bjr
je ne vois plus de ces messages très intéressant appelés "entre les lignes"
quelqu'un du forum peut il m'en expliquer les raisons?
peut on consulter ces rubriques quelque part?
cordialement
rubrique "entre les lignes"
Re: rubrique "entre les lignes"
Bonsoir,
Il vous suffit d'entrer ces mots entre les lignes
dans le moteur de recherche pour retrouver les différents sujets qui portent ce titre.
Bien à vous,
[:achache:1]
Il vous suffit d'entrer ces mots entre les lignes
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Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Re: rubrique "entre les lignes"
merci beaucoup
il est parfois des choses simples que l'on oublie de faire
cordialement
leonard
il est parfois des choses simples que l'on oublie de faire
cordialement
leonard
- terrasson
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Re: rubrique "entre les lignes"
bonsoir
en entrant "entre les lignes"
on obtient ceci
terrasson : Se déconnecter | Profil | Aide
R.I. | Chasseurs | Coloniale | Zouaves | Tirailleurs
Aucun message posté
bien dommage
bien cordialement
adischats
christian terrasson
en entrant "entre les lignes"
on obtient ceci
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R.I. | Chasseurs | Coloniale | Zouaves | Tirailleurs
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bien dommage
bien cordialement
adischats
christian terrasson
soldat forcat a pas jamai portat plan lo sac.Es pas l'ome que gana es lo temps vai i mesme pas paur
Re: rubrique "entre les lignes"
Bonsoir,
Christian
, vous avez dû entre les trois mots "entre le lignes" alors que vous étiez encore dans la page de ce fil; il faut revenir au générique "FORUM pages 14-14" puis alors seulement entrer la recherche dans le moteur.
Bien à vous,
[:achache:1]
Christian

Bien à vous,
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Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
- Arnaud Carobbi
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- Inscription : mer. avr. 19, 2006 2:00 am
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Re: rubrique "entre les lignes"
Bonsoir à tous,
Pas de panique, les sujets existent toujours. L'absence de résultats vient de la configuration du moteur de recherche. Pour configurer l'outil et surtout, il existe une autre méthode pour trouver :
pages1418/QUESTIONS-SUGGESTIONS/trouver ... _459_1.htm
Et voici les 814 résultats pour la recherche "Entre les lignes" !
http://www.google.fr/webhp?hl=fr#sclien ... 24&bih=606
Amicalement,
Arnaud
Pas de panique, les sujets existent toujours. L'absence de résultats vient de la configuration du moteur de recherche. Pour configurer l'outil et surtout, il existe une autre méthode pour trouver :
pages1418/QUESTIONS-SUGGESTIONS/trouver ... _459_1.htm
Et voici les 814 résultats pour la recherche "Entre les lignes" !
http://www.google.fr/webhp?hl=fr#sclien ... 24&bih=606
Amicalement,
Arnaud
Le site du Parcours du combattant de 14-18 : Trésor d’archives n°68 – En avant la musique ! Auxerre, 1908 : présentation et écoute d'une séance de musique militaire. 21/06/2025
- terrasson
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- Inscription : dim. mai 01, 2005 2:00 am
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Re: rubrique "entre les lignes"
bonsoir Achache
bonsoir Arnaud
merci pour ce conseil
bien cordialemet
adischats


merci pour ce conseil

bien cordialemet
adischats
soldat forcat a pas jamai portat plan lo sac.Es pas l'ome que gana es lo temps vai i mesme pas paur
- drachenhohle
- Messages : 48
- Inscription : dim. juin 27, 2010 2:00 am
Re: rubrique "entre les lignes"
Direction des chemins de fer aux armées, arrivée le 30 juin 1915
Commission Régulatrice
Secteur postal 158
N° 3124
Objet: confidentiel
Le 27 juin 1915
Le Commandant Marchand, Commissaire Régulateur à Monsieur le Commissaire militaire du réseau de l’Est à Meaux.
A la suite de vols de denrées et de colis des corps constatés dans ces wagons, j’ai fait appel à la brigade mobile de police de Dijon, par application de la note n° 4330 du 27 février 1915 de la D.C.F.
Les deux inspecteurs de la sûreté, chargés de cette affaire, ont été amenés à conclure que des perquisitions chez un certain nombre de riverains du triage d’Is-sur-Tille seraient de nature à donner d’importants résultats.
