 'il me donner la répartition?
- Nombre de corps identifiées reposant dans les cimetières militaires
- Nombre de corps non identifiés reposant dans les cimetières militaires
- Nombre de corps restitués aux familles enterrés dans les caveaux familiaux
- Nombre estimé de morts dans les ossuaires
- Nombre estimé de corps toujours ensevelis sur les lieux de combat
Je sais bien que ces chiffres ne peuvent être qu'approximatifs mais votre réponse pourra
donner un ordre de grandeur pour chacun de ces cas.
Merci pour vos réponses.
Bien cordialement.
JL Despatures
Bilan humain du conflit
Re: Bilan humain du conflit
JL Despatures
-
chanteloube
- Messages : 1547
- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Bilan humain du conflit
Bonjour,
Il me semble que A Prost a écrit des choses justes sur cette question voyez internet !
Cordialement
CC
Il me semble que A Prost a écrit des choses justes sur cette question voyez internet !
Cordialement
CC
Re: Bilan humain du conflit
Bonjour,
Le lien vers l'article de l'historien Antoine Prost : https://www.cairn.info/revue-le-mouveme ... age-41.htm
Les chiffres sont depuis 100 ans l'objets de discussions, le chiffre même de tués est compliqué et chaque mot à son importance : si l'on ne considère que les mort aux combat, on ne considère que les décès annotés "mort au champ d'honneur", "mort au combat", "tué à l'ennemi". Exit les "mort de suite de blessures", "mort de suite de maladie contractée en service", "mort d'accident imputable au service", etc.
Pour plus de 1 400 000 morts des suites de la guerre, on estime (de mémoire):
environ 800 000 corps identifiés,
environ 250 000 rapatriés (chiffre de mars 1936). C'est le chiffre publié le plus fiable car il fait l'objet d'une comptabilité par le ministère des Pensions (coût d'environ 72fr par rapatriement en 1922),
la base SGA/mémoiredeshommes compte 552 923 militaires de la Grande guerre inhumés dans les nécropoles nationales (tombes individuelles ou ossuaires),
environ 250 000 corps n'ont jamais été retrouvés.
Les corps identifiés ne font pas tous l'objet d'une tombe individuelle, les ossements en ossuaires ne sont pas tous issus d'un corps complet...
Par soustraction (1 400 000 - (800 000 identifiés + 250 000 disparus)) , on obtient environ 350 000 corps non identifiés inhumés en nécropoles nationales (ossuaires).
Mais il y a aussi les carrés militaires des communes ayant eu des formations sanitaires, les tombes isolées restées dans des cimetières communaux proches du front, etc.
Cordialement,
Régis
Le lien vers l'article de l'historien Antoine Prost : https://www.cairn.info/revue-le-mouveme ... age-41.htm
Les chiffres sont depuis 100 ans l'objets de discussions, le chiffre même de tués est compliqué et chaque mot à son importance : si l'on ne considère que les mort aux combat, on ne considère que les décès annotés "mort au champ d'honneur", "mort au combat", "tué à l'ennemi". Exit les "mort de suite de blessures", "mort de suite de maladie contractée en service", "mort d'accident imputable au service", etc.
Pour plus de 1 400 000 morts des suites de la guerre, on estime (de mémoire):
environ 800 000 corps identifiés,
environ 250 000 rapatriés (chiffre de mars 1936). C'est le chiffre publié le plus fiable car il fait l'objet d'une comptabilité par le ministère des Pensions (coût d'environ 72fr par rapatriement en 1922),
la base SGA/mémoiredeshommes compte 552 923 militaires de la Grande guerre inhumés dans les nécropoles nationales (tombes individuelles ou ossuaires),
environ 250 000 corps n'ont jamais été retrouvés.
Les corps identifiés ne font pas tous l'objet d'une tombe individuelle, les ossements en ossuaires ne sont pas tous issus d'un corps complet...
Par soustraction (1 400 000 - (800 000 identifiés + 250 000 disparus)) , on obtient environ 350 000 corps non identifiés inhumés en nécropoles nationales (ossuaires).
Mais il y a aussi les carrés militaires des communes ayant eu des formations sanitaires, les tombes isolées restées dans des cimetières communaux proches du front, etc.
