Bonjour à tous,
Une ou deux petites questions qui me tarabusquent depuis longtemps :
Si au cours de la Grande Guerre, vous recevez ou vous vous attendez à recevoir vos papiers de "mobilisé" ,
est ce que vous avez encore la possibilité de vous engager comme volontaire ?
A mon avis l'engagé "volontaire" devait avoir une meilleure solde ,de meilleurs possibilités d'avancement, et une meilleure protection sociale (si ce mot à un sens) en cas de blessure ou de décès (mais je n'en suis pas sur du tout...) .
En 14,il fallait être fou : la guerre serait terminée pour Noël ...c'était écrit dans le journal ...
En 18 aussi il fallait être fou, la guerre allait vers sa fin .
En 15,16 et 17 par contre, l'affaire me semble par contre parfaitement "jouable" : de toutes façons on sera mobilisé tôt ou tard ...
Voilà.
Désolé de poser toujours des questions assez "terre à terre" ....
Merci encore pour toute réponse .
Mobilisés et engagés volontaires
- Gardiendelombre
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Re: Mobilisés et engagés volontaires
hello.
Blaise Cendrars s'est engagé dans la Legion etrangère en 1914.
Tu trouveras quelques elements de réponse dans son livre "la main coupée".
existe en folio.
joyeux noel
etienne
Blaise Cendrars s'est engagé dans la Legion etrangère en 1914.
Tu trouveras quelques elements de réponse dans son livre "la main coupée".
existe en folio.
joyeux noel
etienne
fafouille
- Gardiendelombre
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Re: Mobilisés et engagés volontaires
Merci .
Bon vœux à tous .
Mais en dehors de la légion étrangère, la question se pose quand même pour les engagés volontaires dans l'armée régulière proprement dite...
Que tout ça ne vous empêche pas de passer de bonnes fêtes .
Bon vœux à tous .
Mais en dehors de la légion étrangère, la question se pose quand même pour les engagés volontaires dans l'armée régulière proprement dite...
Que tout ça ne vous empêche pas de passer de bonnes fêtes .
Re: Mobilisés et engagés volontaires
Bonjour
Il est certain qu'au début de la Guerre, la majorité est partie avec enthousiasme et le nombre de volontaires fut aussi là plus marqué. Puis la Guerre aura montré sont visage et sa durée pour que ce ne soit déjà plus l'ardeur et la passion, mais le devoir qui appelait maintenant les hommes. En cela, la définition du volontaire d'août 1914 aura son propre sens, bien qu'il rejoigne à plusieurs égards les autres périodes.
La classe 1914 aurait dû normalement être appelée en octobre 1914, mais le fut par anticipation le 1er septembre 1914. Pour être engagé volontaire avant l'appel d'une classe, il fallait normalement le faire 3 mois avant cet appel. La Guerre se déclenchait par contre le 2 août 1914 et cette condition n'était plus exigée pour ceux de cette classe 1914 qui s'engageaient dès lors volontaires (donc en deçà des trois mois) avant l'appel de septembre.
Pour ce que je sais des autres classes... (le délai pour 1915 était diminué à 2 mois je crois)
... les autres appels par anticipation.
- classe 1915, appelée par anticipation le 15-12-1914
- classe 1916 ,appelée par anticipation le 08-04-1915
- classe 1917 ,appelée par anticipation le 07-01-1916
- classe 1918 ,appelée par anticipation le 16-04-1917
- classe 1919 ,appelée par anticipation le 15-04-1918
Il faudra vérifier si ce 2 mois (1915) fut placé devant la la date «officielle» avant que la date d'anticipation ne prenne place, ou si elle fut placée devant cette dernière.
Je ne sais pas non plus quand furent décidées et décrétées exactement chacune des dates d'anticipation et quels furent tous les délais établis face au volontariat, ni ne connais non plus tous les avantages des engagements volontaire ou spéciaux. Ces dates furent-elles annoncées certes, le grand besoin en force d'hommes l'exigeait, mais à quel moment sues pour «agir et estimer», puis d'une part, de quelles manières l'annonce était-elle exploitée via les systèmes en place, les médias et les opinions, selon, haut et fort, par moyens de propagandes, ou plus «discrètement», puis, lue, entendue et «assimilée ou réfléchie» par la population et l'individu d'autre part. Ici encore on peut considérer la dualité à laquelle tout homme est confronté; l'opinion de la multitude, d'un tout (la Patrie, certainement mis en valeur et presque à son apogée à ces moments de guerres) versus les valeurs, la décision et l'intimité de l'individu, seul, mis en situation face à son geste et son avenir (avenir d'incertitudes). On peut même considéré et créer un lien avec un certain potentiel des chiffres se rapportant aux désertions diverses, fusillés, embusqués, mutilés volontaires, suicides, etc ; même une fois engagé, cette dualité, tue, marquée, affirmé ou non, n'avait de cesse j'en suis persuadé.
