carnet B

caravelle
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Re: carnet B

Message par caravelle »

Bonjour à tous,

Avec un peu de chance c'est le bon post,)

D'apres ce qui est dit sur le net,le ministre de l'interieur au 1 Aout 1914,Malvy Louis,n'a pas voulu le mettre en oeuvre lors du declenchement de la guerre.

Dans certains livres ,que j'ai lu ,il y'a quelques annees de ça,il etait dit que les gendarmes venaient chercher les inscrits de ce fameux carnet B,lors de la mobilisation generale?

Si quelqu'un peut me donner des infos supplementaires ,que je ne reste pas dans l'ignorance.

Bonne journee

Nicole
ALVF
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Re: carnet B

Message par ALVF »

Bonjour,

La décision, prise le 31 juillet 1914, par le Conseil des Ministres d'application des mesures militaires de "Couverture" entraîne, en principe, la mise en oeuvre automatique de toutes les mesures d'ordre public prescrites par le "Carnet B".La réalité est un peu plus complexe car, en temps de guerre, après le décret instituant l'Etat de Siège du 2 août 1914, suivi par le vote de l'Assemblée Nationale de la loi du 4 août 1914 confirmant l'Etat de Siège sur toute l'étendue du territoire français et en Algérie, la responsabilité de l'ordre public passe de l'autorité civile à l'autorité militaire et donc la mise en oeuvre des mesures prescrites dans le "Carnet B" est avant tout de la responsabilité du Ministre de la Guerre, Adolphe Messimy.La responsabilité des mesures à prendre est donc en principe du domaine du ministre de l'intérieur du 31 juillet au 2 août 1914 mais dès le 31 juillet 1914, l'avis du Ministre de la Guerre (en liaison constante avec l'Etat-Major de l'Armée) est capital car les mesures à prendre visent à assurer les meilleures conditions de la mobilisation générale imminente.
Messimy s'est expliqué sur le contexte des décisions du 31 juillet 1914 visant à ne pas exécuter les mesures de Sûreté Générale prévues au "Carnet B".Ces mesures ont été étudiées et approuvées en temps de paix par le ministère de l'intérieur (Sûreté Générale et Préfecture de Police) en liaison avec le ministère de la Guerre (2ème Bureau "Renseignements").Messimy en rappelle les grandes lignes dans "Mes Souvenirs", livre paru en 1937 chez Plon dont voici les extraits concernant la date du vendredi 31 juillet 1914:
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Pour bien comprendre l'utilité des mesures prescrites par le "Carnet B", il faut se souvenir de "l'ambiance" politique de l'avant-guerre où une part non négligeable de la population française faisait sienne les "fortes" paroles du 5ème couplet de "L'Internationale" prônant "la grève aux Armées...rompons les rangs... que nos balles sont pour nos propres généraux".Dans ces conditions, le Pouvoir Civil avait donc institué dès l'avant guerre ce fameux "Carnet B".Il est d'ailleurs dommage que beaucoup d'archives de la Sûreté Générale aient disparu de nos archives nationales (saisies en juin 1940 par l'Allemagne puis en 1945 par les Russes à Berlin!), il serait extrêmement intéressant d'examiner les "données brutes" ayant abouti à la rédaction du "Carnet B"!
Cordialement,
Guy François.
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Guilhem LAURENT
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Re: carnet B

Message par Guilhem LAURENT »

Bonsoir à toutes et à tous,
[...] il serait extrêmement intéressant d'examiner les "données brutes" ayant abouti à la rédaction du "Carnet B"! [...]
Dans certains services des archives départementales, dans la série M, il est possible de trouver des renseignements.

Sur ce sujet, je vous conseille la lecture du bouquin de Jean-Jacques Becker, Le Carnet B, les pouvoirs publics et l'antimilitarisme avant la guerre de 1914, Paris, Editions Klincksieck, 1973, 226 pages. Ouvrage pas évident à trouver à l'achat, mais il doit bien être dans quelques collections de bibliothèques.

Amicalement

Guilhem
On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont.
L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qui l'aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.
caravelle
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Re: carnet B

Message par caravelle »

Bonsoir Guy François.Guillem,
Bonsoir à tous,

Je vous remercie Guy François,pour ces informations.
Je pourrai avoir une autre opinion du gouvernement de l'epoque.

Je ne pense pas le trouver à la mediatheque de ma ville.
Je connais 2 bouquinistes qui peuvent m'aider,et peut etre qu'un de mes beau frere ,sur Paris ,peut chiner pour moi.

Merci de votre aide
Nicole
Ps:desolee je pose toujours des questions impossibles!
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Achache
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Re: carnet B

Message par Achache »

Bonsoir,
Ouvrage pas évident à trouver à l'achat
on peut se le procurer par l'intermédiaire d'un site "marchand" que je ne réfère donc pas ici mais que je peux communiquer en MP.

