Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Frederic
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Frederic »

Bonjour à Tous.
Médecin principal de 2 ième classe ROBELIN Marie, Emile, Abel directeur du service de santé de la 69 DI. Mort pour la France le 1.03.1916
Cordialement. Frédéric.
Frederic
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Frederic »

Bonsoir à tous
FEDERHPIL Pierre, Léon
Né le 7.02.1865 à Thionville, département de la Moselle
Origine : Ecole spéciale militaire
Ordre et décoration Français :
Chevalier de l’ordre de la légion d’honneur le 20.12.1910
Officier de l’ordre de la légion d’honneur le 1.01.1924
Croix de guerre
Médaille commémorative de la grande guerre 14-18
Médaille interalliée "dite médaille de la victoire"
Grades successifs : Affectations successives :
Sous-lieutenant le 1.101886 43 ième régiment d’infanterie le 1.10.1886
Lieutenant le 29.12.1890 73 ième régiment d’infanterie le 9.10.1896
Capitaine le 9.10.1896 Etat-major stagiaire (5 ième corps d’armée) le 1.11.1902
Chef de bataillon le 25.12.1905 Etat-major stagiaire (5 ième division d’infanterie) le 30.08.1904
Lieutenant-colonel le 23.06.1913 Etat-major stagiaire (2 ième corps d’armée) le 27.10.1904
Lieutenant-colonel de réserve le 15.11.1919 Hors cadres (2 ième corps d’armée) le 25.01.1905
Hors cadres (9 ième corps d’armée) le 25.04.1906
Hors cadres (6 ième corps d’armée) le 5.07.1906
10 ième division d’infanterie (chef d’état-major) le 24.10.1911
148 ième régiment d’infanterie le 23.07.1913
Détaché (3 ième région, chef d’état-major de l’inspection de réserve)
le 23.01.1914
2 ième régiment d’infanterie le 21.05.1914
25 ième régiment d’infanterie le 9.11.1914
41 ième régiment d’infanterie le 29.11.1914
En activité Hors cadres (chef d’état-major 16 ième région) le 26.04.1916
96 ième régiment d’infanterie le 14.03.1918
Admis à faire valoir ses droits à la retraite et rayé
de l’armée d’active le 15.11.1919
96 ième régiment d’infanterie le 15.11.1919
101 ième régiment d’infanterie le 2.11.1922
31 ième régiment d’infanterie le 16.01.1924
51 ième régiment d’infanterie le 12.03.1924
Centre de mobilisation d’infanterie N°22 le 30.12.1927
Rayé des cadres le 5.03.1928
Cordialement. Frédéric.
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bruno17
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par bruno17 »

Bonjour,
Le tombeau familial et la stèle du colonel Potel, du 52ème régiment d'artillerie, tué à l'ennemi à la bataille de Moislains dans la Somme, en août 1914. Caveau familial à la Rochelle.
mesimages/1757/colonelPotelIII.FORUM.jpgmesimages/1757/colonelPotel.FORUM.jpg

Une photographie du colonel Potel, que m'a envoyé très gentiment son arrière petit-fils, ainsi que l'information suivante: "Le colonel Georges POTEL fut l’instructeur de presque tous les officiers artilleurs concernant la théorie et la manœuvre du canon de 75, le symbole de l’artillerie Française de 1914. Il fut également une victime du scandale des fiches « du petit père Combes » qui visait à écarter les officiers « catholiques » des promotions afin de favoriser l’émergence d’une armée républicaine".
mesimages/1757/Potel.jpg
Bonjour,
Cet extrait d’un journal non-identifié (peut-être La petite Gironde ou Les tablettes des deux Charentes ?) non daté, (probablement vers la fin de la guerre) pour un article écrit par Edmond Béraud : Le colonel Potel et le canon de 75.

