Liste de fusillés par régiments

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yamadori
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par yamadori »





Jean-Julien-Marie Chapelant: un officier fusillé.

Peu d’affaires ont suscité, parmis les anciens combattants, une émotion aussi douloureuse que l’exécution du sous-lieutenant Jean-Julien-Marie Chapelant, du 98e R. I. né le 4 juin 1891, à Ampuis (Rhône), et fusillé le 11 octobre 1914 au château des Loges, près Roye, en exécution d’un jugement de conseil de guerre en date de la veille.

Jusqu’à la dernière cartouche

Encore qu’il soit de bon ton de ne pas se souvenir des événements marquants de la guerre, on nous permettra de rappeler qu’au début d’octobre 1914, les Allemands firent une pression violente au sud d’Amiens, dans la région Roye-Lassigny, où ils furent tenus en échec par le 13e Corps.

Le régiment qui avait la garde de la zone au nord de Roye était le 98e d’infanterie, sous les ordres du lieutenant-colonel Didier. Le 7 octobre, à cinq heures du matin, une attaque allemande extrêmement violente et précédée d’un bombardement intense, se déclenchait contre le bois des Loges défendu par la 3e compagnie, capitaine Rigaut, et la 1re section de mitrailleuses, deux pièces, sous-lieutenant Chapelant en position au nord du bois, entre le château et la voie ferrée. Cloué une première fois à cent mètres des lignes, l’ennemi revient à la charge. Une de nos mitrailleuses s’enraye. La seconde le tient en respect à 20 mètres.

Le sergent Girodias, commandant de la 3e section de la 3e, fait passer au lieutenant Chapelant que le capitaine Rigaut vient d’être tué ; puis que les assaillants ont débordé nos lignes à droite et à gauche et sont installés sur nos arrières.

Le lieutenant Chapelant donne à ce gradé l’ordre d’envoyer un homme s’assurer du fait. Ce coureur ayant été tué, il commande d’en envoyer un autre, mais déséquipé.

Avant que le second coureur ait eu le temps de rapporter des informations, des indices irréfutables prouvent que la petite troupe est cernée : les balles cinglent de tous côtés. Un éclat tombe sur la deuxième pièce qui s’enraye à son tour. Autour du lieutenant Chapelant, il ne reste plus que quatre hommes.

- A vos mousquetons ! commande-t-il.

Mais les munitions s’épuisent. L’officier sort de la tranchée pour se rendre compte de la situation. A ce moment un fort parti d’Allemands se jette sur lui et l’emmène, en même temps que ses hommes, dont trois, les mitrailleurs Peillon, Mortan et Bost, réussissent à s’évader.

Le calvaire du blessé

Quarante-huit heures se passent. Le 9 octobre, vers 10 heures, un officier de chasseurs avise les brancardiers du 98e qu’à 50 mètres de la première ligne, tout contre le chemin de fer, un lieutenant français est étendu, blessé. Les brancardiers Coutisson, Sabatier et Goulfès vont le chercher et le ramènent. C’est le lieutenant Chapelant, dont le tibia gauche est fracturé par une balle.

On le transporte au poste de secours où on lui fait un pansement sommaire et on l’évacue sur l’ambulance du Plessier-de-Roye, à quelques kilomètres à l’arrière. Le soldat Bierce, qui conduit le tombereau sans ressorts, s’ingénie à pallier les souffrances du blessé.

Le lieutenant Chapelant est à peine arrivé et ne s’est pas remis de ce court, mais douloureux trajet qu’un coup de téléphone, émané du P. C. du colonel, ordonne de le ramener au château des Loges, resté entre nos mains.

Le voyage dure à peu près une heure, chaque minute, chaque pas du cheval arrachant un gémissement au blessé. Enfin les quatre kilomètres franchis qui séparent le Plessier des Loges, le tombereau débouche dans la cour du château où le colonel Didier fait les cent pas. Il apostrophe Bierce :

- Qu’amènes-tu là, toi ?

- Le lieutenant Chapelant, mon colonel.

- Comment dis-tu ? Le lieutenant ?... Non, ce n’est pas un soldat, c’est un lâche (Témoignage Bierce.)

Chapelant est transporté à l’infirmerie du château. Premier interrogatoire, dont on ignore tout, et le texte et les témoins. Le lieutenant Collinot est chargé de faire une enquête. Il se refuse à conclure, faute de preuves de la culpabilité de Chapelant. Le colonel lui enjoint de recommencer. Collinot maintient ses conclusions premières. (Témoignages adjudant-chef Gouvrit et brancardier Sabatier.) A noter que de ce rapport Collinot, le dossier n’accuse pas trace.

