Prisonniers exécutés ?

[Alain 57]

Bonjour Jean-Claude,
Bonjour à toutes et à tous,

Il semblerait qu’il y ait une discussion à ce sujet par ici :

http://forum.lixium.fr/d-8953695.htm

Cordialement
Alain

[Denis Rolland]

Bonjour,
Les sources, ce sont les deux pages de livre jointes à mon message précédent, donc de seconde main. Elles m'ont été envoyées par un Allemand qui lui même dit ne pas comprendre l'expression "kleine Franzosen".
Cordialement
Denis Rolland

[pierreth1]

Bonjour Denis

Donc je confirme il n'y a rien dans les communiqués du haut commandement allemand sur le sujet, pour plus de surete j'ai relu tous les communiqués du grand quartier général de décembre 1915 et ceux du mois de janvier 1916, il n'est nul part fait allusion à Nouvion, à la fin décembre le "vieil armand" est de multiples fois cité.
donc pour moi cette information n'a pas fait l'objet d'une communication du GQH allemand, ni de la direction des opérations sur le front ouest. Il est certain que si 30 soldats avaient été faits prisonniers le 31 décembre cela aurait été cité dans ce communiqué car le 31 sur le front de l'est le même communiqué (du 1er janvier) fait état de 50 prisonniers russes du coté de Czartorysk: "Sie nahmen etwa 50 Russen gefangen" ce qui d'ailleurs dénote une activité le 31 décembre assez faible même si l'on peut considérer que par le jeu des filtres successifs tout ne remonte pas à Falkenhayn et que bien évidemment les tués suite à des échanges de coups de feu de tranchées à tranchées ou de duels d'artillerie ne sont pas mentionnés car il n'y a aucun moyen pour l'adversaire de les comptabiliser.Naturellement sur le front de l'est la guerre ne s'est pas limitée à 50 prisonniers. par contre ce type de communiqué est bien démonstratif de l'impasse dans laquelle est arrivée la guerre de position, car pour une armée de plusieurs millions d'hommes luttant contre des forces similaires en arriver à faire état de 50 prisonniers ce qui n'est strictement rien à l'échelle des théatre d'opération prouve qu'entre deux offensives (ou défensives) majeures il n'y a pas d'activité méritant d'être annoncée à la population. de même on annonce 16 morts parmi les civils de la ville de Lens suite à un bombardement par artillerie le 17 janvier 1916!
Ce communique du 1 janvier dit ainsi que: "Feindliche Jagdkommandos und Patrouillen wurden an mehreren Stellen der Front abgewiesen" autrement dit que des patrouilles et commandos de chasse ennemis ont été repoussé en de multiples points du front!! en arriver à être obligé de faire part de tels "non évènements"! est significatif (on monte les oeufs en neige pour faire du volume)
par acquit de conscience j'ai regardé le communique du 1er janvier 1917 mais pour le front de l'ouest il est juste noté: "Keine besonderen Ereignisse" (à comparer au "Keine wesentlichen Ereignisse" du 1/1 16) et il ne s'agit pas non plus de celui du 1 janvier 1918, ni du 1er janvier 1915

En conclusion, à moins de trouver des sources fiables je considererai cette information dénuée de bases probantes
cordialement
Pierre

[pierreth1]

Bonjour Girodacle,

Il est fort possible que j'accuse quelques 25 années de retard... Je n'ai rien vu sur cela, j'en suis resté au fait des prisonniers exécutés ! Une petite source à me communiquer ?

Pour les prisonniers exécutés, par exemple l'Alsacien Dominique Richert enrôlé dans l'armée allemande rapporte l'ordre donné par son général de tuer les prisonniers... C'est dans son témoignage "Cahiers d'un survivant - Un soldat dans l'Europe en guerre 1914 -1918".

Merci.

Bonjour,
Je croyais que la découverte des corps avait permis une étude de ceux ci et que les impacts sur la majorité de ceux ci de face et de dos étaient plus en faveur des temoignages des quelques survivants dont le sergent Zacharie Baqué (instituteur) et le soldat Rémy Debats qui dit avoir vu le lieutenant Fournier tomber. Baqué disant lui qu'a 3 m de lui le revolver de Fournier s'était "tu". (Zacharie Baqué, Journal d’un poilu, août 1914-décembre 1915, Paris, Imago, 2003, 221 p., présentation d’Henri Castex), de m^me Rémy Debats aurait vu le lieutenant Fournier tomber. ces trois mobilisés ont pu rejoindre le slignes françaises, on peut bien entendu envisager qu'ils ont travesti la vérité, que leurs souvenirs sont approximatifs, mais pourtant c'est ceux ci qui ont permis de retrouver la fosse commune, donc sur un plan géographique les souvenirs étaient suffisamment précis., les cartouches et etuis retrouvés sur le sol (avec un detecteur) sont en faveur de la description faite du déplacement des soldats

Et la decouverte des corps tel que la raconte le "decouvreur" est justement basee sur l"hypothèse d'un combat de type "sortie" pour regagner les lignes françaises.