Le colonel Potel et le canon de 75

« Le libérateur ! Ainsi L’Eclair appelle-t-il le canon de 75, dont la puissance a imposé à l’ennemi sa maîtrise incontestée. Tout à été dit sur cet engin merveilleux ; la presse française et étrangère a chanté sa gloire. Lors de la retraite de Charleroi, il relevait les courages ; depuis, il n’a cessé d’inspirer la terreur aux Allemands, et le moment approche où il contribuera à délivrer de l’envahisseur les dernières parcelles du territoire national.
On sait quel éminent officier d’artillerie l’a confectionné, par quelle intelligente faveur il a été adopté. Mais sait-on quel officier a enseigné la théorie et la manœuvre du canon de 75 ? Dans le Nouvelliste on l’a dit. On l’a dit aussi dans le Courrier de la Vienne et dans l’Echo rochelais. Mais on ne l’a pas dit ailleurs. Et la presse française, en annonçant purement et simplement la mort du colonel Potel, tombé au champ d’honneur, n’a pas, faute de renseignements, rendu l’hommage nécessaire à celui qui fut le professeur de presque tous les officiers de l’artillerie française.
Le colonel Potel avait été directeur du cours pratique de tir à Poitiers, il était rochelais ; il était le beau-frère de Mr Delalande, bien connu à Bordeaux, et c’est pourquoi le Courrier de la Vienne , L’Echo rochelais et le Nouvelliste ont signalé le rôle capital qu’il avait joué dans l’histoire du canon de 75.
Le colonel Potel, dès le second jour de la mobilisation, avait été rappelé au commandement de l’artillerie de la 62ème division de réserve. Après avoir, aux environs de Paris, constitué son artillerie, il était envoyé dans le Nord au moment où les Allemands se ruaient comme un torrent vers Paris. Le 28 août, au combat de Bapaume, il fut blessé mortellement et succomba quelques jours après.
Son nom restera toujours associé à l’histoire glorieuse du canon de 75. Ainsi que le disait L’Echo rochelais, il savait et il disait les effets foudroyants de cet engin. Plein de modestie, il ne parlait jamais de ses services qu’il avait rendus à l’armée par l’étude approfondie qu’il avait faite de cette arme terrible, par l’enseignement prodigué pendant des années à ses camarades de tous les grades.
Mais il est mort pour la France, comme était mort son frère, en 1870, sur le champ de bataille de Sedan, et il apparaît à celui qui fut son ami et son parent très cher, qu’il est juste et nécessaire de rendre au colonel Potel, ancien directeur du cours pratique du tir du fameux canon, l’hommage dû à tous les bons serviteurs de la Patrie. »
Edmond Béraud

(Cet article m’a été donné par l’arrière petit-fils du colonel Potel)
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
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bruno17
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par bruno17 »

Bonsoir,

Concernant la mort au combat du colonel Potel, à la bataille de Moislains le 28 août 1914, voici la retranscription du témoignage du général Ninous, commandant la 124èmeBrigade de la 62ème division d’infanterie, présent ce jour là aux côtés du colonel sur le champ de bataille : c’est lui qui recueillit ses dernières paroles.

