Et les Antilles ??

[Ferns]

Bonsoir,

A près avoir relevé quelques noms, je me suis aperçu que certains étaient originaires des Antilles et probablement incorporés au 306 ou 332 RI de la 69 DI. Question délicate : y avait-il au début, des unités spécifiques qui regroupaient les Français des Antilles et de la Réunion ou bien étaient-ils distribués selon les besoins des unités ?

Bien cordialement,

Jé

[phil86]

Bonjour,
Si vous cherchez des informations à ce sujet, je connais une personne qui a écrit, entre autre, 2 livres en relation avec les Martiniquais dans la grande guerre qui devraient vous interresser. Ci joint une jacquette d'un de ces livres. Le second étant un receuil de lettre de poilus Martiniquais.


Cordialement Philippe

[Ferns]

Bonjour Philippe,

Super, merci .

Cordialement,

Jé

[- Joel Huret -]

Question délicate : y avait-il au début, des unités spécifiques qui regroupaient les Français des Antilles et de la Réunion ou bien étaient-ils distribués selon les besoins des unités ?

Bien cordialement,

Jé

Bonjour Jérôme,

Des éléments de réponse dans "l'instruction pour l'incorporation des contingents créoles appelés ou rappelés pendant la mobilisation du 12 avril 1915" publiée au B.O. du ministère de la Guerre Edition chronologique N°13 du 27 avril 1915. Texte intégral ci-dessous.

Bien cordialement,
Joël H.

[center]Direction des Troupes coloniales; Bureau technique; Etat-major de l'Armée; Direction de l'Infanterie.[/center]


[center]Instruction pour l’incorporation des contingents créoles appelés ou rappelés pendant la mobilisation.[/center]


Paris, le 12 avril 1915.


I— Les jeunes gens, créoles, des classes 1914, 1915, 1916, reconnus bons pour le service armé, seront incorporés dans les deux compagnies des Antilles, pour ceux des Antilles et de la Guyane, au bataillon européen de Diégo-Suarez, pour ceux de la Réunion.
Cette incorporation, déjà effectuée pour la classe 1914, sera faite pour les deux autres classes, dès que les opérations de la révision seront terminées (1).
Les jeunes gens des classes 1914, 1915, 1916, classés dans le service auxiliaire, seront également incorporés dans les corps précités.

II— A partir du 1er avril 1915, les hommes complètement instruits pourront être dirigés sur la métropole. A leur arrivée en France, ils seront répartis dans les dépôts d'infanterie coloniale du Midi. Des cadres de conduite ont été dirigés sur les Antilles en vue de ces transports. L'encadrement des détachements transportés sera constitué à raison de : un capitaine par 400 hommes, un lieutenant par 200 hommes, un sergent par 100 hommes, un caporal par 50 hommes.
Dans tous les cas, chaque détachement comportera un officier commandant et un médecin convoyeur. Les cadres de conduite des contingents réunionnais seront fournis par Madagascar.

III— A partir du 1er mai, les recrues des classes 1914, 1915, 1916 du service armé ou du service auxiliaire, non encore dirigées sur la métropole en vertu des dispositions précédentes, seront embarquées pour la France. Des dispositions ultérieures fixeront les moyens de transport.

IV— Les hommes reconnus bons pour le service armé, des classes antérieures à la classe 1912 jusqu'à ceux de la classe 1890 inclusivement (2), seront appelés ou rappelés sous les drapeaux. Ils seront incorporés dans les corps mentionnés plus haut, immédiatement après les opérations de la révision et en commençant par les classes les plus jeunes. L'encadrement des deux compagnies des Antilles ne permettant pas d'incorporer tous les contingents, le surplus ne sera appelé que six jours avant la date d'embarquement pour la métropole.
A partir du 1er mai, les hommes des classes dont il s'agit seront dirigés sur la France, suivant les ressources en moyens de transport, et en commençant par les classes les plus jeunes. A leur débarquement, les hommes suivront les obligations de leur classe d'âge; par suite, les réservistes seront affectés aux dépôts d'infanterie coloniale, les territoriaux à ceux d'infanterie métropolitaine (3). L'instruction de ces hommes sera continuée,, entièrement faite, ou reprise, dans ces dépôts, suivant qu'ils auront, ou non, été déjà instruits aux colonies, ou suivant qu'ils auront déjà servi antérieurement.
Il sera conservé dans les unités des colonies d'origine, le personnel jugé strictement indispensable pour la défense et la .sécurité de ces colonies. Ce personnel sera prélevé sur les classes les plus anciennes.
Les hommes du service auxiliaire des classes antérieures à la classe 1913 seront appelés dans les conditions suivantes :
1° Jusqu'à la classe 1902, incluse, ils seront incorporés, après le départ pour France des hommes du service armé, et dirigés sur la métropole par les paquebots quittant la colonie immédiatement après leur incorporation. La date d'incorporation sera déterminée en conséquence (six jours avant rembarquement);
2° Les hommes des classes antérieures à 1902 resteront dans leurs foyers jusqu'à nouvel ordre, à moins que les besoins militaires à satisfaire dans la colonie ne nécessitent leur incorporation. Dans ce cas, seuls, les hommes des spécialités nécessaires (boulangers, selliers, cordonniers, tailleurs, etc.), seront convoqués, en commençant toujours par les classes les plus jeunes (4).
Le transport, en France, des contingents qui font l'objet de ce paragraphe, sera réglé ainsi qu'il a été indiqué aux paragraphes II et III.