Ces perquisitions ont été effectuées le 18 juin par toute la brigade mobile de Dijon. Elles ont amené la saisie dans plusieurs maisons, de café, sucre, riz, tabac, etc... provenant indubitablement des approvisionnements de l’Intendance, et de quelques effets d’habillement militaire et de campement.
Restait à découvrir à quels intermédiaires avaient eu secours les délinquants pour se procurer ces produits.
C’est à quoi se sont appliqués ensuite les deux inspecteurs en question.
Ils ont été amenés rapidement à constater que des sacs de café avaient été apportés à plusieurs reprises chez un nommé Vicq, débitant de boissons, par des hommes de la halte-repas d’Is-sur-Tille.
Trois de ceux-ci avouèrent le fait, tout en affirmant avoir agi par ordre de leur chef, l’officier d’administration de 2ème classe du cadre auxiliaire Bénard, gestionnaire de la halte-repas.
L’instruction de cette affaire, entreprise dans l’après-midi du 23 juin, se poursuivit dans la soirée. Je fis appeler Mr Bénard afin qu’il fût confronté avec ses accusateurs. Questionné en ma présence, il se borna à nier toute participation dans les détournements de café. Il paraissait d’ailleurs très troublé et ne put fournir d’explications plausibles concernant la présence à son domicile d’une caisse de conserves américaines que ses hommes déclaraient y avoir apportée par son ordre.
En présence de ces faits, qui laissaient planer un doute sur les agissements de Mr Bénard, je le congédiais vers minuit, tout en lui déclarant que je prenais des mesures afin de l’empêcher de communiquer avec l’extérieur jusqu’à ce que l’enquête fût reprise le lendemain. Un capitaine du commandement d’Etapes l’accompagna jusqu’à sa chambre et reçut sa parole qu’il n’y avait pas d’armes chez lui. Deux gendarmes furent placés dans le corridor de cette chambre, dont la porte fut entr’ouverte et qui resta éclairée.
Malgré ces précautions, Mr Bénard se donnait la mort quelques instants plus tard, c’est-à-dire le 24 juin à 2 heures, en se tirant un coup de revolver dans la tempe.
On ne devait pas tarder à constater que ce suicide était dû, non pas tant aux affaires soulevées dans la soirée du 23, qu’à celles qui devaient être découvertes le lendemain 24. C’est en effet ce jour-là, dans la matinée, qu’il devait remettre sa comptabilité aux sous intendants de la gare régulatrice.
J’avais reçu, dans la soirée du 22 juin, du général commandant la 8ème Région, notification de la décision ministérielle approuvant le rattachement du personnel de la halte-repas d’Is-sur-Tille à la commission régulatrice. J’avais immédiatement décidé que le sous-intendant de gare régulatrice prendrait en charge le matériel et les existants dans la journée du lendemain 23 à 15 heures et que la comptabilité lui serait remise dans la matinée du 24.
C’est indubitablement pour se soustraire à cette remise que Mr Bénard s’est suicidé quelques heures auparavant.
On se trouve, en effet, en présence des comptes des plus fantaisistes. Un certain nombre de faux en écritures et de surcharges ont déjà été relevés et l’enquête continue.
Il est impossible, dans ces conditions, de fournir actuellement, des précisions sur cette affaire. Il semble établi, dès à présent, que les détournements s’élèvent à plusieurs milliers de francs et que les coupables sont nombreux. Cinq d’entre eux sont déjà arrêtés. Ce sont :
- les soldats : Séverin, Voillemain, Duchesne, Gâtinois, incarcérés le 23 juin.
- le nommé : Vicq, débitant à Marcilly-sur-Tille, incarcéré le 25 juin.
J’ai tenu à vous mettre de suite au courant de cette affaire, comme aussi de celles qui sont actuellement à à l’étude, concernant les autres débitants.
Je vous adresserai en toute diligence les dossiers constitués par les inspecteurs de police, dès que les résultats de leur enquête me paraîtront suffisants.
Signé : A. Marchand
Transmis au Directeur des chemins de fer à titre de compte-rendu ce en attendant que les dossiers complets de l’affaire soient établis.
Le 29 juin 1915, le commissaire militaire de réserve
Transmis à la Direction de l’Arrière. Les Haltes-repas, organes isolés doivent être l’objet d’une surveillance spéciale du Service de l’Intendance. Leur rattachement aux Régulatrices permettra de l’assurer efficacement.
Le 30 juin 1915, signé le directeur des chemins de fer.