« Le 28 août 1914, la 62ème division de réserve, qui venait des environs de Douai où elle était le 26, (le 307 était à Arras le 25 août), quittait ses cantonnements à l’est de Bapaumes, vers 4h du matin, pour se diriger sur Péronne.
Elle marchait en deux colonnes : colonne de droite sous les ordres du colonel d’Arodes de Peyriade, comprenant la 123ème Brigade et un groupe d’artillerie, suivant l’itinéraire Haplincourt, Barastre, Raucourt, Bouchavesnes, Mont St Quentin.
Colonne de gauche, sous les ordres du général Ganneval, comprenant la 124ème Brigade et deux groupes d’artillerie, suivant l’itinéraire : Bertincourt, Bus, Mesnil-en-Arrouaise, la ferme du Gouvernement (partie est), Moislains, Haut-Allaines, Cote 110.
Depuis la veille, nos colonnes étaient harcelées par de la cavalerie ennemie qui, pied à terre sur des points choisis et appuyés par de l’artillerie, retardaient notre mouvement en nous obligeant à contrebattre cette artillerie et à marcher à travers champs en formation de combat.
Le matin du 28, la présence de l’ennemi s’accentua encore davantage par le fait qu’un officier allemand que nous capturâmes, vint faire une reconnaissance jusque dans le village de Bertincourt que nous occupions. De plus, la vue étant limitée à une cinquantaine de mètres par un épais brouillard, nous prîmes un certain nombre de cavaliers ennemis qui, chargés de surveiller notre marche, étaient obligés de nous attendre à courte distance pour nous voir.
Au fur et à mesure que nous avancions sur notre itinéraire, ces cavaliers devenaient de plus en plus nombreux, et l’un d’eux, pris dans le voisinage de la ferme du Gouvernement, furieux d’être pris, dit à nos soldats qui le plaisantaient sur sa capture :
_ Si vous croyez que ce sera toujours comme cela, vous vous trompez ; vous verrez ça au village suivant !
Comme je marchais avec l’avant-garde, ces propos me furent rapportés presque aussitôt, et, comme le village suivant ne pouvait être que Moislains puisque nous avions dépassé celui de Mesnil-en-Arrouaise, je fis demander au général Ganneval de vouloir bien mettre un groupe d’artillerie à ma disposition pour le placer en « position de surveillance » sur la hauteur qui commande le village de Moislains, (hauteur située entre le bois de St Pierre-Vaast à l’est, à environ 1200m au sud de la ferme du Gouvernement), de manière à pouvoir donner immédiatement l’appui du canon aux fantassins, si le village était fortement occupé, comme venait de le dire le prisonnier.
Le général Ganneval, qui avait du général D’Amade, des instructions lui disant qu’un officier de son Etat-major nous attendrait à la mairie de Péronne le 28, à partir de 8h du matin, pour nous donner nos cantonnements, et qui croyait que, comme la veille, nous n’aurions à faire qu’à la cavalerie incapable de nous arrêter, n’était pas de cet avis. Il disait :
_ Puisqu’on nous attend à Péronne pour nous donne nos cantonnements, c’est qu’entre Péronne et nous il n’y a pas de forces ennemies importantes ; donc, il faut aller vite et profiter du brouillard pour gagner du terrain.
Cependant, comme j’avais dit à mon officier d’Etat-major d’insister, et que, marchant avec l’avant-garde, j’étais chargé d’engager le combat s’il y avait lieu de le faire, le général dit au colonel Potel qui marchait avec lui :
_ Allez donc voir Nihous, causez avec lui de la situation, et n’envoyez chercher le groupe de tête que si la chose vous semble aussi tout à fait nécessaire.
C’est ainsi que le colonel Potel se porta en avant et me rejoignit à hauteur de la ferme du Gouvernement. Il me répéta aussitôt les objections du général Ganneval, mais lorsque je lui eu dit que si Moislains n’était pas occupé par l’ennemi ou ne l’était que peu, le mouvement général ne serait que peu ou pas retardé, puisque la position à occuper était dans le voisinage immédiat de la route de marche ; tandis que si Moislains était occupé, et surtout s’il l’était fortement, le concours du canon pour attaquer le village serait très précieux pour les fantassins, parce qu’ils l’enlèveraient plus vite, subiraient moins de pertes etc, etc… Il fut tout à fait de mon avis et envoya aussitôt chercher le Groupe. C’était le groupe Couvrat-Desvergnes ; il n’avait que deux batteries, la 27ème et 29ème, la 28ème………à cause du retard…….(illisible).
Après avoir fait la reconnaissance du terrain, le colonel Potel et le commandant Couvrat-Desvergnes qui l’avait rejoint, vinrent me dire que, le brouillard empêchant de voir les abords du village, le groupe s’établirait non sur la position que j’avais indiquée, mais à 5 ou 600m en avant, c'est-à-dire plus près du village, ce à quoi je ne fis pas d’objection avec l’idée que les fantassins se sentiraient appuyés de plus près. Pendant ce temps, le régiment d’avant-garde (le 307ème), achevait, conformément à mes ordres, de prendre ses dispositions pour aborder le front et les flancs du village en formation de combat, les ailes en avant, afin d’obtenir rapidement par la manœuvre le recul de l’ennemi si les forces dont il disposait sur ce point n’étaient pas très importantes. Dès qu’il fut prêt, il reprit le mouvement en avant.
Le brouillard s’étant un peu levé, lorsque les éléments déployés du 307ème arrivèrent à environ 500m du village, l’ennemi, très nombreux, qui occupait une position en forme de tenaille, voyant qu’il allait être découvert par les éclaireurs, ouvrit brusquement sur tout le front, un feu terrible de fusils et de mitrailleuses. Juste à ce moment, la batterie de tir de la batterie de tête du groupe, arrivait sur la position rapprochée, c'est-à-dire, le brouillard se levant, beaucoup trop près de la ligne ennemie.
