Bonsoir à tous.
En décembre 1914 le Lieutenant-colonel Coquelin de Lisle qui commande le 232° RI se trouve à Flirey, juste devant le bois de Mortmare qui est l'objectif à grignoter.
Son PC se trouvait au pied du viaduc ferroviaire dans une petite cambuse qui devait, à l'origine, servir de remise aux outils qu'utilisaient les travailleurs-constructeurs de cet ouvrage d'art. Elle se situait au niveau vallon, mais il suffisait de grimper la pente pour arriver sur les rails et avoir ainsi une vue panoramique sur le champ de bataille. Le bois de Mortmare se trouve dans le dos du photographe.


Je transcris ci-dessous la lettre manuscrite :
Mercredi 15 décembre 1915
Chère petite femme,
A cette heure-ci, il y a un an, j'étais sous un bombardement inouï à Mortmare, et c'est au milieu d'obus qui éclataient tout à l'entour de mon poste, que l'un d'eux, un gros "150" est venu se déposer délicatement au dessus de ma tête, sur mon frêle toit d'abri, sans éclater !
C'est pour répéter ma chance que je rappelle ceci.
Un vrai miracle qui lui a permis de vivre six mois de plus.
Je reste abasourdi devant la délicatesse d'un militaire du front qui se tait, simplement pour que son épouse n'ait aucun motif d'inquiétude.

Un 150, c'est bien un calibre allemand ? Je n'arrive pas à bien retenir tout ce que je lis sur le forum...
J'ai lu sur Wikitruc que c'était le Génie français qui, en 14, avait fait sauter le pont de cette ligne Toul- Thiaucourt. Si c'est exact pourquoi alors ce "bombardement inouï" ? Merci d'avance pour vos éclaircissements.
Bien amicalement.
Patrick