Bonjour,
Dans des livres d'historiens on note que les Allemands, bien avant la guerre, nous haïssaient. Cependant je pense que les Français devaient, eux aussi, plus ou moins, haïr les Allemands.
Où puis je trouver des documents, ou livres, ou revues, où sont notés des comportements de français vis à vis des Allemands ?
Ceci en toute objectivité, bien entendu.
Français et Allemands
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- Inscription : mer. nov. 10, 2004 1:00 am
Re: Français et Allemands
bonjour,
Des livres d'historiens dites-vous......lesquels? Nous serions certainement nombreux à noter vos références.
Cordialement CC
Des livres d'historiens dites-vous......lesquels? Nous serions certainement nombreux à noter vos références.
Cordialement CC
Re: Français et Allemands
Bonjour à toutes et tous,
Livres pas évident à trouver, mais que je possède dont (pour les Français) :
Histoire et Stratégie.
Par Maxime Lecomte. Sénateur, ancien Vice-Président du Sénat, ancien officier de l'armée du nord.
Et le Lieutenant-Colonel breveté Camille Lévi, membre de la commission historique du nord.
Editeur militaire : Henri Charles-Lavauzelle. Paris.
Nombres de page 608.
Livre éditer début 1914.
Cordialement.
Phil.
Livres pas évident à trouver, mais que je possède dont (pour les Français) :
Histoire et Stratégie.
Par Maxime Lecomte. Sénateur, ancien Vice-Président du Sénat, ancien officier de l'armée du nord.
Et le Lieutenant-Colonel breveté Camille Lévi, membre de la commission historique du nord.
Editeur militaire : Henri Charles-Lavauzelle. Paris.
Nombres de page 608.
Livre éditer début 1914.
Cordialement.
Phil.
Phil.
Re: Français et Allemands
Histoire illustrée de la guerre du droit d'Emile Hinzelin.bonjour,
Des livres d'historiens dites-vous......lesquels? Nous serions certainement nombreux à noter vos références.
Cordialement CC
Cordialement.
Re: Français et Allemands
Merci pour votre aide. Je viens de trouver ce livre sur internet. Cependant, avant son acquisition, pourriez vous - éventuellement - m'indiquer en quelques lignes le contenu ou le sommaire ? Cela correspond-il à ma question première ?Bonjour à toutes et tous,
Livres pas évident à trouver, mais que je possède dont (pour les Français) :
Histoire et Stratégie.
Par Maxime Lecomte. Sénateur, ancien Vice-Président du Sénat, ancien officier de l'armée du nord.
Et le Lieutenant-Colonel breveté Camille Lévi, membre de la commission historique du nord.
Editeur militaire : Henri Charles-Lavauzelle. Paris.
Nombres de page 608.
Livre éditer début 1914.
Cordialement.
Phil.
Merci encore.
Bien cordialement.
- mounette_girl
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Re: Français et Allemands
Bonsoir à toutes et tous
Pour illustrer ce fil, dont je ne me permettrai pas de débattre, j’ajoute (pour info) qu’il existe à NANCY (54), c’est-à-dire en Lorraine non annexée, un cimetière qui était destiné aux Soldats allemands et français de la guerre de 1870-1871 morts dans les ambulances. Mais ce cimetière n’est connu de nos jours (par une fraction de la population seulement) que sous le nom de : cimetière allemand !
Il s’agit en fait d’une portion bien délimitée, entourée par des murs, du Cimetière de Préville. Elle est assez convenablement entretenue (par qui ? par la commune ?), bien qu’elle ait été vidée de la plus grande part de ses occupants (rapatriés en Allemagne ?).
Les tombes qui demeurent sont propres, et disséminées sur des carrés engazonnés. Seuls les chemins mériteraient un petit coup de désherbant.
Une impression de sérénité se dégage de ce lieu.
Amicalement.
Mounette.
[:mounette_girl]





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Pour illustrer ce fil, dont je ne me permettrai pas de débattre, j’ajoute (pour info) qu’il existe à NANCY (54), c’est-à-dire en Lorraine non annexée, un cimetière qui était destiné aux Soldats allemands et français de la guerre de 1870-1871 morts dans les ambulances. Mais ce cimetière n’est connu de nos jours (par une fraction de la population seulement) que sous le nom de : cimetière allemand !