Dans la soirée, troisième étape du calvaire. Chapelant est ramené au Plessier. Déplacement pour le moins inutile, puisque la tradition de Chapelant au conseil de guerre était décidée, avant même la première audition de l’accusé par l’officier rapporteur.

9 Octobre, 13 h. 15.

Le général Demange, et la 25e division au Colonel Pentel, et la 50e brigade.

Le sous-lieutenant Chapelant doit être immédiatement livré au Conseil de guerre spécial du 98e R. I., lequel saura, je n’en doute pas, faire son devoir.

Signé : DEMANGE.

Remarquons d’ores et déjà que Chapelant n’a été relevé sur le terrain que le 9 octobre à 10 heures. Nul ne l’a entendu. Et le siège du général Demange - au troisième échelon - est déjà fait ! Et le jugement est dicté aux juges, en termes combien clairs !

Le seul mot de Chapelant que l’on cite permet de supposer quel fut le ton de la conférence au château.

- Pourquoi le colonel me menace-t-il de me faire fusiller ? J’ai cependant fait tout mon devoir. »

Le conseil de guerre

Le lendemain 10 octobre, Chapelant, toujours dans le même tombereau et au prix des mêmes souffrances, est ramené au château des Loges. Il y est reçu par le colonel Didier qui l’injurie, le traite de lâche, lui tend son revolver :

- Brûle-toi la cervelle pour ne pas prouver ta lâcheté une seconde fois !

- Je n’ai pas à me brûler la cervelle, puisque je suis innocent. » (Témoignage Bierce.)

Sur quoi le colonel Didier a un entretien avec le commandant Gaube, désigné pour présider le Conseil de guerre spécial. La conclusion en est :

- Vous entendez, Gaube, il faut le fusiller ! » (Témoignage Rochard).

Chapelant, sur son brancard, est introduit devant ses juges : chef de bataillon Gaube, président, capitaine Raoux, commandant la C. H. R., lieutenant Bourseau, assesseurs ; sous-lieutenant Lemoël, rapporteur ; adjudant-chef Rochard, greffier. A remarquer que le sous-lieutenant Lanoël, frais émoulu de Saint-Cyr, loin d’avoir les 25 ans requis par la Loi, n’était même pas majeur.

Que furent les débats ? Le dossier ne comporte aucune pièce relatant l’interrogatoire. C’est l’acte d’accusation lui-même qui est baptisé « interrogatoire ». Chapelant a-t-il avoué ou nié ? On l’ignore.

Mais les témoins ? Car enfin il y a des témoins, ne seraient-ce que les brancardiers et les mitrailleurs évadés. On ne les entend pas. On n’entend personne, que l’écho de la voix du colonel Didier : « Gaube, il faut le fusiller ! ».

A noter que le rapport, contrairement au code de la justice militaire, a été écrit, après le jugement. Il porte la date du 17 octobre et est postérieur de 7 jours à la condamnation.

Quatre chefs d’accusation pesaient sur Chapelant : n’avoir pas pris le commandement de la ligne de feu, n’avoir pas contrebalancé les assertions du sergent-major Girodias, s’être rendu à l’ennemi sans aucune pression de la part de celui-ci, avoir exhorté ses hommes à se rendre. Seul, le troisième chef fut retenu : article 210 du code de justice militaire, mort avec dégradation.

Achevé par des balles françaises !

Tout de même, on n’ose pas cette fois ramener Chapelant au Plessier. Mais comment exécuter cet homme qui, la jambe cassée, ne peut se tenir debout ? Pour couvrir sa responsabilité, le colonel Didier téléphone au général Demange qui, d’accord avec le colonel Pentel, commandant la brigade, répond »qu’il estime que la justice doit suivre son cours. » Et à la note officielle, il joint le court billet suivant :

Mon cher Didier,

Je comprends et partage vos scrupules, croyez-le bien. Mais la loi nous domine tous deux. Vous trouverez demain, avec l’aide de votre médecin, le moyen de mettre debout ce malheureux avant de le faire tomber.

Signé : DEMANGE.

Et, en post-scriptum, « c’eût été une aggravation de peine non prévue par le Code que de surseoir à l’exécution jusqu’à guérison de la blessure du condamné ».

Mais c’était aussi un moyen de gagner du temps. Et l’aumônier divisionnaire Lestrade le comprit bien. Il tenta une intervention auprès du général Demange : tout fut inutile.