V— Pour permettre l’incorporation des divers contingents appelés, les 2 compagnies d'infanterie coloniale de la Martinique et de la Guyane fonctionneront comme des compagnies de dépôt et, par suite, pourront compter à leur effectif tous les hommes que leurs ressources en cadres leur permettront de recevoir.

VI— Les hommes tombant sous le coup de Larticle 5 de la loi du 21 mars 1905 seront envoyés :
1° Ceux des Antilles et de la Guyane, au dépôt du 3e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, à Casablanca. Toutefois, les bataillons d'Afrique ne pouvant recevoir que des hommes de l'armée active, les créoles appartenant, par leur âge, à la réserve ou à l'armée territoriale seront dirigés aussi sur Casablanca, mais pour être placés dans le groupe spécial le plus rapproché de cette ville;
2° Ceux de la Réunion, dans un corps de Madagascar désigné par le commandant supérieur; il sera fait application, à ce sujet, des dispositions de la dépêche n° 79 1/8 du 31 octobre 1907.

VII— Il sera appliqué aux divers contingents, avant leur embarquement pour France, les prescriptions de l'annexe 3 de l'instruction du 16 avril 1910 « Visite médicale des jeunes gens affectés aux corps stationnés en Afrique (vol. 681) ».
Par suite, tous les jeunes gens subiront, avant leur embarquement, une visite médicale très sévère, tant dans l'intérêt même des créoles, quiourraient être très éprouvés par le changement de climat, que dans l'intérêt général, d'une part, pour éviter dans les circonstances actuelles l'encombrement des formations sanitaires, d'autre part, pour restreindre les frais de rapatriement considérables, en cas de mise en réforme de ces jeunes gens après leur incorporation.

VIII— Les hommes des classes 1914, 1915, 1916, ceux appartenant aux classes antérieures à la classe 1912 et qui n'ont pas encore servi, pourront prendre part, après leur arrivée en France, à un concours pour élève officier de réserve dans des conditions qui seront fixées ultérieurement.

IX— Les pères de 6 enfants (vivants ou l'ayant été simultanément) des classes 1890 à 1916 seront uniformément rattachés
à la classe 1889, mais ne seront éventuellement convoqués que lorsque la classe 1887 sera, elle-même, appelée dans la métropôle; en aucun cas, ils ne seront appelés à servir en dehors de la colonie où ils résident.
Les pères de 4 enfants (vivants ou l'ayant été simultanément) des classes 1900 à 1916 seront uniformément rattachés à la classe 1899 et en suivront le sort; ils seront donc affectés, comme territoriaux, aux troupes métropolitaines.

X— Les effets nécessaires à l'habillement des contingents dirigés sur la métropole seront expédiés aux Antilles et, le cas
échéant, à Madagascar. La collection comprendra des effets de laine (chandail, gilet et ceinture de flanelle, caleçon de laine,
couverture de campement), dont l'utilisation protégera les créoles contre les brusques variations de température, soit pendant la traversée, soit, au cours de leur transport, en France, du port de débarquement au dépôt d'affectation.
Chaque homme recevra une collection complète avant l'embarquement. Les dépenses d'habillement seront à la charge de l'Etat.

XI—Paiements : Les paiements seront faits à titre d'avance à régulariser. Les dépenses d'entretien, soldes, vivres, etc.. seront remboursées au Département des colonies, sur extrait de feuilles de journées on production de justifications utiles pour les dépenses non imputables sur revues. Les documents dont il s'agit seront adressés au Département de la guerre sous le timbre de la 8e Direction (4e Bureau).

XII.— Il me sera rendu compte, par câblogramme, après chaque incorporation et après chaque embarquement pour la métropole, de l'effectif incorporé ou embarqué par classe et par service, armé ou auxiliaire.

A. MILLERAND.


(1) Sans que la date d'incorporation de la classe 1916, aux colonies, puisse être antérieure à celle de l'incorporation de ladite classe en France (8-12 avril).
(2) Les hommes de la classe 1889 seront recensés et revisés, mais ne seront appelés que lorsque l'ordre en sera donné.
(3) Toutefois, les hommes ayant servi antérieurement dans des armes autres que l'infanterie seront affectés à des dépôts de ces armes.
(4) En raison des besoins à satisfaire, une colonie peut arriver à convoquer les cordonniers de la classé 1901, les boulangers de la classe 1900, etc...., tandis que les classes antérieures à la classé 1902 ne sont pas convoquées, pour les hommes n'exerçant pas de spécialité.

[Ferns]

Bonsoir Joel,

Merci pour tout !

Bien Cordialement,

Jé