Il s’agit en fait d’une portion bien délimitée, entourée par des murs, du Cimetière de Préville. Elle est assez convenablement entretenue (par qui ? par la commune ?), bien qu’elle ait été vidée de la plus grande part de ses occupants (rapatriés en Allemagne ?).
Les tombes qui demeurent sont propres, et disséminées sur des carrés engazonnés. Seuls les chemins mériteraient un petit coup de désherbant.
Une impression de sérénité se dégage de ce lieu.
Amicalement.
Mounette.
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"Tes yeux brillaient moins aujourd'hui /Dis-moi, dis-moi pourquoi chère âme /Dis-moi quel chagrin, quel ennui /Mettait un voile sur leur flamme." - Sergent Ducloux Désiré, dit Gaston - 146° RI
- LABARBE Bernard
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Re: Français et Allemands
Bonsoir tout le monde,
magnettes: Dans des livres d'historiens on note que les Allemands, bien avant la guerre, nous haïssaient. Cependant je pense que les Français devaient, eux aussi, plus ou moins, haïr les Allemands.
Où puis je trouver des documents, ou livres, ou revues, où sont notés des comportements de français vis à vis des Allemands ?
Concernant l'opinion allemande avant guerre je n'en sais rien. Mais pour les français, la littérature, la presse, des lettres (de 1914 surtout), bref une masse de documents témoigne d'une haine entretenue et inculquée envers "les barbares", "la race des sauvages", et j'en passe des tonnes. Nul besoin de livres d'historiens pour prouver cela, c'est une évidence (sauf pour expliquer le pourquoi du comment...). La rouste de 70, l'Alsace-Lorraine, la revanche rêvée, enfin passons...
Cordialement,
Bernard
magnettes: Dans des livres d'historiens on note que les Allemands, bien avant la guerre, nous haïssaient. Cependant je pense que les Français devaient, eux aussi, plus ou moins, haïr les Allemands.
Où puis je trouver des documents, ou livres, ou revues, où sont notés des comportements de français vis à vis des Allemands ?
Concernant l'opinion allemande avant guerre je n'en sais rien. Mais pour les français, la littérature, la presse, des lettres (de 1914 surtout), bref une masse de documents témoigne d'une haine entretenue et inculquée envers "les barbares", "la race des sauvages", et j'en passe des tonnes. Nul besoin de livres d'historiens pour prouver cela, c'est une évidence (sauf pour expliquer le pourquoi du comment...). La rouste de 70, l'Alsace-Lorraine, la revanche rêvée, enfin passons...
Cordialement,
Bernard
Re: Français et Allemands
BonsoirBonjour,
Où puis je trouver des documents, ou livres, ou revues, où sont notés des comportements de français vis à vis des Allemands ?
Ceci en toute objectivité, bien entendu.
Pour répondre à cette question initiale, notons que les occasions de se haïr mutuellement entre français et allemands n'ont pas manqué. Nous aurions même quelques difficultés à en définir l'origine, peut-être même avant le traité de Verdun en 843…
Ce soir même je lisais un article paru dans le numéro deux de "La nouvelle revue lorraine" signé Christian Lapointe qui par le biais de l'histoire d'un coléoptère, le doryphore, nous en dévoile quelques aspects péjoratif et irrespectueux voire méprisant si ce n'est insultant vis à vis de nos "amis allemands". D'après lui, ce serait une assimilation entre le fait que l'Allemand, grand mangeur de pommes de terre, a été comparé au coléoptère sus-nommé puisque réputé avoir affamé l'Europe à la suite de 14-18. L'auteur note toutefois que le doryphore a véritablement commencé à envahir la France en 1940 , tout comme les soldats allemands qui se sont donc vite retrouvés affublés de ce nom.