" des autopsies achevées en juin 1992, ont révélé des impacts de balles peu nombreux, ce qui exclut l’hypothèse d’une exécution. Six crânes ont été retrouvés traversés de part en part par une balle, mais pas celui d'Alain-Fournier, laissant penser que ces six soldats ont reçu le "coup de grâce", comme cela était d'usage, aux soldats agonisants". Personnellement je ne serais pas aussi affirmatif en effet si une execution par fusillade en France (lors d'execution "légales) nécessite un peloton de 12 hommes, il y a suffisamment de photos d'execution sur le front de l'est de derteurs par des pelotons de 3 à 6 soldats! par ailleurs rien dans les résultats ne permet d'affirmer que les 6 cranes transpercés par projectile ne sont pas des executions, sans remonter le "mekong" les corvées de bois se terminaient par une balle dans le crane, dans les conditions de combat on peut parfaitement "abbattre un prisonnier d'une balle dans le crâne. Donc pour moi ces autopsies ne règlent rien et permettent à chacun d'avoir une opinion différente.
Cordialement
Pierre

[Denis Rolland]

Bonjour Denis

Donc je confirme il n'y a rien dans les communiqués du haut commandement allemand sur le sujet, pour plus de surete j'ai relu tous les communiqués du grand quartier général de décembre 1915 et ceux du mois de janvier 1916, il n'est nul part fait allusion à Nouvion, à la fin décembre le "vieil armand" est de multiples fois cité.

Bonjour,
Je crois qu'il ne faut pas faire dire aux textes officiels plus qu'ils ne le peuvent. En effet s'il s'agit réellement de 34 soldats exécutés, il n'y avait pas de quoi être fier. On imagine bien qu'on ait préféré taire cet événement. Les affaires de mutineries, par exemple, sont rarement relatées dans les JMO.
Le raisonnement est le même pour les communiqués officiels.
Je reviens au point de départ de l'affaire :
Un officier aurait arrêté 34 Français et son supérieur décide de les faire fusiller. Cet officier est tué quelques mois plus tard. Son père, pasteur protestant, décide d'écrire la biographie de son fils. Je le vois mal inventer une telle histoire. En revanche, il peut y avoir erreur sur la nature du communiqué (QG, armée, division etc.). De plus, le témoignage d'Onezime Henin, bien que légèrement différent, semble confirmer qu'il s'est bien passé quelque chose ce 31 décembre 1915 sur le plateau de Nouvron. La seule façon de palier au silence éventuel des textes serait de connaitre les pertes par unités de la 53e DI de ce jour là.
Cordialement
Denis Rolland

[pierreth1]

Bonjour,
Quel est le titre de ce livre et l'officier en question s'appelle t'il Kerstein?
Cordialement
Pierre

[IM Louis Jean]

Bonjour à toutes et à tous,

Après lecture des différentes interventions, en particulier celle de Pierre sur la forme des communiqués et en me basant sur le texte de référence, l'idée m'est venue que ce paragraphe soit empreint d'ironie amère.

Hypothèse : l'auteur du "communiqué" relate un évènement réel mais, écoeuré par ce massacre, le relate sous la forme d'un faux communiqué, d'où l'entête fantaisiste, le "klein" méprisant et les "raisons militaires". Le choix du 1er janvier et des "dernières heures de l'année" accentue la forme emphatique attribuée aux communiqués officiels.

L'exécution sommaire de prisonniers pour "raisons militaires" est attestée. Dans le cas présent il pourrait s'agir d'une attaque réussie par une unité qui risque d'être à son tour capturée par la contre-attaque si elle ne se replie pas très rapidement ; son chef décide d'exécuter les prisonniers, impossibles à évacuer en raison de l'urgence, plutôt que de les laisser vivants derrière lui.

Selon "Histories of two hundred and fifty-one divisions of the German army which participated in the war (1914-1918)" c'est la 16e division qui tenait le secteur à cette époque.

Cordialement
Étienne

[Denis Rolland]

Bonjour,
Hypothèse intéressante !
Titre du livre: "Lebensbild eines Frühvollendeten". L'officier est le lieutenant Walther Kerstein
Cordialement
Denis Rolland

[chanteloube]

Bonjour à tous, bonjour Denis,

N'y-a-t-il pas d'autres cas de ce type "d'exactions" commis pendant le conflit sur le "front ouest".

Si oui, comment en est-il rendu compte du côtés des Allemands?
"L'analyse sémantique" rapide du vocabulaire utilisé donnerait peut-être quelques clefs?

cordialement
CC

[air339]

Bonjour,

Je reviens - avec obstination ! - sur les faits relatés par les JMO :

-le 35e CA note au 1/1/1916 : nuit calme
-la 53e DI note à la même date : bombardement assez violent
-la 106e Brigade : nuit calme
- le 329e RI : 1 blessés le 31/12, 3 le 1er janvier.
Les événements notés semblent exhaustifs, comme ce caporal cassé pour ne pas avoir pris son tampon masque lors d'une corvée, montrant le mauvais exemple.

La perte de 30 hommes lors d'un coup de main serait relaté à tous les échelons, suivi d'une action dans les jours suivants.

Je ne connais pas l'ouvrage d'Onézime Hénin, est-il à Ambleny lors de ces évènements ?

Bien cordialement,

Régis