Bonjour,
Quelqu'un pourrait-il me dire la différence en "tué au combat" et "tué à l'ennemi" ?
Merci
tué au combat
Re: tué au combat
Bonjour,
Je n'en vois à priori aucune , puisque le combat se passe entre deux ennemis , en l'occurrence Français et Allemands.
Mais je ne doute pas que certains experts du forum feront un distinguo entre les deux acceptions .
Cordialement,
Jurançon
Je n'en vois à priori aucune , puisque le combat se passe entre deux ennemis , en l'occurrence Français et Allemands.
Mais je ne doute pas que certains experts du forum feront un distinguo entre les deux acceptions .
Cordialement,
Jurançon
Re: tué au combat
Bonjour,
Dans les écrits de l’époque – livres et périodiques –, on relève ces très subtiles nuances de formulation de la phrase pour évoquer la mort d'un soldat face à l'ennemi :
— avec indication de lieu : « ..., tué au combat de ..., le ... », expression très courante, mais aussi : « ..., tué à l’ennemi à ..., le ... » [Pour un exemple —> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... %22.langFR ] ;
— sans indication de lieu : « ..., mort le ..., tué à l’ennemi. », ou : « ..., tué à l’ennemi, le ... ».
Mais, dans les deux hypothèses, il convenait de comprendre : « occis le ... », ce qui revenait malheureusement au même !
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: tué au combat
Bonjour,
Je n'en vois à priori aucune , puisque le combat se passe entre deux ennemis , en l'occurrence Français et Allemands.
Mais je ne doute pas que certains experts du forum feront un distinguo entre les deux acceptions .
Cordialement,
Jurançon
Effectivement, a priori, les deux expressions semblent équivalentes. Mais employées dans des documents comptables et administratifs, il semble qu'il y ait une distinction subtile (que je n'ai pas relevée pour l'instant). Hormis le fait qu'elles indiquent que la personne a été tuée sur un lieu de combat.
Merci de votre réponse
Sylvie
Re: tué au combat
Bonjour,
A ma connaissance, seule la mention "tué à l'ennemi" est "règlementaire".
Ce certificat pour succession, issu de "la tenue des pièces matricules", 1916 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... les.langEN) précise les termes à utiliser.

Ce qui reste conforme à cet autre texte

issu de l'aide mémoire de l'officier d'Etat-major (voir aussi Gallica).
"Tué au combat" fait visiblement référence à une mort les armes à la main, comme une sorte d'hommage ?
Bien cordialement,
Régis
A ma connaissance, seule la mention "tué à l'ennemi" est "règlementaire".
Ce certificat pour succession, issu de "la tenue des pièces matricules", 1916 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 ... les.langEN) précise les termes à utiliser.