L'auteur en profite pour faire un tour d'horizon sur les sobriquets dont furent affublés nos voisins allemands, partant des termes des anciennes tribus germaniques: Ostrogoh; Wisigoths; Vandales; Teutons… ramenant le barbare face au civilisé. Il revient aussi sur les terme suivants: uhlans; boches; tête de holtz; casque à boulon; chleus; fritz; fridolin; frisé; sans oublier vert de gris et casque à pointe…, donnant une explication d'origine pour chacune de ces appellations. Il termine aussi de parler de la langue qui pour beaucoup de français n'en n'est pas une et rappelle que pour beaucoup de Lorrains parler allemand c'est "hachpailler"
Ce n'est peut-être pas historique, ce n'est qu'un aspect des choses si ce n'est leur conclusion mais ça a le mérite d'exister et d'être dit, en soit c'est populaire!
"La nouvelle revue lorraine" de Jean-Marie Cuny - Le Tremblois - 54280 Laneuvelotte
Cordialement
JF Genet
«La loi n'y entend rien, c'est affaire de coeur». André Bellard, initiateur en 1921 de l'association dites des "Malgré-nous" et destinée aux soldats lorrains.
http://e-storialdelorraine.com
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Re: Français et Allemands
bonjour,
j'ajouterai, mais ce n'est qu'un "détail", que nous, Français n'avons pas laissé que de bons souvenirs dans le Palatinat ravagé par les troupes de Louis XIV: voici ce qu'en dit V HUGO (qui n'était pas historien)
En 1693, Louis XIV envoya brusquement dans le Palatinat une armée commandée par des hommes dont on peut lire encore les noms dans la gazette des entresols du Louvre : ARMEE D’ALLEMAGNE, 11 avril. ― Maréchal de Boufflers, maréchal duc de Lorges, maréchal de Choiseul. ― Lieutenants généraux : marquis de Chamilly, marquis de la Feuillée, marquis d’Uxelles, milord Mountcassel, marquis de Revel, sieur de La Bretesche, marquis de Villars, Sieur de Mélac. ― Maréchaux de camp : duc de la Ferté, Sieur De Barbezières, comte de Bourg, marquis d’Alègre, marquis de Vaubecourt, comte de Saint-Fremond.
La civilisation alors commençait à couvrir partout la barbarie ; mais la couche était peu épaisse encore. à la moindre secousse, à la première guerre, elle se brisait, et la barbarie, trouvant un passage, se répandait de toutes parts. C’est ce qui arriva dans la guerre du Palatinat.
L’armée du grand roi entra dans Spire. Tout y était fermé, les maisons, l’église, les tombeaux. Les soldats ouvrirent les portes des maisons, ouvrirent les portes de l’église, et brisèrent la pierre des tombeaux.
Ils violèrent la famille, ils violèrent la religion, ils violèrent la mort.
Les deux premiers crimes étaient presque des crimes ordinaires. La guerre, dans ces temps que nous admirons trop quelquefois, y accoutumait les hommes. Le dernier était un attentat monstrueux.
La mort fut violée, et avec la mort, chose qu’on n’avait pas vue encore, la majesté royale, et avec la majesté royale toute l’histoire d’un grand peuple, tout le passé d’un grand empire. Les soldats fouillèrent les cercueils, arrachèrent les suaires, volèrent à des squelettes, majestés endormies, leurs sceptres d’or, leurs couronnes de pierreries, leurs anneaux qui avaient scellé la paix et la guerre, leurs bannières d’investiture, hastas vexilliferas. Ils vendirent à des juifs ce que des papes avaient béni. Ils brocantèrent cette pourpre en haillons et ces grandeurs couvertes de cendres. Ils trièrent avec soin l’or, les diamants et les perles ; et, quand il n’y eut plus rien de précieux dans ces sépulcres, quand il n’y eut plus que de la poussière, ils balayèrent pêle-mêle dans un trou ces ossements qui avaient été des empereurs. Des caporaux ivres roulèrent avec le pied dans une fosse commune les crânes de neuf césars.
