centre de résistance.

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zabmarcus
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Re: centre de résistance.

Message par zabmarcus »

Bonjour,
suite à mes interrogations .

pages1418/photos-14-18/divers/photograp ... 3171_1.htm

Et ne pas dévier de ce post,je créer un autre.
donc quel serait la fonction d'un centre de résistance. ?
Reprenons les explications d'Éric.
Re,

Le CR est un Centre de Résistance.

Pour le plan d'occupation de ce secteur :
L'infanterie divisionnaire à Dannemarie ;
Trois sous-secteurs (un par régiment d'infanterie) : Forêts Communales au sud, Badricourt (Ballersdorf) au centre, Schönholz-Eglingen au nord ;
Chaque sous-secteur comprenant 2 CR (un par bataillon ; 3e bataillon en réserve) : Hirtzbach et Glückerwald ;
Chaque CR divisé en 3 PA (par une compagnie à 3 sections, la 4e en réserve) : Moncey, McDonald, Molitor pour Hirtzbach ; Lecourbe, Desaix, Suchet pour Glückerwald.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
Repartons de là.
A bientot
Sois le changement que tu veux voir dans le monde (ghandi)
air339
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Re: centre de résistance.

Message par air339 »

Bonjour Zabmarcus,



Une définition, selon l'instruction sur l'organisation du terrain du GQG des armées du Nord et du Nord-Est, 1917 :


IV. — CENTRES DE RÉSISTANCE.

27. Plusieurs points d'appui groupés en largeur et en profondeur et réunis sous le commandement d'un même chef constituent un centre de résistance. Le centre de résistance est occupé par une unité constituée, qui fournit les garnisons des points d'appui et les troupes réservées. L'effectif de la garnison d'un centre de résistance est normalement d'un bataillon.
Les centres de résistance comprennent toujours un réduit.


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %20terrain


Leur rôle est de contenir l'ennemi grâce à un ensemble de points qui se soutiennent mutuellement, en largeur et en profondeur, avec appui de mitrailleuses, placement des FM, des grenadiers... Points également connus de l'artillerie pour que son soutien soit à propos !

Les centres de résistance apparaissent en 1915, ils évoluent largement dans leur conception après leur inefficacité au bois des Caures en février 1916. Si fin 1914 les tranchées sont tenues au coude-à-coude, en 1915 puis 1917 les centres de résistance permettent de mettre moins de monde en premières lignes, et avec plus d'efficacité en cas de rupture de la première ligne.

On le comprend, ils sont peu visibles sur le terrain ou sur un plan (ils seraient alors facilement la cible de l'artillerie adverse) ; ce sont avant tout des organisations de groupes de combat.



Bien cordialement,


Régis
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zabmarcus
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Re: centre de résistance.

Message par zabmarcus »

Bonjour régis,
merci pour vos explications.
donc ce serait le poste de commandement qui en fonction des besoins en premières lignes" piocherait" dans ce groupe de soldat?
Qui seraient en 2 e ou 3 e lignes? Ou bien plus en arrière?
De plus,ces postes de resistance en tant que lieux,etaient-ce des abris,des casemates ou juste un bivouac se déplaçant en fonction des besoins?ou cette appelation poste de résistance est imateriel, c'est une denomination d'ensemble ,rien à voir avec un bâtiment (par exemple.personne phisique et personne morale)
Je n'arrive pas retranscrire ma pensée comme je le voudrais,espérant que vous arrivez à me suivre...
à bientôt
Sois le changement que tu veux voir dans le monde (ghandi)
air339
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Re: centre de résistance.

Message par air339 »

re,


J'arrive à suivre, je me suis posé les mêmes questions ! Là, j'ai les mains dans la cuisine... je m'étais fais un petit topo sur l'évolution des organisations défensives, je le posterai un peu plus tard, s'il n'y a pas de réponses avant !

Bien cordialement, :hello:

Régis
pierreth1
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Re: centre de résistance.