L'affaire était-elle «jouable»... calculait-on vraiment vouloir être volontaire après le constat du début du conflit. Oui et non j'imagine. Bien que certaines administrations tentaient tant bien que mal de valoriser tel ou tel types d'engagement, ordinaire ou autre, j'aimerais mieux croire qu'un gars se décidait (appel ou pas), et en ces temps, d'abnégation, à partir défendre une juste cause, puis il le faisait plutôt maintenant par devoir et soumission. S'enorgueillit-il du fait du volontariat... cherchait-il des avantages... ; certes, certains bien conscients de ces derniers, mais le poids devant la mort affichée était lourd... et encore là, j'aimerais mieux croire qu'ils les prenait au passage, «et pourquoi pas» sans doute (le seul calcul «anticipé» qui ne dénote pas l'évaluation en toute forme de l'engagement, se décrirait-il comme valeureux sans plus).
On ne connaîtra jamais le fond des choses et la pensée réelle de chacun de ces hommes. À cette époque, sous toutes influences, tout en vivant les urgences et le conflit dans toute sa définition et sa dimension du moment, les hommes ne se levaient-ils pas un matin, appel ou pas, quel qu'en fut le moyen, pour faire face à l'adversité.
Quelques propos et chiffres intéressant ici / par Pierre Boulanger:
http://franckdeleyrollgenea.free.fr/car ... re_201.pdf
Cordialement
Michel
Il est certain qu'au début de la Guerre, la majorité est partie avec enthousiasme et le nombre de volontaires fut aussi là plus marqué. Puis la Guerre aura montré sont visage et sa durée pour que ce ne soit déjà plus l'ardeur et la passion, mais le devoir qui appelait maintenant les hommes. En cela, la définition du volontaire d'août 1914 aura son propre sens, bien qu'il rejoigne à plusieurs égards les autres périodes.
La classe 1914 aurait dû normalement être appelée en octobre 1914, mais le fut par anticipation le 1er septembre 1914. Pour être engagé volontaire avant l'appel d'une classe, il fallait normalement le faire 3 mois avant cet appel. La Guerre se déclenchait par contre le 2 août 1914 et cette condition n'était plus exigée pour ceux de cette classe 1914 qui s'engageaient dès lors volontaires (donc en deçà des trois mois) avant l'appel de septembre.
Pour ce que je sais des autres classes... (le délai pour 1915 était diminué à 2 mois je crois)
... les autres appels par anticipation.
- classe 1915, appelée par anticipation le 15-12-1914
- classe 1916 ,appelée par anticipation le 08-04-1915
- classe 1917 ,appelée par anticipation le 07-01-1916
- classe 1918 ,appelée par anticipation le 16-04-1917
- classe 1919 ,appelée par anticipation le 15-04-1918
Il faudra vérifier si ce 2 mois (1915) fut placé devant la la date «officielle» avant que la date d'anticipation ne prenne place, ou si elle fut placée devant cette dernière.
Je ne sais pas non plus quand furent décidées et décrétées exactement chacune des dates d'anticipation et quels furent tous les délais établis face au volontariat, ni ne connais non plus tous les avantages des engagements volontaire ou spéciaux. Ces dates furent-elles annoncées certes, le grand besoin en force d'hommes l'exigeait, mais à quel moment sues pour «agir et estimer», puis d'une part, de quelles manières l'annonce était-elle exploitée via les systèmes en place, les médias et les opinions, selon, haut et fort, par moyens de propagandes, ou plus «discrètement», puis, lue, entendue et «assimilée ou réfléchie» par la population et l'individu d'autre part. Ici encore on peut considérer la dualité à laquelle tout homme est confronté; l'opinion de la multitude, d'un tout (la Patrie, certainement mis en valeur et presque à son apogée à ces moments de guerres) versus les valeurs, la décision et l'intimité de l'individu, seul, mis en situation face à son geste et son avenir (avenir d'incertitudes). On peut même considéré et créer un lien avec un certain potentiel des chiffres se rapportant aux désertions diverses, fusillés, embusqués, mutilés volontaires, suicides, etc ; même une fois engagé, cette dualité, tue, marquée, affirmé ou non, n'avait de cesse j'en suis persuadé.