Cordialement,
Régis
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leuques
Re: Bilan humain du conflit
merci d'avoir indiqué ce lien chanteloube et Régis. J'aime lire ce qu'écrit A.P Prost.
Quant au Commandant Delaplane il est évident qu'il ne s'est par remis de ce qu'il a constaté au cours de sa macabre comptabilité. il a su conserver sa sensibilité malgré la sécheresse des données chiffrées. Les révéler c'est s'attirer des remarques de ses supérieurs comme dans la scène à Verdun pour le choix du Soldat inconnu. En effet les révéler c'est mettre au jour l'ampleur du désastre. Et l'Armée hésite à voir la facture. Mais voici la conclusion de Monsieur Prost ( Compter les vivants et les morts...) : Pour les contemporains, l’important n’était pas le bilan de la guerre, c’était qu’aucun des morts ne soit oublié ou exclu : là était le vrai combat. L’indifférence au bilan comptable de la guerre est ainsi l’envers d’une attitude très profonde : en affirmant " à la fois la personnalisation de chaque sacrifice et la solidarité de tous les citoyens-soldats" *, les listes de morts de la guerre sont l’emblème même de ce que fut la République des républicains : indissociablement patriote et citoyenne, individualiste et solidaire.
*J. Bouillon, in J. Bouillon et M. Petzold, Mémoire figée, mémoire vivante. Les monuments aux morts, Paris, Citédis, 1999, p. 13.
car imaginer ce que représente ces morts reste difficile. on prête à Staline ( qui s'y connaissait en fait de mort)' la mort d'un homme c'est une tragédie la mort de millions de gens c'est la statistique'
mais l'existence de ce forum prouve le contraire car la somme des tragédies individuelles est une tragédie collective. bref pour conserver intacte ma capacité à rester sensible à la mort de ces centaines de milliers d'hommes ( comme Delaplane et son défilé de la Victoire), j'imagine ces morts alignés le long d'une route que je prends régulièrement sur la zone des combats des frontières en 14. on estime que les trois journées d'août 1914 ont fait 40 000 morts. A raison d'un mort couché tous les mètres, je fais la route Metz-Château-Salins soit environ 40 km ( en ligne droite) et environ 40 mn en passant devant ses soldats. Ca donne un petite idée concrète du désastre.
cordialement
Quant au Commandant Delaplane il est évident qu'il ne s'est par remis de ce qu'il a constaté au cours de sa macabre comptabilité. il a su conserver sa sensibilité malgré la sécheresse des données chiffrées. Les révéler c'est s'attirer des remarques de ses supérieurs comme dans la scène à Verdun pour le choix du Soldat inconnu. En effet les révéler c'est mettre au jour l'ampleur du désastre. Et l'Armée hésite à voir la facture. Mais voici la conclusion de Monsieur Prost ( Compter les vivants et les morts...) : Pour les contemporains, l’important n’était pas le bilan de la guerre, c’était qu’aucun des morts ne soit oublié ou exclu : là était le vrai combat. L’indifférence au bilan comptable de la guerre est ainsi l’envers d’une attitude très profonde : en affirmant " à la fois la personnalisation de chaque sacrifice et la solidarité de tous les citoyens-soldats" *, les listes de morts de la guerre sont l’emblème même de ce que fut la République des républicains : indissociablement patriote et citoyenne, individualiste et solidaire.
*J. Bouillon, in J. Bouillon et M. Petzold, Mémoire figée, mémoire vivante. Les monuments aux morts, Paris, Citédis, 1999, p. 13.
car imaginer ce que représente ces morts reste difficile. on prête à Staline ( qui s'y connaissait en fait de mort)' la mort d'un homme c'est une tragédie la mort de millions de gens c'est la statistique'
mais l'existence de ce forum prouve le contraire car la somme des tragédies individuelles est une tragédie collective. bref pour conserver intacte ma capacité à rester sensible à la mort de ces centaines de milliers d'hommes ( comme Delaplane et son défilé de la Victoire), j'imagine ces morts alignés le long d'une route que je prends régulièrement sur la zone des combats des frontières en 14. on estime que les trois journées d'août 1914 ont fait 40 000 morts. A raison d'un mort couché tous les mètres, je fais la route Metz-Château-Salins soit environ 40 km ( en ligne droite) et environ 40 mn en passant devant ses soldats. Ca donne un petite idée concrète du désastre.
cordialement