Le 11 octobre à l’aube, douze hommes furent dissimulés dans un bosquet. Chapelant, ficelé sur son brancard par le brancardier Sabatier, fut amené dans une allée de cerisiers. Le docteur Guichard et l’aumônier Lestrade l’accompagnaient, ainsi que le colonel Didier, « excité par la boisson, la pipe à la bouche, se promenant à grands pas autour de sa victime couchée sur un brancard, gesticulant, vociférant des injures contre elle, lui refusant par deux fois le secours de l’aumônier… par deux fois aussi présentant son revolver à cet infortuné afin, disait-il, qu’il se fasse justice lui-même… » (Témoignage Guichard.)

Au moment d’être adossé au vingt-deuxième arbre de la première rangée, Chapelant dit à Sabatier :

- Le colonel m’a offert son revolver pour que je me tue ; je lui ai répondu que je n’avais pas à me tuer, que j’avais fait tout mon devoir. J’ai demandé à être guéri avant d’être traduit en conseil de guerre : on me l’a refusé !!!

Et, avant que l’adjudant lui bandât les yeux :

- Je meurs innocent. On le saura plus tard. Ne dis jamais rien à mes parents… »

L’aumônier lui fit baiser son crucifix. Le peloton d’exécution sortit du bosquet et tira.

Le colonel Didier, qui avait tenu à assister à l’exécution, se retira enfin. On porta le cadavre dans une grange où l’on procéda à l’autopsie. Puis l’aumônier, pleurant à chaudes larmes, dit les prières des morts et on inhuma Chapelant dans la fosse commune.

Injustice était faite.
Ni preuves, ni aveux

De cette atroce exécution d’un blessé grave : « J’ai assisté, dira par la suite l’abbé Lestrade, à des spectacles bien pénibles depuis le début de la guerre. Je n’ai jamais assisté à un spectacle plus écoeurant », (Témoignage Perroudon), un sentiment de malaise émana qui s’empara de la 25e division d’abord, de la région stéphanoise ensuite.

Une enquête fut ordonnée en 1915. Elle fut menée par le lieutenant de Troismonts. Qu’est devenu son rapport ? On l’ignore. Mais on peut en deviner les conclusions, d’après une note transmise le 11 mars 1922 par cet officier à la cour de Riom et où on peut lire :

Il ne ressort pas que l’ordre de se rendre ait émané de l’initiative du sous-lieutenant. Il semble au contraire qu’il ait mis une certaine ténacité à résister aux suggestions venant de sa droite.

Et le sergent Badion, qui fut le greffier du lieutenant de Troismonts ajoute :

… Bien loin de rendre sa troupe de mitrailleurs et d’influencer la troupe voisine, il leur avait ordonné d’attendre et donné des instructions pour se ravitailler et rendre compte de leur situation, il avait été le dernier fait prisonnier… Le jugement était plus que sommaire et informe.

… Nous fûmes stupéfaits que les témoins de notre information n’aient pas été entendus au 98e lors du jugement de Chapelant. »

Cette enquête refusa de prendre en considération un certain rapport, tout en inexactitudes et en fautes d’orthographe, soi-disant rédigé par un officier de l’E. M. de la division. Encore que nous n’en tenions pas plus compte que le conseil de guerre ne l’a d’ailleurs fait lui-même. Il n’est pas inutile d’en toucher quelques mots.

Certes, à en croire, le président de la cour martiale, cette pièce ne fut produite ni à l’instruction, ni à l’audience, et n’influa pas sur la condamnation.

Cette pièce, écrite au crayon sur une feuille de papier jaune, sale et chiffonnée, - une indication sur la valeur que l’émetteur et le réceptionnaire lui attachaient ! - aurait été rédigée par un capitaine alors à l’état-major de la 50e brigade, et chargé par le chef de celle-ci, colonel Pentel, d’aller interroger Chapelant, non « comme officier de police judiciaire, mais comme officier d’état-major pour en obtenir des renseignements pouvant intéresser les opérations. » Elle porte la date du 9 octobre, jour du retour de Chapelant dans nos lignes, heure, 17 H. Elle aurait été dictée par Chapelant au capitaine en question « derrière un pan de mur démoli et sous le bombardement. » entre 9 heures et 10 heures du matin. La mention 17 heures indiquerait donc le moment de la remise à l’échelon.

Devant la cour d’appel de Riom, ce capitaine a fait au sujet de cette pièce cette déclaration d’une extrême gravité :

« Je dois vous dire que, dès le commencement de son récit, Chapelant m’a paru très déprimé, physiquement et surtout moralement, et qu’il en m’a pas semblé se rendre compte de la portée et de la gravité de son récit. »

Chapelant racontait notamment que, sur l’ordre du commandant allemand qui l’aurait fait prisonnier et dont il ne spécifiait ni le grade, ni l’unité, il était allé agiter un mouchoir blanc devant une tranchée occupée par une dizaine d’hommes pour leur faire signe de se rendre.