Bien à vous,

[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
caravelle
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Re: carnet B

Message par caravelle »

Bonsoir Achache,

Je veux bien.
Merci de votre gentillesse
Nicole
Rutilius
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Re: carnet B

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Sur les origines du « Carnet B. », applicable aux « Nationaux et étrangers des deux sexes suspects au point de vue national, à l’égard desquels des mesures de rigueur sont à prendre en cas d’événements », selon une circulaire du 31 décembre 1893, V. :

— Allan MITCHELL, Université de Californie, San Diego : « La mentalité xénophobe : le contre-espionnage en France et les racines de l’affaire Dreyfus », Revue d’histoire moderne et contemporaine, T. XXIX, Juill.-Sept. 1982, p. 489 à 499.

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... %22.langFR

Son principal instigateur aurait été le chef de bataillon Nicolas Jean Robert Conrad Auguste SANDHERR, né le 6 juin 1846 à Mulhouse (Haut-Rhin) et décédé le 24 mai 1897 à Paris (XVIIe Arr.), chef-adjoint la « Section de statistique » de l’État-major de l'armée – préfiguration des services contemporains du contre-espionnage –, et l’un des protagonistes de l’ « Affaire Dreyfus ».

A propos de cette « Section de statistique », V. :

—> http://www.cf2r.org/fr/notes-historique ... -de-ar.php

L’acte fondateur du « Carnet B. » – mais également du « Carnet A. », applicable aux seuls étrangers – serait une « Note au sujet des mesures à prendre à la mobilisation contre les étrangers et les suspects », datée de Décembre 1893. Ce document serait archivé à Vincennes sous la cote 7 N 674 (Allan Mitchell, op. cit.).

A consulter également :

— Louis N. PANEL : « Gendarmerie et contre-espionnage (1914~1918) », préface de Jean-Jacques BECKER, Service historique de la Gendarmerie nationale, collection « Études », Série « La gendarmerie dans la Grande Guerre », 2004.

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
ALVF
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Re: carnet B

Message par ALVF »

Bonsoir,

Je crois qu'il faut dissocier l'approche "contre-espionnage" et "mentalité xénophobe" étudiée par le professeur d'université américaine et les motivations ayant conduit à la rédaction du "carnet B".
Son but, bien résumé dans l'extrait des pages de Messimy, est bien d'empêcher les tentatives des "révolutionnaires", "pacifistes" et autres groupes hostiles à la "guerre capitaliste", ce "carnet B" est à usage avant tout "intérieur".Les gouvernants et les dirigeants de l'Armée de 1914 ont parfaitement intégré toutes les facettes des mécanismes de "l'insurrection" et de la "sédition" dont à peu près toutes les formes se sont révélées en France au cours du 19ème siècle.
Il est certain que des mouvements pouvant troubler la mobilisation ou la cohésion de l'Armée à la veille d'un conflit majeur peuvent trouver leur source à l'étranger mais le "carnet B" contient en très grande majorité des citoyens français, y compris des parlementaires, comme le rappelle Adolphe Messimy!Nous sommes là bien loin du "contre-espionnage" et de la "xénophobie", ce sont bien les "révolutionnaires des partis extrêmes" qui inquiètent les autorités civiles et militaires en cas de mobilisation générale.
L'arrestation de citoyens étrangers ou d'agents de puissances étrangères, jugés dangereux, aura bien lieu dès le début d'août 1914 mais les mesures prévues au "carnet B" resteront dans les cartons.En 1917 toutefois, surtout sous le Ministère Clemenceau, beaucoup de noms figurant au "carnet B" bénéficieront d'un regain d'intérêt de la Sûreté Générale et de la Justice Militaire pour des raisons et dans un contexte entièrement différents!
Cordialement,
Guy François.
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Yv'
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Re: carnet B

Message par Yv' »

Sur ce sujet, je vous conseille la lecture du bouquin de Jean-Jacques Becker, Le Carnet B, les pouvoirs publics et l'antimilitarisme avant la guerre de 1914, Paris, Editions Klincksieck, 1973, 226 pages. Ouvrage pas évident à trouver à l'achat, mais il doit bien être dans quelques collections de bibliothèques.

Amicalement

Guilhem
Bonsoir,

Cet ouvrage semble être consultable à la BNF à Paris, ainsi que dans une trentaine de bibliothèques universitaires + les bibliothèques municipales de Lyon et de Bourges.

Cordialement
Yves
caravelle
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Re: carnet B

Message par caravelle »

Bonjour tout le monde,

Merci Yves,Guy François et Daniel,pour ces nouveaux renseignements.

Je m'etais fais une fausse idee de ce fameux carnet.

C
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