Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

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armand
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par armand »

Bonjour

Historique du 29-4 :

1915 : 26 sept 1915, Le Colonel BONNE Commandant la 111eme Brigade (294-354 RI) est tué à son poste, le lieutenant Colonel SELVA prend le commandement de la Brigade, le Chef de Bataillon VOINIER celui du Régiment. 9 oct, Le Lieutenant-Colonel SELVA malade est évacué et est remplacé dans le commandement du Régiment par le Lieutenant-Colonel DAYDE.

1916 : le Lieutenant-Colonel DAYDE est tué à son poste de combat le 26 février ainsi que 2 officiers de l’Etat Major du régiment. Le Lieutenant-Colonel BERTHON prend le commandement du régiment le 27.

Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
COLLARMONT
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par COLLARMONT »

Je m'adresse à tout passionné qui pourrait m'aider dans le sens où je recherche des infos qui concernent le lt-col Fesch Jules-Henri-Joseph, né à Ermenonville le 22 sept 1868, du 24eme RI et tombé au combat de Collarmont (Anderlues-Belgique) le 22 août 1914. Il est le seul officier supérieur à être tombé parmis les 958 officiers, caporaux et soldats français durant ce combat.
C'est avec plaisir que je partagerais avec les passionnés que ce combat intéresse, les infos et docs que je possède.
De même, puisdqu'ils sont liés, je m'intéresse également au Corps de cavalerie Sordet qui était présent le 21 août chez nous, et pour qui il a été demandé au 24 et 28eme RI de retarder la progression des 57.53.55 et 16eme RI Allemand durant une journée afin de permettre son repli sur l'autre rive de la Sambre.
AV
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mibelius
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par mibelius »

Bonjour Guilhem,
Sauf erreur de ma part, les noms que j'ai recherché dans mes fichiers sont ceux de votre liste des introuvables...le fichier central mdh est assez incomplet...et pour les officiers les causes de la mort sont évoquées de façon "annonçable"?????...sont-ils morts officiellement pour la France? je peux vérifier et vous sortir des cas les plus curieux! . Le traitement réservé aux officiers est trés différent de celui des hommes du rang, en particulier face au suicide qui est souvent caché au fichier central mais peut se trouver dans d'autres fichiers plus ou moins accessibles. Par ailleurs, les lieux sont parfois erronés et j'ai un peu, vous le savez, tendance à me méfier du fichier principal . Je vais continuer avec mes propres sources, sérieuses soyez-en certain, et vous livrerai le résultat pour l'information de tous.
Publiez votre liste de problèmes je peux, peut-être, vous aider à éclaircir certains points.
Cordialement CC
Diable, que c'est interessant!
...et comme l'on aimerait connaître le moyen d'accéder à ces sources (sur les suicides d'officiers, sur les aliénés aussi)
Peut-on :whistle: vous demander votre aide?
Gratitude, anticipée :) et rétrospective
Très cordialement
Mireille B [:gilles roland]
["... dans les tranchées, on ne sait pas s'ils sont rouges ou gris ce sont des retirais de terre".
Un soldat anonyme]

Mireille
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Jean-Claude Poncet
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Jean-Claude Poncet »

Bonjour, tout de même malgré ce sujet,
Le lieutenant-colonel Achille Fèvre commandant le 221e d’infanterie a choisi de passer de l’autre côté.
Vulgairement parlant, il se serait fait sauter le caisson le 22 août 1914 à proximité de Sainte-Marie.
J’ai eu entre les mains l’historique du régiment annoté de la main d’un soldat très valeureux de ce régiment. Il a noté en regard du nom du lieutenant-colonel :
« S’est paraît-il tué lui-même en voyant la débâcle des 21 et 22 août 14. »
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Image
Concernant les combats d’août 14 on peut dire qu’ils ont été horribles et qu’il n’y a pas eu de quartier (pas d’humanité). Il fallait en découdre brièvement, brutalement. Les chefs de corps, totalement impliqués dans la vie de leur unité, devant le désastre, ont eu la tentation de disparaître dans la fournaise. Certains ont franchi le pas.
Les soldats ont vu et ont participé à des choses horribles pour nous aujourd’hui, mais ils les ont vues et ils y ont participé. Les Français comme les Allemands.
Dans le feu de l’action, comme on dit, on fait des choses que l’on ne ferait pas autrement. Mais cela a été fait. Je parle par exemple d’exécution de blessés. Mais on devrait pouvoir trouver pire encore.
Cela laisse des traces.
Et évidemment les chefs de corps ont été ébranlés. Mais je pense surtout par la perte de leurs hommes. Peut-être aussi par des comportements. Enfin, il faudrait creuser.
Cordialement,
Jean-Claude
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Eric Mansuy
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir à tous,
Bonsoir Jean-Claude,
En se référant à 1914-1918. Sainte-Marie-aux-Mines, ville du front, on comprend mieux le « paraît-il » figurant dans l’annotation en marge de l’historique…
Dixit les trois auteurs (Fombaron, Guerre, Horter), l’officier fut blessé au bas-ventre, et, je les cite, « un témoin bavarois relata, en 1915, ses derniers instants : « Après la retraite des Français, un jeune bavarois, qui comprenait le français, s’efforçait de façon dévouée de soulager l’officier ennemi. Il lui apporta de l’eau et chercha à le déplacer mais abandonna quand il vit l’importance de la blessure. Comme le médecin-major arrivait, il constata qu’il n’y avait plus rien à faire. On ne pouvait qu’aider le malheureux à adoucir ses souffrances. Le Bavarois informa le blessé que sa fin était proche. A la fin, le lieutenant-colonel retira son alliance, la baisa et la remit au soldat bavarois en le priant de la remettre à sa femme après la guerre. Il mourut peu de temps après. Le brave Bavarois donna l’alliance à un bourgeois de Strasbourg, car il ne savait pas ce qui pouvait lui arriver, en lui demandant d’accomplir le souhait du mourant. Tragique coïncidence : à l’intérieur de la bague se trouvait gravée la date du 22 août 1889. Son infortuné propriétaire était mort le jour de l’anniversaire de son mariage ». »