Comment admettre qu’ayant un officier si à sa dévotion, l’ennemi ne l’eût pas gardé ? Comment faire cadrer ces aveux avec les protestations d’innocence que Chapelant, nonobstant les tortures morales et physiques supportées trois jours et deux nuits, ne cessa de multiplier envers et contre tous ? Et la pièce elle-même, comment expliquer le dédain que le Conseil manifesta pour elle ? A coup sûr, la brigade et la division la considéraient comme le document-massue. Et on ne la sort qu’après, et combien après ! l’exécution ? C’est sans doute qu’on en avait senti toute l’irrégularité d’abord, toute la contradiction avec les faits ensuite.

Ah certes ! le document semble, avant tout examen, de premier ordre, mais aucun greffier ne préside à sa rédaction, c’est-à-dire aucun témoin susceptible de contrôler l’audition du rapporteur et d’enregistrer si ce n’est pas la même personne qui fait à la fois les demandes et les réponses. Et que fait ce document ? De l’aveu même de son rédacteur, il relata les déclarations d’un homme qui n’est plus qu’une loque et à qui on fait dire ce que l’on veut lui faire dire. Non : rédigé dans le trouble et la confusion, comme son texte même le prouve, son texte plein de fautes d’orthographe, d’impropriétés de termes, d’imprécisions, ce rapport n’a aucune valeur.

Et contre lui, s’inscrivent en faux des témoins, tous ceux notamment qui étaient avec Chapelant, les mitrailleurs Bost, Monnier, Mortan et Peillon, qui sont unanimes : « Dans la situation où nous nous trouvions, il a fait tout son devoir et même peut-être plus que son devoir ».

On a prétendu que Chapelant, d’ailleurs contraint et forcé, aurait, sur l’ordre d’un officier allemand, agité un mouchoir pour inviter les hommes à se rendre. Retenons tout d’abord que le conseil de guerre spécial n’a pas cru devoir s’appuyer sur ce chef d’accusation. De l’enquête de 1915, en effet, il découle que le mouchoir agité, principal grief du rapport, l’aurait été par un mitrailleur, mais non par Chapelant qui fut blessé avant d’avoir été entraîné dans les lignes allemandes.
Et l’évasion ?

Enfin, comment faire cadrer sa prétendue reddition, sa « capitulation » pour reprendre le mot du Conseil de guerre, avec son évasion des lignes allemandes, plus, de son évasion après qu’il eut été blessé ? Voilà qui n’est guère le fait d’un lâche, encore moins d’un coupable qui a tout lieu de craindre des juges.

Aucune preuve, aucun aveu, rien que des protestations. Que reste-t-il ?

En 1922, la cour d’appel de Riom, saisie de l’affaire, commença une enquête et renvoya à la Cour de Cassation un dossier avec des considérants décisifs. On croyait à la réformation de l’arrêt inique. Mais le réquisitoire de l’avocat général Mornet entraîna la chambre qui se refusa à réviser l’affaire.

Par lettre du garde des Sceaux en date du 20 février1925, l’affaire Chapelant fut à nouveau soumise à la Cour de Cassation, toutes chambres réunies. Finalement la cour ne réhabilita pas Chapelant.

Source : "NADAUD, Marcel & PELLETIER, Maurice : Il ne s’était pas rendu, Lieutenant Chapelant, (1926)" : Saisie du texte et relecture : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux .



Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
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Mike55
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par Mike55 »

Bonsoir,

Je relance se sujet qui date déjà un peu puisque j'ai le cas d'un fusillé en Argonne.

Voici ce que je sais de lui :

UDRON Henri
Né le 19 mars 1889 à Le Neufour (55)
Soldat du 2 R.I.C.
Fusillé le 27 mars 1915 à Vienne la Ville (51)
Déclaré à Chauvigny (54) ou il ne figure bien entendu aux MAM.

Je suis en train d'éplucher le JMO de la 1 BIC mais si quelqu'un à un tuyau.

Dans le cas ou je n'aurais pas d'infos sur cet homme dans le JMO ou dois je me renseigner pour les avoir.