Commission Régulatrice
Secteur postal 158
N° 3124
Objet: confidentiel
Le 27 juin 1915
Le Commandant Marchand, Commissaire Régulateur à Monsieur le Commissaire militaire du réseau de l’Est à Meaux.
A la suite de vols de denrées et de colis des corps constatés dans ces wagons, j’ai fait appel à la brigade mobile de police de Dijon, par application de la note n° 4330 du 27 février 1915 de la D.C.F.
Les deux inspecteurs de la sûreté, chargés de cette affaire, ont été amenés à conclure que des perquisitions chez un certain nombre de riverains du triage d’Is-sur-Tille seraient de nature à donner d’importants résultats.
Ces perquisitions ont été effectuées le 18 juin par toute la brigade mobile de Dijon. Elles ont amené la saisie dans plusieurs maisons, de café, sucre, riz, tabac, etc... provenant indubitablement des approvisionnements de l’Intendance, et de quelques effets d’habillement militaire et de campement.
Restait à découvrir à quels intermédiaires avaient eu secours les délinquants pour se procurer ces produits.
C’est à quoi se sont appliqués ensuite les deux inspecteurs en question.
Ils ont été amenés rapidement à constater que des sacs de café avaient été apportés à plusieurs reprises chez un nommé Vicq, débitant de boissons, par des hommes de la halte-repas d’Is-sur-Tille.
Trois de ceux-ci avouèrent le fait, tout en affirmant avoir agi par ordre de leur chef, l’officier d’administration de 2ème classe du cadre auxiliaire Bénard, gestionnaire de la halte-repas.
L’instruction de cette affaire, entreprise dans l’après-midi du 23 juin, se poursuivit dans la soirée. Je fis appeler Mr Bénard afin qu’il fût confronté avec ses accusateurs. Questionné en ma présence, il se borna à nier toute participation dans les détournements de café. Il paraissait d’ailleurs très troublé et ne put fournir d’explications plausibles concernant la présence à son domicile d’une caisse de conserves américaines que ses hommes déclaraient y avoir apportée par son ordre.
En présence de ces faits, qui laissaient planer un doute sur les agissements de Mr Bénard, je le congédiais vers minuit, tout en lui déclarant que je prenais des mesures afin de l’empêcher de communiquer avec l’extérieur jusqu’à ce que l’enquête fût reprise le lendemain. Un capitaine du commandement d’Etapes l’accompagna jusqu’à sa chambre et reçut sa parole qu’il n’y avait pas d’armes chez lui. Deux gendarmes furent placés dans le corridor de cette chambre, dont la porte fut entr’ouverte et qui resta éclairée.
Malgré ces précautions, Mr Bénard se donnait la mort quelques instants plus tard, c’est-à-dire le 24 juin à 2 heures, en se tirant un coup de revolver dans la tempe.
On ne devait pas tarder à constater que ce suicide était dû, non pas tant aux affaires soulevées dans la soirée du 23, qu’à celles qui devaient être découvertes le lendemain 24. C’est en effet ce jour-là, dans la matinée, qu’il devait remettre sa comptabilité aux sous intendants de la gare régulatrice.
J’avais reçu, dans la soirée du 22 juin, du général commandant la 8ème Région, notification de la décision ministérielle approuvant le rattachement du personnel de la halte-repas d’Is-sur-Tille à la commission régulatrice. J’avais immédiatement décidé que le sous-intendant de gare régulatrice prendrait en charge le matériel et les existants dans la journée du lendemain 23 à 15 heures et que la comptabilité lui serait remise dans la matinée du 24.
C’est indubitablement pour se soustraire à cette remise que Mr Bénard s’est suicidé quelques heures auparavant.
On se trouve, en effet, en présence des comptes des plus fantaisistes. Un certain nombre de faux en écritures et de surcharges ont déjà été relevés et l’enquête continue.
Il est impossible, dans ces conditions, de fournir actuellement, des précisions sur cette affaire. Il semble établi, dès à présent, que les détournements s’élèvent à plusieurs milliers de francs et que les coupables sont nombreux. Cinq d’entre eux sont déjà arrêtés. Ce sont :
- les soldats : Séverin, Voillemain, Duchesne, Gâtinois, incarcérés le 23 juin.
- le nommé : Vicq, débitant à Marcilly-sur-Tille, incarcéré le 25 juin.