Le commandant de l’artillerie se rendit compte immédiatement du changement de situation, et, sans hésiter, comme à la manœuvre, fit rapidement remonter la batterie par un demi-tour individuel sur l’emplacement que j’avais indiqué tout d’abord et où elle prit position ; l’autre batterie du même groupe se plaça à la gauche de la première, près de la lisière sud du Bois des Vaux et de la route.
Les échelons de ces deux batteries s’établirent dans une dépression de terrain située à l’ouest de la route, ayant devant eux une hauteur et un petit bois qui les abritaient en partie. Quant au 2ème Groupe d’artillerie, il fut maintenu en position d’attente, dans le voisinage de la ferme du Gouvernement.
Après avoir prescrit au lieutenant-colonel Gary, commandant le 307ème, de foncer sur le village de Moislains avec son bataillon de tête et d’échelonner son second bataillon vers la gauche (côté est du terrain par rapport à la route de marche) pour se couvrir plus fortement de ce côté, je prescrivis au lieutenant-colonel de Roig-Bourdeville, commandant le 308ème, de déployer son bataillon de tête à droite du 307ème, pour accentuer le mouvement débordant fait de ce côté, et d’échelonner son bataillon de queue vers la droite (partie ouest du terrain de combat) pour se relier avec la 123ème Brigade (dont les éléments annoncés devaient être au sud du bois de St Pierre-Vaast) et agir de concert avec elle. Puis j’envoyais mon officier d’Etat-major (le lieutenant Balle-Gourdon) rendre compte au général Ganneval des dispositions prises et, cela fait, d’aller trouver le colonel commandant le 250ème, qui était en queue de colonne, pour le mettre au courant de la situation, lui dire de faire accélérer la marche de ses unités, et de les devancer de sa personne, à grande allure, auprès de moi (près de l’artillerie) pour recevoir mes ordres.
Ces précautions prises, le combat continuant à faire rage, je me dirigeai du côté de la batterie de droite pour avoir une vue d’ensemble du terrain de combat, surveiller l’exécution des mouvements du 308ème, voir ce que faisait la 123ème Brigade, et prescrire à l’artillerie d’ouvrir le feu dès qu’elle le pourrait, afin d’appuyer les fantassins le plus tôt possible.
Le colonel Potel, qui était entre les deux batteries, vint au devant de moi et s’excusa du mouvement à contre-sens qui venait d’avoir lieu, mais que, dit-il, il fallait faire absolument. Je lui répondis que ce qui était fait, était fait… que je ne venais pas pour récriminer, mais bien (le feu étant commencé) pour lui demander de maîtriser, si possible, le feu de l’artillerie adverse.
Nous regardâmes ensemble la situation et, au bout de peu de temps, il nous apparut que l’artillerie ennemie (beaucoup plus nombreuse sans doute) prenait le dessus sur la notre.
Le général de Division n’étant pas là, et le colonel Potel ne voulant pas engager le 2ème Groupe d’artillerie sans lui en faire connaître la nécessité, nous nous dirigeâmes du côté de la batterie de gauche, près de la route, où le général Ganneval devait se trouver.
Après avoir parcouru une centaine de mètres en échangeant nos impressions sur l’importance des forces que l’ennemi nous opposait, et qui semblaient augmenter de minute en minute non seulement sur le front, mais aussi et surtout sur les flancs, le colonel Potel s’arrêta brusquement en portant la main au côté droit et en disant :
_ Oh ! Je viens d’être touché là… là !
Et comme, en le prenant par le bras d’un côté, pendant que son jeune officier (le sous-lieutenant Bonnefond) le prenait de l’autre, je lui dis :
_ Ce ne sera peut-être rien… en ce moment vous êtes sous l’impression de la violence du choc…
Il ajouta, en pâlissant et en faisant des efforts pour ne pas se plaindre :
_ Oh si… si, c’est grave. Je sens que je suis fortement touché.
_ Eh bien, lui dis-je, si vous le pouvez, descendons du côté de l’échelon, le médecin verra ce que vous avez.
Il continua, en effet, pendant une cinquantaine de mètres, mais en marchant de plus en plus péniblement et en s’arrêtant souvent. Enfin, n’en pouvant plus, il dit :
_ Laissez-moi, je ne puis plus aller…
Nous le couchâmes alors sur le sol, et, pendant que le jeune officier courait chercher le médecin, je restais auprès de lui. Pendant ce temps, qui fut court, parce que le médecin qui était à l’échelon, arriva presque aussitôt, le colonel ne fit qu’exhaler des sons inarticulés (ressemblant à des plaintes étouffées) suivies d’une syncope.
Ayant à demander au général Ganneval l’entrée en action du 2ème Groupe (point très important) et voyant le colonel Potel en bonnes mains, je le laissais pour courir à la batterie qui était près de la route et du bois, et où, en effet, je trouvai le général commandant la Division.
Sans insister davantage sur les péripéties de cette lutte émouvante et tout à fait disproportionnée entre les Allemands et nous, je me contenterai de dire que, contre-attaqués sur le front et surtout sur les deux flancs par des forces très supérieures, presque tous les éléments avancés (du 307ème, du 308ème et du groupe Couvrat-Desvergnes) en raison de leur héroïque résistance et de leur ténacité, furent broyés par la mitraille ou faits prisonniers.
Le lieutenant Bonnefond ayant échappé à l’encerclement ennemi, me dit le lendemain que le colonel Potel, toujours en syncope, n’avait pas vécu plus d’une demi-heure après mon départ, et que, en partant, il n’avait laissé sur le terrain qu’un cadavre.
A mon sens, et cependant, sans que je puisse le certifier parce que je n’ai pas vu la blessure, le colonel Potel a été atteint par une balle (plutôt que par un éclat d’obus) de fusil ou de mitrailleuses qui, en pénétrant par le flanc droit, a du faire des ravages foudroyants dans l’intérieur du corps.