L'affaire était-elle «jouable»... calculait-on vraiment vouloir être volontaire après le constat du début du conflit. Oui et non j'imagine. Bien que certaines administrations tentaient tant bien que mal de valoriser tel ou tel types d'engagement, ordinaire ou autre, j'aimerais mieux croire qu'un gars se décidait (appel ou pas), et en ces temps, d'abnégation, à partir défendre une juste cause, puis il le faisait plutôt maintenant par devoir et soumission. S'enorgueillit-il du fait du volontariat... cherchait-il des avantages... ; certes, certains bien conscients de ces derniers, mais le poids devant la mort affichée était lourd... et encore là, j'aimerais mieux croire qu'ils les prenait au passage, «et pourquoi pas» sans doute (le seul calcul «anticipé» qui ne dénote pas l'évaluation en toute forme de l'engagement, se décrirait-il comme valeureux sans plus).
On ne connaîtra jamais le fond des choses et la pensée réelle de chacun de ces hommes. À cette époque, sous toutes influences, tout en vivant les urgences et le conflit dans toute sa définition et sa dimension du moment, les hommes ne se levaient-ils pas un matin, appel ou pas, quel qu'en fut le moyen, pour faire face à l'adversité.
Quelques propos et chiffres intéressant ici / par Pierre Boulanger:
http://franckdeleyrollgenea.free.fr/car ... re_201.pdf
Cordialement
Michel
- Gardiendelombre
- Messages : 386
- Inscription : mer. nov. 16, 2011 1:00 am
Re: Mobilisés et engagés volontaires
Je remercie tout particulièrement Michel pour sa réponse on ne peut plus complete et instructive .
Excusez-moi de parler souvent terre à terre, mais c'est l'effet secondaire de mon métier : je suis chargé de sauver la boutique du naufrage (alors qu'elle se laisse conduire à l'abattoir, se laisse mourir ou veut se suicider...) ,et on attrape rapidement des réflexes de survie élémentaire et des catégorisation simple sans aucune illusion sur les motivations réelles des uns et des autres .
Ce n'est pas pour autant que je n'en ai pas .
Mais je ne peux pas en avoir si je veux survivre ...
J'essaye donc de faire la part entre fantasmes et réalités .
C'est ma confession de Noël ...
Bonnes fêtes à tous ceci dit !
Excusez-moi de parler souvent terre à terre, mais c'est l'effet secondaire de mon métier : je suis chargé de sauver la boutique du naufrage (alors qu'elle se laisse conduire à l'abattoir, se laisse mourir ou veut se suicider...) ,et on attrape rapidement des réflexes de survie élémentaire et des catégorisation simple sans aucune illusion sur les motivations réelles des uns et des autres .
Ce n'est pas pour autant que je n'en ai pas .
Mais je ne peux pas en avoir si je veux survivre ...
J'essaye donc de faire la part entre fantasmes et réalités .
C'est ma confession de Noël ...
Bonnes fêtes à tous ceci dit !
- Charraud Jerome
- Messages : 7096
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Entre Berry et Sologne
- Contact :
Re: Mobilisés et engagés volontaires
Bonsoir
Un autre avantage d'être "engagé volontaire". Cela permet de choisir son arme (Infanterie, cavalerie, ...). Le recrutement de la Gendarmerie fut fermé dès le déclenchement du conflit, ce qui ne fut pas sans poser de problèmes au vu des besoins, notamment prévotaux (voir "La Grande guerre des Gendarmes" Louis Panel).
Engagé volontaire, certes, mais rien ne garantissait d'y rester. De nombreux cavaliers passèrent ainsi dans l'infanterie et je ne crois pas que ce soit pour tous par acte volontaire (info à vérifier cependant).
Cordialement
Jérôme Charraud
Un autre avantage d'être "engagé volontaire". Cela permet de choisir son arme (Infanterie, cavalerie, ...). Le recrutement de la Gendarmerie fut fermé dès le déclenchement du conflit, ce qui ne fut pas sans poser de problèmes au vu des besoins, notamment prévotaux (voir "La Grande guerre des Gendarmes" Louis Panel).
Engagé volontaire, certes, mais rien ne garantissait d'y rester. De nombreux cavaliers passèrent ainsi dans l'infanterie et je ne crois pas que ce soit pour tous par acte volontaire (info à vérifier cependant).
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

- Gardiendelombre
- Messages : 386
- Inscription : mer. nov. 16, 2011 1:00 am
Re: Mobilisés et engagés volontaires
Bonjour,Un autre avantage d'être "engagé volontaire".
Pour éviter les malentendus, les "engagés volontaires" avaient donc des conditions totalement différentes des "appelés" ?
Merci pour toutes précisions sur ces points importants ...