Bonne soirée à tous,
Mikaël.
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Frederic RADET
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par Frederic RADET »

Bonjour à tous, bonjour Mikael,

A quelques kilomètres du Neufour, au Claon, se trouvait le "Cimetière des Condamnés".
7 soldats fusillés et inhumés à la sortie du village en direction de Florent.
Pour le moment je n'ai pas trouvé d'information sur eux:

Biguerret 113e RI

Thierry Jules Alphonse 82e RI, 28 décembre 1914
Proust Clément Gustave 113e RI
Cobet Gaston André 131e RI
Tous trois fusillés le 25 avril 1915
Louchard Germain Georges 113e RI, 4 mai 1915
Maillet Marin Hubert 113e RI, 15 mai 1915
Leroux Fernand 1er Génie, 5 juin 1915.

A Lachalade, j'ai retrouvé tout récemment trois soldats du 76e RI, fusillés;
Liénard Marcel 4 janvier 1915
Lefèvre Marcel
Béthelot Joseph.

Cordialement,
Frédéric
On ne passe pas !
Rutilius
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


DEUX RÉHABILITATIONS POSTHUMES PAR LA COUR DE CASSATION DE SOLDATS ILLÉGALEMENT CONDAMNÉS PUIS FUSILLÉS


■ Jean Baptiste Eugène BOURET.


Né le 6 septembre 1887 à Dijon (Côte-d’Or), mort le 7 septembre 1914 – d’après sa fiche S.G.A. « Mémoire des hommes », le 16, selon le compte-rendu judicaire qui suit – à Vanimont (Vosges), « exécuté pour s’être rebellé » – semble indiquer une mention biffée et remplacée par celle de « M.P.F. » – , Canonnier pointeur au 8e Régiment d’artillerie, Matricule n° 02.161 au corps, Classe 1907, n° 1739 au recrutement de Dijon (Acte transcrit à Dijon, le 12 nov. 1914).


Le Temps, n° 20.482, Samedi 4 août 1917, p. 3, en rubrique « Tribunaux » :


« Une erreur judiciaire. ― Dans les derniers jours d’août 1914, le canonnier Jean-Baptiste-Eugène Bouret, du 48e régiment d’artillerie, alors qu’il se trouvait à son poste de combat, subissait une violente commotion cérébrale par suite de l’éclatement d’un obus. Transporté à une ambulance voisine, il s’en évadait quelques jours après. Arrêté, il fut traduit devant le conseil de guerre pour abandon de poste devant l’ennemi ; il fut jugé sans instruction préalable, sans témoins, uniquement après un interrogatoire qu’il avait refusé de signer ; condamné à mort, il fut exécuté le 16 septembre.
Mais peu de temps après, on s’aperçut de l’erreur ; ses chefs, ses camarades attestèrent que Bouret était un brave, mais qu’il ne jouissait plus de la plénitude de ses facultés, par suite de la commotion cérébrale qu’il avait subie. La famille du malheureux canonnier intenta une instance en révision du procès. Et hier la Cour de cassation, conformément aux conclusions du procureur général et au rapport du conseiller Geoffroy, a cassé et annulé sans renvoi le jugement du conseil de guerre de la 28e division, et a déchargé la mémoire de Bouret de la condamnation prononcée. »



■ Lucien Jean Baptiste BERSOT.


Né le 7 juin 1881 à Authoison (Haute-Saône), mort le 13 février 1915 à Fontenoy (Aisne), « tué à l’ennemi » – indique d’abord fort singulièrement sa fiche S.G.A. « Mémoire des hommes » –, puis « (fusillé réhabilité) », Soldat de 2e classe au 60e Régiment d’infanterie, Matricule n° 03.675 au corps, Classe 1901, n° 968 au recrutement de Besançon (Acte transcrit à Besançon, le 1er juin 1915).


Le Figaro, n°195, Vendredi 14 juillet 1922, p. 2, en rubrique « Gazette des Tribunaux » :


« Réhabilitation

La Chambre criminelle de la Cour de cassation vient de réhabiliter le soldat Bersot, du 60e régiment d’infanterie, qui, le 12 février 1915, à Fontenoy (Aisne), avait été fusillé pour mutinerie en présence de l’ennemi. A la suite d’une punition de huit jours de prison, les camarades de Bersot avaient protesté et présenté une revendication collective, qui avait été, par le Conseil de guerre, qualifié
[e] à tort de mutinerie. La veuve de Bersot a obtenu 5.000 francs de dommages-intérêts et sa fille 15.000.
Georges Claretie. »



L’Humanité, n° 6.684, Vendredi 14 juillet 1922, p. 1 :


« UN BEAU SUJET DE MÉDITATION POUR LA FÊTE NATIONALE
Bersot avait été fusillé
On le "réhabilite"
LES OFFICIERS ASSASSINS ONT OBTENU DE L’AVANCEMENT