J’ai tenu à vous mettre de suite au courant de cette affaire, comme aussi de celles qui sont actuellement à à l’étude, concernant les autres débitants.
Je vous adresserai en toute diligence les dossiers constitués par les inspecteurs de police, dès que les résultats de leur enquête me paraîtront suffisants.
Signé : A. Marchand
Transmis au Directeur des chemins de fer à titre de compte-rendu ce en attendant que les dossiers complets de l’affaire soient établis.
Le 29 juin 1915, le commissaire militaire de réserve
Transmis à la Direction de l’Arrière. Les Haltes-repas, organes isolés doivent être l’objet d’une surveillance spéciale du Service de l’Intendance. Leur rattachement aux Régulatrices permettra de l’assurer efficacement.
Le 30 juin 1915, signé le directeur des chemins de fer.
- drachenhohle
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Re: rubrique "entre les lignes"
13 novembre 1915
J’ai procédé le 12 novembre à une enquête sur les faits indiqués dans une carte de dénonciation concernant le Lt colonel Doctaire, commandant d’Etapes de Dormans. Les résultats de mon enquête sont les suivants :
1°) Enquête à Condé-en-Brie. Le Lt colonel Doctaire vient fréquemment à Condé-en-Brie en automobile, il s’arrête généralement pendant une heure ou une heure et demie dans une maison amie, chez Mr Dard, ancien adjoint au maire de Condé-en-Brie (70 ans environ). Mr Dard est très bien considéré, c’est un bourgeois aisé, habitant une maison confortablement installée. Il a une domestique qui loge chez lui depuis le commencement de la guerre, sa nièce, mademoiselle Revel Camille.
Mademoiselle Revel est très honorablement connue à Condé-en-Brie, elle y vient depuis treize ans faire des séjours assez longs, notamment pendant la période estivale, elle est alors accompagnée de son frère, ingénieur, aujourd’hui mobilisé.
La résidence normale de mademoiselle Revel et de son frère est Paris.
Dans un bourg de 600 habitants, les faits et gestes de chacun sont épiés et commentés; les visites du Lt colonel Doctaire sont connues, jamais elles n’ont été interprétées défavorablement, mademoiselle Revel a dépassé la quarantaine, elle a les cheveux grisonnants, sa conduite est à l’abri de tout soupçon.
2°) Enquête à Dormans.
A : Chevaux du Lt colonel Doctaire. Le Lt colonel Doctaire a deux chevaux, il les monte rarement, ce sont des chevaux provenant de la réquisition, leur dressage est imparfait et on éprouve peu d’agrément à les monter. Le Lt colonel Doctaire les a cependant toujours employés lorsqu’il y a été obligé, notamment au début de la campagne pendant la retraite.
Les déplacements que le Lt colonel Doctaire est appelé à faire pour le service ne peuvent, sur leur longueur, être faits qu’en utilisant l’automobile.
B : chauffeurs du Lt colonel Doctaire. Le Lt colonel Doctaire possède un chauffeur et non deux. Son automobile (12/16 HP Renault) ne doit comporter qu’un chauffeur et jamais il n’a existé d’autre chauffeur que celui indiqué dans la situation des cinq jours fourni....
C: relations féminines.
Le Lt colonel Doctaire a connu à Dormans, où elle était venue avec son frère, mademoiselle Revel Camille.
Mr Revel, ingénieur, mobilisé, est un camarade d’école du Lt colonel Doctaire (école des arts et métiers de Angers). Ayant fait la connaissance de mademoiselle Revel, le Lt colonel Doctaire a continué à lui faire des visites lorsqu’il avait l’occasion de se rendre à Condé-en-Brie, notamment lors du règlement de certaines questions de circulation avec le brigadier de gendarmerie. Ces faits m’ont été confirmés à Condé-en-Brie.
Ayant la surveillance des dépôts d’éclopés de Crézancy et de Provins, le Lt colonel Doctaire, au retour de ses inspections à Crézancy, faisait un retour par Condé-en-Brie et allait voir Mr Dard et mademoiselle Revel. En outre étant en service à Château-Thierry, le Lt colonel Doctaire y a rencontré deux fois, tout à fait par hasard, affirme t’il, mademoiselle Revel qui y était venue pour des achats. Ils ont déjeuné ensemble à l’hôtel du Cygne, dans la grande salle à manger commune, la deuxième fois mademoiselle Revel était en compagnie d’une dame, une de ses amies.