Voilà ce que fit Louis XIV en 1693. Juste cent ans après, en 1793, voici ce que fit Dieu
De l'autre côté les "troupes d'occupations des coalisés de 1814" ne furent pas si "gentilles" comme a souvent voulu le faire croire la monarchie restaurée;
cet extrait peu connu en témoigne:
[i]"Georges Dubouchet a évoqué en ces termes le souvenir d’Albert Boissier et son travail de folkloriste : " Albert Boissier était un honnête homme, au sens du XVIème siècle, c’est à dire non seulement un homme cultivé mais aussi un homme de bonne compagnie mais il avait su conservé deux qualités typiquement enfantines : la passion de l’enquête et une curiosité de bon aloi."
Inlassablement, Albert Boissier (1910-1953) a récolté les souvenirs des Appelous, il a recopié les légendes et les anecdotes de la région de Firminy ; il a arpenté tous les chemins, visité toutes les fermes et les chateaux, les églises, jusqu’aux roches et aux fontaines. Il a dessiné, tracé des plans, fouillé les archives et lu les livres des bibliothèques. Ses CARNETS D'UN FOLKLORISTE, riches et « bordéliques » constituent la somme de ses recherches. Dans le livret III, l’auteur évoque longuement l’occupation autrichienne dans la région de Firminy. Il s’agit de récits qui se sont transmis dans les familles, de génération en génération et qui évoquent le plus souvent les soldats autrichiens sous le terme de « Russes ». Leur intérêt, en admettant leur véracité, tient dans la précision de certains détails. A lire les épisodes de la Résistance à l’occupant, il semblerait aussi que leur séjour ne fut pas de tout repos, mais sans doute l’imagination populaire et la gloriole locale y tiennent une bonne place. En voici un petit résumé:
- Bivouacs :
En 1814, les « Russes » campèrent à Firminy, dans les terrains qui appartenaient à Mr de Chambarlhac, à proximité d’un puits et d’un grand saule sous lequel les soldats faisaient leur popotte (« Témoignage » de Mr Peyrard). Des troupes auraient aussi campé entre Saint-Maurice et Caloire au lieu-dit Fontclauze. Parmi les Autrichiens, un certain nombre, et en premier lieu des officiers, furent hébergés dans les fermes. Ainsi par exemple, la grand-mère de Mr Bayon, maçon, hébergeait chez elle deux Autrichiens.
- Résistance :
Certains soldats se comportaient fort mal avec l’habitant. Ainsi ceux qu’hébergeait Lavourey, aubergiste resté dans les mémoires pour sa force herculéenne, lui faisaient-il subir maintres vexations. Albert Boissier : " Un jour, il dit aux Russes de venir se promener avec lui, qu’il avait à leur faire voir quelque chose de curieux. Il les entraîna donc aux environs des Razes. Or en ces endroits se trouvaient d’anciens puits de mine ou trous très profonds. Le père Lavourey arrivé près de l’un de ces puits saisit les trois hommes et les précipita dans le trou. On n’entendit plus jamais parler d’eux." Une autre histoire encore plus romanesque : On raconte qu’au Pertuiset, un passeur truqua un bateau qui coula au milieu de la Loire avec ses occupants. Le passeur lui, se sauva à la nage. Ici, c’est un paysan qui noit un Autrichien dans une fosse à purin ; là, c’est un nommé Pataud qui se souvient d’un capitaine français mettant en fuite des Autrichiens.
Les paysans ne sont pas en reste. La légende du « champ dolent » raconte qu’une bande massacra des soldats ennemis. Boissier ici ne tombe pas dans le panneau et précise qu’il s’agirait en réalité d’une tradition se rapportant aux… Guerres de religion.
- Exactions :
Boissier en raconte long aussi sur les exactions des « Russes ». Non contents d’emporter les cloches de l’église de Cornillon, il transformèrent l’église d’Aurec en écurie. Il s’agit là peut-être du souvenir réactualisé de la profanation de la Grand’ à Saint-Etienne lors de l’occupation de la cité par les Protestants. Au village de la Goutte, ils seraient venus tout piller mais les habitants et leurs bêtes avaient pris le maquis. Ils eurent plus de chance à Guangues et à Cornillon où ils rançonnèrent les villageois. Un matru qui avait eu l’outrecuidance de les narguer fut pendu par les pieds à la branche d’un arbre. Mr Fromage Claudius, en 1924, racontait qu’ils avaient volé la vache du sieur Garonnaire.