Message par pierreth1 »

Bonjour,

Concernant les centres de résistance, on peut prendre comme exemple les chateaux du moyen age, lors d'un conflit, le chateau est le centre de résistance et à l'interieur du chateau le donjon est le réduit du chateau lui même, l'organisation défensive du chateau est faite pour ce but.

En 14 18 trés vite on s'aperçoit (même si il faut du temps pour réagir) que le système de la tranchée "linéaire" remplie de soldats outre le fait qu'elle immobilise un nombre considérable de soldats ne résiste pas à une attaque frontale appuyee par l'artillerie, ou tout au moins la première ligne est souvent prise même si pour de nombreuses raisons il n'y a jamais de percée décisive.

la création de premieres deuxiemes troisiemes lignes etc. ne répond qu'imparfaitement au problème

Il devient évident que si on diminue le nombre de soldats dans les tranchées de première ligne, certes on économise des hommes mais on diminue aussi la capacité d'arréter une attaque il faut donc créer des zones ou l'adversaire doit être arrété, zones à partir desquelles sera lancée la contre attaque, ce que l'on appellera centre de résistance, naturellement ces centres sont positionnés en fonction du terrain, suffisamment en arriere pour ne pas être emportes lors de l'attaque et suffisament proche pour éviter des pertes territoriales trop importantes. Un centre de résistance n'est donc pas un "donjon" mais une zone à défendre à tout prix et aménagée pour cela (normalement..) cette zone ne peut pas elle non plus être défendue de façon linéaire donc on y crée des môles de défense appelés points d'appui, chaque point d'appui étant installé de telle manière qu'il "couvre" le ou les points d'appuis adjacents dans ceux ci les positions de mitrailleurs sont installées de manières à croiser leurs feux etx.

dans le cas d'un chateau fort (mauvais exemple mais malgré tout utilisable) on pourrait considérer que les premières lignes ce sont les soldats qui battent la campagne en reculant vers le chateau qui est le centre de résistance, une fois celui ci investi les tours jouent le rôle de points d'appui, le donjon jouant le role de réduit, si les conditions le permettent la garnison du chateau (une partie tout au moins) tente une sortie

dans le cas des centres de résistance une partie des troupes est immobilisée pour la défense mais il doit y avoir aussi des soldats prêts à reprendre le terrain perdu

Evidemment les points d'appui ne peuvent pas être disposés linéairement car on reviendrait au problèmes poses par une tranchée de première ligne, ils doivent donc être disposés aussi en profondeur.

Plus près de nous lors de la bataille de Dien bien Phu, le centre de résistance était Dien Bien Phu, à l'origine à partir là les unités devaient se déplacer dans la profondeur pour accrocher les viet minh, Dien bien Phu était organisé en points d'appui censés se couvrir mutuellement, ces points d'appui étaient situés sur les collines environnantes le problème étant que "dérrière" et de côté il n'y avait rien donc une fois investie la place risquait de tomber (ce qui arriva) dans le cas des centres de résistance de la première guerre mondiale, ceux ci doivent aussi être conçu de telle manière que les centres de résistance adjacents puisse les couvrir.

Sur le terrain on ne verra pas grand chose car en fait ce sont des organisations défensives classiques tranchées, nids de mitrailleuse, (blockhaus eventuellement), barbelés etc. par contre avec un peu d'expérience du terrain, on pourra supposer que le point d'appui était "là" car évidemment dans la mesure du possible celui ci doit être le plus facile à aménager et le plus facile à défendre. Dien Bien Phu était une "cuvette" dominée par des collines, il était évident que si ce camp retranché devait tenir il ne fallait pas que l'adversaire le domine donc toutes les hauteurs devaient être tenues et transformées en point d'appui c'est le terrain qui détermine les positions défensives (une fois la décision prise d'en faire un point d'appui), autrement dit le point d'appui doit être facile à défendre et difficile à attaquer

Cordialement

Pierre



pierre
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Eric Mansuy
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Re: centre de résistance.

Message par Eric Mansuy »

Bonjour,

Un aperçu de ce à quoi ressemblait l'échelonnement du dispositif dans la portion du Sundgau qui a inspiré ce "fil" :

Image

Source : SHD 22 N 2362 (40e corps d'armée).