Signé : Général Ninous, du cadre de réserve, ex-commandant de la 24ème Brigade, en résidence au Château d’Oléron pendant l’été et 97 rue de l’Eglise St Seurin à Bordeaux pendant le reste de l’année.


Notes complémentaires :
Une lettre du lieutenant Tarreire, du 52ème d’artillerie, écrite de Nagdebourg où il avait été transporté comme prisonnier et datée du 20 février 1915, raconte qu’il reçut le corps du colonel Potel dans ses bras. Il serait mort en quelques heures, à proximité immédiate de la ferme du Gouvernement.
Il fut inhumé dans un chemin creux, à 1500m au nord de Moislains, par les civils réquisitionnés par les Allemands. Une fois remblayé, ce devint le cimetière militaire connu sous le nom de « Carré des Charentais ». Après la guerre, une partie de la famille se rendit à Moislains, pour faire exhumer le corps du colnel et le ramener à La Rochelle. Le 20 décembre 1921, une messe fut dite à la cathédrale de La Rochelle pour Georges Potel et Henri Salgues, son neveu tué le même mois que lui : ils furent tous les deux inhumés dans les caveaux de famille.
A titre posthume, Georges Potel reçut la citation suivante :
« Colonel Commandant l’Artillerie de la 62ème DI, technicien de la plus haute valeur, d’une extrême bravoure, a été mortellement blessé, le 28 août 1914, alors que sous un feu violent de mitrailleuses et d’obusiers, montrant le plus profond mépris du danger et donnant à tous l’exemple d’un dévouement héroïque, il se portait en avant de nos lignes pour essayer de découvrir lui-même l’artillerie ennemie, qu’il était chargé de combattre ».

