De la popularité des généraux.

[Ferns]

Bonsoir,

Je cherche à déterminer plus ou moins précisément la popularité de certains généraux au moment de l'armistice et au début des années 20. Pas de problème pour Gouraud dans la Marne, Foch aussi. Ensuite, j'ai Mangin, assez populaire chez les coloniaux, mais dans l'opinion publique ? . Il me reste Castelnau. Je suis allé consulter cet excellente interview de R. Porte à son sujet : http://www.marianne.net/blogsecretdefen ... _a639.html
Il en ressort que c'était un excellent général, mais a-t-il connu la popularité de certains autres ?

Cordialement,

Jé

[air339]

Bonjour Ferns,

Pas beaucoup de réponses pour ce général reconnu par ses pairs comme l'un des meilleurs !
La popularité dans l'opinion publique tenait-elle, comme aujourd'hui, à ce qu'en écrivait la presse ? Ses positions de catholique et royaliste l'ont-elles desservies ? Il figure dans les "trombinoscopes" des généraux édités pendant la guerre, mais je ne vois pas de textes dithyrambiques le concernant. A suivre...

Bien cordialement,

Régis

[Ferns]

Bonsoir Régis,

Effectivement, je pense que ses opinions l'ont desservi. Il était même reconnu par ses ennemis et les Américains. Je ne connais que la statue de Saint Affrique, dans son village natal, et encore, tardive ( 1954).
Il resta dans l'ombre des autres.

Bonne soirée,

Jé

[michelstl]

Bonjour Ferns

Vous écrivez «popularité»... cela me fait penser à certains surnoms.
Ne prenons que Mangin puisque vous le nommez; surnommé «Broyeur de noirs» (Noirs Nord-Africains).

Et par ailleurs, Nivelle «Le boucher»; à contrepartie, devenu impopulaire déjà en 1917.

Ces surnoms (selon... et qui portent en eux une signification à prendre en considération puisqu’ils émanent d’une popularité); que sont-ils devenu dans cette définition de la popularité qui émane en ce temps particulier d’Armistice, et ce début d’après-guerre ... car vous écrivez que vous cherchez à déterminer «plus ou moins» suivi de «précisément», et dans ce laps de temps donné ; c’est vaguement précis. Mais il est vrai que le mot «populaire» a toujours cette connotation bien relative au fait «d'en parler», et ce, souvent par ce que apprécié par le plus grand nombre, et parce que véhiculé par un média, une critique, une opinion faite (ou mal fait et par qui et pourquoi, versus qui, versus quoi!) d'un de ceux-là «sorti de l’ombre» pour un tel ou autre événement ou mise en valeur.

L'analyse peut en effet être intéressante sous plusieurs aspects (seraient-ils bien définis) et selon la vision et les valeurs d'une époque précise et cela avec un grand discernement de ce que l'on peut en dire aujourd'hui.

L’idée populaire, la popularité, pour moi, ne sera toujours un peu comme de ne voir que l’image d’un casse-tête sur sa boîte, quand il est encore en morceaux à l’intérieur. Puis, on se contente des contours au début, tout semble facile, mais il faut bien que tous les morceaux y soient pour enfin dire: «voilà, j’ai terminé, c’était le portrait d'un Général lors de la Grande Guerre ... fameux !!! »

Cordialement
Michel

P.-S.: Dans une brocante, j'ai retrouvé celui de Pétain... tous les morceaux semblent y être... et si on le faisait !! Il fut un temps populaire.

[b sonneck]

Bonjour,

La popularité... oui, mais auprès de quel public ?
L'opinion publique... oui, mais de quel public ? Existe-il UNE opinion publique, unanime en toutes circonstances ?
Un exemple : le général Gérard, commandant du 2e corps d'armée à la mobilisation, commandant en chef d'une armée par la suite. Décédé à Château-Gontier et inhumé à Saint-Laurent-des-Mortiers, en Mayenne, avant d'être transféré aux Invalides. Il était considéré après la guerre en Mayenne comme un héros par les uns, comme l'incarnation du diable pour d'autres, eu égard à son rang élevé dans la franc-maçonnerie (vénérable du Grand-Orient de France si j'ai bonne mémoire). Peut-on parler, à son égard, d'opinion publique ?

N'oublions pas que la France de 1920 était encore très marquée par les affrontements entre l'Eglise et la République, et que la guerre n'avait pas totalement effacé les clivages entre les deux camps. Il serait donc hasardeux de miser sur une opinion publique s'exprimant d'une seule voix. Certes, quelques figures s'imposaient d'elles-mêmes, transcendant ces clivages : Foch bien sûr ; Pétain également, ce qui explique la confiance aveugle avec laquelle les anciens combattants le suivront en juillet 1940...
A part ces deux-là, je n'en vois pas beaucoup.
Castelnau ? Son surnom de "capucin botté" dit assez qu'il n'était pas en odeur de sainteté dans les milieux laïcs...

Cordialement
Bernard

[Ferns]

Bonsoir,

Merci pour vos interventions.

Cordialement,

Jé

[Denis Rolland]

Bonjour,
Vous avez un élément de réponse dans cet article du Journal de Genève du 17 avril 1921 qui reprend un article du Journal. Il est évident que la vision qu'on avait alors des généraux n'est pas celle d'aujourd'hui !
Cordialement
Denis Rolland

[Ferns]

Bonsoir Denis,

Curieuse coïncidence que cette date. Alors ça en effet, Nivelle en 5ème place, c'est pour le moins étonnant. Je suis très content pour mon Castelnau. En attendant merci beaucoup et à bientôt,

Cordialement,

Jé

[pierreth1]

Bonjour,
Que Nivelle soit cité n'est pas aussi étonnat qu'il y parait. Maintenant Nivelle est ostracisé c'est le "boucher" du chemin des dames, le responsable des mutineries
mais n'oublions pas qu'il reçoit la médaille militaire en 1921! ses cendres sont transférées aux invalides en 1931!
L'image d'un Nivelle incompétent est relativement récente (les années 60) par ailleurs il s'est garde de mettre des tiers en cause, malgré tout le vainqueur de Verdun c'est en grande partie Nivelle et son role est assez méconnu.

Il est facile de relier chemin des dames et mutineries, mais c'est faire l'impasse sur le smouvements sociaux qui perturbent la vie française à cette époque, c'est faire fi du délitement de l'armee russe (et donc d'une perte potentiellement grave de l'aide d enotre allié) on ne peut pas non plus dire que l'armee italienne est resplendissante en 1917 (30000 cas d emutinerie individuelle et 60 000 deserteurs entre janvier et novembre 1917) et des juin/juillet 1917 apparaissent des mutineries dans la marine allemande, a Etaple il y a une mutinerie dans un camp britannique (300 arrestations un fusille!)
Cordialement
Pierre

[IM Louis Jean]

Bonsoir à toutes et à tous,

Avec la bataille du Chemin des Dames, selon François Cailleteau (1), Nivelle a mené la seule bataille de la guerre qui a vu les pertes allemandes supérieures aux pertes françaises!

Cordialement
Étienne

(1) Un de mes ouvrages de référence.