Des précisions qui semblent assez sérieuses pour permettre une investigation aux conclusions définitives (si quelqu’un peut avoir accès au registre d’état-civil concerné, et vérifier sa date de mariage…).

Amicalement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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Jean-Claude Poncet
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Jean-Claude Poncet »

Bonjour,
Merci Eric d'élimier l'hypothèse émise.
Je n'en aurais pas été surpris car des cas ont bien existé.
Je préfère la version de la blessure au ventre et des soins apportés par les Bavarois.
Cordialement
Jean-Claude
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Robin Denoyelle
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Robin Denoyelle »

Bonsoir à toutes et à tous,
Demain Mardi, je vais consulter le registre de matricule aux Archives Départementales du Nord de ce Colonel :
Maxime Joseph Marie SAUVAGE
Colonel au 144 RI
Né le 26/06/1869 à Lille
MPF le 17/08/1919 à Paris dans le 7ème Arr. des suites d'une intoxication par gaz.
Si ça peut interressé... ;)
Bien à vous, Robin.
L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement.
Jean JAURES
Colin gerald
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Colin gerald »

Bonjour Guilhem,
Bonjour à toutes et à tous,

De passage hier à la Nécropole Nationale de Chattancourt et par un heureux hasard, voici une vue de la sépulture du Lieutenant-Colonel THURIET

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Si ça peut également intéresser...
Bien cordialement
Gérald
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Jean-Claude Poncet
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par Jean-Claude Poncet »

