3830 suicidés

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Charraud Jerome
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Re: 3830 suicidés

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
Bonsoir,
pour ma part, j'ai l'acte de décès d'un soldat suicidé en 1918. Sur l'acte, il est précisé que pour ce fait, la mention "MPF" n'était pas portée.
[url]http://i74.servimg.com/u/f74/12/21/42/11/93_lai10.jpg[/url]
Mais, sur la tombe, à Bertrimoutier (88), la plaque porte la mention "MPF" (?)
Une rectification post-guerre?
[url]http://i74.servimg.com/u/f74/12/21/42/11/93_lai11.jpg[/url]
Amicalement
François
Le résultat est surtout du au travail "en grande série" des équipes de gestion des nécropoles. Nombreuses sont les sépultures dans ce cas (fusillés entre autres). L'acte officiel n'est pas la plaque de la nécropole, mais bien l'acte de décès de la Mairie.

Cordialement
Jérôme Charraud
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glauc85
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Re: 3830 suicidés

Message par glauc85 »

Bonsoir
ici, il s'agit de l'acte de décès dressé par le régiment. Mais il est vrai que les exemples sont nombreux et tous différents.
Cordialement
François
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Charraud Jerome
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Re: 3830 suicidés

Message par Charraud Jerome »

Bonsoir
Bonsoir
ici, il s'agit de l'acte de décès dressé par le régiment. Mais il est vrai que les exemples sont nombreux et tous différents.
Cordialement
François
Il serait donc intéressant de voir l'acte en mairie, où la mention MPF n'est donc pas de mise, mais où il y a peu de chance qu'un pareil commentaire figure.

Cordialement
Jérôme Charraud
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chanteloube
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Re: 3830 suicidés

Message par chanteloube »

Bonsoir,
pour trancher vraiment dans le cas Laidet évoqué il faudrait voir dans les pièces annexes, si la mort du Caporal est vraiment un accident..C'est probable mais .......Il y a certainement eu une enquête et des témoins interrogés s'il y en avait A bientôt CC
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glauc85
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Re: 3830 suicidés

Message par glauc85 »

Bonjour,
malheureusement, les pièces annexes sont inexistantes. Doncpour l'instant, il n'y aura pas d'avancée.
Tant pis.
Bonne journée.
François
francis du vivarais
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Re: 3830 suicidés

Message par francis du vivarais »

Bonsoir Pouldhu, bonsoir à tous.

Bravo de vous attaquer à ce sujet délicat, mais qui mérite d'être étudié dans son ensemble, pour en tirer les causes directes ou indirectes, mais toujours en relation avec le fait de guerre. Je voudrais rappeler un fait, cité par Gaston Lavy dans son récit imagé, fait qui semble être le suicide parfait, sans conséquence pour l'honneur du soldat et de sa famille. Page 161 du livre : " Mon voisin de lit, du temps où je couchais à la Cie, vient d'être victime d'une terrible méprise.... Plombier de son état, habitant les environs de Paris, père de 4 enfants, c'était un grand type, maigre, très brun, assez taciturne. Occupant le poste avec ses camarades, il s'éloigne pour aller satisfaire un besoin. Mon autre voisin de lit, nommé Blandin, de garde au créneau aperçoit dans la plaine une ombre qui cherchant à se dissimuler s'avance vers le poste. Aussitôt il lui crie : " Halte là ! Qui vive". pas de réponse. Il réitère par 2 fois la même sommation tout en mettant en joue. Pour toute réponse, l'ombre se courbe pour se dissimuler davantage. Blandin, bien avant que ses camarades aient tiré lache son coup de feu. Tous voient l'ombre se dresser et s'abattre comme une masse.......Ils arrivent près du corps. Douloureuse surprise ! Ils reconnaissent leur camarade sorti un quart d'heure avant. Parti en arrière du poste, par suite de quelle circonstance, a-t-il fait un si grand détour pour venir se mettre devant le petit poste. A quel mobile a-t-il obéi, en ne répondant pas aux sommations ? Mystère que le pauvre diable emporte avec lui".
On peut s'intérroger effectivement, comme le fait Lavy, sur le mobile du soldat tué. La déprime de beaucoup de soldats est un fait avéré, Lavy lui même dit avoit penser à en finir. Victorin Bès dans son Journal de route dit la même chose en 17 en Macédoine. Et combien d'autres ?
Cordialement à tous.
Francis.
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jlk3
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Re: 3830 suicidés

Message par jlk3 »