- Ah… schöne Französinnen !
Il se disait dans les chaumières que Gros jean Piarrou, d’Unieux, était un enfant naturel des « Russes ». A Firminy, c’est la mère Gaucher qui s’était mariée avec un « Russe ». Son homme est mort bien loin des neiges du Grossglockner, au fond d’une galerie de mine.[/i]
cordialement
CC
j'ajouterai, mais ce n'est qu'un "détail", que nous, Français n'avons pas laissé que de bons souvenirs dans le Palatinat ravagé par les troupes de Louis XIV: voici ce qu'en dit V HUGO (qui n'était pas historien)
En 1693, Louis XIV envoya brusquement dans le Palatinat une armée commandée par des hommes dont on peut lire encore les noms dans la gazette des entresols du Louvre : ARMEE D’ALLEMAGNE, 11 avril. ― Maréchal de Boufflers, maréchal duc de Lorges, maréchal de Choiseul. ― Lieutenants généraux : marquis de Chamilly, marquis de la Feuillée, marquis d’Uxelles, milord Mountcassel, marquis de Revel, sieur de La Bretesche, marquis de Villars, Sieur de Mélac. ― Maréchaux de camp : duc de la Ferté, Sieur De Barbezières, comte de Bourg, marquis d’Alègre, marquis de Vaubecourt, comte de Saint-Fremond.
La civilisation alors commençait à couvrir partout la barbarie ; mais la couche était peu épaisse encore. à la moindre secousse, à la première guerre, elle se brisait, et la barbarie, trouvant un passage, se répandait de toutes parts. C’est ce qui arriva dans la guerre du Palatinat.
L’armée du grand roi entra dans Spire. Tout y était fermé, les maisons, l’église, les tombeaux. Les soldats ouvrirent les portes des maisons, ouvrirent les portes de l’église, et brisèrent la pierre des tombeaux.
Ils violèrent la famille, ils violèrent la religion, ils violèrent la mort.
Les deux premiers crimes étaient presque des crimes ordinaires. La guerre, dans ces temps que nous admirons trop quelquefois, y accoutumait les hommes. Le dernier était un attentat monstrueux.
La mort fut violée, et avec la mort, chose qu’on n’avait pas vue encore, la majesté royale, et avec la majesté royale toute l’histoire d’un grand peuple, tout le passé d’un grand empire. Les soldats fouillèrent les cercueils, arrachèrent les suaires, volèrent à des squelettes, majestés endormies, leurs sceptres d’or, leurs couronnes de pierreries, leurs anneaux qui avaient scellé la paix et la guerre, leurs bannières d’investiture, hastas vexilliferas. Ils vendirent à des juifs ce que des papes avaient béni. Ils brocantèrent cette pourpre en haillons et ces grandeurs couvertes de cendres. Ils trièrent avec soin l’or, les diamants et les perles ; et, quand il n’y eut plus rien de précieux dans ces sépulcres, quand il n’y eut plus que de la poussière, ils balayèrent pêle-mêle dans un trou ces ossements qui avaient été des empereurs. Des caporaux ivres roulèrent avec le pied dans une fosse commune les crânes de neuf césars.
Voilà ce que fit Louis XIV en 1693. Juste cent ans après, en 1793, voici ce que fit Dieu
De l'autre côté les "troupes d'occupations des coalisés de 1814" ne furent pas si "gentilles" comme a souvent voulu le faire croire la monarchie restaurée;
cet extrait peu connu en témoigne:
[i]"Georges Dubouchet a évoqué en ces termes le souvenir d’Albert Boissier et son travail de folkloriste : " Albert Boissier était un honnête homme, au sens du XVIème siècle, c’est à dire non seulement un homme cultivé mais aussi un homme de bonne compagnie mais il avait su conservé deux qualités typiquement enfantines : la passion de l’enquête et une curiosité de bon aloi."