Vers 15 heures, chaque fois, le Lt colonel Doctaire a pris congé de mademoiselle Revel et est rentré à Dormans.
Les relations d’amitié qui existaient entre lui et le frère de mademoiselle Revel ont créé des relations de sympathie entre lui et mademoiselle Revel, mais, affirme t’il, il serait o Dieu, abominable, d’y voir autre chose.
L’examen du permis rouge de l’auto du Lt colonel Doctaire indique du 1er au 8 novembre les déplacements suivants :
1er novembre : Port à Binson, Cerseuil, Oeuilly, Boursault, Epernay.
2 novembre : Crézancy
4 novembre : Château-Thierry
5 novembre : Crézancy
8 novembre : Crézancy.
Les 2 et 8 novembre, le Lt colonel Doctaire est revenu de Crézancy par Condé-en-Brie où il s’est arrêté pour rendre visite à Mr Dard et mademoiselle Revel.
Conclusion: les résultats de mon enquête me permettent de conclure que le Lt colonel Doctaire a pu donner lieu à la critique en se rendant très souvent à Condé-en-Brie mais que les motifs que l’on prête à ses visites à mademoiselle Revel sont calomnieux et immérités. Lorsque le Lt colonel Doctaire porte sur le permis rouge itinéraire Crézancy, il devrait au retour rentrer directement et non passer par Condé-en-brie pour convenances personnelles qui n’ont rien à voir avec le service.
Dans tous les cas, il faudrait, pour rester dans la régulation porter sur le permis : itinéraire Crézancy, Condé-en-Brie, Dormans.
Le détour fait chaque fois par le Lt colonel Doctaire a comme conséquence une dépense d’essence, une usure des pneus qui constituent un des abus que le commandement a interdits. Il semble d’ailleurs que la nouvelle délimitation des commandements d’étapes ( note n° 1669, 3° bureau DES. du 29 octobre 1916) ne permet plus la justification de déplacements ultérieurs du Lt colonel Doctaire à Condé-en-Brie qui dépend du commandement d’étapes de Château-Thierry. Par extension, l’inspection du dépôt d’éclopés de Crézancy semble devoir incomber au commandement d’étapes de Château-Thierry. Quant au dépôt de Provins, il est si éloigné que son inspection par le Lt colonel Doctaire doit coûter cher à l’Etat. Le Lt colonel Doctaire reconnaît d’ailleurs n’avoir vu ce dépôt que très rarement par raison d’économie. Ces renseignements sont donnés à toutes fins utiles, j’ai cru devoir les donner bien qu’ils n’aient qu’un rapport éloigné avec la mission qui m’était confiée.
Auteur présumé de la dénonciation anonyme ou instigateur de la dénonciation.
Madame Leclère, domiciliée à Dormans et propriétaire à Condé-en-Brie. Cette dame allait fréquemment à Condé-en-Brie en auto, conduite par un Belge qui avait un permis bleu délivré à tort par la région. Le DES. a refusé de délivrer un permis bleu à ce Belge, madame Leclère attribue ce refus aux renseignements fournis par le Lt colonel Doctaire. Elle lui garde rancune aussi de ce qu’il l’a obligée à loger des officiers et des militaires dans ses immeubles de Dormans, alors qu’elle voulait se soustraire à cette réquisition.
J’ai procédé le 12 novembre à une enquête sur les faits indiqués dans une carte de dénonciation concernant le Lt colonel Doctaire, commandant d’Etapes de Dormans. Les résultats de mon enquête sont les suivants :
1°) Enquête à Condé-en-Brie. Le Lt colonel Doctaire vient fréquemment à Condé-en-Brie en automobile, il s’arrête généralement pendant une heure ou une heure et demie dans une maison amie, chez Mr Dard, ancien adjoint au maire de Condé-en-Brie (70 ans environ). Mr Dard est très bien considéré, c’est un bourgeois aisé, habitant une maison confortablement installée. Il a une domestique qui loge chez lui depuis le commencement de la guerre, sa nièce, mademoiselle Revel Camille.
Mademoiselle Revel est très honorablement connue à Condé-en-Brie, elle y vient depuis treize ans faire des séjours assez longs, notamment pendant la période estivale, elle est alors accompagnée de son frère, ingénieur, aujourd’hui mobilisé.
La résidence normale de mademoiselle Revel et de son frère est Paris.