La société bourgeoise, qui a le cynisme de faire défendre ses privilèges par ses exploités, accumule les abus et les crimes. Il suffit qu’un voyou ait la manche et le képi ornés de passementerie pour avoir le droit de vie et de mort sur le troupeau encaserné. La dignité humaine, au nom de la sacro-sainte discipline, est piétinée.
" Tu obéiras comme un cadavre ", telle est la discipline des jésuites. Telle est aussi celle des armées impérialistes.
Le cas de Lucien Bersot, du 60e régiment d’infanterie, illustre tragiquement cette impitoyable règle, honte de la civilisation.
Lucien Bersot, réclamait depuis longtemps un pantalon rouge à son sergent-fourrier. En vain.
En février 1915, revenant d’une attaque, Bersot renouvela sa demande auprès de son fourrier. Celui-ci finit par trouver un pantalon, qu’il fit remettre à Bersot.
Or, ce pantalon, qui avait appartenu à un mort, était maculé de sang. Le soldat tué, pendant sa courte agonie, avait en outre souillé ce vêtement déjà taché de son sang.
Lucien Bersot, on le conçoit aisément, et quiconque en eût fait autant à sa place, refusa de revêtir un pantalon aussi malpropre.
Une discussion s’engagea entre le soldat Lucien Bersot, qui avait raison, et son sergent-fourrier, qui avait tort. Mais il paraît que les galons rendent infaillibles les pires brutes.
Sur ces entrefaites, le lieutenant André arriva. Comment un homme, simple fantassin, ose discuter l’ordre d’un sergent ! Depuis quand la chair à canon peut-elle se permettre de prétendre à l’hygiène ? Sans l’ombre d’une hésitation, le mufle à deux galons somma Bersot d’accepter le pantalon souillé. Bersot ne pouvait décemment s’incliner devant cet ordre odieusement inhumain. Il opposa un nouveau refus.
Le lieutenant André, immonde brute, infligea huit jours de prison à Bersot.
Bersot accomplissait sa punition, et les choses en seraient peut-être restées là, si les amis de Bersot, justement indignés, n’avaient élevé une protestation collective.
L’incident arriva à la connaissance du colonel du régiment, le colonel Auroux (un nom qu’il faudra retenir). Celui-ci voulut lui donner de l’importance et faire un exemple mémorable. Il réunit en hâte une cour martiale.
Le régiment n’était pas en ligne, mais il était
" alerté ". Cela suffit aux officiers pour leur per-mettre de qualifier l’acte de Lucien Bersot de " refus d’obéissance en présence de l’ennemi ".
Jusqu’à la dernière minute, Bersot ne pouvait croire à ce châtiment. Son agonie fut effroyable. L’infortuné pensait à sa femme, à la fillette adorée qu’il ne reverrait plus.
Après cet abominable assassinat, ses camarades élevèrent une véhémente protestation. Affolés, les officiers criminels réprimèrent sans mesure. Un des protestataires fut même condamné aux travaux publics !
Dès septembre 1918, la Cour de cassation cassa, pour vice de forme, la honteuse sentence de la cour martiale.
Hier, la chambre criminelle de la Cour de cassation a déchargé la mémoire de Bersot de la condamnation prononcée contre lui.
Elle accorde en outre 5.000 francs à la veuve et 15.000 francs à la fille mineure de Lucien Bersot.
Mais celui-ci est bien mort. Et ses assassins ne sont pas inquiétés ! En passant devant sa tombe, ils peuvent même, selon un exemple illustre, se permettre de rire.
Et qui sait ? peut-être ont-ils obtenu de l’avancement !
Honte ? honte au militarisme qui rend possibles d’aussi atroces forfaits. »



L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 7.558, Vendredi 14 juillet 1922, p. 2 :


