Assainissement du champ de bataille

[Stephan @gosto]

Bonjour tout l'monde,

Un message pour vous faire part d'une petite curiosité qui mérite un petit détour, sur le site MdH "J.M.O."

Il s'agit du J.M.O. d'un détachement territorial - il y en eut certainement beaucoup comme celui-là - dont la tâche fut, en septembre et octobre 1914, d'assainir le champs de bataille après les combats de la Marne. Il n'y a qu'une vingtaine de pages à parcourir, mais c'est assez intéressant. Un petit document de plus sur un sujet déjà abordé quelques fois sur le forum.

Ici : http://www.jmo.memoiredeshommes.sga.def ... id=sdx_q52

Amicalement,

Stéphan

[jean-claude bataille]

Bonjour

très interessante evocation sur un sujet dont on ne parle que rarement
suite a la methode d'inhumation des cadavres en fosse commune evoquée dans le JMO,et sans faire de mauvais jeu de mot,on pouvait toujours faire une croix pour recuperer un corps après le conflit.
ces restes sont ils ceux que l'on retrouve dans les ossuaires ?

CORDIALEMENT

[azor]

Bonsoir à tous,
Au début de la guerre, les Allemands brulaient leurs morts sur des buchers.A Ethe,dans le sud de la Belgique en aout 1914,les Allemands ont brulé leurs morts dans le village.
Cordialement.Azor.

[marcel clement]

Bonsoir Stéphan et bonsoir à tous :

Document particulièrement intéressant, merci beaucoup.

Deux remarques, une partie du texte traite du respect des morts Allemands et surtout dans une deuxième partie de ce JMO le nombre de fusils lebel retrouvés et de baïonnettes est beaucoup plus important que celui du nombre de fusils et baïonnettes allemands et pas en rapport avec la différence de morts de part et d'autre , défaite Française ou ?????? 1825 morts allemands et 1800 fusils retrouvés , 1545 morts Français et 6500 fusils retrouvés .... 700 baïonnettes Allemandes et 3600 Françaises ????
Ces deux parties ci-après :






Amicalement,

Alain MC

[Stephan @gosto]

Bonsoir Alain,

J'avais également relevé ce passage concernant le respect des dépouilles allemandes comme françaises. Cette note vient malheureusement un peu tard dans la chronologie du J.M.O.... En espérant que dans les faits, cette consigne fut appliquée avant la note !

Amicalement,

Stéphan

[marcel clement]

Re bonsoir Stéphan,

Je l'espère aussi mais ce qui m'intrigue vraiment c'est cette différence entre les armes retrouvés dans les deux camps ?????

Merci de vos avis sur ce sujet.

Amicalement,

Alain MC

[Yann LE FLOC'H]

Bonjour,

Je me lance sur une petite explication sur la question que pose Marcel Clément.

La différence entre le nombre de baionnettes françaises et allemandes s'explique sans doute par la volonté de ramener des trophées et les baionnettes ennemies sont particulierement prisées....
Les territoriaux chargés de cette besogne en ont peut-être "détournés " un grand nombre.....

Les baionettes françaises étaient moins intéressantes et surtout elles devaient être récupérées pour être redistribuées (contexte de pénurie dès 1914) .... Peut-être la récupération des baionnettes voire des casques à pointe ennemis étaiit volontiers tolérée par le commandement.

Hypothèse qui me semble tenir la route ?

La différence existant entre le nombre de fusils allemands et français peut plus difficilement s'expliquer pa la "chasse aux trophées" en raison de la taille et de l'encombrement de ces armes, toutefois, ne peut-on pas penser que les Allemands en retraitant ont été obligés de laisser des corps mais se sont peut être efforcés quand ils le pouvaient de récupérer les fusils des soldats tombés ou blessés....???? Quant aux Français qui avançaient, les armes des blessés évacués ou des soldats tués devaient être plus volontiers laissées sur place ?????

Cordialement

Yann

[Yves Thoer]

Bonjour.

Dans le JMO du 87 RIT, le passage sur cette période.

17 août.

Une compagnie Française a été surprise à la ferme de Roujon en état d’ivresse ; elle a été égorgée. Un détachement de la même force a été massacré dans les mêmes conditions au château de Ponchard. Ce sont des zouaves. Il a été anéanti. Nos pauvres petits soldats ont tous été dévalisés par des maraudeurs depuis qu’il gisent sur le champ de bataille. Leurs poches de pantalon sont retournées ou coupées. Cependant on retrouve quelques papiers et quelques fonds dans les poches latérales de la capote. Nos petits Bretons accomplissent pieusement de triste et répugnant devoir. MM les officiers et MM les docteurs leur donnent l’exemple. Que c’est triste la guerre ! Surtout quand on l’ausculte froidement sur un champs de bataille vieux de 10 jours. Les chevaux exhalent une odeur pestilentielle, près de laquelle celle des hommes n’est rien. Et ces ruines accumulées ! Ces maisons et ces fermes incendiées ! Mais c’est pour notre France.
On ramasse aussi tout ce qu’on trouve sur le champ de bataille fusils, équipements, habillements, chevaux errants, voitures ! Le régiment se monte là de tout ce qui lui est nécessaire et de tout ce que le dépôt lui refuse systématiquement. Il y a des purs sang maigres comme des squelettes, des Poméraniens, des chevaux Basques ! Une voiture Allemande est remarquable ; elle ressemble à une grande araignée, les chevaux qu’on lui affecte sont des Poméraniens et l’attelage avec de grands colliers à paratonnerre est inénarrable.

Le lendemain, 3 Cie du 4e Bon sont envoyées à Puiseux, il en reste une à Saint Soupplets (la 16e) avec l’état major et la section. Deux Cies du 2e Bon sont envoyées au château de Ponchard. Et la lugubre corvée se continue au milieu des ruines et des maisons désertes Cependant les habitants rentrent peu à peu, mais timidement ramenant leurs attelages de grands bœufs et leurs troupeaux de moutons. Pour la nourriture de la troupe il nous faut abattre et nous n’avons ni bouchers, ni série d’outils de boucher.
Nous dépendons du Service des Etapes, Général Delarue, de la 6e Armée, Gal Maunoury, en résidence à Villers-Cotterêts. Le dépôt nous envoie rien, pas même de bonne paroles et l’effectif du régiment baisse rapidement. Je vais adresser une plainte à ce sujet du Général dont je relève. Obtiendrai-je quelque chose ?

De quel régiment s'agit il dans le post initial de Stéphan ?

Cordialement.

Yves

[Yves Thoer]

Re, il manque le début.
17 août 1914

Pluie battante toute la journée.
L’Etat major, la section et le 4e bataillon sont cantonnés à Saint Soupplets, le 1er à Betz, le 2e à Etrépilly, le 3e à Acy en Multien. Alors commence pour le régiment la lugubre corvée de l’ensevelissement de ces pauvres morts. Ils sont là depuis 8, 10 et même 12 jours. Et cette bataille de la Marne a été terrible. Au bas mot 8000 à 10 000 morts, dont les deux tiers Français.

et la suite précédemment.

Yves

[Charraud Jerome]

Bonjour
Le lien de départ de Stephan ne fonctionne plus, je ne sais pas où il atterrissait.
Je vous invite à lire le JMO du 46e RIT qui fut rappelé vers le 10 septembre pour aller nettoyer le champ de bataille autour de Fère , Sézanne, ... (page 10/56)

En voici un témoignage iconographique:



Cordialement
Jérôme Charraud