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bonjour à toutes et tous,
Merci Aline pour avoir porté à notre connaissance le lien ci-dessus par lequel nous avons accès à la lecture du journal de guerre de Jeanne Koch. (
viewtopic.php?p=412924#p412924 )
Tenu par une jeune fille qui a 17 ans à la déclaration de la guerre, ce journal est étonnant, il donne une idée précise de ce qu'ont vécu les habitants de Pont à Mousson pendant les années de guerre.
Jeanne consigne au jour le jour, à l’heure près, le survol de la ville par des Tauben en mission de reconnaissance ou lâchant des bombes, les bombardements de l’artillerie allemande sur Pont à Mousson :
« Une centaine d'obus de fort calibre 150 autrichiens et 210 s'abattent dans l'espace de deux heures environ »
Les séjours de Jeanne dans la cave à cause du danger sont ponctués par ses visite dans les quartiers de la ville où elle évalue les dégâts:
« Devant la menace ennemie, certaines rues constamment exposées au feu meurtrier des mitrailleuses ennemies, sont camouflées, et de grandes toiles serpillières tendues d'une maison à l'autre en masquent la perspective, car la vue des boches à un kilomètre les prend en enfilade et au bout de la rue commencent nos tranchées. »
Jeanne nous parle de ce qu’elle entend des combats qui se déroulent quelques km plus loin, Bois-le Prêtre est souvent cité:
« A vingt et une heures l'artillerie ennemie bombarde nos positions à l'aide d'obus lacrymogènes, mais nos pièces ne tardent pas à riposter" (p 242)
Parfois elle s'approche des zones de combat, il est étonnant qu’elle ait pu le faire :
« Je me dirige vers Montauville, petit village bien proche des tranchées[…] A l'œil nu, on peut aisément suivre la ligne des tranchées ennemies et des nôtres toutes proches, qui ressemblent à de larges sillons de labour et qui sont étonnantes d'être si voisines. Cent mètres à peine les séparent et cependant rien ne bouge. On se regarde parfois ainsi, sans se faire de mal. Un officier d'artillerie, méconnaissable sous une triste capote boueuse, gracieusement m'indique de la main les lignes stratégiques allemandes, nos positions et le terrain conquis lors des dernières attaques » (p147).
Nous apprenons aussi que Jeanne se rend utile auprès des blessés mais, elle ne parle quasiment pas de sa vie privée.
"Samedi 9 Février 1918: Evacuation". Jeanne doit partir, elle revient à Pont à Mousson en 1919 et poursuit son journal jusqu'au traité de paix de 1920.
Sur son blog, sa petite fille, Brigitte Amedeo-Rebollar, nous la présente :
Jeanne Koch y est née le 18 février 1897 ; son père travaillait dans une fonderie, et sa mère élevait ses 3 enfants, un garçon et deux filles. Elle a 17 ans lorsqu’elle commence ce journal, c'est alors une jeune fille épanouie, en avance sur son temps : elle porte les cheveux courts, joue au tennis avec les garçons, fait du patin à glace, fume des cigarettes qu'elle roulera elle-même sa vie durant [...]
L’accès au journal de Jeanne est accessible en suivant l’adresse qu’Aline nous a transmise ci-dessus mais aussi par le blog de sa petite fille.
Merci à la famille qui nous permet et facilite l'accès à ce journal
Cordialement
Brigitte
PS:
Après moult réflexions:Jeanne dispose de renseignements précis et techniques. Elle est une jeune fille de 17 à 21 ans, cela m'a sérieusement interpelée....d'où les tenait-elle ( journaux, communiqués, certes, mais cela ne me suffit pas)
édité:
Je retiens l'hypothèse de Jean-Michel : les renseignements ont pu être recueillis par Jeanne auprès des blessés :
viewtopic.php?p=498235#p498235