Bonjour à tous,
Je viens, par ce message, partager avec vous le début de mes recherches sur les suicidés.
Pourquoi s’intéresser aux soldats qui se sont donné la mort ?
En premier lieu parce que personne n’en parle ou si peu. En second lieu parce que le fichier des non MPLF qui m’a été donné, comportait un dossier embryonnaire nommé : « suicide » ne comportant que peu de fiches mais dont le contenu allait à l’encontre du point de vue commun développé par les historiens depuis la fin du conflit, jusqu’à nos jours. Il est en effet accepté que, si les suicides ont existés, ils ont eu lieu à l’arrière et qu’il est de toutes les façons difficile de faire la part des choses entre les raisons personnelles et celles dues à la guerre qui ont poussé des soldats à mourir volontairement.
Ces fiches donnaient entre autre, comme lieu de décès, des secteurs du front. J’ai donc voulu en savoir plus et j’ai décidé de recenser toutes les fiches de suicidés.
Pour ce qui est de la part des choses, s’il est impossible de savoir à quel point la guerre a été responsable du suicide de ces combattants, il est pour moi une chose de sure, elle ne peut en aucun cas être étrangère à leur décision.
Les suicides de début aout 1914 peuvent être en partie dus à la peur de l’inconnu qui attend le soldat, à la peur de la souffrance entre autre, ceux de 1919, à l’épuisement morale bien que la guerre soit fini, au désenchantement de ne pas être encore rentré chez soi. Comment la guerre ne pourrait-elle pas être la raison qui a poussé, durant tout le conflit, des grands blessés à se suicider dans les hôpitaux ?
Enfin, j’entreprends ce travail grâce à la rencontre d’un soldat et pour son souvenir. Dominique GOYHENEIX était né le 25 mars 1881 à Ordiarp dans les basses Pyrénées, soldat au 18ème RI, il s’est donné la mort le 18 septembre 1915 à Pargnan dans l’Aisne. Bien que son nom soit connu de son unité, il a été inhumé comme un inconnu, un mort indigne. Le registre des tombes du cimetière communal dressé par la 5ème Armée le 30 novembre 1916 donne la mention « inconnu » pour sa sépulture. Celui du 29 aout 1935 porte en rouge : « Ce soldat n’a pas le droit à la mention Mort pour la France ». Il n’y a plu de traces de sa tombe à Pargnan et son nom ne figure pas sur le site « Sépultures de Guerre », j’espère que sa famille à fait rapatrié son corps. Son nom est au moins inscrit sur le MAM d’Ordiarp.

