*
bonsoir à toutes et tous
un témoignage fort.
Sedan :
En 1914,
Germaine Paruit a 14 ans, en 1918 elle est devenue une jeune fille. Elle a commencé à tenir un journal, dès le premier jour de guerre et elle continuera jusqu’en décembre 1918. Elle relate quasiment au jour le jour, ce que fut sa vie, ce qu'était la vie, en territoire occupé : les privations, les mouvements des armées, la propagande, les nouvelles de l’Europe telles qu’elles lui parviennent...
Sur ce site :
https://14ansen1914.wordpress.com ,nous avons accès à la lecture de ses quatre cahiers.
Voici quelques extraits :
Août 1914, Germaine vit l’exode des populations belges :
« des familles belges arrivent le soir. Une femme belge ayant huit enfants, n’en retrouve plus que deux » …
Les brimades commencent à Sedan dès l’occupation allemande :
« 21 Septembre 1914 : Papa est otage de 6 heures du soir à demain 6 heures du matin. 1er Octobre : Papa est otage la journée de 6 h du matin à 6 h du soir, 8 Octobre : Papa est otage cette nuit. 20 Octobre 1914 : Papa est otage 10 h le jour, 7 Novembre : Papa est otage cette nuit » …
Germaine note avec précision un pillage appelé « réquisition » par l'occupant. Les restrictions ou le manque de denrées alimentaires sont bien là, par exemple le manque de pain, Germaine est tout aussi précise :
« Jeudi 22 octobre puis vendredi et samedi : pas de pain, 28 octobre : « pain ». Vendredi 13 novembre, pas de pain, samedi : pain noir qui colle au mur, pas mangeable ». Elle note également le prix de nombreuses denrées alimentaires comme la farine, l’huile, le sel, le savon, le tabac… nous pouvons suivre l'évolution des prix année après année.
Germaine fait état des représailles subies par la population, un exemple :
« mardi 16 février 1915 : réunion des otages à la Mairie à 5 heures. Séance orageuse.« Messieurs : Voilà ce qui se passe au Maroc. Nos officiers prisonniers sont envoyés au Maroc et là, sous l’ordre des noirs, ils travaillent tout nus, tout nus. C’est une injure faite à l’armée allemande et nous avons droit aux représailles » Germaine lit les journaux, elle prend des notes dans ses cahiers .
Je cite l’introduction
de ce site , elle mérite aussi d'être lue.
« La fille de Germaine Paruit, Colette Lubin-Pasquier, bien que connaissant l’existence de ce journal, n’a pu le lire qu’après le décès de sa mère. Quatre cahiers d’écolier qu’elle a patiemment retranscrit [...] Dans un des cahiers Germaine Paruit a laissé une note, nous léguant ce journal et précisant « ne pas détruire ». Elle avait supprimé vers la fin de sa vie quelques pages sans doute trop personnelles. Avec l’accord de tous ses descendants nous le léguons à notre tour à tous ceux que cette période de l’histoire intéresse, et en particulier aux descendants de Sedanais qui y retrouveront peut-être des parents. »
Merci aux descendants de Germaine Paruit.
bien à vous
Brigitte