Dans un bourg de 600 habitants, les faits et gestes de chacun sont épiés et commentés; les visites du Lt colonel Doctaire sont connues, jamais elles n’ont été interprétées défavorablement, mademoiselle Revel a dépassé la quarantaine, elle a les cheveux grisonnants, sa conduite est à l’abri de tout soupçon.
2°) Enquête à Dormans.
A : Chevaux du Lt colonel Doctaire. Le Lt colonel Doctaire a deux chevaux, il les monte rarement, ce sont des chevaux provenant de la réquisition, leur dressage est imparfait et on éprouve peu d’agrément à les monter. Le Lt colonel Doctaire les a cependant toujours employés lorsqu’il y a été obligé, notamment au début de la campagne pendant la retraite.
Les déplacements que le Lt colonel Doctaire est appelé à faire pour le service ne peuvent, sur leur longueur, être faits qu’en utilisant l’automobile.
B : chauffeurs du Lt colonel Doctaire. Le Lt colonel Doctaire possède un chauffeur et non deux. Son automobile (12/16 HP Renault) ne doit comporter qu’un chauffeur et jamais il n’a existé d’autre chauffeur que celui indiqué dans la situation des cinq jours fourni....
C: relations féminines.
Le Lt colonel Doctaire a connu à Dormans, où elle était venue avec son frère, mademoiselle Revel Camille.
Mr Revel, ingénieur, mobilisé, est un camarade d’école du Lt colonel Doctaire (école des arts et métiers de Angers). Ayant fait la connaissance de mademoiselle Revel, le Lt colonel Doctaire a continué à lui faire des visites lorsqu’il avait l’occasion de se rendre à Condé-en-Brie, notamment lors du règlement de certaines questions de circulation avec le brigadier de gendarmerie. Ces faits m’ont été confirmés à Condé-en-Brie.
Ayant la surveillance des dépôts d’éclopés de Crézancy et de Provins, le Lt colonel Doctaire, au retour de ses inspections à Crézancy, faisait un retour par Condé-en-Brie et allait voir Mr Dard et mademoiselle Revel. En outre étant en service à Château-Thierry, le Lt colonel Doctaire y a rencontré deux fois, tout à fait par hasard, affirme t’il, mademoiselle Revel qui y était venue pour des achats. Ils ont déjeuné ensemble à l’hôtel du Cygne, dans la grande salle à manger commune, la deuxième fois mademoiselle Revel était en compagnie d’une dame, une de ses amies.
Vers 15 heures, chaque fois, le Lt colonel Doctaire a pris congé de mademoiselle Revel et est rentré à Dormans.
Les relations d’amitié qui existaient entre lui et le frère de mademoiselle Revel ont créé des relations de sympathie entre lui et mademoiselle Revel, mais, affirme t’il, il serait o Dieu, abominable, d’y voir autre chose.
L’examen du permis rouge de l’auto du Lt colonel Doctaire indique du 1er au 8 novembre les déplacements suivants :
1er novembre : Port à Binson, Cerseuil, Oeuilly, Boursault, Epernay.
2 novembre : Crézancy
4 novembre : Château-Thierry
5 novembre : Crézancy
8 novembre : Crézancy.
Les 2 et 8 novembre, le Lt colonel Doctaire est revenu de Crézancy par Condé-en-Brie où il s’est arrêté pour rendre visite à Mr Dard et mademoiselle Revel.
Conclusion: les résultats de mon enquête me permettent de conclure que le Lt colonel Doctaire a pu donner lieu à la critique en se rendant très souvent à Condé-en-Brie mais que les motifs que l’on prête à ses visites à mademoiselle Revel sont calomnieux et immérités. Lorsque le Lt colonel Doctaire porte sur le permis rouge itinéraire Crézancy, il devrait au retour rentrer directement et non passer par Condé-en-brie pour convenances personnelles qui n’ont rien à voir avec le service.
Dans tous les cas, il faudrait, pour rester dans la régulation porter sur le permis : itinéraire Crézancy, Condé-en-Brie, Dormans.