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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zabmarcus
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Re: centre de résistance.

Message par zabmarcus »

Bonjour Pierre, Éric.
Pierre ,si ,votre exemple imagé du château fort permet bien de comprendre.
il y a 1e ligne et 2e 3e.et des places ou lieux postés à lieux stratégique entre la zone sûre en arriere et la zone de front direct souvent simple bivouac,des fois abri.ceci pour arrêter une avancée trop féroce et envoyer au fur et à mesure des soldats en renfort.
je comparrerai donc ainsi.Le part grenade et barbelés en avant des tranchées pour le soldat.une sorte de tampon..
merci ,à bientot
Sois le changement que tu veux voir dans le monde (ghandi)
air339
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Re: centre de résistance.

Message par air339 »

Bonjour,



En complément, quelques repères - théoriques - issus de l'étude du commandant Barré sur l'organisation du terrain (novembre 1917), qui utilise comme Pierre l'image de remparts et de tours.


Fin 1914, organisation du terrain en remparts continus :

- une première tranchée, ligne de résistance, qui doit être défendue coûte-que-coûte

- 100 à 200 m derrière, une deuxième tranchée en ligne de soutien, où se tiennent les troupes de réserves et de contre-attaque.

Sur un plan, on distingue en fait plus de 2 lignes de tranchées : d'autres servent de rocade pour se déplacer (ravitaillement, renforts), mais elles ne sont pas aménagées en tranchées de tir.

Un pilonnage occasionne vite des pertes dans ces troupes entassées, une forte attaque peut toujours crever ce front.


Fin 1915, l'organisation du terrain passe du rempart continu à l'idée de tours, les centres de résistance, ce qui permet de réduire fortement le nombre d'hommes en premières lignes. L'instruction du 21 décembre 1915 en définit la logique :

- A partir des tranchées déjà existantes, on établit une organisation défensive en largeur et en profondeur, par des points d'appuis reliant un tronçon de la première ligne aux tronçons correspondants en arrière. Les flanquements sont autant protégés que l'avant.

- Les intervalles entre les CR, de plusieurs centaines de mètre à plus d'un kilomètre, sont protégés par des défenses accessoires, des postes de mitrailleuses isolés tous les 200-300 m, les tirs de flanquement des CR, le tir de l'artillerie.

En cas d'attaque, l'ennemi se heurtant au centre de résistance doit s'écouler sur ses côtés. Il se trouvera alors pris par les feux de flanquement et de l'artillerie. la résistance principale est toujours conçue sur la première tranchée de résistance, l'ensemble du CR fournissant des renforts.


Le 21 février 1916 montre la limite de cette organisation : un bombardement massif désorganise les centre de résistance, la rapide défaillance des flanquements, l'artillerie prise à parti ne peut jouer son rôle.



Courant 1916 à 1918

Les notes du GQG en date du 26 août 1916 et du 10 mars 1917 redéfinissent l'organisation défensive, toujours à partir du CR, mais avec une plus forte structure et une grande profondeur.

- la première ligne devient ligne de surveillance : elle amorti le premier choc, mais ne résiste pas à outrance. Elle est occupée par deux sections, là où en 1915 il y avait un bataillon.

- la seconde ligne devient ligne de résistance

- une 3e ligne de soutien contient les réserves et le PC du chef de bataillon, lui-même responsable du CR.

- une 4e ligne de réduits, beaucoup plus en arrière, contient le PC du régiment

- à ces lignes s'ajoutent toujours des lignes de doublement

- les flanquements sont soigneusement protégés par des tirs de mitrailleuses, de FM, de VB...


L'organisation d'un CR doit être invisible pour l'ennemi : d'anciennes tranchées sont entretenues, de fausses tranchées sont ébauchées. Le relevé d'un plan ne donne plus aucune indication de l'organisation réelle :

Image


Enfin, et comme l'a écrit Eric, "la réunion de plusieurs centres formera un sous-secteur, le terme secteur étant plus spécialement réservé à la fraction de la position tenue par une Division".


Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... rk=21459;2


Bien cordialement,


Régis
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