« LE SOLDAT BERSOT, DU 60e R.I.,
AVAIT A TORT ÉTÉ CONDAMNÉ A MORT

La Cour de Cassation l’a proclamé hier


PARIS, 13 juillet. ― La Chambre criminelle de la Cour de Cassation vient de rendre son arrêt dans l’affaire du soldat fusillé Bersot.
On se souvient que le soldat Lucien Bersot, du 60 e régiment d’infanterie, avait été condamné à mort par le Conseil de guerre du 60e régiment d’infanterie, se tenant à Fontenoy (Aisne), pour refus d’obéissance en présence de l’ennemi, le 12 février 1915. Il fut fusillé le lendemain.
Le refus d’obéissance de Bersot était le suivant : ayant besoin d’un pantalon et l’ayant réclamé à plusieurs reprises, Bersot reçut du sergent-fourrier Boisson, un pantalon taché de sang et de boue qu’il refusa d’accepter, malgré l’ordre qui lui en fut donné.
Bersot fut alors puni de huit jours de prison par le lieutenant André.
Estimant cette punition injustifiée, plusieurs camarades de Bersot firent une réclamation collective qui leur valut également de la prison.
Mais le colonel Auroux, commandant le régiment, attribua à ces incidents l’importance d’une mutinerie.
Le régiment, quoique n’étant pas en ligne, était en effet alerté.
Le colonel Auroux déféra donc Lucien Bersot devant le Conseil de guerre spécial qui prononça la peine de mort. Un des camarades de Bersot, qui avait protesté en sa faveur, fut condamné aux travaux publics.
Ajoutons que par un arrêt du mois de septembre 1918, la Cour de Cassation avait déjà annulé le jugement pour vice de forme.
Cet après-midi, la Chambre criminelle de la Cour de Cassation a prononcé la réformation de l’arrêt du Conseil de guerre spécial de Fontenoy, qui, le 12 février 1915, avait condamné à mort Lucien Bersot. Elle a déchargé sa mémoire des condamnations prononcées contre lui par ce Conseil de guerre et a accordé 50.000 francs
[sic] de dommages-intérêts à la veuve de Bersot, Mme Frère, et 15.000 francs de dommages-intérêts à la fille mineure de Lucien Bersot. »


Le Temps, n° 22.259, Samedi 15 juillet 1922, p. 4, en rubrique « Tribunaux » :


« Les réhabilitations posthumes. ― La chambre criminelle de la Cour de cassation vient d’en prononcer une nouvelle, celle du soldat Lucien Benot [sic], du 60 e régiment d’infanterie, condamné à mort le 12 février 1915 par un conseil de guerre spécial siégeant à Fontenoy, dans l’Aisne, et fusillé le lendemain. Louis Benot [sic] avait été reconnu coupable de mutinerie devant l’ennemi. A la suite d’une punition de huit jours de prison que venait de lui infliger un sous-officier, ses camarades avaient pris, par une protestation collective, fait et cause pour lui, et cette protestation avait été qualifiée, mais à tort, de mutinerie.
La Cour de cassation qui, déjà, pour vice de forme, avait annulé le jugement de 1915, vient de décharger la mémoire de Lucien Benot
[sic] de la condamnation prononcée contre lui, et a accordé à sa veuve, 5.000 fr. à titre de dommages-intérêts et 15.000 fr. à sa fille mineure. »
____________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Charraud Jerome
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par Charraud Jerome »

Bonsoir

Voici une liste extraite du "Crapouillot" Aout 1934 " Les fusillés pour l'exemple"

Image

Soldat LAURENT 247e RI
titre de l'article: Laurent le Breton - Présomption de blessure volontaire: La mort

Lieutenant Chapelant 98e RI
titre de l'article: Chapelant - Présomption de capitulation en rase campagne: La mort

Caporal Floch, Soldats Gay, Pettelet, Quinault, Blanchard et Durantet 298e RI
titre de l'article: Les fusillés de Vingré - Abandon de poste sur ordre supérieur: La mort

Un cas particulier:
Sergent Pollet 21e RIC
titre de l'article: Un condamné à mort vivant et rehabilité

Soldat Bersot 60e RI
titre de l'article: Bersot - Refus d'accepter un pantalon sale: La mort

Caporaux Maupas, Lechat, Girard et Lefoulon 336e RI
titre de l'article: Les quatres caporaux de Souain - Décimation avec jugement

Soldats Chemin et Pillet 37e RIC
titre de l'article: Les garde-sacs Chemin et Pillet - Pour avoir observé la consigne: La mort

Soldats Baudy, Fontaneaud et Prévost 63e RI
titre de l'article: Les fusillés de Flirey - Décimation par tirage au sort; éxécution par surprise

Soldat Gabrielli 140e RIA
titre de l'article: Gabrielli - Simple d'esprit: La mort

Lieutenants Herduin et Milan 347e RI
titre de l'article: Herduin et Milan - Exécution sans jugement

Ensuite, viennent deux articles dont voici les titres:
Mutinerie (retour sur le mois de mai 1917: Didier, Garrel, Laplacette 18e RI + Caporal Mounia qui s'échappa)
... Et combien d'autres! (quelques exemples au cours du conflit: Crémilleux 61e RI, Inclair 30e RI, Ode 24e BCP, Tomasini 173e RI, Loiseau 106e RI, Leymarie 305e RI)

Cordialement
Jérôme Charraud
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alain13
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par alain13 »

Bonsoir,

Je ne connaisais pas l'affaire du sous-lieutenant Chapelant du 98ème RI.
Possédant le journal des marches et opérations de ce régiment écrit par le colonel Gaube, celui-là même qui présidait le conseil de guerre ayant condanné à mort le sous-lieutenant, je suis donc allé voir ce qu'il avait pu mettre dans son bouquin.