Ce qui reste conforme à cet autre texte

issu de l'aide mémoire de l'officier d'Etat-major (voir aussi Gallica).
"Tué au combat" fait visiblement référence à une mort les armes à la main, comme une sorte d'hommage ?
Bien cordialement,
Régis
Re: tué au combat
Re,
Bref ! Mes observations terminologiques générales ne semblent pas avoir retenu votre attention. Dont acte ! Néanmoins, dans l'intérêt de tous, je les complète par un éclairage plus juridique, ce qui semblait être votre attente.
L'article 1er de la loi du 2 juillet 1915 complétant, en ce qui concerne les actes de décès de militaires ou civils tués à l'ennemi ou morts dans des circonstances se rapportant à la guerre, les articles du Code civil sur les actes de l’état civil (J.O., 9 juill. 1915, p. 4.653), dans la rédaction qui lui avait été donnée par la loi du 28 février 1922 (J.O., 1er mars 1922, p. 2.450), ne distinguait, s'agissant des conditions d'apposition de la mention « Mort pour la France » sur les actes de décès des « militaires des armées de terre ou de mer » victimes de la Grande guerre, que les cinq circonstances suivantes, limitativement énumérées par le législateur :
— « tué à l’ennemi » ;
— « mort de blessures contractées en service commandé » ;
— « mort de maladie contractée en service commandé » ;
— « mort des suites d’un accident survenu en service » ;
— « mort des suites d’un accident survenu à l'occasion du service ».
Donc, à cet égard, l'expression « tué au combat » est théoriquement dépourvue de toute portée juridique. Et il en est de même de la formule sibylline apposée sur certaines fiches M.P.L.F., formule dont, au demeurant, on saisit mal l’exacte signification : « Mort sur le terrain ».
_______________________________________________________________________________________________________________________________________________
Article 1er. (L. 28 févr. 1922, art. unique) ― L’acte de décès d’un militaire des armées de terre ou de mer, tué à l’ennemi, mort de blessures ou de maladie contractées en service commandé, ou encore des suites d’accidents survenus en service ou à l’occasion du service, en temps de guerre, de tout médecin, ministre du culte, infirmier, infirmière des hôpitaux militaires et formations sanitaires, ainsi que de toute personne ayant succombé à des maladies contractées au cours de soins donnés aux malades ou blessés de l’armée, de tout civil ayant succombé à la suite d’actes de violence commis par l’ennemi devra, sur avis favorable de l’autorité militaire, contenir la mention : « Mort pour la France. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: tué au combat
Merci beaucoup ! ces documents sont très intéressants et précisent les termes. j'ai effectivement rencontré dans les registres "décédé de ses blessures de guerre". Mon mari me dit que c'est certainement pour une éventuelle pension, d'un taux différent selon le décès.
D'après ce que j'ai vu, "décédé" serait pour un décès hors du front (hôpital ou autre), "tué à l'ennemi" et "tué au combat" les armes à la main, ainsi que vous le suggérez. Les autres mentions, comme "disparu" sont assez explicites : prisonnier, ou corps non retrouvé.
Merci de ces documents, ils me sont utiles.
D'après ce que j'ai vu, "décédé" serait pour un décès hors du front (hôpital ou autre), "tué à l'ennemi" et "tué au combat" les armes à la main, ainsi que vous le suggérez. Les autres mentions, comme "disparu" sont assez explicites : prisonnier, ou corps non retrouvé.
Merci de ces documents, ils me sont utiles.
Re: tué au combat
Désolée, Rutilius, de ne pas avoir répondu nommément, je ne voulais surcharger le forum (je ne suis pas vraiment habituée...)
Mais je vous remercie également de toutes vos précisions fort utiles, notamment la nomenclature des mentions. Comme cela, c'est clair au moins. J'ai relevé la mention "tué au combat" sur un registre qui répertorie tous les morts de la commune, au côté de "tué à l'ennemi", d'où mon interrogation.
Encore merci du temps que vous avez passé pour cette réponse !
Amicalement
Sylvie
Mais je vous remercie également de toutes vos précisions fort utiles, notamment la nomenclature des mentions. Comme cela, c'est clair au moins. J'ai relevé la mention "tué au combat" sur un registre qui répertorie tous les morts de la commune, au côté de "tué à l'ennemi", d'où mon interrogation.
Encore merci du temps que vous avez passé pour cette réponse !
Amicalement
Sylvie
Re: tué au combat
Re,
De façon plus large, sur les règles alors en vigueur de « constatation aux armées des évacuations, disparitions, décès et inhumations », V. ici —> pages1418/forum-pages-histoire/civil-ch ... 1082_1.htm
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: tué au combat
Merci Daniel "Rutilius" pour ce message érudit !
La mention "disparu" sur un acte d'état civil exclu les prisonniers.
Au terme du Code Civil, il s'agit de personnes qui sont décédées (attesté par 2 témoins) sans que le corps soit retrouvé.
Et si Daniel a plus de précision sur ce sujet (beaucoup de soldats étant décédés sans témoins et sans que leur corps ne soit retrouvé) je suis preneur !
Bien cordialement,
Régis
ah ! nos messages se sont croisés !
La mention "disparu" sur un acte d'état civil exclu les prisonniers.
Au terme du Code Civil, il s'agit de personnes qui sont décédées (attesté par 2 témoins) sans que le corps soit retrouvé.
Et si Daniel a plus de précision sur ce sujet (beaucoup de soldats étant décédés sans témoins et sans que leur corps ne soit retrouvé) je suis preneur !
Bien cordialement,
Régis
ah ! nos messages se sont croisés !