L'indice est mince, la localisation imprécise, les combats ou le temps l'ont sans doute fait disparaitre...
mais, à tout hasard, je lance une question à propos de cette tête de la République creusée en 1915 dans une tranchée, vers Souchez,
si elle existait encore je serais très heureux d'en avoir le lieu exact, et une photo...
D'après, donc, cet extrait de La dernière Lettre :
L'auteur de cette lettre est mort le 1er Octobre 1915; sa lettre date donc de Septembre 1915; à quel événement italien peut donc être lié l'enthousiasme obligatoire envers l'Italie mentionné aux premières lignes ? -La visite de Joffre en Italie, début Septembre ? C'est un peu éloigné de la date du décès...
Merci.
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Bonsoir Achache,
Bonsoir tout l'monde,
Voici un excellent document concernant la visite du général Joffre en Italie. La transcription de ces textes est intéressante bien qu'ils soient un peu longs ou volumineux pour un forum où en général on lit rapidement en travers ; on ne sait pas si au déjeuner il y avait des pâtes. Joffre est passé comme toutes les missions par Modane et j'ai pu voir les télégrammes adressés au commissaire en gare lui annonçant le passage d'autorités par le train numéro xxxxx Et en fait beaucoup des "autorités" de tous les pays alliés faisaient le voyage d'Italie.
Bien amicalement
Jean-Claude Poncet
Paru dans L’ECHO de la MAURIENNE n° 651 du Samedi 11 Septembre 1915 Le Général Joffre en Italie. — Il a traversé la Maurienne
Turin, 4 septembre.
Le généralissime Joffre, accompagné de plusieurs officiers supérieurs, est arrivé par un train spécial composé de trois voitures-salons hier à 13 h. 30.
Le général Joffre était attendu par une mission militaire spéciale italienne, ayant à sa tête le général Porro, sous-chef d’état-major, mise à la disposition du généralissime français pendant son séjour en Italie par le commandement suprême.
Dès que le train se fut arrêté, le général Joffre descendit lestement et serra à deux reprises la main du général Porro qui, après avoir souhaité la bienvenue, au nom du roi, du général Cadorna et du gouvernement italien, au chef de l’armée française, lui présenta les officiers de la mission italienne. A son tour, le général Joffre présenta au général Porro les officiers de sa suite
Pendant que l’on attendait que l’on eût ajouté au train spécial un wagon-restaurant, le général Joffre accepta de présider le déjeuner qui lui était offert par la mission italienne.
Le communiqué officiel français du 7 courant expose ainsi l’objet de la visite du généralissime :
« Répondant à l’invitation qui lui en avait été faite, le général Joffre s’est rendu récemment en Italie où il a été présente à S. M. Je roi Victor Emmanuel. En conférant au commandant en chef la croix de l’Ordre militaire de Savoie, la plus haute des distinctions militaires de l’Italie, Sa Majesté a bien voulu donner une nouvelle marque de son estime pour l’armée française.
Le général Joffre, au cours des journées qu’il a passées sur le théâtre des opérations, a fait la connaissance du général Cadorna et de quelques uns des généraux placés à la tête des armées ou des corps d’armée. En parcourant le front avec Sa Majesté le roi et le général Cadorna, le commandant en chef a pu se rendre compte des progrès réalisés grâce à la vaillance des alliés et de l’effort considérable déjà accompli et constater la belle attitude des troupes italiennes. »
FÉLICITATIONS A L’ARMÉE ITALIENNE
Après deux jours passés sur le front italien, le général Joffre était de retour à Modane le 6 courant.
Pendant l’arrêt du train, le général n’a reçu personne.
Le public était maintenu au loin par un rigoureux service d’ordre.
De Modane, le général Joffre a adressé au général Cadorna le télégramme suivant :
« Je quitte le sol de votre beau pays après y avoir vécu deux journées dont je garderai le fidèle et reconnaissant souvenir. Il m’est extrêmement agréable de vous remercier de l’accueil particulièrement cordial que j’ai reçu de vous et de vos collaborateurs à tous les degrés.
Je vous prie d’être mon interprète auprès de Sa Majesté le Roi et de lui exprimer toute ma respectueuse gratitude pour la bienveillance très grande qu’il lui a plu de témoigner pendant son séjour au commandant en chef des armées du Nord et du Nord-Est de la République française.
Auprès de Sa Majesté et à vos côtés, j’ai été heureux de passer sur le front italien, au contact de vos superbes troupes, ces heures rapides qui laissent dans mon esprit la plus forte et la meilleure impression.
Fraternellement unie à l’armée française, qui applaudit chaleureusement à vos premiers et brillants succès, l’armée italienne marche d’un pas sûr à la victoire définitive que les nations alliées sauront remporter ensemble, d’un même élan et d’un même cœur, pour la liberté et la civilisation. »
JOFFRE.