Avant de publier son JMO, le colonel Gaube en avait demandé l'autorisation au ministre de la guerre qui lui adressait une réponse favorable assortie d'un " Toutefois cette autorisation ne couvre en rien votre responsabilité à l'égard des tiers"...

En fait le nom du sous-lieutenant Chapelant est cité deux fois, la première dans l'organigramme du régiment où il commande la 3ème section de mitrailleuse qui couvre entre autres la 3ème compagnie, la seconde fois par une note du sous-lieutenant Lemoel du 2 octobre évoquant Chapelant dont les 2 pièces sont enrayées et en manque de munitions.
Ce même Lemoel relève le 7 au matin la 3ème compagnie attaquée dans la nuit, et révèle que celle-ci n'existe plus.

Après çà, plus rien sur le sous-lieutenant Chapelant, disparu de la liste des tués, des disparus, des décédés suite aux blessures,... de toutes les autres listes,... évaporé.

Pendant ce temps le chef de bataillon Gaube recevait la Croix de la Légion d'Honneur dont il était décoré le 22/11/1914 à Conchy-les-Pots,
un peu plus d'un mois après avoir fait fusiller, sans doute un innocent.
Et plus tard, (en 1923 !) il a écrit son livre...

Cordialement,
Alain
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Charraud Jerome
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par Charraud Jerome »

Bonjour
L'affaire Chapelant eu lieu suite à une attaque allemande le 7 octobre 1914, aux Bois des Loges, en avant du château.
Chapelant blessé, est fait prisonnier, puis réussit à s'évader. A son retour, il est alors mis en accusation par le lieutenant-colonel Didier (chef de corps du 98e).
Je vous contacte par mail.

Cordialement
Jérôme Charraud
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carnot
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par carnot »

bonjour à tous,
ce fil est vraiment passionnant car il apporte beaucoup d'informations sur ces pauvres fusillés réhabilités au compte goutte et bien après l'armistice;féllicitations à tous
et pour jérome,mais j'abuse de ses compétences,un scan de l'article du crapouillot sur les mutins de 1917(18 RI et évasion de Moulia) m'intéresse au plus haut point!
merci d'avance (si c'est possible)
bien à tous
Bruno
carnot
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par carnot »

bonjour à tous,
par ce petit message,je tenais à remercier Jérome Charraud pour son aide,sa promptitude et son altruisme!
un bel esprit de solidarité très forum!!
(et c'est pas toujours le cas ailleurs!)
merci Jérome
bonne journée à tous
bruno
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didymes
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Re: Liste de fusillés par régiments

Message par didymes »


Bonjour à tous,

Je découvre ces précieuses contributions à retardement. Mais je saisis mal la formulation de Frédéric Radet:

A quelques kilomètres du Neufour, au Claon, se trouvait le "Cimetière des Condamnés".
7 soldats fusillés et inhumés à la sortie du village en direction de Florent.
Pour le moment je n'ai pas trouvé d'information sur eux:

Biguerret 113e RI

Thierry Jules Alphonse 82e RI, 28 décembre 1914
Proust Clément Gustave 113e RI
Cobet Gaston André 131e RI
Tous trois fusillés le 25 avril 1915

Louchard Germain Georges 113e RI, 4 mai 1915
Maillet Marin Hubert 113e RI, 15 mai 1915
Leroux Fernand 1er Génie, 5 juin 1915.

A Lachalade, j'ai retrouvé tout récemment trois soldats du 76e RI, fusillés;
Liénard Marcel 4 janvier 1915
Lefèvre Marcel
Béthelot Joseph.
Je me perds dans les dates : qui sont les trois fusillés du 25 avril, puisque au-dessus il n'y a que deux noms (sans date), Jules Thierry ayant été exécuté apparemment fin décembre, et que les trois au dessous (Louchard, Maillet et Leroux) l'ont été en mai et en juin ?

Merci d'éclairer ma lanterne !

Cordialement,
Annie


Annie

"Je crois que je sais, je ne sais pas que je crois", me dit alors le Lieutenant Mibelius.
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