Le détour fait chaque fois par le Lt colonel Doctaire a comme conséquence une dépense d’essence, une usure des pneus qui constituent un des abus que le commandement a interdits. Il semble d’ailleurs que la nouvelle délimitation des commandements d’étapes ( note n° 1669, 3° bureau DES. du 29 octobre 1916) ne permet plus la justification de déplacements ultérieurs du Lt colonel Doctaire à Condé-en-Brie qui dépend du commandement d’étapes de Château-Thierry. Par extension, l’inspection du dépôt d’éclopés de Crézancy semble devoir incomber au commandement d’étapes de Château-Thierry. Quant au dépôt de Provins, il est si éloigné que son inspection par le Lt colonel Doctaire doit coûter cher à l’Etat. Le Lt colonel Doctaire reconnaît d’ailleurs n’avoir vu ce dépôt que très rarement par raison d’économie. Ces renseignements sont donnés à toutes fins utiles, j’ai cru devoir les donner bien qu’ils n’aient qu’un rapport éloigné avec la mission qui m’était confiée.
Auteur présumé de la dénonciation anonyme ou instigateur de la dénonciation.
Madame Leclère, domiciliée à Dormans et propriétaire à Condé-en-Brie. Cette dame allait fréquemment à Condé-en-Brie en auto, conduite par un Belge qui avait un permis bleu délivré à tort par la région. Le DES. a refusé de délivrer un permis bleu à ce Belge, madame Leclère attribue ce refus aux renseignements fournis par le Lt colonel Doctaire. Elle lui garde rancune aussi de ce qu’il l’a obligée à loger des officiers et des militaires dans ses immeubles de Dormans, alors qu’elle voulait se soustraire à cette réquisition.
- drachenhohle
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Re: rubrique "entre les lignes"
V ème Armée,18 mars 1916
Délit de chasse commis par le Lt Laborde
Le 18 mars 1916, à 13 heures 20, me rendant en automobile à Droizy (16° C.A) pour inspecter les cantonnements, j’ai remarqué dans un champ labouré, à 800 mètres environ de Fismes, à l’ouest de la route de Courville à Fismes, un militaire armé d’un fusil dans l’attitude du chasseur qui se prépare à tirer une pièce de gibier.
A 20 mètres environ en arrière du chasseur se trouvaient quatre autres militaires qui paraissaient suivre avec intérêt les faits et gestes de celui-ci.
Ayant fait arrêter mon automobile, je me dirigeais dans la direction du chasseur qui, probablement prévenu par les autres militaires, disparut rapidement dans un bois voisin, après avoir franchi un fossé.
Ayant questionné les militaires restés sur place, je ne pus obtenir aucun renseignement.
J’ai alors requis l’un d’eux de m’accompagner pour rechercher dans les bois le chasseur disparu, au bout de quelques recherches, je me trouvais en présence d’un lieutenant dont la silhouette correspondait à celle du chasseur. Je lui dis “qu’avez-vous fait de votre fusil? _ il me répondit “je l’ai laissé à l’endroit où vous m’avez aperçu”.
D _ Pourquoi vous êtes-vous sauvé?
R _ Lorsque j’ai vu une voiture s’arrêter, un officier en descendre, j’ai voulu m’éloigner car je savais que la chasse est défendue et je craignais d’être surpris.”
Puis, sur ma demande, l’officier me donna son nom et fit la déclaration suivante :
“ Je m’appelle Laborde, je suis lieutenant au 13 ème Dragons, détaché au 96 ème d’Infanterie, ma compagnie est cantonnée à l’entrée sud de Fismes, dans des baraques Adrian. Je suis logé dans la maison qui se trouve sur la route de Courville à Fismes, à 300 mètres d’ici.
J’ai acheté un fusil de chasse au début de la guerre à Coucy-le-Château et l’ai toujours gardé dans ma cantine, quand vous m’avez aperçu, j’allais tirer une perdrix qui se trouvait dans le labouré. Les militaires qui se trouvaient prêt de moi sont 1 : mon ordonnance, 2 : le soldat Miallet du 96° d’Infanterie, 3 : deux travailleurs agricoles conduisant des chevaux au travail et que je ne connais pas davantage.
Je sais que la chasse est interdite en campagne, jamais je n’avais chassé jusqu’à ce jour.”
J’ai prié le lieutenant Laborde de me guider jusqu’à l’endroit où il avait abandonné son arme et j’ai trouvé alors dans le champ labouré un fusil “Lefaucheux” à broche chargé de deux cartouches, calibre 16, les deux chiens au cran de l’armé.
J’ai déclaré au lieutenant Laborde que je saisissais son arme comme pièce à conviction jusqu’à ce que le commandement ait décidé de la destination à lui donner.
