Les nettoyeurs de tranchées ???????

[p.gruet]

Bonsoir,

il y a pas mal de temps j'avais écrit un mémo, et il y avait un passage sur le couteau de tranché , extraits :

un soldat le décrit :"la lame d'une trentaine de cemntimètre est large de quatre ou cinq, s'apparentait assez bien au couteau dit de boucher dont le nom fut couramment employé"

A peu pres 200.000 de ces couteaux seront fabriqués, principalement à Thiers. Il semble que la distribution des ces couteaux n'ait pas suscité l'adhésion, comme le lieutenant Etevé : " en distribuant à mes hommes, avant l'attaque, les énormes couteaux d'Apaches, ou de cuisine qui doivent servir au nettoyage, j'ai conscience de faire quelque chose qui n'etait pas de mon état"

Plus radical le caporal Barthas déclare :
"Eh bien, mon coutelas, leur dis-je ne servira pas à de tels crimes,et, devant tous je le lançait sur le toit de la maison d'enface ... la plupart s'en débarrasserent..."

Louis Corti du 157 RI se souvient :
"une section de nettoyeur de tranchées est crée. Notre équipe y est versé. Nous sommes munis d'un poignard, d'un révolver, ou d'un fusil, et d'une musette de grenades. Pendant l'attaque nous suivons la vague d'assaut et une fois dans les tranchées ennemies ... nous devons fouiller tous les abris et désarmer les prisonniers ... la consigne est pas de pitié."

En guise de conclusion de ce chapitre :

Cependant les historiens n'ont pas trouvé de relations précise quant à l'emplois de ce couteau, ce qui n'est pas le cas des grenades. On peut penser qu'il servi principalement à couper le pain trop dur, ou à racler la boue des capotes.

cordialement

[Stephan @gosto]

Bonjour,

Je reconnais mes classiques !! Il y a du Gérard Canini là-dessous, dans le chapitre "Combattre" de son "Combattre à Verdun", P.U.N., 1988. Un livre à lire et à avoir !

Amicalement,

Stéphan

[patrick corbon]

Bonjour à tous,

Le couteau fut normalement distribué dans les armées allemandes suite à un double constat. L'usage du fusil équipé de sa baïonnette est devenu problématique dans les tranchées et boyaux compte tenu de leur étroitesse. De plus, lors des relèves, la baïonnette d'un fusil porté à la bretelle avait la mauvaise tendance de laisser déceler les mouvements de troupe parce qu'elle dépassait du parapet. Différents comptes rendus ayant signalé le fait que les soldats se servaient pour leur auto défense de leur couteau personnel (Possession courante à l'époque) il a été décidé de remédier à cet état de fait en dotant les armées de couteaux. Au début on trouve des modèles de tous les genres (même des couteaux à manche en bois de cerf) puis un modèle fut généralisé qui présentait la particularité de pouvoir se fixer en lieu et place de la baïonnette du Mauser. Je tâcherai de poster une photo d'une collection sur le forum.
En France ce fut pareil d'où les versions raccourcies de la rosalie.
Il ne faut pas voir le couteau en arme d'attaque mais en arme ultime pour l'autodéfense. La répulsion à son encontre est somme toute excusable vu les nombres de mois passés où les gens se tuaient sans se voir.
De mémoire on trouve beaucoup de témoignages décrivant l'horreur psychologique vécue par le soldat quand il se trouvait au contact direct de celui à qui devait enlever la vie (Cela pourrait faire l'objet d'un fil d'ailleurs).

Il ne me semble pas qu'il y eu une spécialisation de nettoyeurs de tranchées. Les effectifs semblaient constitués à partir des grenadiers qui recevaient une formation spécifique. Certains étaient d'ailleurs dotés du mousqueton (Plus maniable que le lebel), d’autres du tromblon pour fusil lance grenades. Dans les offensives de septembre sur Souchez-Lorette "Les étapes de guerre d'une DI de Laure et Jacottet page 96" ils parlent d'équipes spéciales constituées de grenadiers et de sapeurs-pionniers chargés de réduire les nids de résistance.
J’en profite aussi pour rappeler que la baïonnette a remplacé la pique ou la hallebarde. Armes de chocs pour les formations groupées ce n’était plus vraiment le cas en 14. Forcément, au contact, cas finalement très rare car les unités se repliaient avant, elle était une mauvaise arme d’escrime peu maniable et peu pratique. Son rôle essentiel il faut le chercher dans la lutte contre les charges de cavalerie en sachant que le cheval a une tendance à éviter l’obstacle et cela permettait au soldat d’avoir une allonge certaine pour lutter de pied à pied contre le sabre voire la pique. S’il y avait corps à corps, par réflexe de conservation, tous les moyens étaient bons.
Cordialement
Patrick

[David L]

Mince ... je n'étais pas connecté ...

[humanbonb]

Bonjour à vous,
Serait il possible que ces soldats soit des nettoyeurs de tranchées ?
Merci d'avance.

[XSL]

Tout ça est horrible. Fermons ce forum.
Xavier

[Daniel Ruis]

Salut Human,

Tiens de quoi lire, après tu pourras te faire une opinion ... peut-être ?

pages1418/forum-pages-histoire/Partie-P ... .htm#t1617

Cordialement, adichats.
Daniel

[claude chanteloube]

Bonjour,

Une petite contribution à "nettoyeurs de tranchées"



LETTRE 124
Béthincourt le 26 / 4 / 1915

Mes Chers Parents

C'est ce soir la relève aussi je profite pour vous écrire un mot car je ne sais pas encore où je vais, probablement à Regneville à ne pas confondre avec Regneville les Eparges. Comme nouvelle je vous dirai que nous allons avoir une nouvelle arme, vous ne devinez pas quoi : un grand coutelas, parce que les boches en ont parait-il, or comme nos tranchées se rapprochent toujours de plus en plus on craint des surprises quoique l'on ai des grands réseaux de fil de fer en avant, ça va être l'arme du jour. Vous ne nous voyez pas nous battre dans les tranchées à coups de couteaux........[....]

Deux indications: la date et la surprise.....

Par ailleurs, je crois pouvoir signaler que les soldats, d'un camp comme de l'autre, (sauf probablement les hommes volontaires pour le "nettoyage" de tranchées utilisant certainement plus les grenades que le couteau), évitaient d'avoir sur eux toute arme laissant penser qu'elle était spécialement préparée pour le corps à corps...(les massues que l'on voit dans les mains allemandes dans " les fragments d'Antonin" ou les pelles de tranchée soigneusement affutées). S'ils étaient faits prisonniers, ils échappaient, dans ce cas, difficilemment au coup de fusil ou de pistolet d'un exalté.....

J'ai trouvé aussi un document, je pense qu' Y Herniou s'en souviendra car il s'agit de Chasseurs Alpins ) mentionnant qu' " on ne fera pas de prisonniers"

cordialement
CC

[humanbonb]

Merci à toi daniel.
Et bonne journée à tous.

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Sur le sujet, je conseille la lecture du 16e cahier de Louis Barthas (26 avril-1er juillet 1917). Il aborde les corps francs, et autres sections de discipline divisionnaire.

Cordialement
Jérôme Charraud