J’ai donc recensé 3830 suicidés dans le fichier des non MPLF. Ma démarche a été de ne relever que les suicides avérés, donc les fiches portant les mentions « suicide », « mort volontaire », un genre de mort suivi de « volontaire » (noyade volontaire par exemple), les « s’est » suivi d’un genre de mort ne pouvant résulter que d’un suicide (s’est pendu, s’est jeter sous un train mais pas les s’est noyé, ni les s’est fracturé le crâne, qui pouvaient être du à un accident).
J’ai pris la décision de collecter toutes les fiches portant les mots « pendu », « pendaison », strangulation » même non suivi de volontaire. En effet je ne pense pas que l’on puisse se pendre par accident et aucune des fiches stipulant un homicide, évoque un meurtre par strangulation.
J’ai choisi de retenir toute les fiches portant « mort violente » car moins une fiche, quand cette mention était suivie d’une précision, elle était toujours « suicide »
J’ai enfin retenu les quelque rares fiches portant « coup de révolver, de fusil, de mousqueton, au cœur, à la tempe ou à la face ; ainsi que les coups de rasoir ou de couteau au cou. Je ne pense pas qu’il s’agisse de tentatives de mutilations volontaires ratées pour échapper au service, pour cela, on se tire une balle dans la main ou le pieds mais pas en plein cœur !
Ces cas sont à la marge et la suite de mes recherches constituera, entre autres, à les conforter ou à les écarter.
J’ai commis une erreur de jugement qui m’a fait rejeter les fiches des suicidés détachés agricole ou article 6. En effet, j’ai à tort, estimé que n’étant plus en service, ils n’étaient pas concernés par ma recherche. Tardivement j’ai revu ma position en lisant en détail la fiche d’un détaché, il était né dans une commune où son acte de décès avait été enregistré, se trouvant à l’autre bout de la France par rapport à l’usine où il travaillait. Bien que non combattant mais toujours soldats, l’éloignement de sa famille du fait de la guerre avait pu influencer son geste. J’ai aussi pensé au cas des soldats détachés qui se croient sorti de l’enfer et qui sont rappelés au front, situation qui est du au conflit et qui a pu participer à leur décision d’en finir.
J’ai aussi pris en compte les fiches des ouvriers coloniaux qui se sont suicidés alors qu’ils travaillaient dans nos usines d’armement ou nos poudreries.
Au sujet de la période, j’ai relevé les fiches de aout 1914 jusqu’à la date ultime trouvée, courant 1920.
Au sujet de la géographie, j’ai estimé que l’Afrique du nord (Tunisie, Algérie, Maroc) devait être retenue. C’est un cas complexe qui va demander une analyse particulière. Si ces territoires (terrestres) ne sont pas concernés par le conflit, il n’en reste pas moins que des unités participant aux combats sur les fronts de l’ouest, des balkans ou bien de Turquie y ont séjourné. De plus des RIT, des RZT, par exemple, ont remplacé des unités d’Afrique du nord d’active, afin d’assurer la présence militaire française. Ces soldats même loin des fronts ont pu être exposés à des situations de stress du fait de la guerre et du climat militaire tendu dans ce secteur (cf : l’affaire d’El Erri au Maroc en aout 1914). Mais il y a aussi des unités affectées à ces territoires et qui y sont restées durant tout le conflit, du moins c’est ce que j’ai cru comprendre, la guerre a-t-elle pu influer sur le moral de ces troupes ?
Quelques remarques a priori :
Les grades vont de deuxième classe à général de brigade. Toutes les armes sont concernées exception faite de La Marine par défaut de fiches de marins dans le fichier des non MPLF (existe-il un fichier des marins non MPLF ?).
Les suicides sont plus fréquents dans les unités qui ne sont pas en première ligne (COA, Train par exemple).
Je pense qu’il y a un lien entre le fait que cette mort soit jugée indigne, condamnée par l’Eglise et le fait que l’infanterie soit moins concernée que d’autres armes. Un soldat en première ligne qui veut en finir mais qui sait que son geste va porter l’opprobre sur sa famille, peut tenter de mourir sous les balles ennemies. Un artilleur par contre n’est que rarement soumis au feu de mousqueterie donc s’il veut mourir, il n’a pas le choix, il doit se suicider.
Plus le soldat est engagé dans la vie civile, la vie professionnelle, la vie de famille, plus il est vulnérable au cafard, d’où sans doute un grand nombre de suicide dans les RIT. Ce qui a contrario explique aussi le moindre nombre dans les RI.
Un cas particulier : les fiches de suicidés dont le lieu de décès est un hôpital ou une structure médicale (ambulance par exemple). Il va me falloir trouver pour chaque homme, s’il est décédé dans un hôpital des suites d’une tentative de suicide ailleurs, ou bien s’il était hospitalisé et s’est donné la mort. Si ce dernier cas serait le plus rencontré, le suicide en hôpital deviendrait le premier lieu de suicide.
Une énigme : pourquoi y a-t-il un nombre important de suicidés dans l’Artillerie Lourde et l’Artillerie à Pied ?
Un appel à la communauté du forum : Pensez à moi si vous trouvez dans les MPLF, des suicidés, certains ont passé le crible. Je reviendrai vers vous aussi pour m’aider à déchiffrer certaines fiches.
Cordialement,
Gilles.
Bonjour Gilles, je vous ais adressé le cas d'un suicide au 2è RAM en message privé. bon courage pour ce travail ardu. Cordialement. Jean-Louis
jlk2
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rem730
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Re: 3830 suicidés

Message par rem730 »

Bonjour,
Tout d'abord bravo pour ce travail enorme.
Ensuite je dois avoir qques cas de suicidés (moins de 5) dans ma liste de soldats calaisiens morts, dont certains (au moins 1 déclaré MPLF) si intéréssé faites moi un MP.
Question: avez vous classer les suicidés par années ou régiments ou seulement de manière alphabétique?

D'avance merci

Rémy
Ceux qui sont tombés sur les champs de batailles, ont gagnés le droit de vivre pour toujours...
Pour que la mémoire des héros Morts Pour la France soit à jamais conservée.
http://00ledormeurduval00.skyblog.com
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Mike010
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Re: 3830 suicidés

Message par Mike010 »

Bonjour,

1 suicidé en 1919 en Roumanie á Timisoara (province hongroise au moment des faits)

VALENTIN Pierre Andre
Lieutenant - 34e R.I.C.
Date du décès : 25/02/1919

Fiche MdH :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 3750523224

Photo de la sépulture :
https://plus.google.com/u/0/11138874284 ... 3384451090
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pouldhu
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Re: 3830 suicidés

Message par pouldhu »

Bonjour et merci à tous pour vos messages ici ou en MP.
Le classement est en train d'être fait de manière à pouvoir trier par arme, lieu, régiment, etc.
Cordialement,
Gilles.
Verrouillé

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