Bonsoir,
Voici les pages consacrées à la mort du lieutenant-colonel Georges Charles Martin artilleur de la division du Maroc, tué lors de la bataille de la Somme.
Ces pages sont extraites du livre du capitaine Maurice Maugars.
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… s'acharne sur nos villages reconquis. Flaucourt si vert, si riant il y a quelques jours, Assevillers, Belloy subissent le sort de Dompierre. Les énormes dépôts de munitions laissés par l'ennemi sautent les uns après les autres, dans un fracas épouvantable, produisant un épais nuage de fumée de plusieurs centaines de mètres de hauteur, subitement éclairé par des éclatements d'obus, l'épanouissement des fusées-signaux…
Spectacle féerique et impressionnant.
Nos pertes, insignifiantes les premiers jours, deviennent douloureuses. Le 5, le capitaine Blanc, l’as de nos as, tireur incomparable auquel on confiait les difficiles missions, est tué au moment où il quittait son observatoire de la crête verte. Les batteries sont prises à partie, subissent des tirs de démolition réglés par les drachen qui s'élèvent chaque jour plus nombreux, timidement, étonnés de ne plus servir de cibles à nos aviateurs…
14 juillet.
Dès patron-minette (sic), mon équipe et moi partons poser une ligne téléphonique qui reliera le central de notre P.C. à l'observatoire de la batterie Guiberteau, en position loin à notre gauche sur le territoire de la division voisine entre Flaucourt et Biaches. La ligne est longue et traverse des régions particulièrement marmitées. La maintenir en état de fonctionnement sera un gros travail, mais le colonel y tient avec raison. Grâce à sa situation excentrique, l’observatoire Guiberteau voit d'enfilade les positions ennemies qui nous font face. Il permettra de régler de façon précise la portée de nos tirs.
Nous évitons Flaucourt pour gagner la vallée de Biaches. Nous posons notre fil le long de la sucrerie et du cimetière, mais le bombardement par 150 et 210 est tel que nous sommes obligés de nous abriter pendant plus d'une heure le long d'un talus. N'empêche que mes « poilus » ont tous le mot pour rire. Le maréchal des logis Azam, successeur du Père Touche, modèle de dévouement et de courage tranquille ; le « flic » Oswald, ancien agent de la police parisienne ; Chouteau, Soulard… tous sont extraordinaires. « Mon lieutenant, attention à la bordée, » et pendant que nous nous aplatissons, les « maous » éclatent à moins de cent mètres !
Six heures de travail, nous terminons. On branche un appareil : miracle, ça marche !
C’est le colonel qui répond. Il est satisfait c'est le principal.
Près de la batterie Guiberteau nous sommes tombés en arrêt sur un groupe de macchabées boches étendus les uns sur les autres, face contre terre. Leurs uniformes et équipements sont neufs. Tués depuis une dizaine de jours, gonflés comme des outres, leurs vêtements les serrent au point de ne pas faire un pli. Macabre vision ! Probablement renfort qui, en fuyant Flaucourt a été surpris par une rafale de nos 75…
15 juillet.
N’ai-je pas fait un mauvais rêve, troublé par un cauchemar atroce ?... Mais non ! Mon pauvre colonel, ce matin encore si gai, si plein d’entrain, si confiant, n’est plus de ce monde. Il repose tranquillement dans le cimetière militaire de Fontaine-lès-Cappy ! Nous avons perdu un chef incomparable, le meilleur des amis.
Je lui avais dit qu’il n’était pas prudent d’aller à la batterie Guiberteau, que la traversée de Flaucourt était particulièrement dangereuse. Galante et moi lui avions demandé d’être prudent ! Il tint à partir accompagné du seul Berteaux, notre fidèle cycliste…
On commençait le réglage des tirs de l'observatoire Guiberteau…Il voulait se rendre compte, donner ses conseils, encourager le personnel, toujours insouciant du danger, insensible à la fatigue.
Arrive près du terme de sa course, à quelques centaines de mètres de la batterie, un obus éclate à ses côtés. Il baisse la tête, insuffisamment hélas ! Un éclat lui traverse la gorge et l’étend. Affolé, Berteaux court à la batterie : « Le colonel est tué ! Le colonel est tué ! » On ne comprend pas tout d’abord, on croit que cet homme est frappé de folie ! D'une voix entrecoupée de sanglots, il donne des détails ; il faut se rendre à l'évidence ! On accourt, on ne trouve qu’un cadavre !.................................
On l'a enterré ce soir à six heures. La canonnade intense faisant prévoir une attaque, tous étaient restés à leur poste. Seul officier, accompagné d’Azam, nous représentions cette artillerie qu’il avait eu la joie de commander si longtemps, dont il avait réussi à faire un instrument homogène et parfait malgré ses origines disparates.
Ses chefs du moins étaient là : le général Berdoullat commandant le 1er corps colonial, le colonel Pelletier commandant l'artillerie de la 3e division coloniale.
Hélas ! s'écrie le général, vous ne savez pas la perte que vous venez de faire. « Martin, me disait hier encore le général Foch, est l'artilleur de France le plus parfait. C'est un grand soldat. »
– Mon général, répondis-je, nous connaissons l'étendue de notre malheur. C'était un grand cœur, une belle âme !
………………………….
Nous sommes revenus, bien tristes tous deux, à notre P. C. de la tranchée Brunehilde. Nous coupions à travers le « bled » pour éviter les grosses marmites qui recherchaient les routes. Parfois une « mouche » tombait à nos pieds après avoir longtemps bourdonné.
Flaucourt brûlait, bombardé à intervalles réguliers et rapprochés par des obus d'un calibre voisin certainement de 400. Chaque explosion faisait trembler le sol à plusieurs kilomètres de distance…
Tristes heures après les journées de victoire…


Salutations cordiales,
Jean-Claude
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mounette_girl
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Re: Colonels et lieutenants-colonels Morts pour la France

Message par mounette_girl »

Bonsoir à toutes et à tous, bonsoir Guilhem LAURENT

J'ai toujours été ébahie par les résultats de vos travaux et surtout par vos compétences. Bravo encore.

J'en reviens à votre liste d'officiers supérieurs "Morts pour la France" durant la Première Guerre mondiale.
Et je vous pose une petite question qui me turlupine !
Je me demande, en effet, combien, parmi eux, ont eu aussi à souffrir (dix ans avant la guerre) de la vague de délations, qui a fait des dégats semble-t-il.

Combien de ces officiers supérieurs victimisés, mis sur la touche ou mal notés (tout simplement en raison de leur façon de vivre dans le privé, de leurs idées personnelles, de leurs convictions, ou même pour l'éducation qu'ils donnaient à leurs enfants), ont-ils pu démontrer leur valeur et leur patriotisme quand la guerre est arrivée ? Combien ont versé leur sang pour la France, malgré ce que les autorités françaises de l'époque leur avaient fait précédemment ?

J'évoque ici "La délation dans l'Armée" en 1904, c'est à dire la fâmeuse "affaire des fiches" mise au grand jour et qui a provoqué une série d'articles dans "Le Figaro" de l'époque (articles visibles sur Gallica.)

Si personne ne peut répondre à mon interrogation, tant pis !.. En effet, il faudrait d'abord savoir où ont été archivées les fameuses fiches nominatives (si pas détruites, tout simplement !), pour pouvoir les comparer à votre liste de Colonels et Lieutenants Colonels MPLF. Ce pourrait être intéressant, bien sûr.

Bien amicalement.
Mounette.
"Tes yeux brillaient moins aujourd'hui /Dis-moi, dis-moi pourquoi chère âme /Dis-moi quel chagrin, quel ennui /Mettait un voile sur leur flamme." - Sergent Ducloux Désiré, dit Gaston - 146° RI
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