Le fusil et les deux cartouches sont déposés à la prévôté de Serzy. L’armée étant propriété personnelle du lieutenant Laborde je propose qu’elle soit remise contre-reçu au colonel ou au chef de bataillon de l’officier délinquant qui s’assurera, sous sa responsabilité, que celui-ci en a fait immédiatement le renvoi à l’extérieur.
Le lieutenant Laborde a commis une faute qui le rend passible d’une sévère sanction disciplinaire, il a aggravé cette faute en la commettant devant des subordonnés et en présence d’un autre officier, j’ajouterai qu’un civil qui se trouvait devant la porte du logement de l’officier voyait de loin les faits et gestes et pouvait faire des réflexions désobligeantes en constatant avec quel sans-gêne un officier se livrait à un sport absolument interdit aux civils de la zône de l’armée.
Délit de chasse commis par le Lt Laborde
Le 18 mars 1916, à 13 heures 20, me rendant en automobile à Droizy (16° C.A) pour inspecter les cantonnements, j’ai remarqué dans un champ labouré, à 800 mètres environ de Fismes, à l’ouest de la route de Courville à Fismes, un militaire armé d’un fusil dans l’attitude du chasseur qui se prépare à tirer une pièce de gibier.
A 20 mètres environ en arrière du chasseur se trouvaient quatre autres militaires qui paraissaient suivre avec intérêt les faits et gestes de celui-ci.
Ayant fait arrêter mon automobile, je me dirigeais dans la direction du chasseur qui, probablement prévenu par les autres militaires, disparut rapidement dans un bois voisin, après avoir franchi un fossé.
Ayant questionné les militaires restés sur place, je ne pus obtenir aucun renseignement.
J’ai alors requis l’un d’eux de m’accompagner pour rechercher dans les bois le chasseur disparu, au bout de quelques recherches, je me trouvais en présence d’un lieutenant dont la silhouette correspondait à celle du chasseur. Je lui dis “qu’avez-vous fait de votre fusil? _ il me répondit “je l’ai laissé à l’endroit où vous m’avez aperçu”.
D _ Pourquoi vous êtes-vous sauvé?
R _ Lorsque j’ai vu une voiture s’arrêter, un officier en descendre, j’ai voulu m’éloigner car je savais que la chasse est défendue et je craignais d’être surpris.”
Puis, sur ma demande, l’officier me donna son nom et fit la déclaration suivante :
“ Je m’appelle Laborde, je suis lieutenant au 13 ème Dragons, détaché au 96 ème d’Infanterie, ma compagnie est cantonnée à l’entrée sud de Fismes, dans des baraques Adrian. Je suis logé dans la maison qui se trouve sur la route de Courville à Fismes, à 300 mètres d’ici.
J’ai acheté un fusil de chasse au début de la guerre à Coucy-le-Château et l’ai toujours gardé dans ma cantine, quand vous m’avez aperçu, j’allais tirer une perdrix qui se trouvait dans le labouré. Les militaires qui se trouvaient prêt de moi sont 1 : mon ordonnance, 2 : le soldat Miallet du 96° d’Infanterie, 3 : deux travailleurs agricoles conduisant des chevaux au travail et que je ne connais pas davantage.
Je sais que la chasse est interdite en campagne, jamais je n’avais chassé jusqu’à ce jour.”
J’ai prié le lieutenant Laborde de me guider jusqu’à l’endroit où il avait abandonné son arme et j’ai trouvé alors dans le champ labouré un fusil “Lefaucheux” à broche chargé de deux cartouches, calibre 16, les deux chiens au cran de l’armé.
J’ai déclaré au lieutenant Laborde que je saisissais son arme comme pièce à conviction jusqu’à ce que le commandement ait décidé de la destination à lui donner.
Le fusil et les deux cartouches sont déposés à la prévôté de Serzy. L’armée étant propriété personnelle du lieutenant Laborde je propose qu’elle soit remise contre-reçu au colonel ou au chef de bataillon de l’officier délinquant qui s’assurera, sous sa responsabilité, que celui-ci en a fait immédiatement le renvoi à l’extérieur.
Le lieutenant Laborde a commis une faute qui le rend passible d’une sévère sanction disciplinaire, il a aggravé cette faute en la commettant devant des subordonnés et en présence d’un autre officier, j’ajouterai qu’un civil qui se trouvait devant la porte du logement de l’officier voyait de loin les faits et gestes et pouvait faire des réflexions désobligeantes en constatant avec quel sans-gêne un officier se livrait à un sport absolument interdit aux civils de la zône de l’armée.