Bonjour à tous,
Lisant une brochure consacrée aux régiments mayennais durant la Grande Guerre, j'y découvre une déclaration de Von Bülow à l'attention de l'armée française pour le moins étonnante. Elle aurait été "publiée dans un journal du 5 octobre 1914 selon le Lavallois Alfred Joubaire" (qui a donc dû la relever dans son carnet de route "Pour la France", publié en 1917).
"Vos armées sont belles, mais pas très pratiques. Toutes les armes n'y sont pas d'égale valeur. D'abord, pardonnez-le moi, mais j'estime que votre cavalerie n'existe pas. Elle est superbe dans la charge. Mais la charge, cela n'existe plus. La charge, c'est de la littérature, de la poésie, ce n'est plus la guerre. Le véritable rôle de la cavalerie c'est le service d'éclaireurs et de reconnaissance. Elle ne le remplit pas régulièrement. Cela vous ennuie, vous autres Français, de prendre garde. La prudence n'est pas votre affaire. Vous considérez la guerre comme une série de grandes aventures. Vous augmentez sans cesse le risque. On doit au contraire le diminuer. Il faut tout risquer dans la bataille ; mais il ne faut rien risquer en dehors d'elle.
Votre artillerie ? Ah ! Je n'aime point parler de votre artillerie. Elle est terrible. C'est la première du monde. Nos soldats appellent vos artilleurs "les bouchers noirs" ; ils ont raison. Ils nous font beaucoup de mal.
J'aime mieux parler d'autre chose : de votre infanterie, qui mérite de grands éloges, mais qui a de si grands, de si terribles défauts. Le plus dangereux de tous c'est son courage. Vos fantassins se battent la poitrine découverte ; ils semblent se plaire à faire cible. Ils sont faciles à viser et à atteindre. C'est héroïque certainement de leur part, mais c'est absurde... Le trop grand courage des hommes est plus souvent un inconvénient qu'un avantage. Cela vous ne le savez pas. C'est pourtant une vérité. Vous semblez ignorer que pour vaincre, il faut se cacher, se dissimuler, offrir à l'adversaire le moins de prise possible, remuer la terre, s'y tapir, se servir de tous les rochers, de tous les replis de terrain, voir et ne pas être vu. Voilà ce que vous apprendrez peut-être un jour à force de nous voir faire. Ce jour-là, qui sait si vous ne serez pas vainqueurs ?"
Cette appréciation, qui semble presque bienveillante, d'un général de l'armée allemande envers l'armée française, dépasse à mon avis la simple fanfaronnade, et friserait même l'intelligence avec l'ennemi ! En effet, les conseils qu'il y donne paraissent, après ces premiers mois de conflit, très judicieux... A dire vrai, elle me fait l'effet d'un faux, rédigé par un français, une manière de contester les stratégies de l'état-major en ayant l'air de citer quelqu'un d'autre... Le ton m'a l'air un peu trop bonhomme pour provenir d'un Allemand, et les couplets sur notre artillerie "première du monde" et sur le "trop grand courage des hommes" me laissent supposer que l'auteur serait plutôt français...
Cette déclaration est-elle authentique ? De quel journal provient-elle ? Ma question est sans doute naïve, et peut-être que ce texte est très connu et a déjà été très largement commenté, mais pour ma part, j'ai été stupéfait de lire ces conseils d'un général à l'ennemi sur la meilleure façon de faire la guerre !
Raphaël Juldé
Sur une déclaration de Von Bülow
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Re: Sur une déclaration de Von Bülow
Bonsoir à toutes et à tous,
Le texte correspond à une partie d'un article reproduit dans plusieurs journaux, dont le Figaro du 5 octobre 1914. L'article est plus long, en voici un autre extrait :

source Le Figaro sur Gallica
Cordialement
Étienne
Le texte correspond à une partie d'un article reproduit dans plusieurs journaux, dont le Figaro du 5 octobre 1914. L'article est plus long, en voici un autre extrait :
source Le Figaro sur Gallica
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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Re: Sur une déclaration de Von Bülow
bonne nuit!
Si l'on doit se fier au FIGARO d'hier comme à celui d'aujourd'hui, en passant par celui de François Coty..... on ne va pa aller bien loin. J'oublie volontairement l'affaire Caillaux, Calmette.
Ce que rapporte cet article a toutes les apparences.....d'un "papier" de propagande.
A bientôt. CC
Si l'on doit se fier au FIGARO d'hier comme à celui d'aujourd'hui, en passant par celui de François Coty..... on ne va pa aller bien loin. J'oublie volontairement l'affaire Caillaux, Calmette.
Ce que rapporte cet article a toutes les apparences.....d'un "papier" de propagande.
A bientôt. CC
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Re: Sur une déclaration de Von Bülow
Oui, cet entretien me paraît un peu trop beau pour être authentique. Il a un aspect "guerre en dentelles" qui sonne faux dans ce conflit.
Merci en tout cas pour avoir retrouvé la source !
RJ
Merci en tout cas pour avoir retrouvé la source !
RJ
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Re: Sur une déclaration de Von Bülow
Bonjour à tous et à toutes,
Oui comme le démontre aujourd'hui chanteloube c'est de la propagande. J'ai un peu cherché en allemand, mais n'étant pas vraiment germanophone je suis peut-être passé à côté.
Cordialement
Étienne
Oui comme le démontre aujourd'hui chanteloube c'est de la propagande. J'ai un peu cherché en allemand, mais n'étant pas vraiment germanophone je suis peut-être passé à côté.
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
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Re: Sur une déclaration de Von Bülow
bonjour,
Etant dans le même cas que Jean-Louis, je me contente de dire " a toutes les apparences".... ce qui n'a rien d'une démonstration.
Tout travail de ce genre mériterait que l'on confrontât des sources!
A bientôt
CC
Etant dans le même cas que Jean-Louis, je me contente de dire " a toutes les apparences".... ce qui n'a rien d'une démonstration.
Tout travail de ce genre mériterait que l'on confrontât des sources!
A bientôt
CC