Liste des officiers tués le 28 août 1914:
307ème d'infanterie.
-Viard, commandant.
-Avril de l'Enclos: capitaine.
-Guérin: capitaine.
-Monbeig: capitaine.
-Combarieu: capitaine.
-Carlier J.B: sous-lieutenant.

308ème d'infanterie.
-Grivet de Maubeuge: commandant.
-Dumoguer Emery: capitaine.

Artillerie.
-Potel: colonel.
-Augé: lieutenant.
-Housset: sous-lieutenant.
-Dehue Gaston: sous-lieutenant.
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
lacdanfer
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par lacdanfer »

Bonjour,
sur le monument de mon (double) village (St Martin de Boisy / Pouilly les Nonains)apparait le nom du Lieutenant Colonel Pierre BARNY DE ROMANET du 6ème régiment d'Artillerie dcd à Pouilly les Nonains le 29 mars 1918.Aucune fiche sur MDH; en fait je pense qu'il est dcd de sa belle mort une fois démobilisé et que son nom n'a été rajouté qu'à cause de sa situation nobiliaire.qu'en pensent nos spécialistes?
cordialement
Daniel
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bruno17
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par bruno17 »

Bonjour,
Tiens, pour changer un peu, un lieutenant-colonel blessé mais qui s'en est sorti: le lieutenant-colonel Strauss Marie Henri Gabriel, ancien élève de St Cyr et chef de bataillon en 1914 au 45ème régiment d'infanterie. Blessé et cité à Méricourt en octobre 1914, officier de liaison auprès de l'armée Serbe en 1917, commande un régiment sur le front en 1918 où il est cité à l'ordre de l'armée: "Officier d'élite qui a été pour tous un exemple de courage et d'esprit de devoir". Commandera le 51ème régiment d'infanterie à Beauvais en 1920. Croix de Guerre avec 3 citations, Aigle blanc de Serbie et officier de la Légion d'honneur.
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Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - (Éditions des Indes Savantes) - "Le lieutenant de Mandchourie" (Éditions de L'Harmattan)
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bruno17
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par bruno17 »

Bonsoir,
Question : comment un lieutenant-colonel avec un pédigrée aussi exceptionnel peut-il ne pas apparaître sur le Monument aux morts de sa ville natale ?

Maurice Ovide Augustin Félix Joseph COUDIN :