Inlassablement, Albert Boissier (1910-1953) a récolté les souvenirs des Appelous, il a recopié les légendes et les anecdotes de la région de Firminy ; il a arpenté tous les chemins, visité toutes les fermes et les chateaux, les églises, jusqu’aux roches et aux fontaines. Il a dessiné, tracé des plans, fouillé les archives et lu les livres des bibliothèques. Ses CARNETS D'UN FOLKLORISTE, riches et « bordéliques » constituent la somme de ses recherches. Dans le livret III, l’auteur évoque longuement l’occupation autrichienne dans la région de Firminy. Il s’agit de récits qui se sont transmis dans les familles, de génération en génération et qui évoquent le plus souvent les soldats autrichiens sous le terme de « Russes ». Leur intérêt, en admettant leur véracité, tient dans la précision de certains détails. A lire les épisodes de la Résistance à l’occupant, il semblerait aussi que leur séjour ne fut pas de tout repos, mais sans doute l’imagination populaire et la gloriole locale y tiennent une bonne place. En voici un petit résumé:
- Bivouacs :
En 1814, les « Russes » campèrent à Firminy, dans les terrains qui appartenaient à Mr de Chambarlhac, à proximité d’un puits et d’un grand saule sous lequel les soldats faisaient leur popotte (« Témoignage » de Mr Peyrard). Des troupes auraient aussi campé entre Saint-Maurice et Caloire au lieu-dit Fontclauze. Parmi les Autrichiens, un certain nombre, et en premier lieu des officiers, furent hébergés dans les fermes. Ainsi par exemple, la grand-mère de Mr Bayon, maçon, hébergeait chez elle deux Autrichiens.
- Résistance :
Certains soldats se comportaient fort mal avec l’habitant. Ainsi ceux qu’hébergeait Lavourey, aubergiste resté dans les mémoires pour sa force herculéenne, lui faisaient-il subir maintres vexations. Albert Boissier : " Un jour, il dit aux Russes de venir se promener avec lui, qu’il avait à leur faire voir quelque chose de curieux. Il les entraîna donc aux environs des Razes. Or en ces endroits se trouvaient d’anciens puits de mine ou trous très profonds. Le père Lavourey arrivé près de l’un de ces puits saisit les trois hommes et les précipita dans le trou. On n’entendit plus jamais parler d’eux." Une autre histoire encore plus romanesque : On raconte qu’au Pertuiset, un passeur truqua un bateau qui coula au milieu de la Loire avec ses occupants. Le passeur lui, se sauva à la nage. Ici, c’est un paysan qui noit un Autrichien dans une fosse à purin ; là, c’est un nommé Pataud qui se souvient d’un capitaine français mettant en fuite des Autrichiens.
Les paysans ne sont pas en reste. La légende du « champ dolent » raconte qu’une bande massacra des soldats ennemis. Boissier ici ne tombe pas dans le panneau et précise qu’il s’agirait en réalité d’une tradition se rapportant aux… Guerres de religion.
- Exactions :
Boissier en raconte long aussi sur les exactions des « Russes ». Non contents d’emporter les cloches de l’église de Cornillon, il transformèrent l’église d’Aurec en écurie. Il s’agit là peut-être du souvenir réactualisé de la profanation de la Grand’ à Saint-Etienne lors de l’occupation de la cité par les Protestants. Au village de la Goutte, ils seraient venus tout piller mais les habitants et leurs bêtes avaient pris le maquis. Ils eurent plus de chance à Guangues et à Cornillon où ils rançonnèrent les villageois. Un matru qui avait eu l’outrecuidance de les narguer fut pendu par les pieds à la branche d’un arbre. Mr Fromage Claudius, en 1924, racontait qu’ils avaient volé la vache du sieur Garonnaire.
- Ah… schöne Französinnen !
Il se disait dans les chaumières que Gros jean Piarrou, d’Unieux, était un enfant naturel des « Russes ». A Firminy, c’est la mère Gaucher qui s’était mariée avec un « Russe ». Son homme est mort bien loin des neiges du Grossglockner, au fond d’une galerie de mine.[/i]
cordialement
CC