Né à Rochefort-sur-Mer en Charente-Maritime le 27/08/1870, disparu au combat le 12/06/1918. Lieutenant-colonel au 73ème régiment d’infanterie, a fait ses études à Pons, entré à St Cyr en 1890, choisit l’infanterie et le 123ème régiment d’infanterie de La Rochelle en 1892. École de guerre en 1903.
Chef de bataillon en 1915 au 73ème régiment d’infanterie, il est lieutenant-colonel en mars 1918 et commande le 273ème régiment d’infanterie où il est tué à la tête de ses hommes à Laversine-Cutry dans l’Aisne, le 12 juin.
Voici ce qu’on peut lire sur la base Leonore :
« Au front depuis le début. Officier modèle de bravoure et d’énergie, toujours sur la brèche et constamment au milieu de ses hommes. A maintenu malgré des pertes sérieuses, son bataillon en 1ère ligne pendant 11 jours sous un feu méthodique d’artillerie lourde, a organisé la résistance d’un secteur difficile.
Officier de la Légion d’Honneur, chef de corps d’élite, âme de son régiment auquel il a su communiquer l’ardeur et la volonté de vaincre qui l’animent. S’est déjà distingué à plusieurs reprises au cours de la campagne. A fait preuve à nouveau, pendant 5 jours de combats incessants, des plus brillantes qualités tactiques et d’un entrain au-dessus de tout éloge et défendu pied à pied les abords d’une forêt dont la conservation était pour nous, d’une importance capitale, parcourant sans cesse ses lignes avancées sous les balles et la mitraille, organisant la défense, enthousiasmant ses hommes par son exemple. A finalement brisé les efforts répétés de l’ennemi pour percer nos lignes, en lui infligeant des pertes considérables ».
Croix de guerre avec palmes- 5 citations.
Cordialement
BB
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francoismln
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par francoismln »

Bonsoir,

Un autre lieutenant-colonel tué à la tête du 273e RI, le lieutenant-colonel BOIZARD, René-Alexis.
Né le 15 novembre 1875 à Laon (Aisne). Il entre à l’École supérieure de guerre le 1er novembre 1903 venant du 54e régiment d’infanterie et en sort en 1905. Il est capitaine observateur en aéroplane à l’état-major de la 3e armée en novembre 1914. Promu lieutenant-colonel, il est placé à la tête du 273e régiment d'infanterie. Il est tué à l’ennemi le 15 juillet 1918 à la ferme de la Bourdonnerie (Marne) et inhumé au cimetière de Montmort. Il était chevalier de la Légion d’honneur.
Cordialement.
François
saintchamond
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par saintchamond »

Bonsoir,
Ogier de Baulny est passé par le 36e. La photo de son uniforme (il est alors lieutenant colonel) m'a été envoyée. Elle est visible à cette adresse : http://36ri.blogspot.com/2010/01/le-fla ... it-le.html

Bonne soirée,

Jérôme
Bonjour à tous

dans le cimetière de Laucourt se trouve une tombe collective de 4 Officiers supérieurs tués lors des combats de Roye fin sept 1914

OGIER De BAULNY Charles François Marie
né le 5/08/1867 à Coulommiers (77)
Elève du Lycée Ste Geneviève
St Cyrien
Promotion de Châlons 1886-1888
Capitaine Major (sur le Livre d'Or de St Cyr cité comme Lt Colonel
317éme R.I
tué à l'ennemi le 26/09/1914 près de Roye (80)
Chev Légion d'Honneur - Citation O.Armée
sur le Monument aux Morts de Coulommiers (77)
inscrit sur les Livres d'Or de Ste Geneviève et de St Cyr
sur la Plaque Commémorative de l'Eglise St Thomas d'Aquin Paris 7éme
sur le Monument aux Morts de Coulommiers (77)


Fouré
Le 36e RI dans la Grande Guerre : http://36ri.blogspot.fr/ - La revue de presse sur le compte Twitter @36regiment
Gerard GEHIN
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Gerard GEHIN »

Bonjour,

Je ne sais pas si le lieutenant-colonel Rivet de Chaussepierre a déjà été répertorié. Dans le doute...

Sa tombe se trouve dans le carré militaire de la 20e division du Cimetière Parisien de Bagneux.

(A noter, dans le carré de la 9e division de ce même cimetière, la présence de la tombe du colonel, inspecteur d'artillerie, Anus Napoléon qui, lui, est déjà porté sur la liste du forum.)

Amicalement,

Stéphan

http://perso.orange.fr/la-musette/CHAUSSEPIERRE.jpg
Bonjour Stephan,

Je déterre un vieux message.
Peux-tu m'en dire un peu plus sur ce personnage que je n'arrive pas à situer prénom - date de décès.....
Avec tous mes remerciements
Amicalement
Gérard
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